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OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE
Publie le jeudi 25 juin 2009 par Open-Publishing11 commentaires
COMMUNIQUE DE PRESSE
Les syndicats CGT de Paris ont contribué à mettre un terme à l’occupation de l’annexe Eugène Varlin, rue Charlot, de la Bourse du travail de Paris investie depuis le 2 mai 2008 par des travailleurs sans-papiers, sur l’initiative de la Coordination 75 des collectifs de sans-papiers.
Dès le début de cette occupation, les délégués de la Coordination des sans-papiers 75 ont interdit tout contact entre ces travailleurs sans-papiers et la CGT, ses militants et les autres syndicats.
Ces délégués ont cultivé l’idée que cette occupation de la Bourse du travail permettrait la régularisation des travailleurs sans-papiers isolés.
C’est volontairement qu’ils ont conduit dans une impasse ces travailleuses et ces travailleurs qui, comme d’autres, auraient pu faire le choix de s’organiser dans les syndicats pour mener des luttes collectives à l’entreprise.
C’est parce que nous ne pouvions laisser perdurer cette occupation stérile que le mouvement syndical parisien a décidé de sortir ces femmes et ces hommes de cette impasse, et ce, sans faire appel aux forces de l’ordre.
L’intransigeance des responsables de la Coordination 75 a été constatée à plusieurs reprises à l’occasion des nombreuses réunions qui, sur l’initiative de la CGT, ont rassemblé les Unions départementales CGT, CFDT, FO, FSU et Solidaires, les associations de soutien aux travailleurs immigrés (Ligue des droits de l’homme, Autre monde, GISTI, RESF, CIMADE …) et la coordination 75 des sans-papiers.
Les syndicats et les associations ont réalisé des actes concrets :
1 - participation de la coordination 75 à la délégation qui a été reçue par le représentant du Préfet à l’occasion de la manifestation du 11 juin 2008 organisée par la CGT devant la Préfecture de police de Paris,
2 - par courrier en date du 23 juin 2008, à la demande de la coordination, les syndicats et les associations ont saisi le ministre de l’Immigration d’une demande de rencontre au sujet des travailleurs isolés en difficultés pour obtenir des contrats de travail de leurs employeurs (1300 dossiers ont été recensés),
3 - le 3 juillet 2008, à l’occasion d’une nouvelle manifestation à l’initiative de l’UD CGT de Paris, la Coordination a fait partie de notre délégation et date a été prise avec les représentants du Préfet de police de Paris pour la remise de leurs dossiers. Deux réunions à la Préfecture ont suivi, en présence et avec l’appui du secrétaire général de l’Union départementale CGT de Paris.
Ils ont formulé des propositions
1 - parrainage par les syndicats des dossiers relevant de la régularisation par le travail, y compris ceux des travailleurs individuels qui ne peuvent pas se mettre en grève,
2 - appui par les associations des dossiers des travailleurs non déclarés, sans contrat de travail ni bulletin de salaire,
3 - appui par le réseau RESF des dossiers des familles ayant des enfants scolarisés,
4 - étude de tous les dossiers par les associations et les syndicats, dans le cadre d’un travail en commun avec la Coordination des sans-papiers afin d’évaluer pour chacune des personnes concernées les chances objectives de régularisation afin de réduire au maximum les risques encourus et procéder à la construction collective des dossiers.
Toutes ces propositions, pourtant très constructives et d’ordre pratique, ont été refusées par la Coordination au motif qu’il s’agissait de « leurs dossiers ».
Qui peut comprendre une occupation motivée par un besoin d’aide et le refus de toute proposition ?
Plus fondamentalement, comment comprendre que la coordination 75 des sans-papiers porte préjudice au mouvement syndical, et en particulier à la CGT, tout en faisant soi-disant appel à son soutien ?
Ces derniers mois, nous avons même entretenu des contacts réguliers avec le Haut Conseil des maliens de France avec lequel plusieurs réunions de médiation ont eu lieu. A plusieurs reprises nous avons pensé que nous arriverions à trouver une issue positive par la signature d’un engagement pour des luttes communes et la construction d’un rapport de force unitaire, mais en vain !
Que signifiait donc cette occupation qui, au fil des jours, était devenue un « squatt » dont nous ne voyions pas la fin ? Qui avait intérêt à cette occupation mise en œuvre deux semaines après la grande grève des salariés sans-papiers déclenchée, le 15 avril 2008, dans plusieurs dizaines d’entreprises d’Ile de France ? Qui gênons-nous et à qui faisons-nous de l’ombre ?
En tout état de cause, s’avérant sans effet sur les pouvoirs publics et le patronat, s’avérant surtout sans issue et paralysant l’activité des syndicats par la spoliation de la majeure partie de leurs locaux (sept salles de réunions, deux imprimeries, entrave à l’accès normal du site aux salariés et syndicats parisiens…), cette pression insensée sur le mouvement syndical, et la CGT en particulier, ne pouvait durer. C’est pourquoi, les syndicats CGT de Paris ont décidé d’y mettre fin avec la certitude d’avoir tout tenté par le dialogue.
La lutte se poursuit
La CGT, qui se bat quotidiennement aux côtés des travailleurs sans-papiers, comme aux côtés de tous ceux qui luttent dans ce pays, ne pouvait continuer à être prise pour cible.
Elle devait retrouver la plénitude de ses moyens et faire cesser cette pression inadmissible parce que totalement injuste.
Les responsables du désespoir des sans-papiers sont, eux, les véritables adversaires, mais ils sont ailleurs !
Il s’agit de ceux qui ont la culture du résultat et appellent à faire du chiffre en remplissant centres de rétention et charters et de ceux qui, trop souvent, profitent de l’existence d’une « armée » de travailleurs sans-papiers et sans droits, donc exploitables à merci : gouvernement et patronat !
La lutte commencée à Paris, en février 2008, avec les salariés sans-papiers du restaurant « La grande Armée » a permis la régularisation de plus de 2000 salariés.
La CGT poursuivra son combat pour la régularisation de tous les autres.
Paris le 24 juin 2009 à 15h40
Contact : Patrick PICARD, secrétaire général de l’Union départementale : 01.48.18.80.83/ 01.40.29.14.40
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1. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 11:03
Antonio Negri : "Nous sommes déjà des hommes nouveaux"
par
Jean Birnbaum
Parmi les oeuvres exposées à Venise, ces jours-ci, dans le cadre de la Biennale d’art contemporain, on croise cette Passion du XXe siècle : Jésus crucifié sur un avion de chasse, un bras fixé à chaque missile. Cette oeuvre, intitulée La Civilisation occidentale et chrétienne, se trouve suspendue aux plafonds de l’Arsenal, en plein coeur de la cité vénitienne.
A quelques kilomètres de là, au début des années 1970, des ouvriers de la pétrochimie avaient utilisé le même motif pour identifier leur calvaire moderne : révoltés par la multiplication des cas de cancer dans leurs rangs, ils avaient récupéré un mannequin féminin en plastique désarticulé, et l’avaient cloué sur une croix, le visage recouvert d’un masque à gaz militaire. "Vous vous rendez compte, il y a eu des milliers de cancers, beaucoup de morts, et tout cela vient seulement d’être jugé, en 2003...", soupire Antonio Negri, tenant dans sa main une photo jaunie de la foule prolétarienne rassemblée autour de cette croix : c’est la Passion de Porto Marghera, du nom de l’immense zone industrielle qui se dresse à la lisière de Venise.
A leur manière, ces travailleurs étaient des habitués de la Biennale : en juin 1968, main dans la main avec les étudiants de la faculté d’architecture, n’avaient-ils pas bloqué la manifestation, appelant à un front unique des beaux-arts et de l’imagination ouvrière ? Negri en était. Il a alors 35 ans, habite Venise et enseigne la philosophie du droit public à l’université de Padoue ; mais c’est à Porto Marghera que le militant fait vraiment ses classes : "Je partais très tôt le matin, j’arrivais vers 6 heures pour les assemblées générales ouvrières, puis je mettais ma cravate pour aller tenir mon séminaire à la fac, et je revenais à 17 heures, histoire de préparer la suite du mouvement...", se souvient-il.
Aller à la rencontre de Negri, c’est revenir à cette scène fondatrice, et mesurer la distance parcourue, depuis l’éducation politique de Porto Marghera jusqu’à la consécration "altermondialiste", en passant par les "années de plomb", la terreur, la prison. Rendez-vous fut donc pris dans l’un des innombrables "centres sociaux" qui forment l’armature des réseaux "alter" en Italie, et qui associent intérimaires, sans-papiers et intellectuels précaires autour d’un débat ou d’un concert.
"Nous voilà dans le Far West vénitien", ironise Antonio Negri, tandis que la voiture s’enfonce dans la chaleur de Porto Marghera. Au bord de la route, des bâtiments industriels, des colonnes de fumée et, tous les 500 m, une prostituée. A droite, on aperçoit l’ancien local où Negri et ses camarades de l’Autonomie ouvrière défiaient le centre de police, situé juste en face. A gauche, devant une usine textile, coule un canal qui mène à la lagune, au travers duquel les "copains" tendaient des câbles pour empêcher les bateaux des "jaunes" (briseurs de grève) d’accoster.
Un peu plus loin, justement, on tombe sur un piquet de grève, tout à fait actuel celui-là : torses nus et bermudas estivaux, quatre métallos montent la garde devant leur entreprise pour protester contre les licenciements massifs. Un journal à la main, ils chassent les insectes qui s’accumulent sous leur parasol. La conversation s’engage à l’ombre des bannières syndicales, quelques blagues sont échangées. "C’est fou, on dirait un film de Fellini", sourit Negri, comme si la scène avait à ses yeux quelque chose d’irrémédiablement dépassé.
Longtemps, pourtant, le philosophe et ses amis "ouvriéristes" ont considéré ces travailleurs comme l’avant-garde d’une libération universelle. La voie en était toute tracée, et elle partait, entre autres, de Porto Marghera. Les choses ont changé : "Dans les années 1970, il y avait ici 35 000 ouvriers, aujourd’hui ils sont 9 000. On est passé du fordisme au post-fordisme, il n’y a quasiment plus rien d’un point de vue industriel. Ce sont des entreprises de services, de transports, d’informatique", précise Negri, dont l’effort théorique consiste à réviser les catégories marxistes en partant de la question sociale et de ses métamorphoses contemporaines.
