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Npa, pas comptable de Jospin

Publie le mercredi 11 mars 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

On croit rêver lorsqu’on lit les diatribes des supporters du Front de gauche contre le prétendu sectarisme du NPA.

Quel bilan tirent Mélenchon et Buffet du ministère Jospin ? Positif ?mitigé ? Je mets au défi les frontistes de publier un bilan politique vraiment critique de la gauche plurielle émanant de Buffet-Mélenchon.

Le cher frère sénateur s’offusque même qu’on puisse lui reprocher sa participation acritique à ce gouvernement.

On lit ainsi sur son blog, à propos du congrès du NPA :"Et surtout par leur caractère personnel (des attaques, NDR), dirigé contre moi (« elle est bonne la soupe au Sénat ? » demande à la tribune un intervenant) ou contre Marie Georges Buffet (« ils ont été ministres du gouvernement Jospin, comme si c’était une infamie).

Au-delà du mot infamie, comment caractériser la politique qui a consisté pour un gouvernement PS-PCF à entamer la privatisation de France Télécom notamment. C’est-à-dire à indiquer "au peuple de gauche" si cher à Mélenchon-Buffet que la forme de propriét adéquate pour un service public c’était la propriété... privée. Mesure-t-on les dégâts idéologiques et politiques de cet acte s’attaquant au coeur de la visée socialiste ? Mesure-t-on combien était accréditée l’idée "qu’il n’ y avait pas d’alternative" à la reconfiguration capitaliste intégrale de la société.
Malgré nos divergences fondamentales sur le bilan Jospin, le NPA n’a pas fait de ce point un préalable aux débats en vue d’une unité électorale.

Pas plus que nous avons exigé, en signe de bonne foi, que les élus PC et PdG quittent les exécutifs des conseils régionaux, par exemple à la faveur d’une décision "pro-entreprise".

Dans ces conditions, pourquoi agiter le spectre du sectarisme, sinon pour éviter les débats de fond, sur le proche avenir.

Nous proposions une unité électorale, au-delà de la farce parlementaire européene, pour fonder des listes anticapitalistes aux régionales. Ces listes s’appuiraient sur un programme clair de soutien aux revendications populaires, de redistribution des richesses, de soutien aux services publics, de contrôle démocratique des entreprises, etc.

Les élus de ces listes, puisés dans le vivier des militants du mouvement social en priorité, indépendants du PS, soutiendraient bien sûr toute mesure positive prise par une majorité PS et s’opposeraient à toute mesure antipopulaire.

Alors camarades, où est le sectarisme, à part chez ceux qui refusent cette démarche transparente, non politicienne, et susceptible d’indiquer aux travailleurs, chômeurs, jeunes... frappés par la crise qu’une gauche anticapitaliste digne de ce nom s’affirme enfin en France.

Messages

  • En effet, c’est assez sidérant comme certains réécrivent l’histoire !
    Le NPA a une position claire et juste, et il défend les aspirations majoritaires du peuple de la vraie gauche, qui en a assez de n’avoir pour seule alternative, au final, que de soutenir le PS comme la corde soutient le pendu.
    Le PC et le PG ont manqué une occasion historique de créer, avec toutes les forces de la vraie gauche, un véritable front d’une gauche alternative au capitalisme et au social-libéralisme.
    J’espère que le PC et le PG se rendront rapidement compte de l’impasse dans laquelle ils nous mènent, et qu’ils répondront "chiche !" au NPA.
    La partie n’est pas finie, rien n’est encore joué, et même si pour les élections européennes, les louvoiements et les hésitations du PC et du PG empêchent la création d’une unité durable, je suis certain qu’à l’avenir, les lignes bougeront et qu’il sera bientôt possible de réaliser cette unité tant souhaitée par tous !

    • Reconstruire une Gauche digne de ce nom !
      Trac diffusé par les militants du NPA amis de Christian Picquet à la fête de l’huma (septembre 2008)...

