Accueil > Où est-il, ton Dieu ? Où naîtrait-il aujourd’hui ?

Où est-il, ton Dieu ? Où naîtrait-il aujourd’hui ?

Publie le samedi 23 décembre 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

LE SENS DE NOËL

DI SAK NA POU DI

POUR certains de nos concitoyens, ces questions n’ont aucun sens, puisque Dieu n’existe pas ou qu’ils l’excluent tout simplement de leur vie. Ils n’ont besoin ni d’espérance - d’une autre vie -, ni de foi : l’amour suffit. D’autres le mêlent à tout et cherchent en lui l’explication de tout, à commencer par l’inexplicable. À moins qu’ils ne le situent hors du monde, dans une transcendance qui dévalorise toute activité humaine. D’autres encore le retrouvent en chaque relation humaine, où un Je rencontre un Tu pour former une unité dans la diversité.

Noël, pour les chrétiens, laisse entendre qu’il est présent en ce monde. Mais où est-il ? « Voici pour vous le signe : vous trouverez un nouveau-né dans une mangeoire », nous dit Saint Luc (2, 8-20). Fragilité, dépendance, dénuement : voilà les repères fournis pour reconnaître Dieu. Révolution religieuse sans précédent qui non seulement réhabilite les humbles et les laissés pour compte de la société, mais fait de l’humain le seul chemin pour rencontrer Dieu, pour percevoir les signes de sa présence et les exigences de sa justice.

C’est la distinction, constitutive de toute religiosité antique, entre une sphère du sacré et une sphère du profane qui se trouve ainsi abolie. L’homme est désormais la mesure de toutes choses. C’est lui qui est désormais le détenteur des clés de l’histoire. S’il est une dimension du religieux dont nous sommes sortis, c’est bien celle du sacré.

Le témoignage historique de Jésus va dans le sens de ce processus de désacralisation du monde à travers la revalorisation de l’homme, du corps et de l’ici-bas. Après la scène du lavement des pieds (Jean 13/1-20), Philippe, un des disciples, demande à Jésus de lui montrer le Père. Un peu scandalisé, Jésus répond : « Comment peux-tu dire ‘Montre-nous le Père ?’ Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père. Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est un moi ? » (Jean 14/1-10).

La merveille de cette nuit de Noël que nous raconte Saint Luc n’est donc pas que Dieu existe, mais qu’il est présent parmi nous, prenant naissance là où naît un germe de justice, là où les hommes agissent (en Palestine, en Iraq, au Liban...) en faveur de la paix et du développement intégral, là où ils se reconnaissent et s’aiment comme des frères, là enfin où les opprimés se libèrent.

Heureux donc ceux et celles qui ont faim et soif de justice et de paix (Matthieu 5,1-12).

Dans la logique de Noël, de l’Incarnation, la rencontre de Dieu s’accomplit donc à partir d’une ouverture aux autres, à l’Autre. Il suffit d’aimer. Le chrétien rejoint ici l’athée pour qui l’amour est également l’essentiel. Pour l’un, quand l’amour suffit, il n’y a plus besoin de Dieu. Pour l’autre, le choix de croire - accueil d’une Parole qu’il décide de prend pour guide et centre de son existence - est vie.

Joyeux Noël

Reynolds Michel

http://www.temoignages.re/article.p...

Messages