A commencer par l’avènement d’un monde "postmoderne", entièrement soumis à l’hégémonie de la marchandise. Cet espace de domination "déterritorialisé", à la fois lisse et sans frontières, où la folle circulation du capital rend caduques les anciennes souverainetés étatiques, Negri et son ami américain Michael Hardt l’ont baptisé "Empire". En son sein triomphe une forme de travail de plus en plus "cognitive", c’est-à-dire immatérielle et communicationnelle. En prendre acte, affirment-ils, c’est accepter le fait que le prolétariat industriel tend à céder sa place à un autre sujet collectif, plus hybride, plus adapté aux formes globales de l’exploitation : les deux auteurs nomment "Multitude" cette nouvelle figure politique [1].
Toutefois, là où le prolétariat marxiste était appelé à monter "à l’assaut du ciel" en faisant la révolution, la Multitude "negriste" est censée garder les pieds sur terre, et endurer une interminable transition. Son destin n’est pas de préparer la rupture, assure Negri, mais de reconnaître qu’elle a déjà eu lieu : "Je suis convaincu que nous sommes déjà des hommes nouveaux : la rupture a déjà été donnée, et elle date des années 1968. 1968 n’est pas important parce que Cohn-Bendit a fait des pirouettes à la Sorbonne, non ! C’est important parce qu’alors le travail intellectuel est entré en scène. En réalité, je me demande si le capitalisme existe encore, aujourd’hui, et si la grande transformation que nous vivons n’est pas une transition extrêmement puissante vers une société plus libre, plus juste, plus démocratique."
Relisant Spinoza et Machiavel, mais aussi Deleuze et Foucault, Negri s’efforce de proposer une grille de lecture originale à tous ceux qui veulent préserver une espérance d’émancipation. Si les deux livres qu’il a publiés avec Michael Hardt, Empire (Exils, 2000) et Multitude (La Découverte, 2004), sont lus et commentés aux quatre coins de la planète, c’est que les hypothèses et le vocabulaire qu’ils proposent sont venus répondre à une attente de renouvellement théorique, les jeunes générations altermondialistes ne pouvant se contenter du vieux corpus léniniste et/ou tiers-mondiste.
A ces militants du XXIe siècle, Negri n’annonce ni émeute ni grand soir. Cet ancien chef de l’extrême gauche italienne, qui fut jadis accusé d’être le cerveau des Brigades rouges, insiste souvent sur sa répugnance à l’égard de la violence et de ses théorisations ; du reste, on ne trouve guère, sous sa plume, la fascination que le volontarisme politique et la "décision" révolutionnaire inspirent à certains philosophes français : "Je déteste tous ceux qui parlent de "décision", au sens de Carl Schmitt. Je pense que c’est vraiment le mot fasciste par excellence, c’est de la mystification pure. La décision, c’est quelque chose de difficile, une accumulation de raisonnements, d’états d’âme ; la décision, ce n’est pas couper, c’est construire...", rectifie Negri.
Pour lui, face à un Empire "biopolitique" dont le pouvoir touche à chaque existence, et jusqu’à l’organisation de la vie même, la Multitude est tentée par l’exode, plutôt que par l’affrontement. C’est en désertant collectivement que les singularités en révolte pourront partager leurs expériences, échanger leurs idées, construire ce que Negri appelle le "commun" : "On n’a plus besoin du capital ! La valorisation passe par la tête, voilà la grande transformation. La Multitude en a pris conscience, elle qui ne veut plus qu’on lui enlève le produit de son travail. Voyez le récent rassemblement altermondialiste de Rostock, en Allemagne. Ce n’était plus la vieille classe ouvrière, c’était le nouveau prolétariat cognitif : il fait tous les métiers précaires, il travaille dans les call centers ou dans les centres de recherche scientifique, il aime mettre en commun son intelligence, ses langages, sa musique... C’est ça la nouvelle jeunesse ! Il y a maintenant la possibilité d’une gestion démocratique absolue", s’enthousiasme Negri.
Voeu pieux, tranchent les uns. Abstraction fumeuse, ricanent les autres, dénonçant l’illusion d’une justice immanente et globalisée, version généreuse de la propagande néolibérale. La notion de "Multitude" ne masque-t-elle pas la permanence de la lutte des classes ?, demande le philosophe slovène Slavoj Zizek. Et si l’Empire est sans limites ni dehors, comment pourrait-on s’en retirer, interroge pour sa part le philosophe allemand Peter Sloterdijk. "La scène mondiale devient alors un théâtre d’ombres où une abstraction de Multitude affronte une abstraction d’Empire", écrit quant à lui le philosophe français Daniel Bensaïd, raillant une " rhétorique de la béatitude" où "la foi du charbonnier tient lieu de projet stratégique" : dans ces conditions, tranche Bensaïd, comment s’étonner que Negri ait appelé à voter "oui" au projet de Constitution européenne ?
Face à ces critiques, Antonio Negri tient ferme. Il explique que ses concepts demeurent "à faire", et qu’il souhaite seulement proposer quelques "hypothèses" : "Moi je crois que la révolution est déjà passée, et que la liberté vit dans la conscience des gens. Vous connaissez la formule de Gramsci, "pessimisme de la raison, optimisme de la volonté". Pour moi, ce serait plutôt "optimisme de la raison, pessimisme de la volonté", car le chemin est difficile..." Assis dans son bureau vénitien, entre une photo de son ami disparu, le psychanalyste Felix Guattari, et une statuette de Lénine, il pose la main sur un essai de Daniel Bensaïd traduit en italien (Marx l’intempestif) et repasse à l’offensive : "Bensaïd, qu’est-ce qu’il me propose ? De revenir à l’Etat-nation ? A la guerre ? A l’individu ? C’est impossible, c’est irréversible, les catégories de la modernité sont perdues."
Et de conclure que si la gauche est en crise, c’est parce qu’elle n’a rien compris à la naissance de la Multitude et qu’elle s’accroche au vieux monde des "cols bleus" : "personne ne veut plus travailler en usine comme son père ! Il n’y a que les communistes français qui ne voient pas ça, et aussi Sarkozy ! Après tout, il a été élu sur quoi ? Sur le nationalisme, qui a été construit par la gauche dans la bataille contre l’Europe. Et sur l’apologie du travail, élaborée par la gauche dans sa lutte contre le contrat premier emploi (CPE). Je rêve d’une autre gauche, qui reconnaîtrait que le capital n’est plus la force qui unifie le travail, que l’Etat n’est plus la force qui fait les Constitutions, et que l’individu n’est plus le centre de tout. En bref, une gauche d’égalité, de liberté, de "démocratie absolue", comme diraient Spinoza et Machiavel".
[1] Pour une discussion stimulante de ces concepts, on lira le livre de Pierre Dardot, Christian Laval et Mouhoud El Mouhoub, Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel (La Découverte, 264 p., 23 €).
http://multitudes.samizdat.net/Antonio-Negri-Nous-sommes-deja-des
2. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 11:08
Revenu garanti pour tous avec ou sans emploi, trois arguments
par Laurent Guilloteau & Jeanne Revel
Les luttes des chômeurs et précaires de l’hiver 1997-1998 ont placé au cœur du débat public la revendication d’un revenu garanti. L’augmentation massive (1500 FF) des minimasociaux, l’ouverture d’un droit au revenu pour les jeunes, l’exigence de l’attribution d’aides financières d’urgence (la "prime de Noël" des chômeurs marseillais), ont été les formes prises par cette revendication. Résultats du conflit, 600 000 aides d’urgence versées, l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique), l’AI (Allocation d’Insertion) et le RMI indexés sur l’inflation, et... une loi sur l’exclusion qui ouvre de nouvelles modalités d’articulation entre salaire de l’emploi précaire et minima sociaux.
Les limites d’une action qui n’a que très partiellement atteint ses objectifs sont évidentes. Se borner à ce constat serait gommer la portée générale de ce moment singulier. Premier élément, l’émergence publique d’une action collective des précaires et chômeurs a infligé un démenti cinglant aux clercs de l’idéologie dominante, sociologues, journalistes, experts, analystes patentés du social et autres membres des appareils syndicaux. Non, les soit-disant "exclus", désaffiliés, chômeurs, précaires ne sont pas dénués de capacité politique. La démonstration est faite : ceux qui refusent toute initiative à un précariat décrit comme anomique sont des mystificateurs. Bourdieu, décidé à coller à ce phénomène que sa boîte à outils conceptuels interdisait pourtant d’imaginer (les mouvements sociaux échappent obstinément à la théorie de la reproduction) parlera de "miracle’’. Ce classique retard de la théorie, officielle ou prétendument critique, sur la pratique sociale vient crûment éclairer le gap qui sépare les productions académiques, institutionnelles et médiatiques, du savoir social de ceux d’en bas. L’expérience collective de la précarisation en cours depuis une vingtaine d’années constitue le soubassement de productions subjectives.
