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Nimes. Alain Alphon-Layre quitte le Parti communiste

Publie le jeudi 17 juin 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

RAPPEL : Secrétaire régional de la CGT, il était encarté depuis 35 ans

Nouvelle défection, et non des moindres, dans les rangs du PC gardois. Le Cévenol Alain Alphon-Layre, militant de la section de Saint-Geniès-de Malgoirès, par ailleurs secrétaire régional de la CGT, a officialisé, hier, sa démission du PCF. Un départ qu’il avait signifié au parti, par écrit, il y a plusieurs semaines. Un texte qu’il a décidé de rendre public ces derniers jours : « Je ne souhaite plus être adhérant du PCF car ce parti est devenu la négation même de l’esprit communiste qui m’anime » , écrit le Gardois.
Puis il précise les « trois raisons » qui l’ont amené à prendre cette décision. Il regrette d’abord « l’entêtement du PCF à vouloir poursuivre dans sa volonté d’être la courroie de transmission de la CGT. Dans les discours et les écrits, on affiche les changements,dans les actes on fait pire qu’avant et je sais de quoi je parle, j’ai pratiqué à l’époque sans état d’âme cette doctrine. Cela n’a jamais rien apporté, ni à la CGT ni au parti, bien au contraire. » Plus grave, sur le fond, il écrit : « Il n’y a plus aucune réflexion, aucune production du parti. Le PCF est de plus en plus coupé des préoccupations des gens et surtout ne répond pas à leurs attentes. Les seuls qui ont ce lien, ce sont les élus et le parti les traite comme des voyous. » Enfin, Alain Alphon-Layre revient sur les choix stratégiques du PC : « On se perd en permanence dans des stratégies électorales, voire des combines, un coup avec le PS, un coup avec le NPA, un coup avec Bové, un coup avec Mélenchon. L’alliance dans 4 régions avec le NPA lors des dernières élections montre la dérive gauchisante du PCF (Lénine doit se retourner dans son mausolée). Au moment où le NPA se casse la figure, aller le chercher et s’allier avec lui, quelle stratégie ! En Languedoc-Roussillon, on s’est même allié avec un groupuscule "objecteur de croissance" qui est contre la croissance, le TGV, le nucléaire (là, c’est René Leguen qui se retourne sans sa tombe). » Finalement, le secrétaire régional de la CGT conclut : « Le débat d’idées, l’ouverture d’esprit ont fait place à l’insulte, les coups bas, les mensonges et le sectarisme. Bref, pour moi, ce parti est tout sauf communiste. »

Messages

  • « l’entêtement du PCF à vouloir poursuivre dans sa volonté d’être la courroie de transmission de la CGT

    Je croyais que c’était l’inverse, mais Gaissot est passé par là et tout est retourné !

  • Pas besoin de grans discours,on a bien compris que cet apparatchik n’a pas grand chôse de communiste et va rejoindre la panier de HUE et consorts.
    Mais ce qui est interréssant c’est qu’il apparait que la CGT a encore des dizaines de "revolutionnaires" de ce type a des postes de dirigeants.

    Et cela éclaire bien les position sectaires anti SUD ou NPA ou CNT ou simplement lutte de classe des directions CGT.

    Ne pas voir que la ligne HUE d’abandon des positions marxistes qui a été gagnante au PCf a aussi été gagnante à la CGT avec Thibaulte et cie,même si il y a encore quelque résistance .
    Mais la partie a été gagnée par les tenants de la collaboration de classe.
    la lettre de cet apparatchik en est l’illustration flagrante.

    Quan dun outil est inadéquate j’en change.

  • au "posteur" : merci de citer les sources...

    http://www.midilibre.com/articles/2010/06/17/NIMES-Alain-Alphon-Layre-quitte-le-Parti-communiste-1272366.php5

  • Bon, les choses se précisent.

    On va bientôt voir où tout ce petit monde se dirige.

    Je me demandais combien de temps des gens de l’appareil accepteraient le risque de ne pas avoir leurs positions maintenues.

    Là on a des traces de raisons comme le couinement d’estimer que l’alliance avec le NPA serait une alliance "gauchisante" en en appelant à Lénine.

    Nous savons donc que ni le cavalier seul, ni l’alliance à gauche aux contenus très moyens et certainement sans rapport avec le gauchisme, ne satisfait.

    Reste le reste du champ.

    Sur la question de la relation entre la CGT et le PCF, je crois qu’il y a longtemps qu’il a observé de près ces relations.

    En effet , les adhérents du PC devenant assez âgés et assez extériorisés, la question de la relation à la CGT s’est énormément affaiblie.

    Pendant longtemps il y a eu une homogénéité de destin entre la CGT et le PC, ce n’est plus le cas, et de loin.

    Bien plus, la trajectoire des deux appareils (avec leurs nomenclaturistes respectifs), diverge depuis longtemps, la relation aux travailleurs n’étant pas, par nature, la même.

    Là le grand écart est important et est de fait une rupture profonde entre les deux appareils.
    Ca ne signifie rien de la qualité des deux appareils, ni d’en désigner un qui serait plus à gauche que l’autre.

    Mais il est exact, par contre, de penser que le PCF n’a plus rien à dire sur une stratégie pour le socialisme dans la classe ouvrière et que, même du point de vue des résistances, le PCF, ses militants qui existent encore dans la classe, sont sans boussole pour réfléchir et développer des propositions de résisstance , une tactique associée.

    Ils ont été habitué à obéir, plus rien ne tombe d’en haut, plus rien ne se fait en bas au niveau d’une orientation tactique cohérente de renforcement des résistances.

    • "En Languedoc-Roussillon, on s’est même allié avec un groupuscule "objecteur de croissance" qui est contre la croissance, le TGV, le nucléaire ..."

      Hé oui comme le disait Oscar Wilde, une idée qui n’est pas "dangereuse", n’est pas une idée ... surtout par ces temps de crise écologique aIgue !

      A croire que le parti communiste ne porte plus aucune radicalité et c’est pourquoi, il y a total effroi à l’intérieur vers des positions alternatives comme l’objection de croissance. Bien sûr, de nombreux communistes qui ont su rompre avec le productivisme et on le constate aisément lors des réunions unitaires et sur Bellaciao, mais la structure ne veut rien lâcher ... à l’instar d’Alain Alphon-Layre ... qui ressemble à beaucoup d’élus PCF de Bretagne !
      Combien ont signé la pétition contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, surtout parmi ceux qui ont participé à la liste Front de Gauche breton emmené par Gérard Perron, qui avait repris in-extrémis et sous la contrainte cette revendication ?

      Le NPA lui, aura démontré sa capacité d’ouverture en proposant aux Objecteurs de croissance une union pour les Régionales et sa réflexion en cours sur la décroissance : l’éco-socialisme n’est elle pas la seule voie possible à Gauche ?

      Jean-Marie Robert (MOC) http://www.les-oc.info/