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POUR LA COUVERTURE SOCIALE , LA REUNION N’EST PAS TOUT A FAIT LA FRANCE

Publie le samedi 18 février 2006 par Open-Publishing

PENSER AUX SALARIES .

EN plus des souffrances physiques et mentales entraînées par l’épidémie de chikungunya et outre les dégâts environnementaux provoqués par les démoustications chimiques, ce fléau a des effets désastreux dans le monde économique. Les acteurs économiques de La Réunion et leurs partenaires attirent de plus en plus l’attention sur ce grave problème et demandent à l’État de prendre les mesures nécessaires pour permettre la survie des entreprises. Ce combat est légitime et il doit être soutenu à fond par l’ensemble de la population.

Rappelons toutefois que dans cette bataille - comme dans d’autres cas -, il convient d’avoir une vision globale de la catastrophe. Et si les entreprises souffrent, il y a en particulier celles et ceux qui font vivre les entreprises qui souffrent, c’est-à-dire les salariés.

Ces derniers sont victimes de deux menaces. Premièrement, s’ils sont malades du chikungunya, ils vont voir leur revenu diminuer car les trois premiers jours d’arrêt de maladie ne sont pas payés et ensuite les indemnités journalières de la Sécurité sociale ne représentent plus que 60 à 65% du salaire.

Deuxièmement, s’ils sont mis en chômage technique partiel, ils seront payés au SMIC pendant quatre semaines - d’où une perte de salaire - et ensuite ils sont classés dans la catégorie des demandeurs d’emploi, avec de nouvelles pertes de revenu. À noter que ces conséquences dramatiques pour les salariés et leurs familles proviennent notamment du fait que des dispositifs sociaux appliqués en France ne le sont pas ici (conventions collectives, garantie complémentaire en cas d’arrêt maladie etc...).

Certaines lois et des décrets existant dans l’hexagone ne sont pas appliqués à La Réunion et les travailleurs paient très cher ces discriminations.

Ivan Hoareau, le secrétaire général de la CGTR, a posé ce problème hier au nom du Conseil économique et social régional lors de la rencontre qui s’est déroulée au palais de La Source. Espérons qu’il sera entendu par les partenaires sociaux et par l’État.

L. B.

Penser aux salariés
Article paru dans Témoignages le samedi 18 février 2006