La revendication centrale d’un revenu garanti a été le second élément de portée générale de ce conflit. Cette exigence a été déclinée de façons extrêmement diverses, voire contradictoires, par ses défenseurs, protagonistes plus ou moins cohérents d’un mouvement composite. Ces contradictions n’ont compté pour rien dans la difficulté à imposer un rapport de forces plus développé... La question du montant (on a entendu parler de la moitié du SMIC revalorisé, du seuil de pauvreté européen, de 80 % du SMIC, ou d’un SMIC mensuel...) ne semble pas plus tranchée que celle d’une éventuelle contrepartie (emplois socialement utiles ? ? ?) et derrière ce pot aux roses pourrait bien se dissimuler le problème de la centralité du travail salarié. Chercher ce qui a pu empêcher ce mouvement de s’élargir davantage chez les premiers concernés suppose de revenir sur la manière dont la légitimité politique de cette revendication du revenu a pu être récusée ou proclamée au sein même du mouvement, quitte à négliger d’autres aspects cruciaux du déroulement du conflit (médiatisation, représentation, formes de contre-pouvoir, alliances, etc.). Souvent opposés à la revendication du revenu, les militants d’extrême-gauche admettent ce thème comme expression inévitable d’une tendance trade-unioniste et infra-politique, d’un mécanisme purement défensif et économique, à l’oeuvre chez les chômeurs comme parmi les autres couches salariées. Ils sont encore persuadés que le sens politique de l’action collective doit lui être amené de l’extérieur et s’accordent avec des militants syndicaux, eux aussi saisis par la nostalgie du plein emploi, pour manifester leurs réticences face à la revendication d’un revenu garanti. Ces travaillistes se trouvent de ce fait bien en peine de rétorquer quoi que ce soit à des dirigeants politiques qui, comme Jospin en janvier 1998, affirment refuser l’assistance et vouloir « une société fondée sur le travail ». À l’opposé, d’autres participants au mouvement dénoncent le mot d’ordre du revenu garanti en raison de son caractère revendicatif. Jugée réformiste, l’expression de revendications ne saurait être que le vecteur d’une intégration aliénée que la critique "radicale" doit détruire. Ce courant, arrimé à sa grille de lecture (les organisations sont des rackets dont les victimes peuvent être éclairées et retrouver leur spontanéité) a pu constituer partiellement une garantie contre l’instrumentalisation politique. Il a parfois proposé des formes de détournement qui, lorsqu’elles s’attaquaient à l’idéologie du travail (« Nous voulons des boulots de merde payés des miettes. »), rencontraient la sympathie du mouvement. C’est depuis l’automne 1995 et l’adoption de cette revendication par AC ! qu’après une longue éclipse (succédant à l’instauration du RMI en octobre 1988), l’exigence centrale d’un revenu garanti pour tous, délié de l’emploi, qui soit individuel, sans discrimination d’âge ou de nationalité, d’un montant au moins égal au SMIC mensuel, a fait son retour. Ce mot d’ordre porté essentiellement par AC ! lors de multiples campagnes (Unedic, actions revenu, fonds social ASSEDIC, AFR, allocation exceptionnelle, etc.) a progressivement contribué à ouvrir à l’auto-organisation des chômeurs et des précaires un espace politique, dans AC ! et au-delà. Le salaire social, ce processus de socialisation qui sépare progressivement le salaire de la mesure des contributions productives individuelles dans le cadre de l’emploi, permet l’adoption d’un point de vue propre à ceux dont l’expérience est structurée par l’emploi intermittent et aléatoire, la disponibilité et une dépendance forte à des formes particulièrement misérables de salaire social (les minima sociaux).C’est à partir de ce point de vue qu’en 1997-1998 une part significative des premiers concernés ont pu rompre avec l’atomisation, exercer une action collective.
COMBATTRE LA MISÈRE
La lutte contre la pauvreté a d’em-blée été l’argument repris par le plus grand nombre d’acteurs du mouvement, toutes "tendances" confondues. Constat : il est intolérable que, dans la quatrième puissance économique, des millions de personnes soient astreintes à tenter de survivre dans la pauvreté en raison d’un organisation sociale profondément inégalitaire. Cette inégalité barbare, les morts de misère et les souffrances sans fin qu’elle engendre, n’a rien d’une donnée natu-relle et intangible. Nombre d’actions (autoréductions, transports gratuits, réquisitions de logements, interventions contre les coupures EDF et Télécom et pour l’accès aux soins), en ont témoigné : vivre, se loger, se déplacer, se cultiver, se distraire, sont autant de besoins soumis au contingentement des aumônes que concèdent les services sociaux et les organismes caritatifs, autant de besoins qui justifient l’existence d’une action collective visant à les satisfaire. Assistance aléatoire et charité sont non seulement insupportables, mais aussi parfaitement inefficaces pour faire reculer la misère. L’instauration d’un revenu garanti représente donc avant tout cette exigence de pouvoir tout simplement vivre. Mais il s’agit de le faire sans subir l’infantilisation permanente d’un contrôle social. Fini de voir distribuer quelques sucettes par des administrations qui font tout pour mieux avoir à l’oeil leurs "clients" (témoins : les effarants tickets-service distribués par le CAS qui permettent d’acheter de la nourriture, mais pas d’alcool !).
LUTTER CONTRE LA PRÉCARITÉ
Refuser la pauvreté ne suffit pas, il faudrait savoir s’attaquer aux formes concrètes au travers des-quelles se déploie son organisation. Aujourd’hui, la précarité de l’emploi est devenue une norme qui pèse, directement ou non, sur l’ensemble du salariat. Qu’il s’agisse des sans-abri, dont un sur cinq est actuellement employé en France, ou des entrants sur le marché du travail (les jeunes), l’emploi garanti, le CDI, est devenu l’exception dans le mouvement de création d’emplois. La règle actuelle, c’est l’embauche en CDD (87 % des embauches, d’une durée moyenne de deux mois) ou en CDI précarisé (temps très partiel, horaires variables, bas salaires). L’actuelle croissance exponentielle de l’intérim qui vient assombrir le tableau idyllique de la "baisse du chômage", si chère au gouvernement, est la preuve éclatante de la centralité productive du précariat. Cette précarité amène les mil-lions de chômeurs qui la subissent à passer de courtes périodes d’emploi (avec cotisation aux Assedics), en périodes de chômage ou en périodes de formation (rémunérée ou non), sans jamais se constituer de droits à l’assurance-chômage. Faute de garanties sociales suffisantes, ils constituent de fait un gigantesque vivier de main-d’oeuvre disponible où puisent à volonté les employeurs. Une force de travail pas toujours en mesure de refuser de passer par les CES, stages gratuits, emplois sous-payés ou inintéressants, sans rapport avec sa qualification ou ses désirs.
Ce chantage à la précarité (largement mis en œuvre et favorisé par les institutions qui n’hésitent pas à radier de l’ANPE ou du RMI les chômeurs qui ne témoignent pas d’une "recherche d’emploi" suffisamment "active") fait tendre à la baisse l’ensemble des salaires, comme en témoigne le dispositif "emploi jeunes" de Martine Aubry, qui présente comme une avancée le fait d’embaucher des jeunes à Bac + 2 ou Bac + 3 pour un SMIC mensuel.
Comment ne pas voir en effet dans la multiplication des emplois précaires, organisée par les employeurs et l’État (qui en fait aussi largement usage dans la fonction publique), une atteinte aux statuts et aux garanties de l’ensemble des salariés ?
Seul un revenu au moins égal au SMIC peut permettre de résister à cette gestion organisée de la misère. Si la disponibili-té sur le marché du travail est constituti-ve de la qualification des précaires, celle-ci ne doit pas rester sans contre-partie. Revendiquer que les précaires soient payés, voilà le préalable à la construction et à la généralisation d’une fierté collective qui puisse s’opposer à la culpabilisation / néantisation que produisent les rapports sociaux dominants. Revendiquer un revenu, c’est commencer à proposer une perspective d’émancipation du salariat. Ce n’est pas un hasard si les gouvernements successifs se montrent absolument rétifs à l’extension du RMI aux jeunes de moins de 25 ans. L’interdiction de RMI qui les frappe sert à maintenir cette population dans une situation d’infériorité. À l’image, pour ainsi dire, des sans-papiers, dont les droits sont déniés pour les mêmes raisons. Ces jeunes constituent une main-d’oeuvre extrêmement disponible et flexible. Cette discrimination flagrante qu’est l’interdiction du revenu aux jeunes participe d’une "éducation à la précarité" dont les premiers moments ont lieu dans le système scolaire lui-même. L’organisation de trajectoires de soumission débute en effet, comme nous 1e rappellent régulièrement les mouvements lycéens, dès le passage par le système scolaire (sélection, concurrence, hiérarchie, pénurie, stages...). Il faut, pendant une période de plus en plus longue (grosso modo de 20 à 35 ans), démontrer sa résistance aux chocs, sa polyvalence et son employabilité avant de prétendre accéder à un emploi et donc à un revenu stables. Les réfractaires qui n’auront pas passé les tests avec succès seront laissés à leur sort... La file est longue, des chômeurs qui attendent leur tour, cet emploi qu’on s’acharne à nous faire espérer. Un revenu égal au SMIC, contrairement à l’idée reçue qui voudrait que les salariés fassent les frais des prestations allouées aux chômeurs, c’est non seulement la possibilité de refuser les emplois précaires, sous-payés ou dégradants, mais aussi le moyen d’endiguer la tendance à la baisse des salaires engendrée par ce chantage à la misère. Il s’agit donc bien là d’une lutte sur le salaire qui peut être menée, ou au moins comprise, par l’ensemble des salariés, qu’ils soient en poste, au chômage ou en formation. Des sondages indiquaient un large soutien de la population aux exigences et aux formes d’action por-tées par le mouvement l’hiver dernier. Après 25 ans de précarisation, le dicton « Quand les minima stagnent et que les allocations baissent, les salaires suivent... » semble pouvoir, dès que les conditions de construction de "l’opinion publique" sont transformées par l’apparition d’un mouvement resté jusque-là souterrain, résumer une analyse largement répandue dans la population.
