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Nicolas Sarkozy tente de rétablir l’ordre dans sa majorité

Publie le vendredi 8 février 2008 par Open-Publishing
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Nicolas Sarkozy tente de rétablir l’ordre dans sa majorité à un mois des municipales

FRANCE. Déboussolés par les réformes, les élus de droite manifestent ouvertement leur mauvaise humeur. En chute dans les sondages, le président menace de sévir après les élections contre ceux qui ne le soutiennent pas assez.

Sylvain Besson, Paris Le temps (suisse)
Vendredi 8 février 2008

Alerte générale au sommet du pouvoir français. A un mois des élections municipales, Nicolas Sarkozy et ses fidèles ont rappelé à l’ordre ministres et parlementaires de droite, accusés de mollir sur les réformes et de peu soutenir le président au moment où celui-ci chute dans les sondages. Pour la première fois, la machine disciplinée qui l’a propulsé à l’Elysée et a voté en bloc ses projets de réforme donne des signes de faiblesse.

La cause immédiate du malaise est le rapport remis le 23 janvier au président par Jacques Attali et son collège d’experts. D’inspiration sociale-libérale, ce document préconise d’ouvrir à la concurrence plusieurs professions protégées comme les taxis, les coiffeurs, les notaires ou les pharmaciens. Problème : il s’agit de clientèles acquises à la droite. Les attaquer de front, juste avant un scrutin local, est jugé singulièrement maladroit par certains élus.

« Avec le rapport Attali, il y a un vrai problème de méthode, confie un grand nom de la majorité. Ça crée une espèce de trouble dans les esprits. Nicolas Sarkozy aurait dû indiquer très clairement que ce ne sont que des propositions. » Et Jacques Attali a aggravé son cas, assimilant les personnalités de droite qui ont critiqué son rapport à une « République des imbéciles ».

L’affaire des taxis est emblématique. A deux reprises, les chauffeurs opposés à la libéralisation ont procédé à des blocages et autres « opérations escargot » dans plusieurs villes de France. Jeudi, alors qu’il avait approuvé sans réserve cette partie du rapport Attali, Nicolas Sarkozy a finalement promis une « concertation » visant à augmenter le nombre de taxis tout en préservant leurs « intérêts patrimoniaux ».

Il y a d’autres motifs de grogne entre le président et sa majorité. Les parlementaires de droite reprochent aux conseillers de l’Elysée d’occuper une place excessive dans les médias. Ils digèrent mal la présence d’anciens socialistes au gouvernement. Ils ne comprennent pas l’interdiction des cultures de maïs transgénique. Et, fait nouveau, ils expriment leur mauvaise humeur en public.

Pour Nicolas Sarkozy, c’en est trop. Mercredi, selon Le Figaro, il aurait lancé une phrase pleine de sous-entendus en Conseil des ministres : « J’écoute, je lis, j’entends tout ce qui se dit. Après les municipales, je prendrai avec sang-froid les décisions qui s’imposent. » Traduction relayée par le microcosme : les « tièdes » seront sanctionnés. « A un moment, il faut remettre de l’ordre », commente un proche du chef de l’Etat.

Jeudi, les hommes du président ont sonné l’heure de la contre-offensive. Roger Karoutchi, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement, admet qu’il y a « un peu de fébrilité » chez les élus de droite. Le remède qu’il propose est classique : il faut taper sur les socialistes, accusés de défendre « l’immobilisme », et revendiquer fièrement les réformes accomplies. « Tous nos candidats se sont fait élire sur un programme de rupture », rappelle-t-il.

Mais cette stratégie présente deux inconvénients. A l’exception de quelques secteurs, les mesures adoptées depuis juillet dernier - de la défiscalisation des heures supplémentaires au nouveau contrat de travail - n’ont pas encore fait sentir leurs effets. Plus grave : sur le terrain, il est devenu difficile pour les candidats de se réclamer de Nicolas Sarkozy, car l’électorat de droite n’a guère apprécié la surexposition de sa vie privée.

Le président n’a qu’un mois pour rebondir et éviter un échec cinglant aux municipales.

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Messages

  • Ouaip, les droitistes candidats aux municipales ont même reçu de Sarkozy une feuille de route, s’il vous plaît, dans laquelle il fait un récapitulatif de tout ce qu’il a entrepris depuis 9 mois, et que ces candidats devront IMPERATIVEMENT lire lors de leurs meetings, sous entendu que s’ils ne le faisaient pas, il y aurait des sanctions !

    Et comme les socialos, mais aussi la gauche, ont largement souligné qu’il était inconvenant que le président s’implique directement dans la campagne UMP des municipales, c’est pas son rôle, le p’tit Sarko a trouvé la parade en leur faisant parvenir "sa feuille de route" !

    Ainsi Sarko s’immisce pas, mais s’immisce par "feuille de route" interposée !

    J’attends que le PCF et toute la gauche s’insurge vivement contre cette mise en scène trompeuse : OUI SARKOZY INTERVIENT DIRECTEMENT DANS LA CAMPAGNE MUNICIPALE DE SON CLAN UMP !

    OUI LE PRESIDENT TRICHE CONTRE LA MAJORITE DES ELECTEURS !!!!

    Même LAGARDE a donné sa démission, refusée ! Et elle aurait averti qu’elle ne voulait pas figurer dans le prochain gouvernement après les municipales, trop en désaccord avec Sarko et ses matières grises qui le suivent comme son ombre !