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Nicolas Sarkozy : une année de glissement sécuritaire

Publie le samedi 31 juillet 2010 par Open-Publishing
15 commentaires

de Samuel Laurent

En intégrant à son discours une proposition émanant du Front national – la déchéance de nationalité pour certains délits – Nicolas Sarkozy atteint le point d’orgue d’une année de glissements sémantiques et d’appels du pied en direction de l’extrême droite.

Le fiasco du débat sur l’identité nationale. Tout commence en septembre 2009. Après l’affaire de l’EPAD (le fils du président a un temps brigué la direction de l’établissement public d’aménagement de La Défense, avant de se retirer face au tollé provoqué par sa candidature), Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages. Même sa base électorale lui retire sa confiance. A quelques mois des régionales, il est urgent de réagir. L’Elysée relance alors les annonces sur la sécurité : un déplacement éclair en Seine-Saint-Denis, le temps d’aller dénoncer les "voyous", en novembre, mais surtout, le lancement d’un "grand débat sur l’identité nationale".

Cette idée du ministre de l’immigration Eric Besson, qui souhaite définir ce qu’est "être français", donne lieu à une surenchère de postures nationalistes, voire xénophobes, et de dérapages autour de l’islam et des Français d’origine maghrébine. Il faut dire que Nicolas Sarkozy a demandé, en privé, à ses ministres, de faire "du gros rouge qui tache". Mais devant le tollé suscité par le débat, le chef de l’Etat préfère laisser à François Fillon le soin d’assister au colloque prévu, le 4 décembre 2009, sur la question.

Quand Sarkozy cite Barrès. Le 13 novembre 2009, Nicolas Sarkozy profite d’un déplacement à La Chapelle-en-Vercors pour se lancer dans une longue tirade sur ce qu’est et n’est pas la France. Un discours qui emprunte à Maurice Barrès pour mieux exalter les valeurs du terroir et évoque à plusieurs reprises les racines chrétiennes du pays, tout en vantant le "métissage".

L’appel à "la discrétion" des musulmans. Quelques jours plus tard, le 9 décembre, le chef de l’Etat publie une tribune dans Le Monde, en pleine polémique sur le référendum organisé en Suisse au sujet de l’interdiction des minarets. "Au lieu de vilipender les Suisses parce que leur réponse ne nous plaît pas, mieux vaut nous interroger sur ce qu’elle révèle", écrit le chef de l’Etat, qui promet de tout faire pour que ses "compatriotes musulmans se sentent des citoyens comme les autres", mais demande à chacun de pratiquer son culte avec une "humble discrétion".

"Combat" contre l’immigration clandestine à Mayotte et en Corse. En janvier 2010, Nicolas Sarkozy profite d’un déplacement à Mayotte, où débarquent de nombreux immigrés illégaux, pour évoquer "le combat", "encore loin d’être gagné", contre ce phénomène. Quelques jours plus tard, en Corse, il promet : "Je ne laisserai pas de nouvelles filières d’immigration se développer en France."

Retour à la sécurité. Lors de ses vœux aux "travailleurs de la Saint-Sylvestre", Nicolas Sarkozy se dit "choqué" par une fusillade qui a tué un adolescent à Lyon. "Nous allons nous occuper de ces bandes cette année. Nous devons repenser notre politique en ce domaine et adopter des mesures sévères pour combattre la possession et l’utilisation d’armes à feu par des voyous", promet le chef de l’Etat. Le 16 février, l’Assemblée adopte la loi Loppsi, qui renforce les mesures d’identification et de vidéosurveillance et autorise l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs de 13 ans.

Le Quick halal. Courant février, une polémique naît de la décision d’un restaurant Quick d’expérimenter la vente de burgers halal dans plusieurs de ses restaurants. Plusieurs politiques de droite et de gauche s’indignent, dont Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, expliquant qu’il n’est "pas un fana du communautarisme".

