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"On te dit logements sociaux !" par la Gang du ghetto CACV - Vidéo

par Comités de quartier

Publie le mardi 23 septembre 2014 par Comités de quartier - Open-Publishing
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Nous, on est même pas capable d’acheter la poignée de porte !

Tannée des préjugés sur le logement social et la pauvreté, la gang du Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun(Montréal) CACV a décidé de faire son rap ! Le printemps Erable est toujours là.

La vidéo  :

« ON TE DIT LOGEMENTS SOCIAUX ! » DE « LA GANG DU GHETTO » Les paroles

C’est triste d’habiter
Dans des logements délabrés
On veut pouvoir se loger
Sans se déshabiller.

Quand j’ai payé mon loyer au propriétaire
Il m’reste plus que la lumière dans le frigidaire

Sur l’aide sociale
On mange peu et mal
Pour payer le loyer
Faut encore se priver

Les loyers augmentent
Nos logements pourrissent
A Verdun, trop de logements
Sont poches en criss !

Travaux non réalisés, insalubrité
Conversion en condos, explosion des loyers
Avec le marché immobilier privé
Les moins nantiEs s’font chasser de leur quartier

Logements à bas prix, moins de sans-abris
Logements à bas prix, mais pas des taudis !

Un toit sur la tête, c’est moins de maux de tête
Mais les élus s’en moquent en tabarouette !
A quand des politiques qui agissent vraiment
Pour qu’existe enfin le droit au logement ?

REFRAIN

On te dit logements sociaux ! tu nous dis pas de ghetto
On dit lutte à la pauvreté ! Tu nous réponds mixité
On te dit droit au logement ! Tu nous réponds droit à l’argent

Quand on réclame de pouvoir dignement se loger
On nous dit : V’là des condos, allez donc acheter !
Mais une hypothèque sans chèque, c’est un échec.
Subventions à l’achat, c’est toujours plus de dettes
Et puis par chez nous, qui c’est qu’tu veux qu’achète ?!

Nous, on est même pas capable d’acheter la poignée de porte !

Le condo 1er prix qui se construit dans le quartier
Y’a pas 15% des locataires qui peuvent s’le payer
Les condos vont pas nous loger, y a comme un malaise ...
C’est tu ta population qui te met mal à l’aise ?

A Verdun, on est des milliers sous le seuil de pauvreté
Et plus d’un tiers des ménages payent trop cher de loyer

Pour nous la solution elle est pas dans le marché
C’est du logement social qu’ça nous prend pour loger

REFRAIN

On te dit logements sociaux ! tu nous dis pas de ghetto
On dit lutte à la pauvreté ! Tu nous réponds mixité
On te dit droit au logement ! Tu nous réponds droit à l’argent

Quand on parle logement social
Tu penses monde sale et malade mental
SacrifiéEs, mal-logéEs, tannéEs d’être ignoréEs
Pauvres, assistéEs sociaux, fatiguéEs d’être insultéEs

Quand tu nous traites de « sales », de « poires »
Tu t’vois-tu dans le miroir ?

Faqu’à Verdun, pendant que les condos,
Ça pousse partout comme des haricots
La construction des logements sociaux
C’est aussi lent qu’un escargot

Pour tous les mal-logéEs du quartier,
Il grand temps d’accélérer !
Pas moyen de vivre sur une liste d’attente
On est près d’un millier qui s’impatientent !

REFRAIN

On te dit logements sociaux ! tu nous dis pas de ghetto
On dit lutte à la pauvreté ! Tu nous réponds mixité
On te dit droit au logement ! Tu nous réponds droit à l’argent

Bienvenue sur nos terrains municipaux
Laissez moi donc vous faire le tour du proprio
Là vous avez la coop Rêve Bleu et Entre 2 Âges,
Et là, là et là, c’est du privé dans le voisinage
Mais quand on parle logements sociaux, y’en aurait déjà trop ?
Eille, ghetto de riches, ghetto de pauvres, c’est pas la même chanson
Alors arrête donc de nous prendre pour des dindons !

Et quand tu dis « mixité sociale », ça veut dire qu’on est tous égal ?
Riches et pauvres dans le même bateau ?
On l’saurait si c’était si beau !
Là où y’a pas de logement social
Ce sont toujours les pauvres qui se retrouvent en cale !

Sur notre terrain, pas de place aux condos
Ça nous prend des logements sociaux !
Sur Gaétan Laberge, faut que ce soit bien clair
C’est zone libre de spéculation immobilière !

