Accueil > Nouvelle journée de mobilisation vendredi 25 juillet 2003

Nouvelle journée de mobilisation vendredi 25 juillet 2003

Publie le vendredi 25 juillet 2003 par Open-Publishing

Les intermittents restent mobilisés pour la défense de leur statut. La fédération des syndicats CGT du Spectacle a appelé les salariés permanents et les intermittents à observer vendredi "une grande journée de mobilisation nationale", à l’occasion de la réunion du Conseil supérieur de l’emploi. Parallèlement, le collectif d’artistes "Le Rendez-vous de juillet" a dénoncé une nouvelle fois jeudi le protocole d’accord signé par les syndicats minoritaires.

La CGT-Spectacle a appelé à la tenue de deux rassemblements vendredi à Paris : l’un à 9h devant le Conseil supérieur de l’emploi qui doit rendre un avis consultatif sur l’agrément du protocole conclu le 27 juin entre le MEDEF et trois syndicats minoritaires, et l’autre sur l’esplanade de France Télévision. Lors d’une retransmission d’Othello aux Chorégies d’orange, les intermittents n’avaient pas apprécié la place, selon eux trop importante, accordée par France Télévision à un communiqué de l’UNEDIC sur leur statut.

"En ce qui concerne le Tour de France", a précisé une responsable de la CGT du Spectacle à l’Associated Press, "on s’est engagé à ne pas perturber la course. Mais si des intermittents qui travaillent à France Télévision décident de ne pas travailler, libre à eux de le faire, et cela pourrait gêner la retransmission".

Dans un communiqué, le syndicat a exhorté ses troupes à "faire face" aux employeurs en faisant grève "sur les tournages, journaux télévisés, émissions, retransmissions de grands événements sportifs, culturels".

La CGT-Spectacle réaffirme son refus de "l’exclusion et de la précarisation généralisée qu’instaurera cet accord parmi les salariés intermittents" et de "l’aggravation des conditions de travail et de la pression sur les salariés qui en seraient la conséquence pour les permanents".

Evoquant la crise des intermittents et l’annulation de festivals, Jean-Pierre Raffarin a invité jeudi les manifestants et grévistes "à respecter l’Etat de droit" et ne pas bloquer les manifestations culturelles. "Je crois que, vraiment, il nous faut veiller à respecter l’Etat de droit", a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse à Matignon.

Jeudi, le festival de Sédières à Clergoux (Corrèze) et "l’Eté d’Uzeste musical" (Gironde) ont été annulés par leurs organisateurs en raison de la mobilisation des intermittents du spectacles opposés au projet de réforme de leur régime d’assurance-chômage.

Lors d’une conférence de presse à Paris, le collectif d’artistes "Le Rendez-vous de juillet", après avoir créé une commission chargée de décortiquer le texte, a affirmé que le protocole d’accord signé par les syndicats minoritaires était encore pire qu’il ne le paraissait au départ.

"Le texte doit être compréhensible, ce qui n’est pas le cas. C’est un manque de respect vis-à-vis de nous", s’est insurgé le cinéaste Jan Kounen.

Les participants, parmi lesquels on notait également la présence du musicien Yann Tiersen, des réalisateurs Pascale Ferran, Jean-Paul Salomé, Mathieu Amalric, des acteurs Jacques Nollot et Sami Bouajila, ont assuré qu’ils n’étaient pas contre une réforme, mais contre son contenu.

"Rien n’a été fait pour combattre les abus", a assuré Pascale Ferran. "La réforme favorise les gens qui ont des revenus réguliers, ce qui est le contraire de ce qui se passe pour la plupart des intermittents. Elle renforce les inégalités. C’est une mécanique qui va exclure 30 à 40% des gens. De plus, elle fait peser une incertitude sur l’avenir qui va modifier le paysage artistique. Les plus lents, les plus exigeants et les plus singuliers risquent d’être les premiers exclus". PARIS (AP)