La violence au secours de l’UMP aux régionales. Les sondages prédisent une défaite aux régionales pour le parti présidentiel. Dans les derniers jours de la campagne, Nicolas Sarkozy et François Fillon multiplient les discours sur l’insécurité et la lutte contre la délinquance, promettant une action rapide contre les "voyous" et des moyens renforcés pour la police.

La fin des régionales est marquée par l’affaire Soumaré. Sur la foi de mauvais renseignements judiciaires, des élus UMP accusent leur adversaire socialiste dans le Val-d’Oise d’être un "délinquant multirécidiviste". Ils doivent s’excuser lorsque le procureur de Nanterre dément les accusations. Au premier tour de l’élection, et malgré ces mois de campagne sur les thématiques sécuritaires, le FN retrouve son niveau électoral de 2007. L’UMP a échoué à conserver les voix prises au parti d’extrême droite. Et une partie de son électorat du centre droit n’a pas cautionné ce discours trop autoritaire et s’est abstenu.

Annonces sur les violences scolaires. Prenant acte de son échec, Nicolas Sarkozy annonce une série de mesures censées lui redonner une crédibilité en matière de sécurité. Eric Besson présente un projet de loi destiné à aider l’administration à renvoyer plus facilement des sans-papiers dans leur pays d’origine. Le 5 mai, le chef de l’Etat promet des internats fermés et évoque la possibilité de suspendre les allocations des parents d’enfants délinquants (mesure déjà existante mais pas appliquée).

Polémique sur le voile intégral. Depuis décembre, l’Assemblée polémique sur une résolution désapprouvant le voile intégral et un projet de loi visant son interdiction. A La Chapelle-en-Vercors, en novembre, Nicolas Sarkozy assure que "la France, ce n’est pas la burqa". Début avril, l’affaire rebondit lorsqu’une conductrice est verbalisée pour port du voile intégral. Elle refuse de payer l’amende et fait entrer en scène son mari, Liès Hebbadj, qui assume sa polygamie et moque les autorités. Brice Hortefeux et Eric Besson annoncent alors réfléchir à un moyen de le "déchoir de sa nationalité".

Un ministre condamné pour "injure à caractère raciste". Le 4 juin, Brice Hortefeux est condamné à 750 euros d’amende et 2 000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère racial. C’est la première fois qu’un ministre de la Ve République en exercice est condamné pour un tel motif. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) avait porté plainte suite à la diffusion par Le Monde.fr d’une vidéo où l’on voit le ministre, discutant avec un militant d’origine maghrébine, expliquer : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes." Brice Hortefeux fait appel, et reste en poste.

Loi sur l’outrage au drapeau. Une fois encore, un fait divers donne lieu à une polémique qui se solde par une loi. En avril, un concours de la FNAC de Nice récompense une photo où un homme s’essuie le postérieur avec un drapeau français. Le député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, le "M. Sécurité" de l’UMP, s’insurge et en appelle au ministère de la justice. Ce dernier proteste à son tour contre un "acte inadmissible". Et propose de renforcer le droit. Par un décret du 23 juillet 2010, l’outrage au drapeau est désormais passible d’une amende de 1 500 euros.

Annonces contre les gens du voyage. Suite à des violences consécutives à la mort d’un jeune voyageur, Nicolas Sarkozy convoque une réunion à l’Elysée. Il en ressort une série de mesures répressives faisant l’amalgame entre Roms (le plus souvent d’origine étrangère) et gens du voyage : démantèlement des camps illégaux, reconduite à la frontière… Plus quelques déclarations provocatrices, comme celle de Brice Hortefeux, qui explique "que beaucoup de nos compatriotes sont à juste titre surpris en observant la cylindrée de certains véhicules qui traînent les caravanes".

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/07/30/nicolas-sarkozy-un-an-de-glissement-securitaire_1394210_823448_1.html

Messages

  • Il faut comprendre que cette bataille sur la "sécurité" qui jouxte la bataille de création d’un bouc émissaire (les personnes qui paraissent "différentes") est un enjeu stratégique pour la bouregoisie, au moins en Europe.