REFRAIN

On te dit logements sociaux ! tu nous dis pas de ghetto
On dit lutte à la pauvreté ! Tu nous réponds mixité
On te dit droit au logement ! Tu nous réponds droit à l’argent

Tu nous dis « C’est le capitalisme, laisse faire ! »
Mais face à ton inaction, c’est toujours plus de misère
Ton marché privé ne loge pas les moins nanties
Ton marché privé ne loge pas plus les familles

Arrêtez donc de nous niaiser
Vous auriez assez de budget pour loger
Les handicapéEs, les personnes âgées
Les moins aiséEs et les non logéEs
L’argent est là, suffirait d’aller le chercher
Avec le capital des banques à taxer

Nous, appauvriEs, demandons notre part du gâteau !
La démocratie réclame le partage du magot
Entre vous, c’est les cadeaux.
Mais nous, on y laisse notre peau !
Répartition des capitaux !

Un pour tous
Tous pour Verdun !
Et Verdun pour toutes et tous !

REFRAIN

On te dit logements sociaux ! tu nous dis pas de ghetto
On dit lutte à la pauvreté ! Tu nous réponds mixité
On te dit droit au logement ! Tu nous réponds droit à l’argent

On te dit logements sociaux ! tu nous dis pas de ghetto
On dit lutte à la pauvreté ! Tu nous réponds mixité
On te dit droit au logement ! Tu nous réponds droit à l’argent

VOCABULAIRE :

Tabarouette  : Juron, sacre, version atténuée de tabarnak.
S’emploie pour donner une valeur péjorative au substantif qu’il accompagne.
« Tabarnak ! Ce gars-là, c’est un chien sale. Il crotte sur le monde et le monde est content de le torcher. Pas vrai, Smith ?
Oui, De Boss. »
— (Pierre Corbeil, La Mort d’Auline Aquin, L’Aurore, Montréal, 1975)
(Wiktionnaire) : http://fr.wiktionary.org/wiki/tabarnak

Condos : Appartement dans un immeuble en copropriété.
Origine : Condominium, Souveraineté de deux ou de plusieurs puissances sur un même pays. Donc un pays ou un immeuble en co propriété.
(Wiktionnaire) : http://fr.wiktionary.org/wiki/condominium

L’Etat n’est plus rien, soyons tout ! A propos des comités de quartiers,
Raoul Vaneigem.
Editeur : Rue des Cascades, 2010

L’Etat n’est plus rien, soyons tout
Raoul Vaneigem.

L’idée des comités de quartier mis en place à Oaxaca mérite d’être examinée comme une piste possible. Le Mexique n’est pas l’Iran, loin s’en faut, mais il n’offre pas les mêmes conditions que nous connaissons en europe. A Oaxaca, les paramilitaires tuent avec le bénédiction d’un gouvernement despotique. Celui ci a besoin d’interlocuteurs en qui il décèle ces germes de corruption inhérents au pouvoir quel qu’il soit. Il a besoin de partis, de syndicats, de factions. Il les repère aisément. Avec eux, il se sent en pays de connaissance et il peut donc , selon les occurrences , les écraser ou traiter avec eux.

En revanche, les comités de quartier n’ont d’autres but que de défendre les intérêts d’une population locale en prenant les êtres et les choses à la racine, de telle sorte que ce qui est entrepris en faveur de quelques uns est aussi recevable pour un grand nombre (tel est, une fois de plus, le principe du local inséparable du global). Les comités de quartier ne représentent pas une menace armée, ils ne sont pas un danger identifiable par le pouvoir.Il forment un pays mal identifié, où l’on traite d’approvisionnement en nourriture, en eau, en énergie. Une solidarité s’y développe qui, sur des thèmes apparemment anodins, fait changer les mentalités, les ouvre à la conscience et à l’inventivité. Ainsi, l’égalité de l’homme et de la femme , le droit au bonheur, l’amélioration de la vie quotidienne et de l’environnement perdent leur caractère abstrait et modifient leur comportements. Aborder prioritairement les questions posées par la vie quotidienne frappe peu à peu de désuétude les problèmes rabâchés traditionnellement par les idéologies, les religions et cette vielle politique qui est la politique du vieux monde. On en revient ainsi au sens originel du mot politique : l’art de gérer l’à coté, d’améliorer le lieu social et psychologique où une population aspire à vivre selon ses désirs.


Messages

  • "A Oaxaca, les paramilitaires tuent ...". Petite précisions, à Oaxaca ce sont les milices armées des narcotrafiquants qui tuent pas de simples "paramilitaires".
    Il ne faut pas éluder cette réalité car elle a une signification politique. Confirmer dans quel camp se trouvent les tenants de ce type d’activité mafieuse et quelle vision ils ont de leur pouvoir : ce sont des fascistes, pour ceux qui ne voudraient pas encore le voir. Leur opposition au gouvernement (qui laisse faire vu la classe sociale des victimes) n’a rien de révolutionnaire ni même de rebelle.