Oui, la LCR doit rejoindre la dynamique unitaire !

Les militants se retrouvant dans la plateforme B lors de la dernière conférence nationale de la LCR ont demandé à pouvoir s’exprimer dans une tribune hebdomadaire, ce qui leur a été accordé.

Il y a un mois, une centaine de militants des collectifs unitaires, non membres d’un parti politique, ont adressé une lettre ouverte à Olivier Besancenot et à la direction de la LCR. Invitation à celle-ci d’être « pleinement partie prenante du rassemblement ». Suite à la réponse de la LCR, ces mêmes militants lui écrivent une nouvelle fois. Pour se féliciter que celle-ci leur ait répondu, pour rappeler qu’ils partagent « l’idée qu’une alliance gouvernementale ou parlementaire avec le PS est inenvisageable dans la période actuelle », pour renouveler leur appel à ce que la LCR prenne toute sa place dans une dynamique qui « peut bouleverser le paysage politique français » et l’adjurer de ne pas se « replier sur une candidature solitaire et de division ». Les conditions politiques pour un tel choix sont aujourd’hui meilleures qu’il y a deux mois. Le texte « Ambition-stratégie-candidatures » indique clairement le caractère social-libéral du programme actuel du PS et refuse la participation à un gouvernement et à une majorité parlementaire soutenant une telle politique. Le « projet de programme » reprend l’essentiel des revendications des luttes et mobilisations de ces dernières années et « représente une rupture réelle avec le libéralisme. » (Léon Crémieux, dans Rouge du 12 octobre)

Étonnante situation !

De très nombreuses voix, dans les collectifs locaux, au collectif national - des militants non organisés, communistes, écologistes, syndicalistes -, disent ne pas comprendre pourquoi la majorité de la direction de notre organisation a choisi de se mettre à l’écart de la dynamique antilibérale unitaire. Et, de surcroît, ils affirment ne pas résigner à cet état des choses. Lors de la réunion nationale des collectifs, les 14 et 15 octobre, des interventions demandant à la LCR de participer au rassemblement ont été très applaudies. Il en est de même dans les réunions publiques qui se sont déroulées dans les quartiers.

Pour notre part, minoritaires à la direction de notre organisation, nous sommes également convaincus qu’il est nécessaire que la LCR réintègre le cadre unitaire. Nous ne pouvons, à nous seuls, représenter l’apport de toute la LCR, son expérience, son rayonnement, ses convictions profondes...

Anne Leclerc, pour la majorité de l’organisation, demande légitimement la « nécessaire clarification vis-à-vis de la réunion de “ toute la gauche “ » (Rouge du 19 octobre). Cette clarification a eu lieu : le collectif national a décidé qu’il ne saurait participer à une telle réunion, ensuite le PCF a décidé d’annuler sa participation. Du coup, le « sommet de toute la gauche », ayant comme objectif de discuter des échéances de 2007, est tout simplement tombé à l’eau.

Loin de nous l’idée que tous les problèmes seraient réglés, mais force est de constater que la dynamique du rassemblement s’oriente dans un sens opposé à celui de la direction du PS.

Il n’en est que plus urgent que toute la LCR participe au rassemblement antilibéral, principal point d’appui pour construire une alternative politique unifiée au néoconservatisme de Sarkozy et au social-libéralisme du PS.

Marc Dormoy, Alain Montaufray