OUVRIR À UN AUTRE DÉVELOPPEMENT
On l’a vu à propos de la précarité de l’emploi, la lancinante question de la contrepartie au revenu garanti est posée à l’envers. Si les travailleurs précaires revendiquent un revenu, c’est en tant que contrepartie à une contribution productive qui n’est pas reconnue. Mais, de toutes façons, soumettre le revenu à contrepartie (emplois socialement utiles, travail associatif...) revient à le considérer comme une aumône qui rendrait ses "bénéficiaires" redevables envers ceux qui l’octroient, ou encore à aménager une forme humanisée de workfare. Dans ce dernier cas, le problème persiste : quelles instances décident de l’utilité sociale ? Il serait particulièrement retors de prétendre s’associer, quitte à élargir leur champ de vision, à l’ensemble de ceux pour qui l’ "insertion sociale" consiste à trouver un emploi, quel qu’il soit. Il s’agit plutôt de ne pas concevoir le revenu garanti comme une aumône, comme de l’argent "pour ne rien faire" qui soumettrait à l’obligation de "faire quelque chose" ceux qui le reçoivent (entendez : travailler), mais bien comme un droit. Refuser l’imposition d’une contrepartie au revenu implique de fait de défendre le revenu comme contrepartie. Les formes d’auto-organisation, de coopération, l’entraide ou la débrouille qui permettent de mieux vivre le quotidien, les échanges de connaissances, l’inventivité développés pour échapper à la misère et à l’ennui qui accompagnent le plus souvent la condition de salarié (en poste ou au chômage), ces activités et cette inventivité non rémunérées produisent de la richesse sociale, quand bien même celle-ci n’a pas de valeur marchande. Alain Touraine, éminent sociologue trans-gouvernemental, ne s’y est pas trompé l’hiver dernier en affirmant à qui voulait l’entendre que les mouvements sociaux sont nécessaires à l’activité de gouvernement. C’est dans le vivier de ces pratiques, de cette inventivité, que puisent sans cesse ceux qui exploitent le travail jusqu’à réduire souvent à la misère ceux qui l’effectuent. Encore une fois, quoi qu’en dise l’idéologie dominante, les précaires ne sont pas des "exclus" ; des inutiles ou des assistés. Lorsqu’ils disent :« Nous voulons une part de la richesse sociale que nous produisons, nous voulons arracher les moyens de développer des activités infiniment plus enrichissantes que ce à quoi on nous contraint. », les précaires sapent le misérabilisme ambiant. Le revenu garanti comme extension du salaire social est un investissement productif, son instauration devient une condition nécessaire au développement de la richesse socialement produite. Ce pari collectif peut actualiser une bifurcation qui ouvre sur un autre type de développement. La remise en cause du rôle central de l’emploi comme moment de la création de richesse et mode de socialisation engage une critique du travail salarié. Échapper collectivement au contrôle et à la contrainte qui règlent nos vies, c’est tout simplement commencer à libérer les facultés d’inventer et d’agir de chacun, à ouvrir un espace de liberté et d’affirmation.
http://www.vacarme.org/article1061.html
3. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 12:41
Les Négristes (Toni Negri), les verts et les "Multitudiens" appellent, eux, à voter oui au TCE (Nous ne nous étonnons pas...
lire : Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche
Trois bonnes raisons de voter oui au référendum de ratification du TCE
par Yann Moulier Boutang
Texte prononcé le 17 novembre 2004 lors d’une réunion des Verts du XIV ème arrondissement à Paris, et destiné à ouvrir une discussion sur la constitution européenne.
Les adversaires de la ratification du TCE soutiennent que l’Union Européenne qui s’exprime dans cette Constitution est non démocratique, qu’elle est aux antipodes de l’Europe fédérale pour laquelle les Verts se sont prononcés presque partout et enfin qu’elle est néo-libérale et antisociale. Laissons de côté l’argument d’une possibilité et utilité d’enclencher une crise salutaire, un sursaut. Je ne dirais là-dessus qu’une chose : le parti des Verts n’a rien à gagner en jouant le rôle tribunicien qu’a rempli le PCF longtemps, à savoir celui d’une opposition d’autant plus virulente que son caractère perpétuellement minoritaire lui épargne toujours la responsabilité éventuelle d’arriver au pouvoir et d’appliquer son programme. En exact contrepoint aux partisans du non, je vote trois fois oui au TCE, pour trois raisons.
I. Le TCE est un processus foncièrement démocratique et porteur de paix et d’équilibre à l’échelle planétaire dans le contexte dangereux d’un monde qui va subir quatre années supplémentaires de Bush et quelques guerres en cours ou à venir. Une Europe du Traité de Nice, où tout se décide à l’unanimité des Etats membres permettra à l’Amérique de se payer un droit de veto permanent en achetant un petit pays de la nouvelle Europe et de réaliser la catastrophe économique et politique d’une Europe faible et d’un Euro fort. Comment mieux désespérer les Lula qui apparaissent dans le Sud, les partisans d’une lutte urgente contre le réchauffement climatique, les adversaires de l’absolutisme policier et colonial de Poutine ?
La Convention constituante a réuni plus de 100 représentants de l’Europarlement élus au suffrage universel, des responsables de gouvernements légitimement élus, des parlements nationaux eux-mêmes élus. Les débats ont été publics. L’exercice était diaboliquement difficile car le projet de Traité devait être entériné et non défiguré par le Conseil Européens ; il suffisait du rejet d’un seul membre pour tout anéantir. On l’a vu avec l’opposition espagnole et polonaise. Comme citoyen du monde je vote la Constitution.
Comme citoyen partisan résolu d’un approfondissement de la démocratie jusque là inachevée , je vote pour cette constitution car j’y trouve des choses que ne contient pas notre propre Constitution. Le pas en avant considérable que représente cette première Constitution interne commune à 25 pays tient à sa modernité, c’est-à-dire à l’introduction de plusieurs dispositions à niveau constitutionnel comme l’interdiction de la peine de mort (voyez le contraste saisissant avec les Etats-Unis, la Russie, le Japon et la Chine) dans l’article II-2 , la reconnaissance de la lute contre toute forme de discrimination (raciale, religieuse, de sexe, de préférence sexuelle), pour la parité homme femme et pour les droits de l’enfant (§2 de l’article I-3 ; article II-21 et UU-23) , la stricte observance des Principes de la Charte des Nations Unies (article I-4), le droit de réclamer une loi de l’Union en vue de faire respecter la constitution pourvu qu’on réunisse un million de signatures dans un nombre significatifs d’Etat membres (art. I-46-4), la protection des données personnelles, sous la surveillance d’une instance indépendante (art. I-50-2), l’accès à ces données et le droit de rectification (art. II-8) ; l’interdiction de faire du corps humain ou de ses composants une source de gain financier (art.II-3-2-c).
Pour finir, et cela compte pour un parti écologique, la Constitution européenne reconnaît comme objectif économique : « un développement soutenable de l’Europe reposant sur une croissance équilibrée (...) et avec un haut degré de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement (art. art. I-3-3).
II. La Constitution jette les bases indispensables à la réalisation de l’Europe fédérale que nous voulons comme Verts. Le fait même que ce soit le terme de Constitution pour l’Europe qui ait prévalu est en soi une énorme victoire. Même si la Constitution avait été médiocre, voire même conservatrice, entre la Constitution et l’ordre infra-constitutionnel, il n’y aurait pas eu à hésiter une seconde, pour un fédéraliste sérieux.
A. Une démarche constituante dans sa forme :
C’est la première fois dans l’histoire de la Construction européenne que des parlementaires européens, nationaux, des chefs d’Etats, de Gouvernements, des membres désignés par les Gouvernements se sont réunis dès le départ pour élaborer directement un projet de constitution. Les précédents textes l’Acte Unique, Maastricht, Amsterdam, Nice avaient relevé d’une préparation entre les chefs de gouvernement, la Commission et leurs administrations, l’Euro-Parlement n’étant consulté que pour ratifier.
B. Une démarche dont le résultat est fédéraliste même si le mot n’est pas prononcé.
Malgré les réticences du Royaume-Uni et des plus nationalistes encore des Etats est-européens tout justes sortis du traumatisme soviétique, la logique fédérale a prévalu globalement dans la Constitution.
L’élargissement n’a pas dilué l’Union mais montré que l’accroissement du rôle du Conseil Européen des chefs d’Etat et du Conseil des Ministres (largement confédéraliste au départ) était de moins en moins viable à 15 puis à 25 membres. L’Europe passe ainsi à la personnalité juridique (art.I-7) ; elle se dote d’un Président du Conseil Européen, d’un ministre des Affaires Etrangères. Mais surtout le principe de représentation de chaque pays dans la Commission par un ou deux commissaires est abandonné tandis que l’adoption du principe de la majorité qualifiée (art. I-25) dans les compétences exclusives de l’Union (5) et des compétences partagées devient la règle ordinaire. La formule de la majorité est complexe.
On connaît les intenses marchandages auxquels elle a donné lieu, mais l’aspect complètement fédéral est l’abandon du droit systématique de veto par un Etat membre (y compris dans le lancement des coopérations renforcées art. I-44 [1]), qui caractérise les structures confédérales.
C. La Constitution ne bloque pas l’intégration ultérieure, c’est-à-dire une progression supplémentaire vers de plus en plus de fédéralisme.
Les souverainistes et les eurosceptiques espéraient arrêter le grignotage fédéraliste en définissant une fois pour toutes les compétences communautaires et celles des Etats membres. C’est raté. Le principe d’attribution (art. I-11-2) prévoit, comme le voulaient les anti-fédéralistes, que « toute compétence non attribuée à l’Union dans la Constitution appartient aux États membres » mais les deux alinéas suivants montrent le caractère toujours temporaire de cette délimitation.
« En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, l’Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu’au niveau régional et local, mais peuvent l’être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée, au niveau de l’Union. Les institutions de l’Union appliquent le principe de subsidiarité conformément au protocole sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Les parlements nationaux veillent au respect de ce principe conformément à la procédure prévue dans ce protocole. » Les domaines de compétences exclusives ont cru dans la Constitution.
Et dans tous les autres (compétences partagées mais aussi domaines jusque-là de la compétence exclusive des Etats) si les objectifs de l’Union peuvent être mieux atteints en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée l. Dans le domaine le plus lié à la souveraineté nationale, la défense, l’article Art. I-40 [2] prévoit bien « l’identification des questions présentant un intérêt général et sur la réalisation d’un degré toujours croissant de convergence des actions des Etats membres ». La Constitution européenne présente dans sa codification le caractère ouvert d’un processus en train de se faire, que la réaction confédéraliste voulait justement bloquer. Ce trait est absolument crucial pour juger du caractère néolibéral ou non de la Constitution.
III. La référence au marché dans la Constitution et l’inclusion des traités précédents dans sa III° Partie, nous condamne-t-il au néolibéralisme ?
