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Nous ne célébrerons pas l’anniversaire de la naissance d’Israël
Publie le dimanche 18 mai 2008 par Open-Publishing5 commentaires
Dans une lettre à l’éditeur du Guardian, datée du 30 avril 2008, des membres éminents de la communauté juive britannique font savoir qu’ils ne célébreront pas le soixantième anniversaire d’Israël.
En ce mois de mai, des organisations juives vont célébrer le 60ème anniversaire de la création de l’état d’Israël. On peut le comprendre, si l’on garde à l’esprit les centaines d’années de persécution, dont l’Holocauste fut l’acmé. Pourtant il est des Juifs qui ne s’associeront pas à ces célébrations. Il est temps de reconnaître l’histoire de l’autre, le prix payé par un autre peuple pour l’antisémitisme européen et le génocide hitlérien. Comme le répétait Edward Saïd, ce que l’Holocauste fut pour les Juifs, la Naqba le fut pour les Palestiniens.
En avril 1948, le mois du massacre de Deir Yassin et de l’attaque au mortier du marché de Haïfa, où se trouvaient des civils palestiniens, commença le plan Dalet. Il autorisait la destruction de villages palestiniens et l’expulsion de la population indigène hors des limites de l’état. Nous n’avons pas l’intention de le célébrer.
En Juin1948, à Lydda et Ramleh, pendant les chaleurs du plein été, 70 000 Palestiniens ont été chassés de chez eux sans eau ni nourriture. Des centaines sont morts. Cet épisode est connu comme la Marche à la Mort. Nous n’avons pas l’intention de le célébrer.
Au total, c’est 750 000 Palestiniens qui devinrent des réfugiés. Quelques 400 villages ont été rayés de la carte. Pourtant, ce ne fut pas la fin du nettoyage ethnique. En 1956, des milliers de Palestiniens, citoyens israéliens, furent expulsés de Galilée. Des milliers d’autres quand Israël occupa la Cisjordanie et Gaza. Les réfugiés ont le droit de revenir chez eux ou d’être indemnisés, suivant la loi internationale et la résolution 194 adoptée par l’ONU. Nous n’avons pas l’intention de le célébrer.
Nous ne célébrerons pas la naissance d’un état établi par le terrorisme, les massacre, le vol de la terre d’un autre peuple. Nous ne pouvons célébrer la naissance d’un état qui persiste dans le nettoyage ethnique, qui viole la loi internationale, qui inflige à la population de Gaza la monstruosité d’une punition collective, et qui continue à dénier aux Palestiniens la jouissance des Droits de l’Homme et de leurs aspirations nationales.
Nous ferons la fête lorsque les Arabes et les Juifs vivront en égaux dans un Moyen Orient en Paix.
liste des signataires sur le site de l’Union Juive Française pour la Paix
Messages
1. Nous ne célébrerons pas l’anniversaire de la naissance d’Israël, 18 mai 2008, 11:39, par F.Courvoisier
Il fallait bien répondre aux questions des Juifs après ce qui leur avait été infligé pendant la seconde Guerre(avec complicité par veulerie de la plupart des "non Juifs" il faut le dire).Mais le "Sionnisme" date de 1896 ou1897 et ,depuis,a toujours fait l’objet de nombreuses controverses ,mais rangées peut-être ,elles aussi, dans les méprisables problèmes sociétaux ! De nombreux Juifs (par naissance) de gauche(souvent communistes) essayaient d’alerter en informant sur les dangers du Sionisme...en vain....
Alors il y eut l’invasion de territoires peuplés pour créer l’Etat d’Israêl ! Maintenant que cet Etat existe , avec ses habitants,il faut bien l’accepter,MAIS dans le respect des frontières initiales.Et beaucoup de Palestiniens sont d’accord avec "Deux Peuples ,Deux Etats" mais dans le respect... des DEUX Etats...à rappeler aux dirigeants Israêliens mais aussi à certains dirigeants Arabes "Musulmans"(une religion ne doit Jamais servir de nationalité).
1. Nous ne célébrerons pas l’anniversaire de la naissance d’Israël, 18 mai 2008, 12:42
Si "une religion ne doit jamais servir de nationalité", faut m’expliquer la nécessité de DEUX états.
En France, Bouddhistes, Juifs, Catholiques Romains, Catholiques Orthodoxes, Catholiques du "Renouveau Charismatique, Musulmans de diverses obédiences, Protestants descendants de ceux qui ont été épargnés par les guerres de religions*, Protestants importés des USA sous le nom d’"Eglise Evangélique", etc... (pardon à ceux que j’oublie) vivent et travaillent ensemble, dans un état qui s’est doté d’une loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Pourquoi ne serait-ce pas possible ailleurs ?
* Il ne semble pas y avoir de survivance du "catharisme" autre que culturelle depuis "le massacre des Albigeois", cependant... Il est vrai que le "catharisme" luttait contre la richesse du clergé de haut rang, accumulée aux dépends du peuple et grâce à son exploitation.
2. Nous ne célébrerons pas l’anniversaire de la naissance d’Israël, 18 mai 2008, 12:55, par Patrice Bardet
non, les deux Etats de 1947, c’est fini, bel et bien fini.
Jamais Israël n’acceptera de revenir aux frontières de 1947.
Et le plan de partage n’a jamais supposé l’expulsion de 700.000 palestiniens.
Israël continue la colonisation, accompagnée d’une "épuration ethnique".