      La situation de la gauche est des plus périlleuses. A ce point que son état devient l’un des premiers atouts dont dispose Sarkozy pour imposer son projet : soumettre la société à une révolution néoconservatrice répondant aux exigences d’un capitalisme plus avide de profit que jamais.
      La droite « décomplexée » qui a accédé aux affaires l’an passé ne peut, en effet, se prévaloir de la résignation du corps social... Les grandes mobilisations de ces derniers mois en ont amplement attesté, tout comme la défaite cinglante de PUMP aux municipales et aux cantonales de mars.

      Péril en la demeure

      Force est cependant de constater que le mouvement social n’est parvenu ni à trouver le chemin de sa convergence, ni à relever le défi de l’affrontement nécessairement politique avec cette droite unifiée autour d’un projet de société, dont la cohérence est aussi globale que redoutable. Et c’est faute du moindre débouché politique que le monde du travail se voit à présent menacé de nouveaux échecs. Pour ne pas dire d’une défaite aux implications aussi graves que celle, hier, du salariat britannique face à Margaret Thatcher...
      Pour que les résistances puissent aller en s’élargissant, que se réunissent les conditions d’une confrontation à la hauteur du défi lancé par le pouvoir et le patronat, si l’on veut que renaisse au plus vite un espoir, il faut que s’affirme une gauche digne de ce nom.
      Inutile de se voiler la face, il n’est rien à attendre de ce qui forme désormais le centre de gravité du Parti socialiste. Avec retard, ce dernier s’est irréversiblement engagé dans la voie de la soumission aux règles du nouveau capitalisme, du renoncement pratique à la transformation sociale, de sa mutation en un nouveau centre gauche à la Blair ou à la Schrôder. Ce que soulignent sa nouvelle déclaration de principes et la tonalité dominante des débats du futur congrès de Reims. Dans le contexte du bipartisme qui s’installe au cœur du jeu institutionnel, il prétend satelliser les composantes de l’ex-gauche plurielle avant de chercher dans des alliances à droite son salut électoral et la politique gouvernementale qui en résulterait.
      Si rien ne vient bouleverser la donne en son sein, la gauche est, tout simplement, menacée de désintégration. En d’autres termes, de ne plus être capable d’offrir de réponse aux attentes et aspirations des classes populaires. Ce qui, dans la plupart des pays européens, et notamment en Italie, a ouvert un boulevard à la droite la plus arrogante et libérale.
      Ne nous berçons pas d’illusions : cette tendance n’a aucune chance de s’inverser dans la prochaine période, face à un véritable tournant de situation internationale. La globalisation capitaliste se révèle confrontée à une crise systémique et durable, financière, énergétique, écologique, alimentaire... Le spectre de la récession plane sur les économies du continent. Comme toujours, le capital cherchera à y répondre sur le dos des travailleurs et des peuples. Dans le même temps, le monde sort progressivement de la domination sans partage de l’hyper puissance américaine, telle qu’elle s’était imposée à la suite de l’effondrement du bloc bureaucratique de l’Est européen. Une redistribution générale des cartes s’amorce, une redéfinition des rapports de force entre puissances est à l’ordre du jour et, avec elles, la guerre redevient l’actualité dramatique de diverses zones du globe...
      Pas d’alternative sans rassemblement des forces de transformation.