    La crise continue de faire des ravages terribles, la défiance envers le capitalisme est profonde, la bourgeoisie commence à être décriée et à voir la colère se diriger contre elle.

    Depuis une vingtaine d’années, au même pas qu’elle agressait la classe populaire, avec des bannières de droite comme de gauche, une propagande à fond xenophobe était construite.

    Le virage de la grande crise capitaliste a transformé cette propagande en un bourrage de crâne permanent.

    D’un enjeu de toile de fond, la rhétorique, les manipulations médiatiques permanentes et de plus en plus lourdes sont devenues une bataille permanente de l’appareil médiatique, une bataille qui se distille par une panoplie large ;

     feuilletons policiers,
     films policiers,
     émissions chocs,
     journaux télévisés en prime-time,
     émissions dites de réflexion (comme sur la 5 où on n’invite systématiquement que des "pensées" d’extrême droite et de droite, avec des thèmes de plus en plus délirants), etc...

    Ca ce sont les canaux qui appartiennent tous à deux ou trois grands groupes capitalistes et , pour les télés d’état, sous contrôle de la droite autoritaire au pouvoir.

    On ne peut parler de dérapages, ni de détournements, ni de glissements sécuritaires, dans ce qui est une orientation délibérée visant à déclencher la xénophobie dans la population afin que des pauvres se jettent à la gorge des pauvres à l’intérieur du prolétariat moderne.

    C’est bien une bataille stratégique, je dirai presque vitale, pour la classe bourgeoise qui pille nos sociétés et les enfonce dans la crise.

    Comprendre cela signifie que les pions médiatiques avancés, quand ils sont contraints à reculer , reprendront leurs avancées.

    Prenons l’exemple de la Burqa, un problème n’existant pas et créé de toute pièce par le pouvoir. La bourgeoisie a enregistré plusieurs reculs sur ce thème, une majorité comprenant à certains moments que c’était une bataille d’enfumage visant à détourner les regards des responsabilités du capitalisme.

    Malgré ces reculs et ces défaites momentanées, les médias dominants sont repassés à l’assaut en permanence sur ce thème, en le juxtaposant à des nouvelles sur la violence, la délinquance, l’islam, le terrorisme, etc.

    Et ils ont fini par emporter le morceau, après avoir fait passer + de burqas à la télé qu’il n’y en a dans toute la population française.

    Le débat sur l’identité nationale . Un fiasco ? Que nenni, tant que la bourgeoisie dispose de tous les médias, penser qu’elle ne repartira pas à l’assaut c’est ne pas comprendre les raisons et l’utilité de ces thèmes, pour la bourgeoisie.

    J’ai entendu des camarades de gauche dire que la burqa, l’identité nationale, l’islamophobie, avaient été des fiascos pour le pouvoir et qu’on pouvait passer à autre chose, la classe parasitaire ayant échoué à créer des boucs émissaires.

    C’est ne pas comprendre que tant que la totalité des médias sera dans les mains de la bourgeoisie et que la bataille pour créer un bouc émissaire sera stratégique pour la bourgeoisie, ça prendra et reprendra.

    L’islamophobie a progressé fortement dans la société française à cause de cette bataille permanente des grands médias.

    Les ravages de cette propagande se font jour de plus en plus, et ont fait plier des secteurs importants dans tous les partis de gauche.

    Une grande partie de la classe populaire s’imagine maintenant que l’Islam n’est pas une religion comme les autres et qu’elle représente un danger plus important.

    C’est à cela que voulait arriver la bourgeoisie, mission accomplie.

    Cette bataille permanente (utile à lister comme l’a fait notre camarade) ne ressort d’aucun dérapage mais d’une bataille permanente qui n’est pas menée par une frange excentrée de la bourgeoisie mais par de puissants interets, le cœur de la bourgeoisie. Ce n’est plus des touche-pipis entre droite et extreme-droite, mais une bataille stratégique de la classe dominante pour construire des boucs émissaires et un climat de peur, pendant que la guerre sociale du capitalisme de crise s’étend.

