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OUI IL Y A URGENCE : DEHORS CHIRAC, VILLEPIN, SARKOZY !

Publie le dimanche 13 novembre 2005 par Open-Publishing
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OUI IL Y A URGENCE : UNE URGENCE SOCIALE ET POLITIQUE
DEHORS CHIRAC, VILLEPIN, SARKOZY !

Encore une fois une profonde révolte secoue les banlieues populaires nom désignant historiquement le lieu de relégation de ces classes dangereuses qui effrayent le bourgeois honnête. C’est dans ces quartiers que se concentrent tous les effets dramatiquement inhumains de la tendance lourde de la politique mise en œuvre ces 25 dernières années : tout pour le capital. Cela se traduit dans la vie quotidienne des travailleurs et des jeunes par la destruction de la Sécurité sociale, du régime des retraites, du droit au travail, des services publics, de l’éducation, de la santé. Un seul exemple chiffré permet de prendre la mesure des dégâts : 10% de chômeurs officiels en France, 14 % en Seine-Saint-Denis, 25% à Clichy sous Bois et entre 40 à 50% dans les quartiers populaires. A cela il faut ajouter que les inégalités entre communes, départements et régions ont été considérablement aggravées par la politique dite de décentralisation.

Depuis 1981 c’est la cinquième grosse explosion de violences urbaines, ce qui montre l’état réel d’abandon social dans lequel la banlieue ouvrière est plongée. A chacune de ces explosions, les pouvoirs publics ont pris quelques mesures qui n’ont fondamentalement rien changé au sort des habitants des quartiers. Quand elles ne les aggravent pas comme la dernière trouvaille de Villepin d’exclure de l’école dès 14 ans les enfants d’ouvriers.

Que l’on ne vienne pas nous raconter des sornettes, il ne s’agit pas d’une crise de l’immigration, encore moins d’une crise religieuse même si le gouvernement Chirac, Villepin, Sarkozy met en avant le sabre et le goupillon, à savoir les CRS et les imams. La grande majorité de la population et de la jeunesse des banlieues ouvrières sont des citoyens français. Mais ces citoyens ne jouissent pas pleinement des droits inscrits depuis 1789 sur les frontons des bâtiments officiels de la République. Leur réalité est tout autre, ils subissent toutes formes de discriminations dans les domaines essentiels que sont l’emploi, le logement, l’éducation, la santé et la culture. Et comme si cela ne suffisait pas, cette population est en bute quotidiennement aux discriminations racistes et au harcèlement policier.

L’embrasement des quartiers populaires est un symbole fort de la crise sociale et politique qui mine la France. Après le 29 mai et la victoire du NON ouvrier et populaire au projet de constitution capitaliste pour l’Union européenne, après la puissance de la mobilisation syndicale du 4 octobre l’équipe Chirac minoritaire et illégitime a été saisie par la panique. Sentant ses jours comptés, la droite au pouvoir a décidé de poursuivre et d’aggraver la politique de destruction sociale, y compris par la violence. Que ce soit par la violence verbale d’un ministre de l’intérieur déclarant vouloir nettoyer au karcher la banlieue racaille ; que ce soit par la violence pure en envoyant l’armée contre les grévistes de la SNCM traités comme de vulgaires terroristes ou que ce soit par la violence judiciaire en déclarant illégale la grève de la RTM à Marseille. Et maintenant c’est l’instauration de l’état d’urgence et du couvre-feu qui va jusqu’à l’interdiction des manifestations en exhumant une loi de 1955 à l’époque de la guerre d’Algérie. Décidément, le triumvirat Chirac, Villepin, Sarkozy ne recule devant aucune provocation symbolique ou directe.

Alors que l’ensemble des forces politiques, syndicales et associatives qui luttent contre le libéralisme ou le capitalisme dénoncent le recours à l’état d’urgence et exigent sa levée immédiate, la direction du PS a choisi délibérément, comme elle avait appelé à voter OUI à la constitution européenne, le pacte républicain avec la droite incendiaire. Pour marquer sa différence la direction du PS demande au gouvernement une application mesurée du couvre feu.

Quand le pouvoir affiche un mépris total des manifestations pacifiques de salariés exprimant des revendications légitimes et vitales, quand ce même pouvoir affiche un mépris total du suffrage universel qui l’a mis en minorité par trois fois en un an, que reste-t-il aux exploités et aux opprimés pour se faire entendre ? Certes cela ne justifie pas tout et en particulier d’incendier des écoles ou des voitures ! Salariés disposant encore d’un statut, salariés précaires et sans emploi, ne nous trompons pas de cible : notre adversaire c’est la bourgeoisie et le gouvernement à son service. C’est Chirac, Villepin et Sarkozy qu’il faut virer. C’est le préalable pour commencer à faire vraiment changer les choses.

Aucun replâtrage, aucun pacte républicain, aucun d’état d’urgence policier ne pourra inverser le cours inexorable d’une politique antisociale et antidémocratique. Nous sommes tous confrontés à une guerre de classe. C’est dans l’unité que les travailleurs, la jeunesse et leurs organisations manifesteront l’exigence démocratique d’un changement politique radical, l’exigence d’un gouvernement qui s’en prendra aux racines du capitalisme avec autant de détermination que Chirac, Villepin et Sarkozy s’en prennent à la classe ouvrière dans son ensemble.

Oui il y a urgence, une urgence sociale et politique. La classe ouvrière en a assez, par les urnes et dans la rue elle a maintes fois exprimé ces dernières années qu’elle était prête pour en finir avec le désordre capitaliste.

Bobigny, le 13 novembre 2005.

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