      Comment le renoncement social-libéral pourrait-il représenter une solution devant tant de catastrophes annoncées ?
      La reconstruction d’une gauche porteuse d’alternative n’est pas seulement de l’ordre du souhaitable. Elle devient l’urgence des urgences ! Si, du moins, on entend conquérir une majorité à gauche sur une orientation de rupture antilibérale et anticapitaliste, battre un social-libéralisme dont l’hégémonie a conduit la gauche à tant de désastres depuis 1981, offrir aux combats populaires un prolongement crédible et mobilisateur. Rien ne sera néanmoins possible sans que se rassemble l’ensemble des énergies antilibérales et anticapitalistes.
      Une comparaison mérite, à cet égard, d’être faite. Si, en Allemagne, le mouvement social connaît actuellement un regain de vigueur, et si le Parti social-démocrate a perdu son hégémonie sur la gauche, c’est en large partie grâce à l’existence et à la montée en puissance d’une gauche de gauche regroupée pour l’essentiel dans Die Linke. C’est, à l’inverse, le refus du PS de s’opposer sur le fond à la politique du pouvoir, conjugué à l’éparpillement de la gauche radicale, qui nous mène au désastre ici.
      Aucune des composantes de la gauche de transformation ne peut, isolément, contester la prédominance du PS en regroupant autour d’elle des forces suffisantes. Ni le « nouveau parti anticapitaliste », en voie de constitution à l’initiative de la LCR, qui répond à une indéniable attente et pourrait être un premier pas vers la réorganisation d’ensemble nécessaire de la gauche, mais ne saurait incarner seul une alternative globale. Ni le Parti communiste, qui ne peut trouver d’issue à sa crise et échapper au piège mortel de la satellisation où le PS cherche à l’attirer, qu’en renouant avec une démarche d’unité des antilibéraux et des anticapitalistes, celle-là même qui permit, en 2005, de repousser le traité constitutionnel européen.
      De toute évidence, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes seraient aujourd’hui disponibles pour venir bouleverser la donne à gauche. On les trouve à la LCR et au PCF, dans les gauches du PS et des Verts, au sein de la mouvance alternative, chez les acteurs du mouvement social, dans la jeunesse ou encore parmi les habitants des quartiers populaires. Agissant ensemble, ils et elles pourraient devenir une force qui compte. Une force apte à rendre audibles les urgences du moment : une politique donnant la priorité à la satisfaction des besoins du plus grand nombre ; la redistribution radicale des richesses, pour y parvenir ; un nouveau modèle de développement, non productiviste et donc respectueux des équilibres écologiques ; un nouvel âge de la démocratie, afin de restituer au peuple sa souveraineté dans tous les domaines, sans s’arrêter aux portes des entreprises ; une démarche résolument internationaliste, fondée sur la justice, le respect des droits des peuples, la paix...
      À terme, c’est l’évidence, il faudra qu’un nouveau parti pour le socialisme voit le jour, large et pluraliste, défendant de manière unifiée un programme de transformation pour les luttes autant que pour les élections, tout en respectant les identités de toutes ses composantes. Toutefois, dans le souci de respecter les rythmes de chacun, de tester accords et questions restant à débattre tout en favorisant l’action commune, un fonctionnement en front permanent serait une première étape prometteuse. C’est la démarche que propose l’appel de Politis, qu’ont présentement rejoint plus de 10 000 signataires, issus notamment de toutes les traditions de la gauche et du mouvement social.
      Un tel front pourrait notamment se concrétiser dans une intervention commune aux côtés du mouvement social, en défense des mesures clés d’une autre politique, de rupture franche avec l’ordre libéral. Ainsi, naturellement, qu’à travers la présentation de listes rassemblant, en juin 2009, l’ensemble des forces agissant en faveur d’une autre construction européenne, dégagée de la tutelle des multinationales et de la finance pour se placer au service des travailleurs et des peuples.
      Il s’agira, rien moins, de sanctionner la politique que Sarkozy s’emploie à relayer à la tête de l’Union. Mais aussi de préserver les acquis du référendum de 2005 et du « non » populaire au moment où, à gauche, des dirigeants du PS à Daniel Cohn-Bendit, on entend en effacer toutes les traces...
      Unir à gauche, sur des bases claires de rupture avec le social-libéralisme, en assumant l’urgence d’un affrontement avec le pouvoir sarkozyste... Telle est la tâche de l’heure !

  • Tiens du nouveau. Au diable le nucléaire et les régionales de dans 1 an, voilà que le NPA met maintenant au centre du jeu le ministère Jospin de 97 (on est en 2009) et la privatisation de FT (98-le PC a voté contre). Mélenchon et Buffet, ministres jospiniens emblématiques s’il en est, doivent donc se couvrir de cendres afin d’expier leurs péchés capitaux pour avoir participé à cette curée lamentable, bien pire que le sarkosisme actuel.

    Au fait, c’est pas des élections européennes qu’il s’agit ?..On était d’accord en 2005 sur le TCE et en 2008 sur Lisbonne, et il serait impossible de se mettre d’accord sur ces deux sujets en 2009 ? Où va-t-on ?

    A part çà le sectarisme, c’est évidemment les autres !