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POPULISTE !

Publie le mercredi 20 décembre 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

D’après mon nouveau dico tout beau :

* Attitude politique consistant à satisfaire les revendications immédiates du peuple.
* Nom donné à l’idéologie de certains mouvements de libération nationale en Amérique latine.
* Idéologie et mouvement politiques russes des années 1870.
* École littéraire qui cherche à décrire la vie des gens des couches populaires.

Satisfaire les revendications immédiates du peuple. Quand il meurt de faim, d’ignorance et de maladie, je ne vois pas où est le mal si un vil populiste trouve de quoi le nourrir, l’éduquer et le soigner. Pourtant, le mot populiste tombe toujours de la bouche de nos journalistes comme un gros mot, un vague borborygme.

Quand Chavez utilise la rente du pétrole vénézuélien pour nourrir, éduquer et soigner les plus pauvres de son peuple, il a toujours un gros poussah ventru pour crier au scandale et expliquer que ce n’est pas comme cela qu’il convient de gérer les affaires. Que ce n’est pas rationnel. Ni productif. Il est clair que du point de vue du bibendom, la rationalité, c’était avant, lorsqu’il était aux manettes et lorsque l’un des pays du club très fermé des plus gros producteurs de pétrole du monde gardait 80 % de sa population sous le seuil de pauvreté.

Comme vous le devinez, hier soir, je suis tombée sur l’émission consacrée au phénomène Chavez.

C’est déjà bien qu’on en parle. Même si, clairement, France 2 et ses journalistes avaient choisi leur camp. Mais au final, c’était assez drôle : on montrait les écoles que Chavez avait semées dans les barrios, nids de misère, pour en dénoncer l’endoctrinement. Pensez ! Des gosses en uniforme d’écoliers qui chantent l’hymne national. Quand il s’agit de petits Américains, c’est de la liberté. Au Venezuela, c’est de la dictature ! Et quand on parle de rétablir la Marseillaise chez nous et de remettre les blouses à l’ordre du jour, c’est quoi ?

Manière, tout ce que fait Chavez pue au moins autant le souffre que lorsque Bush siège à l’ONU. Il crée TeleSur, une CNN d’Amérique du Sud. C’est de la propagande. Chirac lance France 24. C’est du rayonnement culturel. Il crée des emplois dans des entreprises collectives : assistanat ! On planque nos chômeurs dans des contrats aidés : rationalité. Il propose un référendum de révocation à mi-mandat : démago et dictateur ! Chirac... heu... rien ! Justement !

Et on voit l’opposition. La résistance ! Des mecs qui souffrent de la dictature chaviste dans leur club de golf. D’autres qui surveillent de leur terrasse de Caracas, en sirotant un cocktail, la multitude de petites lumières qui percent la nuit, sur la colline en face. Les barrios. Les bidonvilles du Venezuela. "Avant, c’était l’harmonie", regrette une jeune opposante dans sa chaise longue. Oui, avant, il n’y avait pas de lumière sur la colline en face. Juste un trou noir. Celui de la misère la plus absolue. Avant Chavez. Avant qu’il ne fasse installer le gaz et l’électricité dans les bidonvilles. Salaud de populiste !

D’ailleurs d’après mon nouveau dico tout beau, le contraire de populisme, son opposition, c’est aristocratisme, élitisme.

Le Monolecte

Messages

  • et , en plus, sur Telesur, ils apprennent aux gens à tourner et monter leurs films...............

    alors sur fr 2 ? il faut savoir qu’ en France, un quidam ou une association ne peut pas vendre son film à une chaine de télé, par exemple.

    Il faut le sortir d’ une boite de prod, dûment inscrite à la chambre de commerce, ce qui, evidemment "écreme" par le haut" la concurrence. même des gens qui se disent "de gôche ou anar" soutiennent ce systeme poujadiste.......ça donne à voir l’ étendue du boulot à accomplir, camarades !!!!

    A rapprocher de la "concurrence déloyale" reprochée aux S.E.L. par des entrepreneurs de BTP.

  • Merci, merci, merci.

    Mordillat s’est fait traiter de "populiste" hier soir dans "Ce soir ou jamais", parce qu’il disait qu’il fallait traiter les problèmes du logement, de la précarité, et baisser les indemnisations de "nos" élus. Lui, il aurait bien voulu que ce soit "ce soir", d’autres invités (Guy Sorman par exemple) auraient préféré "jamais"

    Je suis bien contente de savoir que "populiste" est un compliment, j’aime bien Mordillat et j’avais cru comprendre qu’on lui faisait un reproche ! Ya tellement de gens que j’aime bien qui se font traiter de "populistes" en ce moment...

    Le gag, c’est Romain Goupil, disant (ouaf aouaf) que c’était pas le moment, quand on essaie de convaincre les gens d’être actifs en politique, de parler de moins les "indemniser". Lui au moins il est pas populiste !

  • Pareil pour Evo Morales quand il dit "le gaz sur le sol bolivien appartient au peuple et à personne d’autres" on dit de lui que c’est un populiste, c’est tout juste si on l’accuse pas d’être un nationaliste quand ce dernier nationalise les hydrocarbures pour éviter le pillage des saloperies de multinationales.

    Pour l’hymne nationale dans les écoles c’est vrai que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux, mais il faut savoir que le Venezuela et l’amérique latine a souffert et souffre de l’impérialisme terrible, du néo colonialisme qu’applique l’oncle sam ce qui explique cette attitude parfois trés patriote des institutions et de la population, plus l’impérialisme reculera et plus cette attitude diminura elle aussi.

    • Le patriotisme en réaction à une domination étrangère, il me semble que c’est une bonne chose.
      Bien sûr, le patriotisme, faut le surveiller comme le lait sur le feu, tu regardes ailleurs deux minutes et le voilà transformé en nationalisme.

      La patriotisme (terme un peu démodé, il faudrait en trouver un autre) c’est aimer son pays ;

      La nationalisme, c’est haïr les autres pays (et leurs habitants).

      Si on a besoin de haïr les autres pays, c’est qu’on aime pas vraiment le sien.
      Ya qu’à les entendre dauber sur la décadence pour comprendre.

  • On est d’accord, en plus Chavez rêve d’une grande union des peuples. Mais y’a un petit côté patrie et aussi religieux qui n’est pas necessaire de dévelloper. Mais qu’il continue de lutter, de refuser l’impérialisme qui détruit les identités sud américaines. "Yankees go home"