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Népal : l’Armée de Libération Tharuhat est formée

Publie le vendredi 7 novembre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Avec l’élection de Prachandad, au poste de Premier ministre de la république fédérale du Népal, la révolution maobaadi continue et exige la peau du vieux système de représentation bourgeois, centralisé, semi-féodal et semi colonial.

Les villages de l’Ouest, après avoir exproprié les landlords, durant la guerre prolongée (1996-2006) se mettent en commune, créent des banques, partagent les terres et les biens ; sur un mode communiste, des régions entières s’auto-organisent, dessinant leurs propres frontières, pratiquant la démocratie directe...

Au sein du Parti communiste maoïste, le leader maoïste Mohan ‘Kiran’ Baidya quitte l’Assemblée constituante où il était élu député et demande l’instauration immédiate d’une république populaire...

Mardi 4 novembre 2008

Le Conseil National Autonome Tharuhat a formé l’Armée de Libération Tharuhat dans le district de Kailali dans l’ouest du Népal afin " de faire un succès de la révolte des peuples indigènes".

Le Conseil a été fondé par Laxman Tharu alias Roshan après qu’il ait quitté le PCN-maoïste à la suite de différences avec le leadership du parti il y a quelques temps. Tharu est actuellement le président du Conseil.

L’Armée de Libération Tharuhat a fait le voeu de combattre pour "la libération du peuple Tharu" et l’établissement d’une province Tharuhat dans le Népal fédéral et à long terme "de faire un succès la révolte unie des peuples indigènes".

La toute nouvelle armée a également avertie qu’elle n’hésiterait pas à exécuter toute sorte "d’actions physiques" contre ceux impliqués dans l’oppression du peuple Tharu - qui est mentionné comme "les fils du sol" - dans la province Tharuhat.

"Les Tharus ont perdu toute confiance dans les politiciens," selon le président Tharu lors d’un programme organisé quelques jours auparavant pour annoncer la formation de l’armée de libération.

"Toutes les agences gouvernementales dans la province Tharuha devraient être dirigées par une personne appartenant à la communauté Tharu," a t’il demandé, et a averti que si l’Etat continue d’oppresser le peuple Tharu alors il formerait une "armée Tharu" forte de cent mille combattants dans les 6 prochains mois.

Le peuple de la communauté Tharu, qui vit principalement dans la ceinture du Téraï, ont commencé à se réorganiser sous différentes organisations communautaires ces derniers temps pour s’opposer aux demandes des partis Madhesi de faire de la région entière du Téraï une unique province Madhesi.

Les leaders Tharu disent que cette demande sape l’identité Tharu et ont fait voeu de combattre les tentatives de transformer le Téraï en province Madhesi.

Ils ont également demandé à ce que le gouvernement reconnaisse des parties du Téraï comme Région Autonome Tharuhat.

http://www.nepalnews.com/archive/2008/nov/nov04/news06.php

Messages

  • mmmpffffff....

    "Les leaders Tharu disent que cette demande sape l’identité Tharu"... c’est tout ce qu’ils ont à reprocher ?

    Si c’est seulement une question d’identité , et non d’organisation sociale, c’est clair, le financement et les armes sont CIA. Pas directement : par le biais d’ONG, qui sont censées être "humanitaires" ou "culturelles".

    • J’ai eu la même réflexion que toi. Pour empêcher l’avènement d’une république populaire, l’impérialisme joue la carte de l’ethnie contre la république sociale et solidaire.

      Mais où la situation se corse, c’est que les "tharus" qui formaient le socle de la révolution maobaadi, dans les plaines du Teraï, limitrophes de l’Uttar Pradesh et du Bihar, sont en guerre contre les groupes "Madhesi", soutenus par les fondamentalistes hindous, de Gorakpur.

      Comme disent les agents de la CIA : "It’s a great Mess"...

    • Avant de dire que la CIA est la dessous, faut des preuves non ?

      Ce que je sais c’est que Prachanda leader maoiste aujourd’hui au pouvoir ne semble plus pressé de défendre le communisme. Alors peut etre que les peuples népalais ont décidé de construire eux-memes leur société autonome.

  • La singularité du parti communiste maoïste népalais a été, dans sa stratégie de lutte armée, de fédérer les tribus, ethnies, castes, les plus opprimés de la société féodale.

    Or en accédant au pouvoir, à Katmandou, dans un vaste compromis avec l’impérialisme et les partis bourgeois, lors du Jana Andolan (2006), et en abandonnant l’objectif de gouverner localement, le parti communiste maoïste s’est mis en porte-à-faux avec la base.

    Bien que l’Assemblée constituante soit constituée davantage de femmes, de dalits et de minorités, elle reste l’expression de l’ordre ancien.

    Prachandad, le Premier ministre, et Baburam Battaraï, ministres des Finances, tous deux nés "Bahuns", Bhramines des collines, s’éloignent, chaque jour davantage, des intérêts des plus déshérités, reçoivent de l’argent de la Banque mondiale, s’acoquinent avec les Grands, etc.

    L’austérité et la simplicité des chefs ne sont pas les vertus premières des leaders maos, devenus ministres.

    L’armée, la police n’ont pas été démantelées au profit des miliciens communistes.

    Au contraire, ces derniers doivent mendier leur intégration, dans les appareils répressifs bourgeois.

    La grande revendication anti-impérialiste du parti communiste maoïste, à savoir l’abolition du recrutement des mercenaires gurkhas par la Grande-Bretagne, sur le sol national, n’a pas été effectuée.

    Le haut commissaire de Grande-Bretagne, à Katmandou, se réjouit que les Gurkhas vont continuer "à composer, pour longtemps, un organe" de la British Royal Army.

    Le vieux traité de Sugauli (1815) signé entre le maharadja du Népal et le Raj britannique reste en vigueur, sous le nouveau régime.

    Les régiments gurkhas continueront à se battre, sous commandement anglo-américain, en Afghanistan...

    Le traité "Mahakali", subordonnant et déléguant la gestion des ressources naturelles comme l’eau à l’Union indienne, demeure également...

    C’est au prix de ces compromis et d’autres que la jeune république fédérale du Népal n’a pas été combattue par les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Inde et la Chine.

    On comprend que les peuples du Népal qui ont versé leur sang pour la Révolution soient éminemment déçus...

    Les naxalites indiens ont dénoncé les dérives du régime.

    • Il y a une véritable lutte entre 2 lignes au sein même du PCN(maoïste) :
      – Une pour l’avènement d’une « République Populaire » du Népal défendue par le leader maoïste Mohan ‘Kiran’ Baidya et ses partisans.
      – Une autre pour une « République Démocratique » du Népal défendue par le président du PCN(maoïste) Pushpa Kamal ‘Prachanda’ Dahal

      Maintenant, seule l’Histoire nous donnera les tenants et aboutissants de cette lutte politique au sein du PCN(maoïste).

      Salutations fraternelles,

      Oulainov93