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Nucléaire : transparent ou pas, on n’en veut pas ! Dégageons de nos vies les nucléocrates et leur industrie mortifère

Publie le jeudi 17 mars 2011 par Open-Publishing
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Tout le monde, et d’abord les Japonais, peut aujourd’hui mesurer l’apothéose de l’ère nucléaire
commencée à Hiroshima – « Une révolution scientifique » selon Le Monde du 9 août 1945...

Qu’une catastrophe industrielle d’ampleur sans doute inégalée soit nécessaire pour un
changement radical, rien n’est moins sûr. Déjà se précipitent sur le devant de la scène ces mêmes
experts de la gestion du désastre qui organisent la pacification et aménagent les alternatives pour une
fuite en avant à travers les fissurations de la société techno-marchande.

Les écologistes ont déjà enterré toute opposition radicale déterminée au nucléaire par des
compromis conduisant à la relance de Superphénix, à accepter l’industrie du déchet radioactif et, enfin,
à sacrifier toute critique conséquente sur l’autel de l’effet de serre et autre Grenelle...

De leur côté, devant l’ampleur de la crise, les nucléocrates n’ont plus d’autre solution que de se
rallier à la cause de la transparence. Ainsi depuis trois jours, les communiquants de l’industrie et leurs
politiciens rivalisent de descriptions menaçantes et tragiques avec leurs contestataires. Ils espèrent
ainsi redorer leur blason sérieusement terni par leurs mensonges depuis toujours - et pas seulement au
moment de Tchernobyl.

Idem pour toute la Verdure, qui saute sur l’occasion de prendre enfin sa part dans la gestion des
catastrophes... et de progresser dans l’électorat. Maintenant, grâce aux écolos, on ne dit plus « le
nucléaire ou la bougie » mais « on ne fait pas de nucléaire par plaisir mais par nécessité ». Après le
temps de l’arrogance vient celui de la mesure.

Tout ce joli monde va s’entendre en vue d’un débat qualifié de « public », c’est à dire à coups
d’audits et de causeries démocratiques télévisés. Nous serons fermement priés d’en accepter les
conclusions. On discute même de la prolongation du cauchemar (25 ans pour les écolos, cinquante
pour les nucléocrates). On promet que tout le matériel va être révisé, testé etc., et que tout sera dit. Mais
qu’avons-nous donc encore besoin de savoir sur le nucléaire après ces derniers jours ?

Quant aux citoyens, ils aimeraient bien consommer avec meilleure conscience. Alors, « tant qu’on
n’a pas trouvé mieux, le nucléaire, c’est quand même pas mal même s’il y a des risques, et puis il y a
des experts » entend-on dire. Et tout cela sur le dos des Japonais ! Car l’ignoble « retour d’expérience »
est déjà là, sans qu’on aie même besoin d’attendre les résultats monstrueux de la tragédie en cours :
c’est la cogestion d’une crise sans précédent de la civilisation industrielle, dont le nucléaire est la
mortelle apothéose historique.

Ce qui importe désormais aux sauveteurs du capitalisme industriel n’est plus de minimiser la
possibilité de fuites radioactives mais bien de nous convaincre de l’impossibilité de « fuir » ce monde.

Nous avons quant à nous l’intention de perturber autant que possible ce plan de sauvetage du
nucléaire, en France comme ailleurs. Nous n’avons pas le goût de négocier la longueur de nos chaînes,
radioactives ou autres.

Seul ce monde et nul autre a besoin d’autant d’énergie pour nous maintenir dépendants du cycle
infernal : la destruction de plus en plus avancée du monde et sa mise en scène sont désormais les
outils les plus modernes de la domination. La peur sans fin qu’elles suscitent justifie toutes les
contraintes, toutes les atteintes aux droits les plus élémentaires. La vision capitaliste du monde est bien
celle du gang nucléaire. La démence des oligarchies entraîne l’humanité vers toujours plus de
catastrophes, auxquelles il faut bien sûr s’adapter puisqu’elles font partie du contrat social : beaucoup
de destruction en échange de quelques miettes polluées.

A l’encontre des médiacrates, nous espérons ne pas être seuls à être capables d’exprimer le seul
sentiment à la hauteur de la situation : la rage. Conjointement au courage dont les populations du
Maghreb nous redonnent le goût, c’est le seul remède à la peur du vide.

Toute vie sans le nucléaire fait
plus envie que cette abjecte soumission. Pour le reste, on saura l’inventer !

Empêchons les Verts de sauver le nucléaire, de redonner un ballon d’oxygène au capitalisme.

Nous refusons que quiconque soit encore le cobaye du « retour d’expérience » : fermons le laboratoire
nucléaire mondial. La tyrannie technologique doit cesser. Au nom de l’amitié entre les peuples.

Le 17 mars 2011,

Association contre le nucléaire et son monde

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