Accueil > PEDAGOGIE D’ETAT et DEGRADATION RAPIDE DU SERVICE PUBLIC D’EDUCATION

PEDAGOGIE D’ETAT et DEGRADATION RAPIDE DU SERVICE PUBLIC D’EDUCATION

Publie le samedi 28 janvier 2006 par Open-Publishing
18 commentaires

Le pédagogisme, c’est la pédagogie officielle, la pédagogie d’Etat, qui se diffuse, à partir des pseudos-sciences de l’Education, dans les IUFM, les directions des ministères , des rectorats et de l’Inspection.

Cette pédagogie officielle n’est plus aujourd’hui un instrument de résistance au libéralisme, au sein service public d’éducation.

Elle se révèle être aujourd’hui - à l’opposé d’un instrument d’égalité des chances- un instrument de mise en cause de la transmission des savoirs et de destruction du service public, même si certains se disent effarés de le constater. C’est effectivement effarant de constater le conformisme pédagogiste...et les bons sentiments des petits soldats du pédagogisme, persuadés de faire oeuvre d’utilité sociale.

La pédagogie d’Etat, qui n’analyse les violences scolaires que sous l’angle pédagogique, en prétendant qu’il suffit de mieux former les enseignants face aux conditions conflictuelles qu’ils doivent assumer, plutôt que d’analyser les véritables causes culturelles, économiques et sociales de la violence, joue désormais un rôle trouble et ambigu : celui d’allié objectif des politiques néolibérales de dématèlement du servic epublic d’éducation, parfois à l’insu de certains pédagogistes sincèrement persuadés d’oeuvrer pour la cause du service public et de la réduction des inégalités scolaires.

Cela dit, ce n’est pas la même règle dans tous les milieux sociaux :
la bourgeoisie, dans les établissements privés, exige que la pédagogie d’Etat ne soit pas appliquée à ses héritiers : elle tient à la transmission du savoir... comme à la transmission du patrimoine !
Et elle a bien raison : dans les milieux dominants, il existe une relation de convertibilité entre le capital scolaire et le capital économique, ce qui est loin d’être le cas pour les enfants, même diplômés, des classes populaires.

La pédagogie n’est ni de droite ni de gauche.

Elle est ce que l’enseignant en fait : Ce qui importe donc est de sauvegarder la liberté pédagogique de l’enseignant et non de lui imposer un dogme pédagogique en prétendant faciliter la compréhension des élèves issus des milieux populaires, alors que c’est l’effet exactement contraire qui est observé !

D. UBET

Messages

  • La DEGRADATION RAPIDE DU SERVICE PUBLIC D’EDUCATION, elle est surtout due aux restrictions budgétaires tous azimuts ces temps-ci !

    Et ça ne va pas s’arranger à la rentrée prochaine.

    Contre les fermetures de classes et les suppressions de postes, il va y avoir des manifs en février.
    Serons-nous nombreux à sacrifier des journées de salaire pour dire non à la casse du service public d’éducation ?

    C’est pas en tirant sur la recherche ou sur les iufm déjà bien menacés, qu’on fera reculer de Robien et le gouvernement ! Faut pas se tromper de cible.

    ED

    • "La DEGRADATION RAPIDE DU SERVICE PUBLIC D’EDUCATION, elle est surtout due aux restrictions budgétaires tous azimuts ces temps-ci !"

      Faut arrêter de raconter n’importe quoi ! Les moyens n’y suffiront pas et sur ce point les Dubet et consorts qui veulent nous faire passer la pillule du "kit de survie" n’ont pas vraiment tort. L’école ne peut pas tout c’est vrai ... . Et la politique ZEP a ses limites (révoltantes...) inscrites dans son intitulé.

      C’est là que les petits rentiers pédagogistes d’Etat qui tentent avant tout de sauver leur propre programme (...) en n’hésitant pas à s’allier avec les plus grands politologues du renoncement... (Vivent la crise criaient ils tous en coeur il n’y a pas si longtemps) ...montrent les limites de leur action caritative en faveur des plus démunis !

      Ceci dit tous en grève et manif Jeudi ...

