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New York, Manhattan : pour "United for Peace and Justice", 400.000 personnes ont répondu à l’appel

Publie le lundi 30 août 2004 par Open-Publishing


Manifestation géante anti-Bush à Manhattan à la veille de la Convention républicaine

Sara Kruger

NEW YORK - A la veille de l’ouverture de la Convention républicaine à New York,
une manifestation imposante a réuni dimanche dans les rues de Manhattan entre
100.000 et 400.000 opposants au président George W. Bush, dont le réalisateur
Michael Moore.

La police n’a pas fourni d’estimation officielle du nombre de
participants, mais un responsable des forces de l’ordre ayant requis l’anonymat
a avancé le chiffre de 120.000 manifestants, tandis que les organisateurs -le
mouvement anti-guerre « United for Peace and Justice »- affirmaient que quelque
400.000 personnes avaient répondu à leur appel.

Aux cris de « Renvoyez-le au Texas » ou « aucune autre année » (pour Bush à la Maison Blanche), les protestataires ont défilé dans une chaleur moite et dans un Manhattan sous haute surveillance, avec de nombreux policiers en tenue anti-émeutes, pour dénoncer principalement la guerre « injuste » menée par l’administration Bush en Irak.

Un groupe de manifestants portaient un millier de faux cercueils recouverts du drapeau américain et représentant leurs compatriotes tombés en Irak.

La convention du Parti républicain, qui doit investir officiellement George W. Bush comme candidat à la présidentielle de novembre, s’ouvre lundi au Madison Square Garden de New York, une ville majoritairement démocrate, trois ans après les attentats du 11 septembre 2001 dans cette ville.

« Ils ont choisi New York où ils sont unanimement détestés », a lancé une écrivaine du quartier du Queens, Laurie Russo, 41 ans. « Ils auraient dû aller quelque part où ils auraient été mieux accueillis. Ils veulent exploiter le 11 septembre en organisant leur convention à New York à cette période. »

« Nous sommes la majorité dans ce pays. La majorité de ce pays est contre la guerre », a renchéri Michael Moore, le réalisateur trublion auteur du documentaire « Fahrenheit 9/11 », s’adressant à la foule rassemblée au point de départ de la manifestation, à dix blocs d’immeubles au sud du site de la convention.

Les manifestants, qui se sont vus interdire de défiler dans Central Park, ont effectué une boucle à partir du sud de la ville, autour du Madison Square Garden, empruntant notamment la 7e Avenue.

Plusieurs manifestants avaient déployé un ballon géant en forme de globe terrestre. « J’espère que nous allons montrer fortement notre opposition », ajoutait Laura Pessieri, 27 ans, agitant une banderole où l’on pouvait lire, à côté de la photo de Bush : « menace imminente pour la démocratie ».

Parmi les nombreuses banderoles et slogans, on pouvait lire : « Irak et Vietnam. Tant de mensonges délibérés. Tant de vies gâchées », « Sauvez l’Amérique, provoquez la défaite de Bush » ou encore « Comment peut-on demander à un soldat d’être la dernière personne à mourir pour un mensonge ? ».

D’autres manifestations étaient prévues dimanche, dont un défilé des défenseurs des droits des homosexuels, et une veillée organisée dans Central Park par des familles de victimes du 11 septembre opposées à la guerre.

Dans les métros de la ville, la sécurité était maximale et visible, les policiers arpentant ostensiblement les wagons. Dans une allocution radio, le maire de la ville Michael Bloomberg a reconnu que les sentiments étaient intenses dans tous les camps, et promis de tout faire pour garantir la sécurité générale, « sans déranger les New-Yorkais qui continuent leur vie de tous les jours ».

Dimanche matin, la police new-yorkaise a fait état de 300 arrestations dans la nuit de samedi à dimanche, pour troubles à l’ordre public et incidents liés à la tenue de la convention.

Alors que les manifestations diverses organisées par divers mouvements de gauche ont commencé depuis plusieurs jours, vendredi a été marqué par une confrontation entre forces de police et manifestants à vélo, qui s’était soldée par 264 arrestations.

Enfin, en première page de son édition de dimanche, le « New York Daily News », un des quotidiens populaires de la ville, appelait au calme. (AP)

http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20040830.FAP6155.html?0046