Ce raisonnement est faux dans tous ses compartiments. L’inclusion des traités précédents dans la partie III permettait de consolider la règle de l’acquis communautaire qui interdit aux nouveaux Etats membres d’exiger de renégocier tout depuis le début. L’aile la plus libérale de l’Europe et la plus anti-européenne aurait sauté sur l’occasion de détricoter toutes les politiques déjà fédéralisées.
Quant à la référence au marché, à la « concurrence libre et non faussée » Art. I-2 et 3, elle n’a aucune des conséquences que ses adversaires lui prêtent. Il est dit certes dans l’alinéa 2 de l’article 3 ( les objectifs de l’Union) que cette dernière « offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice ET un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée » Il n’est pas dit tout d’abord que le marché est la seule chose qu’offre l’Europe a ses citoyens. De plus l’adjonction de « non faussée » au qualificatif de « libre marché » est la forme que prend dans la théorie néoclassique, qui est le langage économique courant, la justification de l’intervention de l’Etat pour combattre les monopoles.
L’alinéa suivant du même article montre à l’évidence que l’Europe se situe beaucoup plus près du modèle rhénan que du modèle des libéraux de l’Ecole de Chicago. Il vaut la peine de citer in extenso : « L’Union œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement.
Elle promeut le progrès scientifique et technique. Elle combat l’exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l’enfant.
Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres.
Elle respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique, et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen. »
Autrement dit, si la référence à « l’économie sociale de marché » met en émoi les adversaires acharnés du néolibéralisme, ils décontextualisent le cadre global dans lequel se trouve inséré ce « marché non faussé ». Ils confondent le modèle allemand de « l’économie sociale de marché » inventé par Eucken, Ropke et surtout ratifié par la social-démocratie allemande au Congrès de Bade Godesberg en 1959, avec le néolibéralisme de Milton Friedman, de Hayek et des Chicago boys enragés.
Certes, l’Europe ne s’est pas proclamée adepte dans sa Constitution de l’économie centralement planifiée, des monopoles étatiques. Mais qui est partisan chez les Verts ou dans le pays du socialisme dinosaure. Certes, elle n’a pas fait l’éloge d’une économie très peu compétitive.
Autre signe que le vocabulaire de provenance libérale est sérieusement recadré dans des objectifs qui ne sont plus libéraux, l’apparition des mots égalité, lutte contre la discrimination, lutte pour la parité, plein emploi, progrès social, protection sociale qui étaient des tabous, jusqu’au droit de protection contre un licenciement injuste (II-30), au droit de grève et de négociation collective (II-28).
Enfin l’introduction dans le cœur de la Constitution de la Charte des droits fondamentaux (II° Partie) permet de dire que se trouve réaffirmé à niveau constitutionnel un modèle européen de protection sociale. Si cette Constitution est le monstre néolibéral que dépeignent ses opposants, j’aimerais bien que la Constitution de la République française le soit autant, pour nos libertés, pour la paix, pour un développement soutenable.
Quant à la protection sociale, nous savons qu’il dépendra des majorités politiques à l’Europarlement pour qu’une utilisation des possibilités offertes désormais par la Constitution nous permettent de contourner la résistance anglaise, eurosceptique et libérale.
Les Verts, fédéralistes européens et citoyens du monde ont la responsabilité écrasante à l’heure où les socialistes français se laissent attirer par les sirènes d’un populisme sans avenir, de sauver l’honneur de la gauche et l’avenir de l’Europe ( car le vote français aura une importance extrême comme au moment de la Communauté Européenne de Défense).
Le non relève d’un désespoir si respectable soit-il sur le plan psychologique, travesti en politique myope, l’abstention d’une erreur sur les enjeux et d’un manque d’audace. La politique des Verts ne peut pas se faire à cette corbeille là.
http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1742
http://multitudes.samizdat.net/Trois-bonnes-raisons-de-voter-oui.html
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=14182
[1] Article I-44-1 et 2 : « Les coopérations renforcées visent à favoriser la réalisation des objectifs de l’Union, à préserver ses intérêts et à renforcer son processus d’intégration. Elles sont ouvertes à tout moment à tous les États membres, conformément à l’article III-418. 2. La décision européenne autorisant une coopération renforcée est adoptée par le Conseil en dernier ressort, lorsqu’il établit que les objectifs recherchés par cette coopération ne peuvent être atteints dans un délai raisonnable par l’Union dans son ensemble, et à condition qu’au moins un tiers des États membres y participent. Le Conseil statue conformément à la procédure prévue à l’article III-419. 3. Tous les membres du Conseil peuvent participer à ses délibérations, mais seuls les membres du Conseil représentant les États membres participant à une coopération renforcée prennent part au vote. L’unanimité est constituée par les voix des seuls représentants des États membres participants.
[2] « L’Union Européenne conduit une politique étrangère et dee sécurité commune fondée sur le développement de la solidarité politique mutuelle des États membres, sur l’identification des questions présentant un intérêt général et sur la réalisation d’un degré toujours croissant de convergence des actions des Etats membres
4. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 12:54
Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche
Mutines Séditions vient de publier une nouvelle brochure, "Negrisme & Tute bianche :
une contre-révolution de gauche" en PDF
Si vous pensez que « la prochaine grève sera la grève sur Internet », que
« la démocratie économique est sans doute le régime d’accumulation le
"moins mauvais possible" », que le revenu universel de citoyenneté
permettrait enfin « la mobilité sectorielle, la "souplesse" des créations
d’entreprise, l’investissement dans les secteurs à haute technologie »,
qu’à Gênes « la multitude des photos se révèle une arme bien plus acérée
qu’unematraque », que Chirac a été élu par « le vote de la multitude », vous êtes
peut-être un negriste qui s’ignore.
Si vous pensez que les Tute bianche (aujourd’hui Disobbedienti) sont de
sympathiques jeunes des centres sociaux italiens qui luttent pour changer
le monde et non pas des balances, des récupérateurs et des pacificateurs
; si vous estimez que Toni Negri est un grand penseur qui essaie de
tracer des perspectives antagoniques pour le mouvement et non pas qu’il
est le théoricien de la dissociation politique, de la soumission à
l’ordre et aux nuisances capitalistes ou l’apôtre de la collaboration
avec les institutions, vous êtes certainement un negriste qui ne s’ignore
pas.
Aux autres, nous proposons un bref tour d’horizon qui va de Barbares
(analyse et critique d’Empire) aux pratiques des Tute bianche à Rome ou à
Gênes, en passant par un portrait de Negri, des extraits de textes de ses
épigones français et une présentation de leurs idées en guise
d’introduction.) 4e de couverture
Sommaire :
La contre-révolution negriste en france ..... 4
(août 2004)
Les Tute bianche à Gênes .... 28
(début 2004, inédit traduit de l’italien)
Antonio Negri, portrait craché .... 17
(traduit de Crisso/Odoteo, Barbarians, the disordered insurgence, Venomous Butterfly Publications, Los Angeles, 2003)
Barbares .... 10
(traduit de Crisso/Odoteo, Barbari, L’insorgenza disordinata, éd. NN, Turin, septembre 2002)
Les épigones français du negrisme .... 21
(extraits de textes, de Futur Antérieur à Multitudes 1996-2002)
Des nouveaux assistants sociaux à Rome .... 26
(tiré de Karoshi n°2, Paris, été 2000)
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=8866
5. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 12:55
Ça serait bien d’écouter toutes les parties et de les traiter TOUTES sur un
pied d’égalité si on veut juger quand même, non ?
Ou alors on se pose en procureur exclusivement à charge contre l’UD de Paris
mais dans ce cas là, le dire et ne pas avancer masqué.
C’est fantastique de voir que la CGT Paris dont je ne partage pas toutes les
orientations,se prenne dans ce dossier, de tels seaux de merde sur la gueule
sans que notre parole à nous soit AUSSI entendue.
L’UD, EN ACCORD AVEC LES AUTRES SYNDICATS QUI GÈRENT LA BOURSE, ET SANS
OPPOSITION DE LA PLUPART DES ASSOCIATIONS QUI S’OCCUPENT DES SANS PAPIERS, a
pris, hélas, la seule décision qu’elle pouvait encore prendre pour mettre
fin à l’occupation de la Bourse du travail dans les meilleures conditions
possibles ( il* n’y en avait pas "d’idéales" - l’idéal eut été que ce
mouvement ne se comporte pas ainsi*). Je suis quasi certain, connaissant le
combat de l’UD pour les sans papiers, que ça n’a pas du être "de gaité de
cœur".
En tant que militant , quand j’ai appris ça, vraiment, je n’éprouve aucune
satisfaction à ce que nous ayons du en arriver là. Et connaissant bien
certains camarades pour les voir au QUOTIDIEN dans les luttes avec les sans
papiers (et encore récemment l’exemple Kentucky Fried Chicken à Paris) je
suis persuadé que les responsables syndicaux, notamment de l’UD, non plus
n’y ont pris *aucun plaisir.*
(Putain mais certains nous font vraiment passer toutes et tous pour des
gros pourri-e-s en fait hein ? Et bien démerdez vous sans nous alors ! Allez,
on vous regarde.)
Certaines personnes qui ont dirigé ce mouvement de CSP sur Paris en tout
cas (dont les motivations réelles restent très troubles - à ce jour je ne
me suis toujours pas fait expliquer pourquoi c’était la Bourse qui était
occupée) et l’ont envoyé dès le début droit dans le mur par leur
intransigeance sectaire, sont aussi comptables de ce qu’a du , finalement,
mettre en œuvre, les syndicats, après toutes les tentatives de dialogues.
Il est évident que, matériellement, symboliquement, et politiquement, nous
ne pouvions plus accepter ce qui était devenu un squat qui empêchait les
syndicats de travailler (ah oui je sais ça fait rigoler hein - c’est
tellement facile de mettre tout et tout le monde dans le même sac), et qui,
à la longue, ne servait aucunement la cause des sans papiers *(les faits,
têtus, à eux seuls l’ont prouvé - sur Paris et la RP ce mouvement peut quand
même être content d’avoir contribué à régulariser, pour l’instant, jusqu’à
présent plus de 2.000 sans papiers, et à avoir crée une jurisprudence qui
ouvre des portes qui étaient jusque là fermées ET BIEN FERMEES avec Sarkozy.
