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Nouveau programme de Sciences sociales, en seconde : le massacre obscurantiste

Publie le vendredi 19 février 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

La filière économique et sociale « dénaturée »

Vice-présidente de l’Association des professeurs
de sciences économiques et sociale (APSES), Marjorie
Galy estime que la réforme du lycée dénature l’enseignement
des sciences économiques et sociales.
Après avoir dénoncé dans la réforme du lycée une réduction
des heures d’enseignement de SES en seconde, en terminale
et dans les options de première et terminale, soit une diminution
totale « d’un tiers des heures d’enseignement »,
l’association nationale APSES appelle à la mobilisation contre
le nouveau programme qui « réoriente les finalités de l’enseignement
de SES ».
Selon Marjorie Galy, ce programme gomme systématiquement
les enjeux économiques et sociaux contemporains,
marginalise les autres sciences, comme la sociologie, l’anthropologie,
la science politique et serait inadapté aux élèves
de 15 ans qui découvrent un nouvel enseignement. Ils apprendront
l’élasticité des prix, les courbes de coûts, sans
avoir abordé les notions de pouvoir d’achat, d’économie de
marché... déplore Marjorie Galy.

Il sera désormais interdit pour le professeur d’évoquer le chomage, le partage des profits entre capital et travail, les inégalités... : ces thèmes sont explusés du programme !

Un signe de la gravité de la situation : dans son combat, l’APSES a même reçu le soutien du président Dubet de la Commission des programmes de SES... Dubet est un sociologue qui s’était surtout distingué par ses attaques contre le statut de la fonction publique...Il a démissionné de ses fonctions après avoir regretté l’appauvrissement de la perspective sociologique.

Messages

  • Le gouvernement mène une politique de classe, rien de plus logique. Il prépare de la main d’oueuvre docile pour ses amis les patrons. L’heure doit être à la mobilisation....€

    • C’est plus qu’une politique de classe, c’est le formatage au capitalisme qui doit être considéré comme la seule doctrine valable pour ces gens là.

      Le gouvernement français n’est que le relai de cette hégémonie, mais le pire, c’est que les socialos seront aussi les promoteurs du capitalisme dominant.

      Ce qui est d’ailleurs regretable dans les débats politiques actuels c’est que l’on alimente plus les querelles de clocher que les confrontations de fonds. Le foulard, le voile en sont le meilleur exemple. A force de se focaliser sur ces problèmes de forme on va véritablement oublier la normalisation des esprits qui est en marche...

  • Comme l’a dit à plusieurs reprises F. Dubet, la réaction de l’Apses est "très excessive". Le nouveau programme ne dénature en rien les SES qui sont une discipline qui s’appuie sur l’économie et la sociologie. Le nouveau programme prévoit 1/3 de questions sociologiques et 2/3 de questions économiques. Il vise à montrer aux élèves comment raisonnent l’économiste et le sociologue, comment ils appréhendent des questions de société en prenant de la distance, en représentant cette réalité. Personne n’interdit aux enseignants de parler du pouvoir d’achat dans le thème sur les revenus. Le programme actuel est très limité en termes de notions ce qui n’empêche pas les profs d’en apprendre plus à leurs élèves. Les profs étudient déjà, pour certains et on le trouve dans tous les manuel, la notion d’élasticité. L’Apses fait beaucoup de bruit pour pas grand chose.
    Je développe une critique des réactions de l’Apses ici : http://economieetsociologie.wordpress.com/

  • Personnellement, je ne connais aucun "Président Dubet", Quant au sociologue Dubet, je n’ai pas le souvenir qu’il se soit distingué par ses "attaques contre la fonction publique". Etranges informations.

    François Dubet

    • Je partage comme vous le regret de voir reculer la place des sciences sociales, et en particulier de la sociologie de la famille, dans le nouveau programme.
      Je regrette également que cet attachement à des parties de l’ancien programme puisse être appréhendé par certains comme un immobilisme qui serait inhérent au corps professoral.
      C’est occulter les débats permanents qui nourrissent notre réflexion tant sur le contenu de nos enseignements que sur nos pratiques pédagogiques.
      Les questions soulevées par ce nouveau programme s’inscrivent pour partie dans cette réflexion et c’est me semble-t-il une très bonne chose, comme pour tout nouveau programme.
      Mais il apparait que dans ce programme en particulier, des choix ont été opérés pour des motifs qui ne relèvent en rien d’une nécessité pédagogique...

    • Cher Monsieur Dubet,

      Je découvre ce matin par l’intermédiaire d’uncollègue, via la liste de diffusion sciences-eco-soc, qu’une partie d’un article paru dans les DNA le 12 février 2010, est utilisée pour la rédaction d’un billet sur le site Bellaciao, dont l’auteur (dont j’ignore qui il est) vous met en cause.
      Etant donné que ce jeu de ""citations"" en cascade semble faire penser que j’instrumentalise malhonnêtement votre démission du groupe d’experts, je tiens à clarifier certains aspects.

      Le journaliste des DNA donne l’impression de me citer suite à une interview. Or, il ne fait que reprendre (sans toujours mettre les guillemets qui s’imposent) et sur interpréter un communiqué de presse de l’Apses. Il ne m’a jamais interviewé pour écrire cet article. Il site mon nom j’imagine car c’est moi qui suit en charge de la diffusion des communiqués de presse de l’Apses et parce que j’habite et enseigne à Strasbourg.

      Par ailleurs, il semble utile que je précise que je n’ai aucune espèce d’animosité à votre égard ou à l’égard de vos travaux dont j’apprécie la grande clarté et vos efforts pour rendre la sociologie intelligible au plus grand nombre.

      Je ne souhaite évidemment pas participer à l’amplification de cette polémique stérile, mais dans la mesure où, l’APSES et moi-même sommes mises en cause, je tenais à vous apporter ces précisions.

      Cordialement

      Marjorie Galy,
      Professeur de SES au lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg
      Vice-présidente de l’APSES

  • Un programme d’une discipline scolaire de l’enseignement secondaire en voie générale comme celui des SES doit répondre à un objectif essentiel : préparer les élèves à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur. La seule question que l’on doit se poser pour les élèves est la suivante : ce programme permet-il l’apprentissage de savoirs et de savoirs-faire utiles à la poursuite d’études post-bac ? Si la réponse est non, alors il est à craindre que cette discipline soit en danger. Quant à la formation du citoyen, c’est tout le système éducatif qui y participe ; les SES comme les autres disciplines. Pour finir, la consultation des programmes est en cours : des amendements sont encore possibles.