Accueil > NPA : questions et réponses
Des questions, des réponses (3)
« Rouge » termine cette semaine une série d’articles sur les questions qui se posent dans les réunions sur le nouveau parti anticapitaliste. Toutes sont toujours en train d’être débattues et, forts de nouvelles réponses, nous y reviendrons.
• Que signifie être indépendant des institutions ?
Les institutions ne sont pas neutres. Elles sont au service de la défense de la société telle qu’elle est. Penser que l’on peut véritablement changer l’ordre des choses en se contentant des élections et de la participation à la gestion des institutions, c’est se tromper lourdement et, parfois, chercher à tromper la population. Mais cela ne veut pas dire, pour autant, que nous refusons d’avoir des élus ! Ce que nous refusons, c’est la cogestion de l’État ou des grandes institutions locales avec le PS, principal parti de gauche à l’étape actuelle, parce que cela conduit inévitablement à cautionner des politiques à l’inverse de ce pour quoi nous nous battons au quotidien.
• Parti ? Mouvement ?
Le débat sur cet aspect recoupe des réalités différentes. Il faut cerner les éventuelles divergences. La LCR ne défend pas mordicus que le terme « parti » doive absolument figurer dans le nom que se choisira le nouveau parti. Nous sommes prêts à discuter du nom, des formes, du profil, de façon très ouverte. Mais nous tenons fermement à ce que le nouveau parti anticapitaliste soit cohérent au plan national et qu’il soit 100 % démocratique. Cela suppose des règles strictes, qui prévoient la désignation d’équipes de direction nationale et locale mandatées, contrôlées, conformes aux débats politiques qui la traversent. Cela suppose aussi qu’elles soient à l’image de l’organisation que nous avons constituée, à la fois en termes de représentations sociale et géographique. Il faut une cohérence nationale, parce que nos adversaires – la droite et le patronat – agissent de concert sur tout le territoire. Mais il faut aussi laisser une large part d’autonomie aux sections locales du nouveau parti…
• Quels liens internationaux ?
Nos adversaires sont organisés à l’échelle nationale, mais aussi internationale. De même que nous construisons en France un nouveau parti, il faut aller vers une nouvelle Internationale afin de rassembler les anticapitalistes et les révolutionnaires du monde entier. Nous proposerons au nouveau parti, qui sera clairement internationaliste, d’œuvrer dans cette voie. Comme les thèses de notre congrès l’ont indiqué, nous ne demanderons pas au nouveau parti anticapitaliste d’assumer l’histoire particulière de la LCR et, donc, son affiliation à la IVe Internationale. Mais, en même temps, tant qu’une nouvelle Internationale n’aura pas surgi, il sera très important de préserver tous les liens internationaux tissés par la LCR, au sein de la IVe Internationale comme avec d’autres mouvements politiques qui se situent sur le terrain de l’internationalisme. Les formes que cela prendra doivent évidemment être soumises au débat et à l’appréciation de toutes et de tous.
• Et les jeunes ?
En avril, la première réunion nationale de jeunes a été un succès, avec 250 participants et participantes. Avec 35 villes représentées, nous disposons d’une première photographie nationale : une véritable dynamique se met en place associant JCR, secteurs jeunes de la LCR, militants de petits groupes d’extrême gauche mais, surtout, des jeunes pour qui c’est le premier engagement militant. À noter qu’étaient relatées des expériences d’intervention dans les cités, aux côtés de lycéens et d’étudiants. Une autre réunion est prévue à l’automne, mais l’investissement et la présence de tous les comités jeunes lors de la réunion de coordination des 28 et 29 juin sont une priorité. D’autant que la mobilisation actuelle des lycéens – lycées généraux comme lycées professionnels – illustre les possibilités de radicalisation et d’organisation de cette génération, décisives pour la réussite du NPA.
• À quand un site Internet national et un journal national ?
Des sites Internet locaux sont nés – tant mieux – et on demande souvent pourquoi il n’existe pas encore de site national… Ce sera au comité de pilotage issu de la réunion de la fin juin de s’en charger. Pour l’instant, le site national de la LCR permet de faire circuler l’information et de populariser le projet. Cette situation correspond à la réalité actuelle. C’est le même principe en ce qui concerne le journal.
• Et l’argent ?
Question omniprésente ! Normal : c’est le nerf de la guerre. Des systèmes locaux se mettent en place pour financer l’activité des comités NPA, comme il faudra financer le nouveau parti. Les participations financières à ces comités tiennent compte des différences de rémunération entre les adhérents. Le principe qui veut que l’on participe en fonction de ses revenus est bon. Il ne faut pas non plus que les cotisations aux comités constituent un surcroît, une surcharge, pour celles et ceux qui sont membres de la LCR et qui, évidemment, continuent d’y cotiser ! Dans la mesure où le transfert des activités entre les structures de la LCR et les comités NPA se fait, il est logique que les dépenses se transfèrent dans le même sens et, donc, que la LCR apporte sa contribution, sans tout payer, aux dépenses des comités. Enfin, une « souscription nationale 2008 » de la LCR est lancée. Elle est différente des précédentes, à un double titre : d’abord, parce qu’elle vise à financer la création du NPA. L’association de financement du nouveau parti n’existe pas encore, par définition ; ensuite, parce que, cette année, nous avons fixé un objectif à atteindre supérieur à celui des années précédentes, à savoir 200 000 euros. Comme nous le faisions pour les sections locales de la LCR, un système de reversement d’une partie de la souscription aux comités locaux est à l’étude.