Et c’est pas Saint Bernard ni la rue du Dragon ni rien qui ont fait bouger
les lignes en 15 ans, un peu de mémoire svp).*
Il est regrettable que ce mouvement ait prétendu mettre le couteau sous la
gorge aux syndicats, en se servant du désespoir d’êtres humains, de
travailleurs, pour nous faire cautionner par la force des décisions et des
actions sur lesquelles la CSP 75 n’avait même jamais jugé utile de nous
consulter au préalable, et sur lesquelles nous n’avions, en tant
qu’organisations ou en tant que militants, aucun mot à dire.
*La démocratie est pour toutes et tous, y compris les syndicalistes et MÊME
ceux de la CGT !
*
Il est regrettable également que, par sa construction et ses actions, cette
occupation ait pu être analysée par le patronat comme une opération de
division du mouvement ouvrier sur Paris, entre travailleurs syndiqués,
notamment à la CGT (avec ou sans papiers), et "tous les autres", auxquels,
soi disant, nous aurions voulu "du mal".
Si c’est cela la conception de dialogue qui fondait ce mouvement, on ne peut
pas s’étonner qu’il n’ait finalement jamais reçu le soutien populaire qu’il
espérait sans doute recevoir, et comme ont reçu par le passé, et au
contraire, d’autres occupations pour les sans papiers.
C’est également la preuve qu’à ce jour, l’anti-syndicalisme basique ne peut
pas (pas encore , en tout cas, désolé pour les nihilistes qui se déguisent
en "syndicalistes révolutionnaires") fédérer un large mouvement populaire
quelle que soit sa couleur, sa religion, sa nationalité.... et que, s’ils ne
sont pas parfaits, sans aucun doute, s’il y a "à faire" chez nous aussi, les
syndicats (dont la CGT) sont encore perçus à ce jour comme des instruments
valables et nécessaires de la défense des droits de TOUS les travailleurs,
avec ou sans papiers.
Ce besoin de syndicalisme, rappelé avec acuité en ces temps de luttes
sociales et d’attaques patronales incessantes, doit également nous rendre
encore plus exigeants vis-à-vis de nous-mêmes dans notre travail quotidien,
j’en suis bien d’accord aussi.
C’est très malheureux d’en être arrivé là - mais vous auriez préféré quoi ?
Qu’on continue à se laisser occuper ? Mais pourquoi ? Pourquoi nous, syndicats
ET syndicalistes, on devrait accepter ce que personne n’accepterait - je ne
vois tjs pas tous les gens qui sont en train de nous casser du sucre sur le
dos accueillir à bras ouverts tous ces gens qui sont à la rue pourtant - ?
Ou alors vous auriez préféré qu’on fasse les fourbes et que les syndicats
envoient tout simplement les flics (qui sans nul doute auraient été beaucoup
plus cool que les camarades, ça va de soi, tout le monde le sait...) sur
réquisition de Delanoë ? En fait vous êtes très conservateurs quoi, vous
aimez bien Guignol au fond - ça ça vous choque moins hein, "chaque chose à
sa place" ?
En gros c’était ça les deux seules alternatives autres ?! Super !
Et bien il a été choisi une "troisième voie", périlleuse, difficile à
décider et mettre en œuvre - oui, mais plus honnête, franche, où les flics
ne sont pas intervenus DANS LA BOURSE (ni dehors d’ailleurs) , qui s’est
réglée* entre travailleurs*, et ça a été une décision difficile à prendre...
Mais qu’on arrête de raconter n’importe quoi ( au passage l’AFP vous êtes
vraiment des bouffons , qui reprenez sans vérifier et à charge, les propos
de certains qui sont complètement mensongers - genre la "centaine de gars
armés jusqu’aux dents", genre "ils s’en sont pris à des femmes et des
enfants" - quel tissu de mensonges...)
Je ne parle pas du colportage complaisant de "CGT facho", "CGT bras droit de
Sarko", etc. Les médias bourgeois ont de quoi faire leurs chous gras et
tiens, ils n’ont jamais autant pris fait et cause pour les sans papiers que
pour cette belle occasion de manifester sereinement leur anti-communisme
viscéral. Les torche-c... édités par Libération et Médiamachin sont très
éloquents sur le sujet.
PERSONNE ne nous a aidés sur ce coup là, non pas "nous" permanents,non pas
nous "organisatiosn" mais aussi nous syndicalistes qui avons aussi beosin de
cet endroit - combien de réunions ces derniers mois reportées ou annulées à
la dernière minute ou déplacée par cause de manque de salles ? Tout le monde
a bien vu que les syndicats étaient tombés dans un piège dès le début, mais
c’était trop tard.
Les camarades prennent leur responsabilité, ils ne sont pas du tout tombés
sur de gentils agneaux prêtes à se faire égorger sans rien dire,
contrairement à l’image qu’on essaie d’en donner, mais eux aussi se sont
bien fait taper sur la gueule et pas qu’un peu en plus, avec des chaises et
toutes sortes d’objets ! On les entend là dessus ? Ben non pensez-vous ! Leur
parole n’a aucune valeur, ce sont des gars de la CGT, TOUS des fachos, des
racistes, des collabos - qu’ils crèvent non ?
Ca me dégoûte.
Quant au mythe qui voudrait qu’ainsi la CGT 75 a essayé de soidisant
"redorer son balson"... MORT DE RIRE ! Quelle belle "Pub" en effet - faut
vraiment être con pour dire ça. On s’en serait bien passé.
Le combat pour les sans papiers continue, et toutes les bonnes volontés sont
les bienvenues.
Idem pour le boulot dans les UL et en intersyndical, on vous voit pas
beaucoup "pour changer les choses", vous toutes et tous qui gueulez
derrière vos écrans.
6. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 12:56
Mais je ne comprends pas pourquoi il ya eu ce squatt ?
C’est les syndicats qui donnent les titres de séjour ?
Une passante du quartier
7. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 12:59, par SPLASH
Assez de céder à la désinformation, au mensonge, à l’intoxication médiatique organisée sciemment, non pour servir les intérêts des sans -papiers, mais pour défendre et asseoir un projet de société porté par des gens comme A. Negri et sa secte "Tutti Bianchi" comprises, qui essaiment depuis 30 ans en Europe.
Une société sans salaire, sans syndicats, sans lutte des classes....
Parce que le mouvement ouvrier aura gagné son combat contre la bourgeoisie ?
Une société communiste ?
Mais non pensez vous - parce que des gens se revendiquant et pratiquant les hautes pensées d’un type comme Negri auront infiltré savamment et patiemment depuis 20 ans tout le mouvement, toutes ses branches, tous les lieux où se créaient des liens avec les associations ( sans papiers, femmes, jeunes, sdf etc...) pour le pourrir jusqu’à l’os par des théories et des discours complètement fumeux qui loin d’être de simpels analyses théoriques sont de vrais projets de société...
Par ce que ces gens là tous des bourgeois ou presque, auront fait plier par la dévastation idéologique, le plus fort du mouvement ouvrier et que ce dernier aura PERDU.
Des gens soit disant "détachés du pouvoir" "apolitiques" etc...Noirs, jaunes, blancs, vieux, jeunes, peu importe - combien au travers des forums sociaux, des coordinations etc... ont été ainsi dévoyés dans leurs luttes y compris à leur insu ?
Combien de prétendus "autonomes" (des vrais de vrais il en reste si peu) sont en réalité des négristes convaincus ?
On en a encore un tragique exemple avec la bourse du travail...
Quels étaient les objectifs réellement poursuivis par la CSP 75 en occupant des locaux syndicaux , hein ?
1. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 13:10
LA CONTRE-REVOLUTION NEGRISTE EN FRANCE
Pourquoi publier une brochure autour des théories d’Antonio Negri , de sa branche activiste en Italie (les Tute bianche devenues Disobbedienti après Gênes en juillet 2001) et de ses acolytes français ? L’auteur d’Empire est peu connu ici, bien que certains de ses concepts comme précisément l’Empire ou le revenu garanti se répandent de plus en plus. Le fait est que ce vieux routier des cénacles universitaires élabore actuellement, avec tous ses disciples, ses associés et ses propagateurs, le programme de gauche du capital en proposant un kit alternatif à la subversion des plus instructifs puisqu’il nous parle à la fois des craintes de la domination et des réformes contre-révolutionnaires susceptibles d’endiguer une révolte qui parviendrait à se faire contagieuse, avant qu’il ne soit trop tard.
Si nous n’avons pas l’illusion de penser que des théories puissent influencer unilatéralement des mouvements, nous pensons par contre que celles de Negri correspondent aux intérêts de la domination, c’est-à-dire redonner une stabilité à cet “Empire menacé de partout”. A travers de nouvelles médiations (le pouvoir constituant et ses porte-paroles médiatiques), un contrôle social plus raffiné (revenu garanti et nouvelles technologies), des réformes économiques (un nouveau New Deal) et politiques (une “démocratie européenne”, de “nouveaux droits universels de citoyenneté”), les negristes tentent en effet de forger, malgré leur usage abscons du langage, de nouveaux outils préventifs pour garantir l’ordre social.
Les textes de cette brochure ont tous été écrits par des compagnons italiens et publiés soit directement là-bas, soit comme notes destinées à préciser la feinte radicalité dont les negristes sont parfois porteurs au-delà des Alpes : le “portrait craché” de Negri a été rédigé à l’occasion de la publication de la traduction de Barbari (livre italien qui analyse, critique et répond à Empire) aux Etats-Unis, où ses années de prison conféraient une aura au personnage, et l’article sur les pratiques des Tute bianche lors d’une manifestation à Rome a été écrit pour un journal parisien de précaires, au moment où ces bouffons en blanc -véritables balances para-institutionnelles- jouissaient d’une réputation de radicaux, notamment forgée par le réseau antifasciste libertoïde No Pasaran [1]. Nous avons simplement rajouté à ces différents textes un recueil de citations de negristes français extraites de publications qui se sont implantées ici dans les bonnes bibliothèques universitaires et dans les poches des partisans du prêt-à-penser qui fait intelligent. S’il reste tout un travail bien plus complet à mener sur toutes les conséquences pratiques du negrisme en Italie (dont la diffusion de la dissociation politique, le rôle de pacification sociale dans les villes à travers les centres sociaux, de constitution d’une base électorale pour une gauche italienne en faillite, d’auxiliaires de police lors des manifestations), revenons à présent sur les épigones français du théoricien de Padoue.
