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PRISONS DE LA CIA. : Amnesty International pour briser la conspiration du silence !
par JO
Publie le vendredi 6 février 2015 par JO - Open-PublishingPar La Voix de la Russie | Amnesty Internatinal appelle à traduire en justice les politiques européens impliqués dans l’affaire des prisons secrètes de la CIA.
Un point de presse de cette organisation de défense des droits de l’homme a été consacré au récent rapport du Sénat américain dévoilant les détails des interrogatoires et des tortures auxquels ont été exposés des terroristes présumés. Il paraît cependant que les défenseurs des droits de l’homme ne caressent pas l’espoir de traduire en justice l’auteur du programme des prisons secrètes, à savoir Washington : le ministère américain de la Justice a prononcé un non-lieu au sujet des activités des services secrets.
Le rapport de la commission sénatoriale a été publié au début de décembre dernier. La publication a été précédée d’une longue investigation pendant laquelle les services secrets américains ont même piraté les ordinateurs de sénateurs en vue d’éliminer les preuves. En fin de compte, la commission n’a publié qu’une partie infime des données collectées, le reste ayant été classifié. Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a expliqué que ces données représentaient une menace à la sécurité des Etats-Unis :
« La publication du rapport pourrait menacer des citoyens des Etats-Unis et nos représentations à l’étranger. L’administration présidentielle a entrepris des démarches préventives en vue d’assurer des mesures de sécurité appropriées sur les sites des Etats-Unis de par le monde ».
Amnesty International a associé les détails cités dans le rapport du Sénat à l’information provenant des sources ouvertes. Il s’est avéré que des prisons secrètres se trouvaient en Lituanie, en Pologne et en Roumanie. En outre, les Américains ont été assistés dans ce programme original de « lutte contre la terreur » par les gouvernements d’Allemagne, de Macédoine et de Grande-Bretagne. Parfois ces gouvernements touchaient pour leur coopération avec la CIA des millions de dollars.
Après l’attaque du 11 septembre 2001 les services secrets américains se sont lancés dans la chasse aux terroristes dans le monde entier. Le but qu’ils ont proclamé consistait à punir les organisateurs et à prévenir des crimes nouveaux. Les terroristes présumés étaient détenus dans des prisons secrètes situées au-delà des frontières américaines où ils étaient torturés avec un esprit d’invention digne de l’Inquisition. CNN a même établi un « classement » des moments les plus repoussants sur la base du rapport du Sénat tels que de fausses exécutions ou les simulacres de noyade. Khaled Cheikh Mohammed a été exposé à cette torture 183 fois. Abu Zubaydah dont la culpabilité n’a pas été prouvée a été privé de sommeil pendant 17 jours. En outre il a été retenu pendant plusieurs jours dans des positions douloureuses, suspendu la tête en bas, menacé de viol sous une forme perverse. Les premières données ont été divulguées à la fin de 2013 quand deux prisonniers de Guantanamo ont engagé les poursuite auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. Leurs intérêts ont été représentés par huit avocats. L’un d’entre eux a déclaré qu’il espérait que « la conspiration du silence serait brisée et la Convention des droits de l’homme serait respectée ».
Les tortures pratiquées sur Abu Zubaydah ont servi de modèle aux interrogatoires dans les prisons secrètes de la CIA, indique le rapport du Sénat. La méthode permettait d’obtenir de nombreux renseignements et les médecins de la CIA obtenaient des données sur les limites de l’endurance humaine. Le président de l’organisation Médecins pour les droits de l’homme Leonard Rubenstein signale que les médecins militaires ont activement participé aux tortures :
« A Guantanamo les médecins devaient alimenter de force les détenus ce qui est contraire à toutes les normes d’éthique médicale. Ils ont également participé à d’autres tortures et ont aidé à mener les interrogatoires. Nous espérons que le ministère de la Défense sera sensibilisé par ce rapport et que les normes médicales et éthiques généralement acceptées seront rétablies ».
Amnesty Internatinal est sûr que l’heure de nier et de cacher la vérité est passée. Les gouvernements ne peuvent plus alléguer des raisons gratuites de « sécurité nationale » et dissimuler sous le couvert du secret d’Etat la vérité sur leur rôle dans les tortures et les disparitions. Selon les défenseurs des droits de l’homme, les violations choquantes des normes de la loi par les Etats-Unis sont un exemple instructif pour les gouvernements ayant affaire à de tels crimes.
Cependant Washington est peu préoccupé par ces déclarations. La pratique de longue date témoigne que les Etats-Unis n’observent que les lois qui leur sont avantageuses. Ainsi le ministère américain de la Justice n’a trouvé rien de contraire à la loi dans les activités de la CIA. Cela n’est pas étonnant. Il ne reste qu’à espérer que la voix des défenseurs des droits de l’homme sera entendue, du moins, en Europe.
(source Asso. CUBA SI )