PSA : 3,3 milliards d’euros pour renouer avec la « croissance rentable »

PSA 3,3 milliards d’euros pour renouer avec la « croissance rentable »

Fabriquée à Mulhouse, la 206 + est une des bonnes surprises commerciales de Peugeot.

PSA Peugeot Citroën a chiffré le retour à la croissance rentable : gagner 3,3 milliards d’euros sur la période 2010-2012, et supprimer 6 000 postes en France.

Philippe Varin a dévoilé, hier à Paris, un Plan de Performance triennal susceptible de permettre à PSA de combler l’écart de rentabilité (en moyenne 6 % au terme du premier semestre 2009) avec les cinq meilleurs concurrents (dont Volkswagen et Fiat).

Clairement identifiés dès son arrivée, en juin dernier, par le président du groupe, les objectifs de rentabilité sont désormais chiffrés à 3,3 milliards d’euros d’ici 2012. La somme est rondelette, peu ou prou le quart des capitaux propres du groupe à fin 2008, mais moins que d’investissements directs, il s’agit de gains susceptibles d’améliorer la performance opérationnelle à cette hauteur.

Objectif ambitieux

L’objectif est ambitieux — la perte opérationnelle devrait dépasser un milliard d’euros en 2009 — mais Philippe Varin a expliqué hier que la structure financière du groupe demeurait solide et assuré que l’amélioration significative de la situation au second semestre 2009 (lire ci-contre) lui donnait « les marges de manœuvre nécessaires pour réaliser (nos) ambitions ». En l’occurrence, a souligné M. Varin, « PSA a une feuille de route claire vers la profitabilité et la croissance ». Sans surprise, le plan 2010-2012 s’appuie sur deux leviers majeurs : la dynamique commerciale mondiale et la réduction des coûts.

Quatre axes pour la dynamique commerciale, qui devrait assurer 45 % de l’amélioration de la performance :

– amélioration de la part de marché des deux marques en Europe via une offensive produit (notamment dans les véhicules propres) et une plus forte présence auprès des acheteurs professionnels ;

– valorisation accrue des marques par le biais d’images clairement différenciées ;

– enrichissement de l’offre de services au client et augmentation de la pénétration du groupe en Chine, en Amérique Latine et en Russie.

6 000 suppressions de postes mais pas de plan

Quatre facteurs également pour la réduction des coûts, soit 1,8 milliard d’euros d’ici 2012 :

– économies dans les frais généraux (400 millions d’euros d’ici 2012) ;

– déploiement du système d’excellence PSA à tous les secteurs d’activité de l’entreprise ;

– amélioration du taux d’utilisation des installations industrielles qui devront passer de 81 % en 2008 à 105 % en 2012, moitié par réduction des capacités (Aulnay, Rennes), moitié par croissance des volumes (Mulhouse) ;

– amélioration de la productivité, au niveau de la conception et de la production avec pour objectif, dans ce dernier cas, la réduction de 20 % du nombre d’heures de production par véhicule et l’optimisation de l’utilisation des superficies (-20 % à Mulhouse).

S’il a expliqué que ce plan de réduction des coûts représentait de l’ordre de 6 000 suppressions de postes sur trois ans en France, soit 10 % de l’effectif, Philippe Varin a écarté le principe d’un plan de restructuration compte tenu des départs naturels. 4 800 postes ont déjà été supprimés cette année.

Jacques Prost

l’Alsace.fr

http://www.lalsace.fr/fr/article/2187216,207/3-3-milliards-d-euros-pour-renouer-avec-la-croissance-rentable.html