Israël se moque depuis toujours des résolutions de l’ONU, l’ONU n’a jamais tenté d’obliger Israël à respecter ces décisions
Israël n’a pas besoin d’ennemi, il se suffit tout seul : la solution de paix sera vraisemblablement un seul Etat, bi-national. IL en sera fini d’un Etat Juif, notion raciste
2. Nous ne célébrerons pas l’anniversaire de la naissance d’Israël, 18 mai 2008, 23:44
Si on prend les commentaires actuelles,et on les compare avec d’autre commentaires traitant du sionisme et ses crimes depuis la création de cet etat, on se rendrait compte que la situation(massacre de Dier Yacine,occupation des territoires arabes 1967, cisjordanie,Golan en Syrie,le Sinai en egypte depuis cédé,masscre des civils palestiniens à Sabra et Chatila au Liban en 82, asassinats continus de leader palestiniens,blocus actuel de Gaza...etc) n’a jamais et ne changera jamais du moins dans un avenir proche.En attendant on va parler de la menace d’Iran,de Syrie ,de Hisboallah.Au fait cette semaine Hilary Clinton a promis d’effacer l’Iran de la carte si Israel etait touché par l’Iran,sauf que cette fois il n’ya eu aucune réaction de la communauté internationale ;EN CONCLUSION IL Y AURA TOUJOURS DEUX POIDS DEUX MESURES
1. Nous ne célébrerons pas l’anniversaire de la naissance d’Israël, 19 mai 2008, 19:54, par Christian DELARUE
« Le problème palestinien ? Une misère pour Israël »
PROCHE-ORIENT. L’écrivain Michel Warschawski donne son avis sur le 60e anniversaire d’Israël.
Angélique Mounier-Kuhn
Lundi 19 mai 2008
http://www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&article=232096
Michel Warschawski, président du Centre d’information alternative (CIA) de Jérusalem, était de passage à Lausanne jeudi à l’occasion du 60e anniversaire de la Nakba (« catastrophe » pour les Palestiniens).
Le Temps : Quel regard portez-vous sur les célébrations des 60 ans d’Israël ?
Michel Warschawski : Il y a un immense fossé entre la manière dont il est perçu en Europe et sur le terrain. La population israélienne ne célèbre rien, les gens étaient beaucoup plus concernés par le cinquantenaire. Toutes les initiatives venues d’en haut sont très artificielles. Il s’agit surtout d’une opération marketing tournée vers l’extérieur.
– Pourquoi dites-vous que les Israéliens ne célèbrent rien ?
– Israël connaît une « dénationalisation », avec la victoire du néolibéralisme, pas seulement économique. Pendant des décennies, le « nous » a été au cœur de la structure sociale. Aujourd’hui nous assistons à l’opposé, l’individualisation. Nous ne sommes plus dans la célébration du « nous ». Et au-delà de l’esprit du temps, Israël est composé à 20% d’Arabes, qui ne participent pas aux célébrations, et à 20% de Russes, pour qui elles ne veulent rien dire, tout comme pour la génération de mes enfants.
– Cette réserve s’explique-t-elle aussi par les tensions avec le voisin palestinien ?
– Pas du tout. La société israélienne va très bien. Si l’on se réfère à Tel-Aviv, l’aspect le plus représenté d’Israël, non seulement la population a un fort sentiment de sécurité, mais elle jouit d’une prospérité économique sans précédent et la reconnaissance internationale n’a jamais été aussi grande. Les gens sont contents, ça marche bien. A cet égard, on peut dire qu’Israël est une success story. La société vit au présent et ne veux surtout pas penser à demain.
– Elle n’est donc pas préoccupée de ses relations avec la Palestine ?
– Ce qui préoccupe vraiment les Israéliens depuis des années, ce n’est ni le nucléaire iranien, ni la montée de l’intégrisme musulman, mais la démographie : comment faire pour ne pas être minorisés alors que 20% de la population israélienne et 50% de celle de la Palestine historique sont arabes ? Si à la fin des années 1990, il existait une volonté de trouver une solution au problème palestinien, aujourd’hui il est perçu comme une misère, un eczéma désagréable mais avec lequel on vit bien.
– Quelles sont vos autres inquiétudes ?
– Le niveau politique, intellectuel et éthique de la classe politique est alarmant. 90% des députés ou des ministres sont guidés par un intérêt personnel, au sens le plus étroit du terme, ils n’ont aucune vision nationale. Israël est comme un bateau naviguant sur une mer qui peut facilement se déchaîner, mais avec un équipage qui fait la fête sans que personne ne guette s’il y a des nuages à l’horizon.
– On a moins parlé de la « Nakba » que du soixantenaire d’Israël...
– Il n’y a pas de symétrie, mais il y a au moins un acquis palestinien : le mot est là, rares ont été les journaux à ne pas le mentionner alors qu’il n’apparaissait pas du tout pendant le cinquantenaire. Aujourd’hui, Israël est suffisamment fort pour assumer cette vérité historique, le fait qu’il porte une grande part de responsabilité dans le sort des réfugiés palestiniens. Ce qui ne l’engage pas forcément plus qu’avant...
– Vous ne parlez pas de « paix » ou de réconciliation ?
– Le terme de paix a été trop galvaudé, il ne veut rien dire. La guerre au Liban s’est appelée « paix en Galilée ». Penser réconciliation, c’est mettre la barre très haut et à très long terme. La première étape est incontournable : il faut imposer le cessez-le-feu et le gel total de la colonisation. Des négociations pourraient alors s’ouvrir qui mèneraient à un compromis sur la partition entre deux Etats. Il n’y a rien à inventer, tout est déjà dans les dossiers. Si la volonté existait, tout pourrait être bouclé en quinze jours.