    Nous sommes passés d’un champ de concurrence entre la droite et l’extrême droite, à une bataille stratégique de fond de la bourgeoisie à échelle européenne (au moins).

    Le rôle de la gauche est de comprendre là l’ampleur et le moteur de cette bataille sécuritaire et xenophobe des grands médias d’état et privés. Pas de croire que c’est une question annexe.

    Ce n’est pas non plus une thématique qui doit dévorer toute la politique en faveur des travailleurs , ni les batailles sociales (au contraire, l’enjeu est de détourner les colères).

    Mais des initiatives fortes doivent être prises afin que les secteurs de la classe populaire qui sont pris pour cibles ne soient pas isolés et abandonnés. ce n’est pas une petite question mais un enjeu portant sur 10 à 15% du prolétariat moderne.

    Également, il s’agit de débusquer en permanence la classe qui travaille à construire des boucs émissaires et à développer la peur.

    • Tout a fait d’accord avec votre analyse et l’importance de l’enjeu.

      Mais quelles peuvent être "les initiatives fortes" auxquelles tu appelles ?
      Les seules initiatives qui peuvent mettre a mal cette bourgeoisie concernent les biens économiques ; nos défilés nos protestations, ils s’en foutent !

    • nos défilés ils s’en foutent si ils ne sont pas construits sur une montée en puissance sans limite, si la volonté n’est pas de bloquer réellement la société, ne pas prendre contrôle concretement les lieux de production, de travail, les quartiers, etc

    • La "montée en puissance sans limite" elle n’est pas de notre cote actuellement, malheureusement...ni théoriquement, ni pratiquement...Les belles phrases sorties des manuels, c’est une chose ; mais concrètement, elles n’animent que des débats peu roboratifs...

    • tu as raison, parfaitement raison.

      Le processus est beaucoup plus compliqué.

      Il faut d’abord agréger ceux qui veulent faire des pas en ce sens. Travailler à construire des outils de masse qui ne soient pas des divisions syndicales de plus à la division existante.

      Se doter également des outils politiques nécessaires... et que ceux-ci soient courageux par rapport aux problèmes posés.

      Comprendre ce qui se passe sur les offensives "sécuritaires" et xénophobes de la bourgeoisie est très important. Il faut d’abord s’entendre sur le constat et l’analyse. Et c’est une bataille à mener.

      Une belle partie de la gauche sous-estime completement la ténacité de la bourgeoisie sur ces thèmes là (car elle n’en comprend pas les raisons de fond et surtout leur importance stratégique) , voir en partage la haine sociale et xenophobe qui s’y exprime.

      Une partie de la gauche s’est laissée emportée dans les campagnes de la bourgeoisie, sur le terrorisme, l’islam, la burqa, le voile, etc.. en accomplissant les vœux de la bourgeoisie de s’en prendre à une partie de la population par opportunisme et préjugés partagés.

      Il y a donc un travail de conviction important à faire. Ne pas croire que c’est acquis, ça ne l’est pas du tout.

      lister ce qui ne marche pas à coup sur et là où le fer doit être porté, comprendre ce qui se passe aide déjà un peu, être capable d’agglomérer les batailles qui ont une relation bien qu’on n’ose souvent pas la souligner.

      On en a un peu parlé un tout petit peu là .

    • Pardon, cher ami, dene pas aider à ce que tu vois le cercle de tes amis s’élargir, mais non seulement je partage totalement toute cette analyse claire sur la "sécurité", mais je l’estime indispensable pour qui veut , de façon marxiste, mieux appréhender le "réel" afin de participer à son changement radical.

      En citant mes sources, je fais suivre via mon carnet d’adresses mails et je mets en ligne sur mon petit "bistro" rebelle..


