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Offensive de droite en Bolivie

Publie le vendredi 8 décembre 2006 par Open-Publishing
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Violente agression du président de l’Assemblée Permanente des Droits de l’Homme à Santa Cruz
ou la dérive des mouvements « civiques » de Santa Cruz

La horde de l’Union Juvénile "Cruceñista » (branche jeunesse du Comite « Civique » Pro Santa Cruz) se déchaîne en une journée de violence et s’en prend aux institutions et aux personnes qui ne partagent pas les idées politiques des Mouvement Civiques de la Demi Lune (en référence aux départements boliviens de l’est du pays) et du parti politique portant leur étendard, PODEMOS (droite communautariste et radicale).

Les « unionistes » ont agressé le président de la l’Assemblée Permanente des Droits de l’Homme à Santa Cruz (APDHSC), détruit la Fédération de Colonisateurs et attaqué le siège du parti des sénateurs du MAS, situé dans le centre de Santa Cruz.

Santa Cruz, 6 décembre ABI / http://abi.bo/index.php

Des hordes de vandales de l’Union Juvénile « Cruceñista », groupe d’opposition appartenant au Comité Civique Pro Santa Cruz, sont les auteurs d’une journée de violence contre les institutions et contre les personnes désignées comme anti-« cruceños » et opposés à la grève de la faim promue par les latifundistes et la prospère élite qui se concentre dans la région de Santa Cruz en Bolivie, élite soutenue par les partis traditionnels, aujourd’hui minoritaires en Bolivie.

Le groupe d’opposition, qui vendredi dernier obligea à accepter l’arrêt de toute activité des institutions politiques et parallèlement détruisit le siège du MAS (parti de Evo Morales) dans cette ville, a aujourd’hui commencé avec son style particulier à « défendre la Démocratie » en agressant physiquement le Président de l’Assemblée Permanente des Droits de l’Homme de Santa Cruz (APDHSC), Adalberto Rojas.

Le président de la APDHSC a dénoncé avoir été agressé physiquement par des personnes, identifiés comme membres de l’Union Juvénile Cruceñista, près de son lieu de travail situé sur l’Avenue Suárez Arana. Des témoins ont signalé que les agresseurs de Rojas, qui en compagnie de sa secrétaire, a tenté de se réfugier, étaient membres connus du groupe irrégulier encouragé par le Comite Civique Pro Santa Cruz.

L’activiste des droits de l’homme, originaire de Santa Cruz, a signalé que l’agression a eu lieu alors qu’il venait de terminer son repas et se dirigeait vers un kiosque a journaux. Une personne s’approcha de lui accompagné d’un groupe de sept personnes portant des « winchacas » et des battons de manière menaçante pour le frapper et l’insulter : « Il parait que c’est vous qui défendez les ’collas ’ de merde ».

M. Rojas rapporta qu’après l’avoir violemment frappé, les agresseurs l’ont poursuivi en camionnette jusqu’à son lieu de travail, en l’insultant et interpellant le voisinage pour qu’ils sortent l’aggresser : « Voyez donc qui est contre Santa Cruz ! », criaient les agresseurs.

Dans le même temps, des personnes armées le menaçaient « On m’a dit que je n’étais pas ’Camba’ mais ’Colla’, parce que je ’défends les indiens’, parce que nous défendons les ’Cholos’.

« Tu vas mourir, tu ne passeras pas ce soir ’colla’ de merde ».

Le président de la APDHSC a aussi dénoncé que les unionistes ont agressé plusieurs autres personnes qui se rendaient au bureau de l’Assemblée.

M. Rojas a dit qu’il l’avait déjà dénoncé les faits à la police afin d’obtenir une protection. Cependant il affirme ne pas se sentir intimidé, mais au contraire se sentir renforcé dans ses convictions « pour continuer la lutte pour les Droits de l’Homme » d’autant plus qu’approche l’anniversaire de cette institution (le 10 décembre). L’Assemblée Permanente des Droits de l’Homme de Santa Cruz prépare une marche pacifique pour dénoncer ces agressions.

M. Rojas souligne qu’immédiatement après cette lamentable agression, il a reçu la solidarité des institutions telles que la PASOC, la Fédération de la Presse, des Conseils de Voisinage et de bien nombreux qui lui rendirent visite à son bureau pour lui venir en aide.

Il déclare que cette agression est due à une prononciation qu’il fit en tant que représentant de la APDHSC en ce jour, critiquant l’attitude du préfet Rúben Costas, « qui au lieu de travailler comme tout fonctionnaire fait une grève de la faim illégitime »

Dans ce même document, il critique aussi « comment l’ironie de l’histoire fait que la grève , qui habituellement est une mesure utilisée par les classes populaires pour lutter contre le fascisme, est aujourd’hui utilisée par la droite la plus radicale et communautariste pour se faire entendre, maintenant qu’ils ont perdu le pouvoir ».

Après avoir agressé l’activiste des Droits de l’Homme, les vandales se sont dirigés vers le siège des colonisateurs, où se trouve aussi la fédération des Petits Producteurs Riziers et les bureaux du dirigeant de la COD-Santa Cruz, Lucio Vedia.

Selon un des dirigeant des riziculteurs, les unionistes sont entrés violemment, ont tout détruit sur leur passage, et ont frappé toutes les personnes qui se trouvaient dans l’immeuble.

Apparemment, les membres des opposants civiques cherchaient le chef syndical de la COD, mais Vadia ne s’y trouvait pas à ce moment là.

Pour couronner une journée de violence, les unionistes se sont dirigés vers le siège du parti de Evo Morales dans cette ville, cette fois le groupe d’extrême droite a détruit les ordinateurs et les meubles des bureaux et ont brûlé la photographie du Président de la République qui se trouvait dans un cadre.

Selon le Sénateur du MAS, Guido Guardia, « ces groupes néo-fascistes cherchent à créer un environnement d’insécurité dans la ville de Santa Cruz avec pour objectif de faire échouer le processus de changement démocratique conduit le président Evo Morales. Quelques entrepreneurs qui maniaient par le passé le pays à leur avantage ont organisé des hordes juvéniles pour renverser les institutions démocratiques et tout se qui se trouve sur leur passage et qu’ils jugent être proches du Gouvernement ou en relation avec Evo Morales », a dit M. Guardia.

Le Sénateur Guardia a dit qu’il ne répondra pas à la provocation qui cherche une effusion de sang : « ils veulent une guerre civile et rejettent tout gouvernement qui travaille en transparence pour le bénéfice de l’ensemble du pays ».

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