  • Faudrait peut être arrêter ce délire de "pédagogie d’état" ! La liberté pédagogique c’est ce qui est proposé par De robien and co. Ci dessous ma réponse à un autre courrier "qu’est ce que le pédagogisme"..ça m’évitera de me répéter !
    Il n’y a pas de pédagogie d’état ou alors dans tous les collèges de France, à la même heure, la même minute les élèves de 6° feraient la même dictée. C’était vrai...sous la troisième République ! Par contre, les enseignants travaillent trop souvent seuls, enfermés dans leur salle de classe qui n’est alors qu’un "boîte noire". Cette dimension travailleur indépendant est plus que jamais renforcée par la politique actuelle. Certes, j’en conviens, la pédagogie n’est ni de droite ni de gauche. Elle n’est pas non plus, ou ne devrait pas être, doctrinale. Les travaux des chercheurs en Sciences de l’Education (non ce ne sont pas des pseudos chercheurs) n’ont pas vocation à transformer la pédagogie en pédagogisme. Les grands projets politiques qui ont posé la question de la démocratisation de l’école (et non de sa massification qui est l’arbre qui cache le désert), que ce soit avec Jean Zay, avec Langevin Wallon, voire plus près de nous, ont toujours étroitement questionné l’approche pédagogique que l’on développe dans les écoles, les collèges et les lycées. En effet, nous savons bien depuis Bourdieu, que ceux qui profitent d’abord de l’école se sont les héritiers, aujourd’hui plus particulièrement les enfants d’enseignants. Etant, moi même enseignant, je le dis sans provocation.
    Deuxième remarque, il ne suffit pas de décréter la transmission des savoirs pour qu’elle s’opère comme par miracle ! On peut remonter à Montaigne et à sa tête bien faite plutôt que bien pleine. Je préfère, en affirmant l’importance de la transmission de la culture, redire combien la pédagogie est nécessaire avec des gamins formatés par TF1 et autres dérives audiovisuelles. Sans parler des jeux vidéo et j’en passe et des meilleurs !
    La vraie question est là. Comment lutter contre ceux qui affirment vouloir fournir des cerveaux disponbles à Coca Cola ? C’est un enjeu essentiel pour l’école et on aimerait bien que certains "camarades" (à vérifier cependant..) au lieu de bouffer du Meirieu à longueur de journée se posent cette question, peut être ouvriront-ils alors, s’ils sont profs, leurs salles de classes afin de sortir de ce statut de "travailleurs indépendants". Après tout, ils doivent être heureux en ce moment, le ministre veut leur rendre leur "liberté pédagogique"...c’est un signe qui ne trompe pas !
    Andre LAURENT

    • Lorsque, après le cours sur les Lumières, on demande aux élèves de lycée ce qu’ils pensent de la censure aujourd’hui ils répondent unanimement que heureusement, aujourd’hui en France il n’y a plus de censure ...
      Lorsqu’on demande à certains enseignants aujourd’hui s’il y a une "pédagogie d’Etat", ils répondent de même qu’heureusement aujourd’hui le professeur est libre de sa pédagogie.
      Désolé, il existe bien une doctrine officielle de la pratique pédagogique, qu’on la baptise "par objectif" ou d’autres noms d’oiseaux elle existe bel et bien, et les IPR devenus depuis IPR-IA et maintenant IA-IPR (l’insistance sur le rôle hiérarchique n’est pas innocente) sont chargés de la faire appliquer. Jamais, même sous la Troisième République il n’a jamais été question que "dans tous les collèges de France, à la même heure, la même minute les élèves de 6° fassent la même dictée". Cette boutade ne peut être prise au sérieux que par des enseignants ayant peu de passé. D’ailleurs pour preuve de l’existence de cette doctrine officielle, le ministre ne vient-il pas de condamner une méthode d’apprentissage de la lecture ? Je ne me prononce pas sur la pertinence de cette méthode mais je constate que c’est une restriction de plus à la "liberté pédagogique" des enseignants.
      Après 40 ans d’exercice de ce métier, je ne sais toujours pas si la pédagogie n’est "ni de droite ni de gauche", ce que j’ai constaté c’est qu’il y a des pratiques pédagogiques de droite et que celles-là se cachent souvent sous des vocabulaires à l’allure "progressiste", de même que les politiques de droite se dissimulent sous des mots qui les feraient prendre pour ce qu’elles ne sont pas : on dit "libéralisme" et plus capitalisme, on dit "Mouvement Des Entreprises Françaises" et plus centre national du patronat français, on dit "Réforme" et plus remise en cause des acquis ...
      En ce qui concerne les soi-disant chercheurs en Sciences de l’Education, je ne peux que me référer à ce qu’en dit Jean-Claude MICHEA :

      "Je ne connais évidemment personne qui nie la nécessité pour un enseignant d’être un bon pédagogue ! La question est de savoir si la pédagogie est une science qui produirait des lois, à la manière du physicien dans son laboratoire, - ou un art qui, comme tout art, s’apprend sur le terrain et se fonde sur des connaissances non pas expérimentales, mais empiriques .
      Quiconque a enseigné, ou simplement élevé des enfants, sait bien que c’est beaucoup plus une affaire d’intuition que de connaissances scientifiques.
      Tout ce qu’on peut dire c’est qu’on ne peut pas être un bon "pédagogue" si on n’est pas, d’une part, passionné par ce qu’on cherche à transmettre et, de l’autre, si l’on n’est pas attaché affectivement à ceux à qui on doit transmettre ce savoir. Tout le monde sait que cela ne peut s’apprendre mathématiquement. Tout le monde sauf les pédagogues de profession.
      Je voudrais ajouter, c’est un secret de Polichinelle en milieu enseignant, que la plupart du temps les spécialistes de ces prétendues "sciences" de l’éducation sont d’anciens enseignants qui, pour une raison ou une autre, ont tout fait pour échapper à un métier où ils ne se réalisaient pas et ne plus jamais être confrontés à des élèves."