      L’essentiel dans ce que tu analyses, c’est bien de replacer cette offensive brutale dans le contexte actuel de crise et de difficultés pour le Capital d’avoir à poursuivre et amplifier le "sale boulot" et d’empêcher coûte que coûte tout ce qui "rassemble" en termes de résistances et de construction alternative, y compris, bien entendu en exacerbant tout ce que la société et notre histoire charrie de"nauséabond".
      Entre le Capital et "nous" c’est vraiment un moment fort de l’Histoire des luttes de classe.
      C’est effectivement à analyser pour AGIR, en évitant le manichéisme et la seule -mais ô combien nécessaire- révolte devant la déferlante d’allure fascisante.

      Car si nous sommes les enfants de Babeuf, de Gavroche et autres"racailles" du ruisseau qui font trembler les "beaux quartiers", , la descendance des fils de p.... pétains et autres malades des séquelles due notre période coloniale engendrant la névrose anti-arabe source d’islamophobie -que tu as longuement et patiemment disséqué sur l’ex FMR- a
      encore, hélas, fait ses"petits" en une trentaine d’années..

      J’ajoute que ce dispositif contre-révolutionnaire c’est vraiment pain bénit pour la sodem et me rend insupportable le s couplets d’un Hamon.
      .
      C’est oublier la complicité dans la bipolarisation sans risque pour le Capital.

      Lorsque les socs accusent Sarko de réveiller le FN.., comment ne pas se rappeler l’implication personnelle de Mitterrand auprès des médias pour faire d’un le Pen -qui n’avait même pas pu avoir 500 signatures pour se présenter en 81 et qui "pesait" moins d’un pour cent d’audience- , le nécessaire"repoussoir" facho qui "saucissonnerait" la droite française, pour que le "deal politicien" puisse se construire avec un pc et une extrème gauche cantonné dans les 10 à 15 pour cent, et l’extrème droite dans les mêmes eaux..!

      ...Désolé de rappeler ça aux amis de gauche qui n’aiment pas qu’on tire sur le ps..

      Hortefeux c’est le"mazarin" caché.. le fils adultérin de tonton et de la droite !

      Décidément et plus que jamais, oui, TOUT est à détricoter et le "nouveau" a besoin de tellement de monde que parfois cela peut "désespérer"..quelques heures pour certains, fort heureusement.

      bon dimanche et merci.

      Alain

      dit AC(fayoté)

      NB ------Pour "entretenir" un peu de différences, je te reprocherais amicalement de me faire grincer mes dents de vieux sectaire qui pense que cette notion de"gauche" abuse encore les masses, en écrivant

      Le rôle de la gauche est de comprendre là l’ampleur et le moteur de cette bataille sécuritaire et xenophobe des grands médias d’état et privés. Pas de croire que c’est une question annexe

      C’est juste , si si tu vises ce que l’"autre " avait appelé le "peuple de gauche" mais ce serait génant si cela pouvait laisser penser qu’"elle n’a pas "compris", cette Gôôche ! !

      .Elle se lèche les babines..de la tournure des évènements..

      Ah un beau et grand défilé style Carpentras ou 1 mai 2002 avec "le Fascisme ne passera pas"..pendant qu’un Grenelle de la mise à mort des régimes deretraites , dans un décor de "rigeur courageuse" à la grecque purrait se dérouler , parceque l’antisarkosysme du seul rejet de la furia d’allure facho, calmerait le "jeu"..sur d’autres fronts dans la guerre des classes.

      Comme quand le roi d’Espagne suivit avec gourmandise la préparation comique du "coup d’état" burlesque d’un Tejero aux Cortès...afin de crer du bon consensus... dans lequel se précipita le PCE..

      Ils en rêvent, rue de solférino et à l’UMP..!


      .
      Mais ce NB n’est que pour ne pas passer pour un inconditionnel de tes textes que je m’"amuse" à chercher des poux dans ta tête..et à sodomiser deux trois petits coléoptères

       :))

    • Je ne pense pas qu’en l’occurance, la solution soit d’opposer les classes sociales. Dans tous les milieux il y a nombre de gens qui deviennent de plus en plus conscients du glissement fasciste de ce gouvernement.

