Accueil > Palestine : entendu à la fête de l’Huma ....
de Jérémie Bazart
Leïla Shahid, représentante de l’Autorité palestinienne en France, a ouvert, samedi 11 septembre, au village du monde, le débat sur la solidarité avec le peuple palestinien en déclarant que, " depuis le début de la deuxième Intifada, le monde regarde Ariel Sharon détruire trente ans de construction d’un État palestinien ".
Elle a rendu hommage à son amie israélienne Ruchana Marton, de l’association Physicians for Human Rights (médecins pour les droits de l’homme), et à ses collègues qui se rendent régulièrement en Palestine pour apporter des soins aux habitants malgré les menaces de l’armée. " À cause des militaires qui les empêchent d’aller à l’hôpital, près d’une Palestinienne sur trois accouche chez elle avec tous les risques que cela comporte ", a ajouté Leïla Shahid. "
La solidarité est un pont qui nous réunit, Israéliens et Palestiniens ", a déclaré Ruchana Marton. Son leitmotiv est l’application des droits de l’homme. C’est pour cela qu’elle se bat pour obtenir la libération des prisonniers politiques palestiniens.
Tayseer Arouri, membre du comité directeur de la Coalition palestinienne pour la paix, est un ancien de ces détenus. Pour lui, le conflit israélo-palestinien part de l’occupation des territoires. Il condamne toute forme de terrorisme contre les civils israéliens ou palestiniens, avant de désigner les coupables de l’instauration d’un climat de terreur permanente. " Qui a le plus grand intérêt à faire exister cette terreur ? Si pendant trois mois dans le monde, aucun acte terroriste n’est commis qu’arrive-t-il à la politique américaine et à celle du gouvernement Israélien ? " " Nous devons dire non à Sharon, et non à Bush ", acquiesce Leïla Shahid, car aujourd’hui, c’est le peuple palestinien qui paye le plus grand prix de cette terreur. " C’est à nous, tous ensemble, de définir le nouvel ordre du monde ", ajoute-t-elle.
Il faut obtenir la destruction du mur de la honte. Ce mur a été construit par le gouvernement Sharon pour " séparer les Palestiniens entre eux et non pour protéger la population israélienne, rappelle Danielle Bidard, sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis. Faisons pression sur les élus nationaux et européens pour qu’ils fassent pression sur Israël ".
" L’accord d’association signé entre l’Union européenne et Israël a comme condition le respect des droits de l’homme. Si cette condition n’est pas respectée, alors une des parties a le droit de dénoncer cet accord ", souligne Bernard Ravenel, président de l’association France Palestine, avant d’ajouter que " c’est à nous, militants, acteurs de la société civile, d’imposer cela à l’Europe ".
Nous ne pouvons pas tolérer ce qui se passe là-bas. " Peut-on laisser les Palestiniens enfermés dans une prison à ciel ouvert ? " s’indigne Paul Euzière, président du festival Transméditerrannée.
Pour Fernand Tuil, président de l’Association des villes française jumelées avec les camps palestiniens, " il faut combattre la banalisation des tueries de Palestiniens car, comme l’a dit Tayseer Arouri, trois morts palestiniens par jours depuis quatre ans, ça ne peut laisser indifférent ". Il ajoute que pour faire vivre l’unité palestinienne, il faut également " faire des jumelages entre les 59 camps de réfugiés répartis entre la Syrie, le Liban, la Jordanie et les villes françaises ".
Même si l’attitude d’Ariel Sharon est d’empêcher les actes de solidarité internationale " en désespérant ceux qui veulent soutenir le peuple palestinien ", comme le souligne Danièle Bidard.
" Quand on se trouve dans la position des Palestiniens, et qu’on reçoit un signe de solidarité, on se trouve dix fois plus fort pour continuer ", ajoute Paul Euzière.
Allons en Palestine, faisons des projets culturels avec les Palestiniens car cette culture est en train de mourir. Chaque jour qui passe, le drame est plus grand. " La Palestine a besoin d’amour, et c’est à nous de le lui donner ", a conclu Fernand Tuil.