      Il est évident que M. MEIRIEU paraîtrait beaucoup plus fiable si il essayait de mettre en pratique lui-même ses belles théories, et pas dans des conditions particulières faites exprès pour lui donner raison.

      En ce qui concerne le procès d’intention et l’intention vexatoire sur les "camarades" ... peut-être vaut-il mieux ne pas répondre. Cependant, après avoir beaucoup milité pour "l’ouverture des salles de classe", je dois avouer que les résultats objectifs de cette pratique m’amènent à me remettre en question. J’avais à ce titre mis sur ce site une contribution de collègues intitulée "evaluation et pédagogisme". Sans doute trop longue et mal préparée, elle n’a pas eu beaucoup de succès, elle pose pourtant de sérieux problèmes.
      Il faudrait aussi parler des mille et un "intervenants" qui se proposent de venir dans les classes - à condition toutefois que les enseignants restent là pour leur éviter de se faire bordéliser - et dont les motivations sont souvent à creuser.

      Serge de Toulon

    • André Laurent illustre à merveille le goût de l’effort intellectuel en vigueur chez nos pédagopathes : il effectue un copier-collé de sa prose, telle que publiée il y a quelques jours sur Bellaciao, que ne renieraient pas nos élèves à qui nous avons demandé d’effectuer une recherche critique sur tel ou tel sujet. M. André Laurent, pourquoi un tel foutage de gueule ?
      Croyez-vous vraiment que votre pensée soit un crédo à apprendre par coeur ?

    • réponse à Ed :

      Il y a une question de moyens, elle est fondamentale et nous faisons grève régulièrement pour les moyens...
      Mais, il n’y a pas qu’une question de moyens.
      Ls enseignants ont à faire face à une politique, nationale et européenne, de droite comme de "gauche", qui définit l’education comme un "marché", le contrôle social qu’exerce le pédagogisme a une focntion très importante : faire diversion et mettre au pas les enseignants qui défendent le statut de la fonction publique, leur indépendance, et les principes du service public.

    • "peut être ouvriront-ils alors, s’ils sont profs, leurs salles de classes afin de sortir de ce statut de "travailleurs indépendants". "

      Mais qu’est ce que ça peut bien vouloir dire ce fatras de mots creux ? Et par ailleurs, il ignore que les enseignants sont des fonctionnaires, pas des guignols, ni des "travailleurs indépendants".

    • "Il", c’est André Laurent, grand donneur de leçons. L’ecole est finie, André Laurent.