      Il faudrait lancer une pétition afin qu’un tribunal international soit créé pour juger les membres de ce gouvernement.

      Il y a eu une union sacrée de beaucoup de différantes tendances politiques face à Vichy et l’occupation. Elle doit renaitre maintenant.

    • Ce gouvernement est au service de la bourgeoisie et d’une stratégie visant à jeter en pâture des communautés désignées en boucs émissaires.

      Il a exactement la même politique que Brown, Zappatero, Merkel, le neuneu de gauche en Grèce, etc...

      Tu veux t’allier avec ceux qui produisent des Sarkos contre Sarko ?

      J’ai du mal à comprendre.

      Ne pas opposer les classes sociales ? J’ai l’impression qu’il y a là un gros problème de compréhension de ce qui se passe.

      Qui a fabriqué Sarko ? qui possède les médias en France ? Sarko ? que nenni, c’est Bouygues, etc, une classe sociale avide d’appliquer sa politique.

      Sarko est dangereux parce qu’il applique la politique d’une classe sociale, la bourgeoisie, et que , par ses derniers temps, appliquer cette politique conduit à des horreurs.

      Je ne serai pas le dernier à dire ce que je pense du petit, de sa malfaisance et de l’importance extreme de le sortir du jeu, mais c’est plus une question d’exemple, que celui qui applique le plus servilement la politique de la bourgeoisie doit se faire virer et subir l’opprobre (ça refroidit les autres, ils font des manières entre eux après pour le poste), mais il ne faut pas se tromper sur qui tire les ficelles du pantin.

      je répète donc :

      "tu veux t’allier avec ceux qui produisent des Sarkos contre Sarko ?"

      Les coupables et donneurs d’ordre là dedans sont ceux effectivement à débusquer, c’est une classe, composée d’individus qui vivent de l’exploitation et l"oppression des autres.

      Leur bien-être dépend de notre exploitation.

      Si ils choisissent leur destin d’être humain, plutôt que celui de bourgeois, tant mieux.

      Nous avons besoin de plusieurs milliards d’euros pour foutre en l’air ce système, faire des télés démocratiques et populaires, etc...

      Mais je ne vois pas ces bourgeois libéraux près à défendre la liberté et les libertés, au contraire je les vois opiner du chef devant les mesures sécuritaires, le champ raciste de l’exclusion, n’en discutant que la façon et pas le fond.

      l’histoire de Sarko n’est pas l’histoire de Sarko mais bien une bataille de classes sociales.

    • l’histoire de Sarko n’est pas l’histoire de Sarko mais bien une bataille de classes sociales

      On ne saurait mieux dire en effet.

    • Les classes profiteuses ont des intérêts matériels qu’ elles préservent par la multitude de réformes que le pouvoir entreprend. Mais la meilleure garantie de leurs intérêts reste la possession du pouvoir politique organisateur, entre autres tâches, de leur emprise idéologique sur l’ ensemble de la société. Emprise idéologique dont la finalité est de désamorcer et neutraliser toute remise en cause de leur pouvoir.

      L’ axe central de cette idéologie consiste à définir l’ étranger, le différent, l’ autre comme suspect animé de mauvaises intentions et susceptible d’ avilir la nation par ses croyances, ses vêtements et sa nourriture pour canaliser sur lui les colères populaires nourries de racisme et de complexe de supériorité "petit blanc". C’ est bien connu : quand c’ est difficile de s’ en prendre au fort, on se retourne contre le pl
      us faible avec encore plus de hargne.

      La lutte idéologique est primordiale pour résister à la domination des classes profiteuses. Le fait d’ être différent (quelle que soit la différence) ne constitue pas une entrave à la citoyenneté, c’ est à dire d’ adhérer à la devise : Liberté, Egalité, Fraternité. Le fait d’ avoir une croyance religieuse et plus précisément d’ être musulman n’ est pas, non plus, disqualifiant.