Comme en Italie, où les negristes sont issus politiquement des groupes de l’Autonomie ouvrière de la fin des années 70 [2], une partie des negristes français était déjà active à la même époque dans la sphère de l’autonomie parisienne. Si on suit par exemple le fil rouge de la revendication pour “un revenu minimum garanti”, un Laurent Guilloteau (aujourd’hui activiste à AC !, dans la coordination Ile-de-France des intermittents du spectacle et membre du comité de rédaction de Multitudes) ou un Yann Moulier-Boutang (aujourd’hui aux Verts, professeur à sciences-po et directeur de publication de Multitudes) militaient déjà ensemble dans les premiers collectifs de chômeurs en 1978-79 [3] avant de promouvoir le revenu garanti au sein de la revue CASH (1984-1989) puis du Collectif d’agitation pour un revenu garanti optimal (CARGO, né en 1994, aujourd’hui dissous) avant de participer à la rédaction de dossiers sur ce thème dans Vacarme, Chimères ou Multitudes. C’est donc un travail de longue haleine qui a été entrepris pour le promouvoir, à la fois théorique en épuisant tous les arguments possibles -jusqu’à défendre la relance de la consommation [4]- et pratique, en s’investissant dans les luttes de chômeurs -jusqu’à signer un appel pour un revenu garanti stipulant que chaque bénéficiaire devrait s’engager à ne pas refuser plus de deux offres d’emploi (CASH) ou infiltrant AC ! à Paris par un activisme néo-léniniste forcené (CARGO)-. Finalement, cette longue marche des petits soldats du néo-keynésianisme et du contrôle accru de l’Etat a abouti à placer de petites louches de revenu garanti chez ...une partie de la mouvance libertaire organisée [5], toujours en quête de “mesures concrètes” à défendre à défaut de se fondre dans les révoltes subversives, ou chez les Verts, avant d’être réapproprié par une multitude jusqu’alors bien ingrate. Car c’est surtout la reprise du slogan “un revenu c’est du dû” par une partie du mouvement des chômeurs et précaires de fin 1997 qui fut leur plus grand succès, en terme de visibilité du moins (l’occupation de l’école Normale Supérieure le 14 janvier 1998 qui a débouché sur la première Assemblée de Jussieu le 19 janvier s’était de même faite sous les auspices d’une grande banderole rivée à la toiture proclamant “chômeurs précaires travailleurs étudiants / assemblée des luttes / revenu garanti pour tous”), parce que malgré leurs appels répétés à la gauche, ils n’ont toujours pas été entendus. Le gouvernement Jospin avait réglé la question en 1998 à coups de matraques et de miettes, mais il n’est pas dit que le réservoir d’alternatives que constituent les negristes reste toujours ainsi inemployé. La “dialectique avec les institutions” peut parfois prendre un peu plus de temps que prévu avant le retour de balancier.
Mais les braves promoteurs de la multitude ne perdent pas tout et poussent l’abnégation jusqu’à expérimenter la formule, puisque l’Etat, bon prince, veut bien parfois leur garantir un revenu. Certains forment par exemple les cadres de demain : Yann Moulier-Boutang est professeur d’économie à l’université de Compiègne et à sciences-politiques Paris, quand il n’est pas intervenant à l’ENA dans un “séminaire portant sur les mouvements sociaux et le terrorisme” (1985), à l’école d’architecture de Versailles (1993) et l’école supérieure des beaux-arts de Bourges (2000), ou consultant pour le Bureau International du Travail (1981-82), la CEE (1986) ou l’OCDE (1993-94). Pour ses recherches, il a été sous contrat des ministères des Affaires Etrangères, des Affaires Sociales, du ministère de l’Industrie et celui de l’Equipement [6]. Pour compléter ceci et certainement accélérer le mouvement du capital qui n’entend rien aux réformes que les negristes lui suggèrent si aimablement, il a été consultant pour la Commission de modernisation de la Confédération des Entreprises Marocaines et intervenant à leur journée du 11 décembre 1997 portant sur le “management de l’entreprise marocaine, réalités et défis”. Plus récemment (2004), il s’est rendu à une réunion du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), syndicat patronal, qui l’avait invité afin de “réagir à leur thème de rapport qui porte sur l’homme fluide”.
Un autre exemple est celui d’Anne Querrien, membre du comité de rédaction de Multitudes et de Chimères, et qui non contente d’être membre de la CFDT, est également sociologue-urbaniste à l’université et rédactrice-en-chef des Annales de la Recherche Urbaine, éditée par le ministère de l’Equipement. Ce genre de parcours de conseiller du prince et collaborateur officiel des patrons ou de l’Etat trouve son modèle chez le maître lui-même, puisque les affres de l’exil en france entre 1983 et 1997 ont été adoucis pour Negri par des séminaires dispensés à l’Ecole Normale Supérieure, dans les universités de Paris VII et VIII ou au Collège International de philosophie, parallèlement à un travail de recherches sociologiques pour le compte de différents ministères et institutions. Depuis sa mise en semi-liberté en 1999 et la sortie d’Empire en 2000, il a publié pas moins de quatre livres en français et enseigne à nouveau à Paris, cette fois à la Sorbonne : le séminaire 2004-2005 a pour objet la “Transformation du travail, du pouvoir (s) et crise de la comptabilité nationale et d’entreprise”. Enfin, sa pièce de théâtre, Essaim, sera jouée en juin 2005 au théâtre de la Colline à Paris. On comprend dès lors mieux leur concept analytique à la base de la revendication pour un “salaire social garanti”, le “travail immatériel” qui veut que le capital nous exploite à plein temps même lorsqu’on ne lui est pas directement soumis comme salarié : tout le temps qu’ils ne passent pas à servir directement l’Etat comme fonctionnaires de la domination est tout de même employé à la consolider.
Tous ces efforts sont ensuite régulièrement récompensés, puisque le n°15 de leur revue Multitudes sur l’Art a reçu une subvention de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) du ministère de la culture qui pourrait même être doublée “sur un numéro hors série qui pourrait être consacré à l’architecture et aux médias” (compte-rendu de l’assemblée générale de l’association Multitudes du 17 janvier 2004) et que “Yann [Moulier-Boutang] fait part d’un projet d’extension-relookage du site pour lequel nous aurions le soutien de la Direction des arts plastiques du Ministère de la culture” (compte-rendu de l’assemblée générale du 24 mars 2004). De même, l’ours de la revue Alice (n°2, hiver 1999), un des ancêtres de Multitudes, annonçait la perception d’une aide de la fondation Nestlé. On comprend également à présent mieux les notions de “contre-pouvoir” ou de “pouvoir constituant” répandues dans les numéros de Multitudes (créée en mars 2000 et faisant suite à Futur Antérieur, 1989-1998), “partie prenante du réseau mondial autour de Toni Negri et Michael Hardt et de leurs livres : Empire et Multitude” [7] : il s’agit d’être tout contre le pouvoir afin non plus de s’y substituer comme au temps où Negri ne jurait que par Lénine, mais de l’alimenter en réflexions riches sur le mouvement (on a pu par exemple croiser la branche activiste de Multitudes dans les luttes de chômeurs, des intermittents, autour des comités Persichetti ou Battisti), de servir de médiation entre la multitude et les ministères de l’asservissement, de constituer un contre-feu prêt à l’emploi afin d’aider à mater les révoltes non intégrables contre cet “Empire”. En somme, ce sont des auxiliaires entretenus par la répression en cas de besoin, si Gênes vous dit quelque chose.
Certains, plus ingénus sans doute, ont cependant dû s’exposer plus que nécessaire pour mieux co-gérer l’ordre de l’existant. C’est par exemple le cas de Giuseppe Caccia (un des porte-parole des centres sociaux du nord-est d’Italie et élu Vert au conseil municipal de Venise) ou de Yann Moulier-Boutang (directeur de Multitudes et membre de la Commission économique des Verts français). Le Professeur italien qui a théorisé la dissociation hier, lui n’a pas besoin de ces politicailleries-là, il expose directement sa contre-révolution de gauche aux dirigeants de multinationales et chefs d’Etat dans les colonnes de leur magazine, celui du Forum Economique mondial de Davos (WEF) [8] : « -32. La multitude fournit une deuxième source d’orientation des voix qui protestent contre l’état actuel de guerre et la forme présente de la mondialisation. Ces manifestants dans les rues, aux forums sociaux et dans les ONG présentent non seulement des griefs contre les échecs du système présent, mais encore de nombreuses propositions de réforme allant des propositions institutionnelles à la politique économique.
– 33. Il est clair que ces mouvements resteront toujours antagoniques aux aristocraties impériales et, de notre point de vue, c’est bien ainsi. Néanmoins, il serait dans l’intérêt des aristocraties de considérer ces mouvements comme des alliés potentiels et une ressource pour formuler la politique globale d’aujourd’hui.
– 34. Une version des réformes demandées par ces mouvements et quelques moyens d’incorporer la multitude globale comme force active sont indéniablement indispensables pour la production de richesse et la sécurité ».