    • Quelques réponses .
      Lorsque j’écris que les enseignants, pour ceux qui s’obstinent à travailleur seuls, portes fermées, volets clos...et qui revendiquent cette "liberté pédagogique" chère à Monsieur De robien et autres libéraux, sont des "travailleurs indépendants" ce n’est pas un problème de statut ! C’est une manière d’être dans leur métier, après tout un travailleur indépendant n’a de compte à rendre à personne et fait bien ce qu’il veut. Certes, il y a, tous les cinq ans, la visite de l’inspecteur, certes, ces collègues (je suis moi même enseignant) sont sans doute d’excellents professeurs sachant professer, mais justement, comme le dit le message précédent "l’école est finie", oui l’ambition d’une école pour le peuple est finie.
      Le libéralisme a trouvé, depuis de nombreuses années, des alliés objectifs dans la place. En effet, que cache cette haine de la pédagogie que l’on peut lire sur ce site ? Le constat d’une école dont la massification n’a pas été suivie par la démocratisation ou un refus de changer ses pratiques ?
      Cette question de la panne de la démocratisation posée par les sociologues depuis Bourdieu jusqu’à Dubet aujourd’hui, ne peut trouver une réponse que dans une dialectique qui prend en compte la nécessité d’un refus politique du libéralisme en même temps qu’une volonté de changement à l’intérieur même des pratiques enseignantes.
      Or, à lire les comentaires précédents on est plutôt dans le "cachez ce libéralisme que je ne saurais accepter" et "foutez-moi la paix, je fais ce que je veux dans ma classe et merde à la pédagogie d’Etat". A votre avis, le libéralisme il est pour ou contre ce que vous appelez "la liberté pédagogique" ? D’ailleurs, cherchez le point commun entre "liberté pédagogique" et "liberté d’entreprendre"...
      Les gamins de ZEP et plus largement des milieux les plus défavorisés n’en ont cure de je ne sais quelle "pédagogie d’état"...encore que...je dois convenir qu’avec l’affaire des méthodes de lecture, notre "cher ministre" s’érige, effectivement, non en pédagogue ( j’ai trop de respect pour celles et ceux qui se battent au quotidien en innovant dans leurs classes avec leurs collègues pour dire de ce ministre qu’il est "pédagogue") mais bien en big brother de la pensée unique !
      Quant aux pédagos, ils sont un peu persona non grata en ce moment...que ce soit rue de Grenelles ou dans certains milieux proches de l’extrême gauche (c’est loin, enfin j’espère, d’être une généralité). Il y a parfois d’étranges rapprochements.
      Un dernier mot, il y a, dans quelques collèges et lycées de notre beau pays sarkosien, des établissements expérimentaux, enfin ce qu’il en reste. En effet, ces lieux de perdition, que dis-je de privatisation du service public, ont deux grands défauts :
      d’une part ils sont un repère pour de dangeureux pédagogues qui travaillent d’une manière totalement innovante, que ce soit dans leurs pratiques, dans l’écoute qu’ils ont des gamins, dans leur présence dans l’établissement etc..
      d’autre part ils récupèrent des gosses, décrocheurs souvent, vous savez les fameux sauvageons,que certains souhaitent virer des collèges...
      Ces collèges ou lycées expérimentaux, parfois autogérés, auraient pu se généraliser car, finalement, la véritable liberté pédagogique c’est peut être celle qui consiste à innover. Que pensez-vous qu’il advint de ces structures et, plus largement, des projets d’innovation dans le ministère ? A la porte ces pédagos démagos , merci M. Fillon et retour à la transmission pure et dure des savoirs à partir de la lecture syllabique, merci monsieur De robien.
      Il s’agit donc, dans ce contexte politique rétrograde comme jamais nous ne l’avons connu, de resister. A ce propos, plutôt que de l’insulter à longueur de lignes avec les réacs de Sauver les lettres, allez donc signer la pétition lancée, entre autres, par Meirieu (pour info et pour faire suite à un message précédent, sachez que pour répondre à ces détracteurs il a laissé, il y a quelques années, son poste de chercheur pour aller bosser comme prof de lettres en L.P. industriel à Venissieux, il n’en parle jamais..vous en connaissez beaucoup, vous, des profs de LOUIS legrand ou de Henri IV, défenseurs acharnés de la transmission de savoirs pour ces chères têtes blondes de la bourgeoisie, qui quittent leur bahut pour aller à Bagnolet ou St Denis ?) mais aussi par Joshua, chercheur lui aussi en Sciences de l’Education et membre du comité scientifique d’ATTAC : http://www.ecole-resister.net/phpPetitions/?petition=2
      Andre Laurent

    • " "liberté pédagogique" chère à Monsieur De robien et autres libéraux""
      La liberté pédagogique, crédo du libéralisme !!!???
      Eh bé !

    • Il a un problème André Laurent : il est inacapable de rédiger un paragraphe sans utilkiser le mot "libéralisme".

    • "ce contexte politique rétrograde comme jamais nous ne l’avons connu".

      rétrograde en effet. Jamais autant ? Là, André Laurent démontre qu’il connait bien mal l’histoire. Avec un peu de malchance, il l’enseigne ou l’a enseignée...

    • "les réacs de Sauver les lettres,"

      Diffamez, diffamez. il en restera toujours quelque chose. La partie est perdue pour les pédagogos. alors ils deviennent hargneux.

    • Sauvez les Lettres n’est pas un repère de réacs ? Aller faire un tour sur leur site il suffit, pour le coup, de savoir lire !
      Quant à moi je signe toujours mes messages...

      André Laurent

    • J’allais oublier. Où De robien puise-t-il le fondement idéologique de sa politique libérale ? (et oui il faut appeler un chat un chat et une politique libérale une politique libérale, quitte à se répéter !)
      Allez faire un tour, c’est édifiant. http://www.fondapol.org/projet-enseignement.jsp#

      André LAURENT

    • Quand on est incapable d’argumenter , on répète, on ressasse.
      Libéral. Réac.Réac.Libéral.
      Dépassé, le pauvre Laurent...

    • Elle est où ton argumentation môsieur (ou madame) le courageux anonyme...? Je te laisse lire mes contributions un peu plus haut, j’attends tes arguments, en plus de deux lignes stp. Merci

    • La pédagogie d’Etat est l’instrument qualitatif, le budget d’Etat est l’instrument quantitatif :les deux instruments sont conçus pour démanteler le service public d’education.