      Il faut, donc, s’ opposer fermement à toutes les mesures discriminatoires visant les musulmans ou supposés tels comme la loi sue le voile intégral, les procès comme celui de Villiers Le Bel et tout le tapage médiatique sur les banlieues .
      L’ unité des classes populaires ne se construira que si on s’ intéresse aux aspirations et aux besoins de celles qui sont les plus vulnérables et pas l’ inverse.

  • bonjour !
    il y a pire , la peine de mort est rétabli par UE par le Traité Lisbonne ?
    voir dans ( http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=1772 ) du 4 juillet 2010 ;
    voila la mort nous guette .

  • C’est tout à fait juste, mais ce phénomène n’est guère nouveau. L’histoire des colonialismes européens et de l’impérialisme américain montre que de tous temps la bourgeoisie a joué sur la nécessité d’un "bouc émissaire" pour déployer un système idéologique qui consiste pour partie à dresser les prolétaires les uns contre les autres, particulièrement pour mener des guerres lorsque le fonctionnement économique "traditionnel" du K. ne répond plus au exigences du profit, ça va de soi. Et c’est justement de guerres capitalistes qu’il s’agit de traiter dans un tel sujet, je vais tenter de m’en expliquer ici comme je peux.

    A noter pour l’anecdote que cette nécessité d’avoir un "indigène" de préférence musulman sur qui taper est bien plus ancien que l’impérialisme, on en trouve des traces bien affirmées alors que le capitalisme n’était pas un système dominant. Dans "Les Lettres Persanes", Montesquieu illustrait ce qui se passait voilà trois siècles (comment peut-on être Persan) et qui se produit aujourd’hui de façon tout à fait identique à travers les médias. (et on peut même remonter aux "croisades" contre les Sarrazins incroyants, voire à une Histoire plus ancienne encore, donc rien de bien neuf pour le coup)

    Mais bon revenons à nos moutons et au capitalisme. A mon sens il ne s’agit pas d’un coup sécuritaire de Sarkozy ni d’une simple "dérive" à l’échelle française ou européenne mais d’un phénomène de bien plus grande ampleur.

    Ce qui importe à mon avis est de comprendre pourquoi le capitalisme mondial depuis quelques années s’acharne sur les musulmans plus encore que par le passé, et il s’agit de commencer par savoir quelle est l’origine du phénomène. Cette origine n’est pas bien compliquée à trouver : Il s’agit du 11 Septembre 2001.

    Les "attentats" ont permis à la bourgeoisie américaine (et mondiale en fait) de trouver un prétexte absolument parfait pour déployer à moindres frais une offensive économique par le biais des guerres que l’on connait (Afghanistan, Irak, Palestine ...). Or, mener de telles guerres est une chose qui nécessite que les peuples soient aveuglés et c’est le rôle du Big Brother capitaliste que de véhiculer des "idées" à cette fin. Dès lors que les bases des conflits étaient établies, il fallait perpétuer l’idée du danger "Islamiste" par toutes les formes possibles (le musulman est terroriste, il avilit les femmes, le Coran est un livre guerrier, les mosquées sont des lieux de complot, etc... etc...)

    Ne pas comprendre en quoi le 11 Septembre est une date clé dans l’histoire du capitalisme c’est à mon avis faire l’impasse sur une analyse de classe pour s’enfermer dans un discours idéologique, donc un discours bourgeois qu’on le veuille ou non. De là naissent des discussions inutiles et surtout parfaitement inoffensives, qu’il s’agisse du fameux "pro" ou "anti" voile/religion/etc, ou plus largement de "pro ceci-cela" ou de "anti ceci-cela" selon l’idée purement évènementielle du jour créée de toute pièce par les mass-médias du capital. Les passes d’armes sans fin (Islamo-philes versus Islamo-phobes) entre certains groupes d’extrême-gauche sont à cet égard révélatrices de la stérilité de tels débats qui font à peu près aussi peur à un patron qu’un défilé de 1er Mai. Bref, tout ça c’est discuter de vide et parler dans le vide.

