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de Arnaud Delaroche
Menaçant d’attaquer le droit de grève, en invoquant le service minimum, le gouvernement annonce la suppression de 17 000 postes dans l’Éducation nationale en 2008. C’est une véritable saignée que prépare le gouvernement dans l’Éducation nationale. Dernière annonce : 17 000 suppressions de postes pour l’année 2008, qu’il faut ajouter aux milliers de suppressions intervenues ces dernières années, surtout dans le secondaire.
Voilà la « contribution » de l’Éducation à la volonté du gouvernement de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. On ne sait pas encore comment vont se répartir ces suppressions - entre enseignants du primaire, du secondaire, et personnels administratifs -, ni d’ailleurs quelle en sera exactement la hauteur, les annonces successives allant de 10 000 à 17 000. En cas de confirmation, cela se traduirait, dans les écoles, par la suppression de postes, notamment en maternelle (la scolarisation des deux ans apparaît déjà comme marginale, celle des trois ans, voire des quatre ans comme en danger), et un alourdissement des effectifs par classe. Les moyens de remplacement deviendraient inexistants, comme les personnels d’aide spécialisée aux enfants en difficulté.
Dans le secondaire, où vont se concentrer le plus grand nombre de suppressions, on va assister à une amputation de l’offre d’enseignement : diminution des horaires d’enseignement, suppressions d’options, regroupements de filières techniques et professionnelles... Comme, à quelques mois des municipales, tout n’est pas facile à « afficher » pour le gouvernement en direction des parents d’élèves, ces suppressions massives se combineront sans doute avec une augmentation du recours aux personnels précaires (enseignants contractuels, emplois vie scolaire), des heures supplémentaires (le « travailler plus pour gagner plus » à la sauce Éducation nationale), avec l’intervention accrue des collectivités territoriales (soutien scolaire, sport...). Tout cela afin de ne pas présenter ouvertement une Éducation nationale transformée en champ de ruines !
C’est pourtant explicitement la voie choisie par Sarkozy, dans la « lettre de mission » qu’il a transmise au ministre, Xavier Darcos, afin de « cadrer » sa politique. Cette lettre est un véritable petit bréviaire de gestion libérale de l’Éducation : individualisation et diversités des parcours scolaires comme des objectifs, « socle commun » a minima, autonomie des établissements, gestion managériale, concurrence, évaluation systématisée et pilotage par « résul-tats », mérite pour les élèves, les enseignants, les établissements et même les... ministres ! La question du service minimum vient alors comme une cerise sur le gâteau.
Offensive idéologique, elle vient donner un avertissement à ceux qui seraient tentés de se dresser contre tout cela. Estimant que les mesures gouvernementales sont « une nouvelle attaque contre l’école qui marquerait une nouvelle étape dans la dégradation, d’une ampleur jamais atteinte, du service public d’éducation », les orga-nisations syndicales « appellent à réunir les conditions d’une mobilisation de grande ampleur dès que possible dans le courant du premier trimestre ». Prenons-les aux mots et, dès la rentrée, organisons la riposte.
Messages
1. Organiser la riposte, 31 juillet 2007, 23:09
Les 8 000 grands révolutionnaires de la LCR sont partis en vacances...
Ils donneront leurs prochaines leçons de révolution au mois de septembre !!
Ils savent parler au petit peuple ces gens là !!!
1. Organiser la riposte, 1er août 2007, 11:31
Où avez-vous vu que ces 8000 personnes étaient en vacances ?
Dans l’Education Nationale, une seule forme d’action QUI PARALYSE TOUT , SANS PREAVIS et qui peut se prolonger jusqu’à la satisfaction des revendications sans aucune retenue de salaire, c’est LA GREVE DU ZELE .
On a vu que la grève administrative des notes était contournée par l’administration et que les parents se moquaient des notes , du moment que l’administration faisait passer l’élève dans la classe supérieure .
Avec la grève du zèle, les enseignants démontrent qu’ils sont bien présents dans le rapport de forces et que toute la réglementation rassurante qui entourait l’enseignement était contournée chaque jour pour pouvoir enseigner quand même en dépit des suppressions massives de postes dans l’encadrement scolaire .
On pose les revendications en disant que si elles ne sont pas satisfaites à telle date, il y aura DE GRAVES CONSEQUENCES On ne prononce surtout pas le mot "grève" mais le jour dit, on commence SANS SOMMATION une grève du zèle .
On est au travail, mais tout est paralysé car on respecte à la lettre les consignes de sécurité ou ce qui implique notre responsabilité d’enseignants qui ne doivent JAMAIS laisser sans surveillance les jeunes mineurs dont ils sont responsables. En effet, le terme "auto-discipline" des jeunes mineurs, chaque fois que cela arrange l’administration, est en totale contradiction avec les sanctions infligées aux enseignants jugés "responsables"devant la loi en cas de décès d’un élève . Avec les suppressions de postes de surveillants, c’est du gâteau .
UN EXEMPLE :
A la fin de son cours, le professeur responsable de mineurs doit accompagner ses élèves jusqu’à la salle du cours suivant pour les remettre au professeur suivant qui est parti accompagner ses élèves chez un collègue qui est lui-même parti accompagner ....
Si ce sont les professeurs qui se déplacent et les élèves qui restent dans la même salle, le résultat est le même, la paralysie ou la perte d’une demi-heure par heure de cours Le prof ne peut partir tant que le collègue suivant n’est pas arrivé, mais ce collègue attend lui aussi l’arrivée du collègue suivant qui attend aussi ...
Tout est paralysé . C’est là que les profs réalisent qu’en cas de pépin aux intercours, le règlement fait toujours assumer la responsabilité aux profs ( précédent ou suivant) depuis la suppression des surveillances des couloirs, car la loi ne reconnaît pas l"auto-discipline" des mineurs .
Il y a des quantités de points du règlement intérieur et des consignes de sécurité totalement inapplicables du fait des suppressions de postes dans l’encadrement scolaire et qui se retournent en cas de pépin contre l’enseignant à tout faire qui ne peut à la fois appliquer les consignes et enseigner .
Si le chef d’établissement exige que les enseignants laissent tomber les consignes de sécurité ou ignorent des points précis du règlement intérieur pour enseigner, il faut exiger que cet ordre soit formulé par écrit et signé pour dégager sa responsabilité . Si cet ordre écrit et signé arrive, les parents interviendront, inquiets de savoir officiellement qu’aux intercours les jeunes sont livrés à eux mêmes et que les profs ont reçu l’ordre officiel de ne pas respecter les consignes de sécurité . En général, cet ordre écrit et signé n’arrive pas .
Si l’administration trouve une combine pour contrer le mouvement sur ce point précis, on attaque le lendemain sur un autre point des consignes de sécurité ou du règlement . On n’a que l’embarras du choix , vu l’état de délabrement de l’E.N.
En 1970, un lycée du 42 avait obtenu ainsi , par cette forme d’action décidée à l’unanimité, en quelques jours, le rétablissement des deux postes de surveillants supprimés . C’était la panique totale à l’inspection académique et au rectorat devant cette forme d’action imparable et qui pouvait durer des mois sans aucune sanction financière .