PARIS, 17 sept 2009 : Rassemblement de sans-papiers intérimaires à Paris (photos bellaciao)

de Bellaciao

200 sans-papiers employés dans des agences intérimaires et la CGT Interim, se sont rassemblés jeudi devant l’agence Adecco au 9 Bd Magenta dans le Xe arrondissement de Paris en greve depui 12 mois, pour demander l’application des critères de régularisation.

Une lutte aussi admirable ne peut être ignorée des travailleurs parisiens ; n’hésitez pas à leur rendre visite pour une solidarité morale et financière.

"Depuis le 2 décembre 2008, des critères ont été définis avec le patronat de l’intérim et le gouvernement pour régulariser des sans-papiers ayant de l’ancienneté dans l’intérim et à qui les agences intérimaires garantissent des contrats pendant un an, mais aujourd’hui, les dossiers déposés en préfecture sont bloqués, l’Etat ne respecte pas sa parole, c’est très grave, il y a eu des régularisations d’intérimaires, mais très souvent via des requalifications des contrats en CDI chez les entreprises donneurs d’ordre", a rappelé Francine Blanche, secrétaire confédérale CGT, qui a participé aux négociations de l’an dernier.

"Les gros groupes du bâtiment sont parfaitement au courant de la présence de sans-papiers parmi leurs intérimaires, mais pour eux c’est une main d’oeuvre docile et pas chère ; c’est comme une délocalisation à l’envers", a estimé André Fadda de l’Union syndicale CGT de l’intérim.

Régularisation de tous les sans papiers !

Nous sommes grévistes ADECCO sans papiers depuis le 30 septembre 2008.

Nous occupons les locaux ADECCO situés au 9 Boulevard Magenta à Paris 10ème.

Nous demandons du soutien et souhaitons attirer l’attention du public dans notre lutte infernale qui est sans issue.

ADECCO Interim nous a employés dans différents travaux publics, bâtiments, routes, restaurants, etc... sans titre de séjour pendant dix ans voire plus !

Nous avons des devoirs tels que payer des impôts, des cotisations sur salaire mais AUCUN DROIT.

Avoir des cartes de résidents pour tous est le but de notre revendication, ADECCO ne veut pas nous délivrer de document concernant le critère d’Interim et travail temporaire.

Le préfet de police de Paris a adressé une circulaire aux dirigeants d’interim indiquant les pièces nécessaires à fournir pour la délivrance du titre de résident. Les gérants d’Interim, dont les grévistes étaient dans la même situation que nous, tels que MAN BTP, PERFECT INTERIM, ont tous permis leur régularisation.

ADECCO ne veut pas entendre parler du critère d’Interim du pouvoir public.

Par la pression des grévistes, ADECCO a obtempéré pour 9 des 32 grévistes que nous sommes.

Le 7 mai 2009, nous nous sommes rendus au métro Gaité, à la sous-préfecture de Paris où les dossiers ont été refusés en présence de Mr Michel BOULAWA, délégué syndical chez ADECCO Interim, à défaut des lettres d’engagement que Mr Fabrice SIMMONNET n’a pas voulu signer.

Sur les murs et dans les agences ADECCO, de grands posters impressionnants de COLUCHE et GANDHI sont affichés en signe de non discrimination.

Nous revendiquons notre droit à la régularisation de notre situation afin de pouvoir travailler dignement sur l’ensemble du territoire français (pays que nous aimons et dans lequel nous souhaitons vivre).

Le délégué syndical Mr Michel BOULAWA et son collègue Mr Ben SALLEM ont tenté de déposer à la Préfecture les 23 dossiers restants, sachant bien qu’ils sont incomplets, la lettre d’engagement n’y étant pas.

Nous sommes 32 grévistes qui avons un but commun ; TOUS, nous devons avoir gain de cause car tous, nous avons une ancienneté au-delà de cinq ans.

Nous sommes soutenu par la CGT dans cette lutte.

20h30 : Repas fraternel de solidarité avec les travailleurs sans-papiers en lutte. Paris, le 14 septembre 2009. Photos Roberto Ferrario