    Se poser la question du 11 Septembre c’est d’une part répondre à pourquoi cette vague de haine contre le monde musulman ne cesse d’enfler, et c’est d’autre part mettre au grand jour (en termes de classe) ce besoin qu’a le capitalisme de mener certaines guerres pour alimenter la machine à profit. Ce n’est pas la peine d’être sorti de la cuisse de Jupiter pour voir que la majorité des conflits qui résultent directement du 11 Septembre (Irak notamment) ou ceux larvaires qui sont dans sa continuité (Iran, terre de "terroristes") se situent dans des zones géographiques où se jouent des intérêts pétroliers mondiaux.

    Le 11 Septembre fut donc l’occasion rêvée pour déclencher des guerres pour le plus grand profit des multinationales de tout poil, c’est une évidence que Bush/Cheney n’ont pas caché dans leurs discours impérialistes : "Qui n’est pas avec l’Amérique est contre elle" - à traduire par - "Qui n’est pas sur le terrain de la guerre avec Lockheed Martin et Halliburton est contre eux". Occasion à tel point rêvée qu’on se peut demander s’il s’agit bien d’un simple "hasard" relevant du fait exclusif d’une poignée d’allumés armés de canifs. Ce ne serait pas la première fois que le capitalisme américain commettrait des crimes envers ses propres concitoyens de façon à amorcer des guerres pour actionner la pompe à fric. On a en mémoire Pearl Harbour, les sous-marins coulés au Vietnam... et plus récemment ce 11 Septembre 2001. Même si les enjeux furent différents, le capitalisme y a à chaque fois trouvé un intérêt particulier (géopolitique et économique avec Pearl Harbour du fait de l’économie de guerre permettant de sortir de la crise de 29 et du fait du danger Soviétique, géopolitique pour le Vietnam afin d’endiguer les vagues de "libérations nationales" des années 60, et purement économique avec le 11 Septembre). Qui plus est, les "attentats" tombèrent étonnamment pile-poil à un moment où le K. connaissait une crise depuis 18 mois, en l’occurrence la crise de la Net-économie.

    Voici une vidéo à mon avis très intéressante sur les prétendus attentats du 11 Septembre, il s’agit d’une longue interview (37 minutes) de Webster Tarpley, universitaire et journaliste américain qui démonte les mécanismes réels derrière le prétexte des "attentats". C’est fort instructif. (notons à son crédit et pour renforcer le poids de ses arguments que cet homme n’a rien d’un artisan de la "théorie du complot" et qu’il ne voit pas des "petits martiens" partout). Voici le lien, ça vaut vraiment le coup : http://www.reopen911.info/video/entretien-avec-webster-tarpley.html

    Un début de conclusion : ma conviction est qu’il faut élargir le champ de la critique et ne pas se focaliser uniquement sur certaines dérives sécuritaires ou "nationalistes" qui ne sont - à mon avis - que l’apparence des choses réelles. Toute analyse de classe doit tenir en compte l’argument économique qui est la réalité première du capitalisme, et retenir toute l’importance de ce coup d’Etat mondial que fut le 11 Septembre 2001, coup d’Etat qui permet aux grands pays capitalistes de sortir d’une crise conjoncturelle qui en réalité comportait les prémices de celle que nous subissons aujourd’hui. Le capitalisme a pour principe de faire du profit, que ce soit par la guerre ne le gène pas. Et pour faire la guerre il lui faut un ennemi à stigmatiser, en l’occurrence : le monde musulman de Gaza à Islamabad, pour la raison que la majorité de ces pays sont riches en ressources naturelles, et qu’ils se situent pour bonne partie dans une zône géographique de pression entre l’occident et l’orient, zône où le capitalisme américain/européen affronte l’impérialisme russe qui n’a sûrement pas dit son dernier mot, et qui tous deux s’opposent eux-mêmes au mastodonte du K. chinois à l’est du Pakistan.