PAUL VERGÈS NE SOUTIENT PAS PLUS SARKOZY QU’UN AUTRE CANDIDAT

« Au premier tour, on choisit, au second, on élimine »

POLITIQUE

PAUL Vergès, Président de la Région Réunion, soutiendrait-il le candidat Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles ? Pour répondre à cette question qui agite la presse nationale (voir l’article du “Monde”), et par ricochet la presse locale et les partis politiques comme le PSR, Paul Vergès a tenu à clarifier sa position lors d’une conférence de presse, hier à la Région. « Pourquoi cette fébrilité, cette impatience à vouloir que l’on se positionne ? », s’est interrogé le Président du Conseil régional. « Pour l’instant, nous ne trouvons pas de réponses à nos attentes dans les candidats. Je ne peux pas crier “vive untel”, “vive untel” (...). Le moment venu, nous porterons notre solution dans l’île. Nous ne sommes pas intoxiqués par les sondages », a-t-il affirmé.
Paul Vergès veut ainsi obtenir de tous les candidats, dont le nombre officiel sera connu en mars, et pas seulement de Nicolas Sarkozy, une approbation des propositions de l’Alliance pour La Réunion. Et de rappeler que de toutes façons, c’est aux Réunionnais de se prononcer le 21 avril. En attendant, a-t-il déclaré, « laissons-les (candidats) s’exprimer. Au premier tour, comme on dit, on choisit, au second, on élimine ».

Des membres de l’Alliance ont déjà choisi Ségolène Royal

Pourtant, il semble que les membres de l’Alliance aient clairement choisi leur camp, résolument à gauche (voir “Le Quotidien” d’hier). « L’attitude du président ébranle son Alliance. C’est ce que disent les médias. Rien n’empêche les membres de faire ce qu’ils veulent. C’est à chacun d’assumer ses actes immédiats et leurs conséquences », estime Paul Vergès, précisant que « le problème n’est pas de savoir pour qui voter, mais qui sera capable de créer les conditions du rassemblement victorieux au second tour. Notre rôle sera de faire émerger au premier comme au second tour une force de rassemblement. Je ne vois pas d’exemple de démocratie participative plus claire que cela ». Pour lui, il est évident que les divergences actuelles découlent de rivalités d’ambition à l’approche des élections législatives, cantonales, municipales et non d’une vision globale.
Sur l’accueil chaleureux que le Président de la Région a réservé à Nicolas Sarkozy, rien d’anormal, malgré ce que la presse et le PSR en ont déduit. Paul Vergès n’a fait que recevoir un membre du gouvernement, comme François Hollande, Député-maire de Tulle en Corrèze, a reçu le Président Jacques Chirac dans sa commune. « Pourquoi ne pouvons-nous pas faire de même à La Réunion ? », s’est demandé Paul Vergès.
Il a ainsi dénoncé les « petites manœuvres » du PSR qui a affirmé que l’attitude de la Région avec Nicolas Sarkozy était le signe d’un accord et d’un soutien pour les élections présidentielles. « Doit-on être contre le développement durable, contre les énergies renouvelables, sous prétexte que Nicolas Sarkozy de l’UMP approuve notre plan de développement pour La Réunion ?, s’est-il demandé. Peut-être que si Nicolas Sarkozy a repris ce plan, c’est qu’il n’a pas trouvé d’autres propositions ailleurs ». Autant de questions qu’il invite visiblement le PSR à se poser. Ils appellent ainsi les partis à sortir de « ces petites manœuvres » pour entrer dans un vrai débat d’idées. D’autres candidats à la présidentielle viendront dans l’île présenter leur programme pour la France, et leurs orientations pour notre département. Paul Vergès va les accueillir, à commencer par Dominique Voynet aujourd’hui, comme il l’a fait pour Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

E. Poulbassia

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