Il n’est dès lors plus besoin de beaucoup en rajouter sur les intentions de ces petits Machiavel qui, lorsqu’ils théorisent pour la multitude lui présentent toutes les dominations et aliénations comme le fruit de ses propres conquêtes (voir “Barbares”, le premier texte de cette brochure), et conseillent aux puissants d’un autre côté de voir en elle des « alliés potentiels » à « incorporer » pour se renforcer. Prônant aux uns la résignation et la défense de l’ordre social puisque le capitalisme contient déjà en lui le communisme et aux autres une meilleure exploitation de cette formidable « ressource », ils se posent -eux- en meilleurs agents de la pacification comme garants de « la production de richesse et la sécurité ». Alors que ce monde techno-industriel d’exploitation, de domestication et de contrôle est plus que jamais à détruire -avec ses nuisances qui bouleversent jusqu’aux fondements biologiques de nos existences, de la génétique au nucléaire en passant par les pollutions-, en un temps où le pouvoir réclame sans cesse plus de participation individuelle et collective à sa propre servitude volontaire, à l’heure où on n’aurait d’autre liberté que celle de choisir la moins pire manière de crever, le negrisme et ses avatars garantistes, citoyennistes ou collaborationnistes est identifié pour ce qu’il affirme lui-même être : une idéologie qui rassemble des théoriciens de la domination et des flics sociaux dont le destin ne pourra être que celui que les insurgés réserveront à ces esclaves de tous les pouvoirs.
août 2004
[1] Qui a leurré jusqu’aux animateurs du journal “Cette Semaine”, alors en quête de textes de la mouvance radicale, et qui ont publié un communiqué de “camarades de Milan”, en fait le centre social Leoncavallo et Ya Basta ! (Cette Semaine n°76, jan/fév 1999, p.7).
[2] Pour une analyse détaillée, voir Claudio Albertani, Toni Negri et la déconcertante trajectoire de l’opéraïsme italien, A contretemps n°13, septembre 2003, pp. 3-18 (chez Fernand Gomez, 55 rue des Prairies, 75020 Paris)
[3] Cité par Moulier-Boutang lors d’une interview in L’art de la fugue, Vacarme n°8, mai 1999
[4] Yann Moulier-Boutang, Pour un nouveau New-Deal, paru notamment dans Chimères n°33, printemps 1998 et Alice n°1, automne 1998
[5] Voir par exemple les articles favorables au revenu garanti comme : “Pour un revenu minimum garanti égal au Smic” (couverture de Courant alternatif, journal de l’OCL, n°79, octobre 1988), Christophe Soulié “Le revenu garanti : un autre futur ?’ (La Griffe n°11, octobre 1998), d’innombrables articles dans No Pasaran, dont les militants se battent par exemple pour “un revenu décent pour toutes et tous” (No pasaran ,n°53, janvier 1998) ou “un revenu garanti individuel permettant de vivre dans la dignité” (No Pasaran n°64, février 1999).
[6] Informations de la base de données Matisse (Université Paris 1/CNRS)
[7] “Qu’est-ce que Multitudes ?”, autodéfinition sur http://multitudes.samizdat.net/
[8] Antonio Negri et Michael Hardt, Why we need a multilateral Magna Carta [Pourquoi nous avons besoin d’une “Grande Charte” multilatérale], Global agenda, 2004 http://www.globalagendamagazine.com/2004/antonionegri.asp
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1050
8. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 16:00, par Pierre PLATON (USR-CGT.84)
Entièrement solidaire de la position de mes camarades de l’UD-CGT de Paris. Cette situation ne pouvait plus durer, et la CGT a été bien "gentille" de subir pendant plus d’un an ce coup de force qui ne tendait qu’à la mettre en cause, alors que ses actions pour la régularisation des travailleurs sans-papiers sont couronnées de succès.
Exploiter et instrumentaliser des êtres humains en désespérance, et mettre en accusation la première centrale syndicale de France, voilà de l’agitation qui ne fait pas honneur aux "syndicalistes" qui se sont prêtés à ce triste jeu... !!
Que personne ce se laisse prendre à la bassesse de ce piège, et continuons, avec toute la CGT, partout dans notre pays, àutter pour que dignité soit faite aux travailleurs sans-papiers, contre tous ceux qui sont les vrais responsables de leur situation !!
Bien fraternellement à mes camarades parisiens, et à tous les travailleurs exploités.
9. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 16:11
Tiens SUD a participe comme les autres syndicats et pas seulement la CGT...
Libération de la Bourse du Travail de Paris
COMMUNIQUE DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE (*) DE LA BOURSE DU TRAVAIL DE PARIS
Paris, le 24 juin 2009
Depuis plus d’un an, des organisations syndicales agissent pour la régularisation des salariés sans papiers. Avec l’aide d’associations, les actions se sont élargies et de nombreuses régularisations de travailleurs en grève ou isolés ont été obtenues.
Dans ce contexte, la décision des délégués de la Coordination Sans Papiers 75 (CSP 75) d’occuper la Bourse du Travail de Paris est incompréhensible car elle a conduit les sans papiers concernés dans une impasse totale. De plus, en agissant ainsi, la CSP 75 se trompe de cible car paradoxalement, patronat et gouvernement sont totalement épargnés par cette action.
En choisissant, le 2 mai 2008, d’occuper la Bourse du Travail de Paris, les délégués de la CSP 75 ont fait le choix de paralyser ce bâtiment qui est un outil indispensable à la défense de tous les salariés parisiens et à l’activité de leurs syndicats. Cette occupation de la Bourse du travail de Paris, désapprouvée par les autres collectifs, les associations et les syndicats, était une voie sans issue.
La Bourse du travail de Paris est un bien commun, c’est un outil à la disposition des salariés parisiens et de leurs syndicats : CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, UNSA, Solidaires qui, depuis l’occupation, ne peuvent plus accéder à leurs bureaux et aux salles de réunions. Empêcher les salariés de se défendre et neutraliser l’activité des syndicats, cette sorte de prise en otage n’était pas inacceptable.
De fait :
Depuis le 2 mai 2008, 7 salles de réunions sont neutralisées, plus de 2 300 réunions ont été annulées ; chaque jour, des salariés ne pouvaient pas se réunir pour organiser leurs luttes ; des congrès de syndicats étaient reportés car la plus grande salle disponible à Paris pour les salariés (salle Eugène Hénaff), était occupée,
Les formations syndicales ne pouvaient plus se tenir, 2 imprimeries syndicales ne pouvaient plus fonctionner normalement,
Des permanences de défenses juridiques des salariés ne pouvaient plus se tenir.
De plus, cette occupation posait des problèmes d’hygiène et surtout de sécurité car les bâtiments sont constitués de salles de réunions et bureaux qui ne sont pas prévus pour y vivre nuit et jour avec présence de matelas, de bouteilles de gaz et de cuisines improvisées.
Malgré ces conditions, les syndicats, avec de nombreux collectifs et associations, n’ont pas ménagé leurs efforts depuis un an pour proposer aux délégués de la CSP 75 de travailler ensemble les dossiers de régularisation.
Les délégués CSP 75 n’ont cessé de refuser systématiquement toutes les propositions faites, préférant s’enfermer dans une occupation sans issue qui pénalisait les salariés sans papiers concernés.
C’est dans contexte, que l’outil « Bourse du Travail » vient d’être libéré par des syndicats parisiens.
Après plus d’un an, les locaux vont redevenir disponibles pour tous les salariés parisiens -y compris les sans papiers- afin qu’ils puissent se défendre et organiser luttes et ripostes avec leurs syndicats.
La Commission Administrative et les services de la Ville de Paris mettront tout en œuvre pour que les sans papiers récupèrent leurs effets personnels dans les meilleures conditions.
Le secrétaire Général de la CA de la Bourse du Travail de Paris
(*) la Bourse du Travail de Paris est gérée par une commission administrative composée des organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, UNSA, Solidaires
10. OCCUPATION DE LA BOURSE DU TRAVAIL : LA VOIE ETAIT SANS ISSUE, 25 juin 2009, 17:42
Mais c’est MERVEILLEUX ça !
Dites donc "Libé" se découvre un amour immodéré pour les sans papiers...(sa haine immodérée de la CGT et des droits et luttes des travailleurs, Joffrin en avait déjà largement fait la preuve avec sa journaliste Florence i l y a quelques semaines).
Tout le monde se jette comme un seul homme sur la CGT - ah putain si ENFIN on pouvait avoir " sa peau"...Comment ce serait trop bien....
L’AFP - dont je regrette amèrement d’avoir signé et accueilli la pétition de soutien ici - colporte les ragots les plus nauséabonds , faisant passer la CGT Paris pour une bande de fachos sans cervelle, tout à charge rienà décharge.
Ah c’est "la fête du slip" pour les petits malins qui nous ont poussés dans ce traquenard.... BRAVO !!
PLENEL, JOFFRIN, ET TUTTI QUANTI (à moins que ce soit "Tute Bianche" ?) pourquoi n’accueillez vous pas nos camarades sans papiers dans vos locaux tiens ?
"LES VERTS" bon, eux ça va on connaît leur opportunisme et leur anticommunisme viscéral - pour cause on est presque les seuls à pouvoir démasquer leur fumisterie idéologique d’écologie capitalo-compatible et de "développement durable"....
Pour le reste de "la multitude" de mouvements groupusculaires qui se sont tellement fait entrer par les négristes qu’ils ne reconnaissent même plus leur droite de leur gauche, qui sont la honte du mouvement autonome, et qui tombent à pied joint dans tous les pièges que peut leur tendre la bourgeoisie, franchement ça fait peine.
Surtout pour tous ces travailleurs et précaires que vous avez envoyé droit dans le mur pour parvenir à VOS fins à vous.
Déplorable cette manipulation.
Je suis solidaire de l’UD et je suis militante antiraciste et pour les sans papiers depuis plus de 15 ans.
On n’a jamais vu aucun de ces curés réacs déguisés en bonzes cool à aucune AUCUNE des actions menées par les camarades avec les travailleurs sans pap -
C’est pas JOFFRIN NI PLENEL NI QUI SAIS JE qui ont dormi des semaines entières par terre, qui ont pas vu leurs familles, poru organiser et soutenir les luttes des exploités sans papiers...
AUCUNE LEÇON DE MORALE A RECEVOIR DE PERSONNE
NOUS ON VEUT LA VÉRITÉ
COMMENCEZ PAR NOUS DIRE , SI VOUS EN AVEZ L’HONNETETE
POURQUOI AVEZ VOUS OCCUPE LA BOURSE DU TRAVAIL ????
POURQUOI AVOIR UTILISE CES TRAVAILLEURS CONTRE LA CGT DE FAÇON AUSSI MANIFESTE ?
QUI EST VRAIMENT VOTRE ENNEMI, A VOUS QUI VOUS CACHEZ DANS CES COORDINATIONS ?