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Palestine : les syndicats dans la campagne BDS
CFDT, CGT , UNEF , SUD PTT , SUD Etudiant … Quel point commun entre ces syndicats ? Ils ont tous réagi à l’agression israélienne contre la flotille humanitaire.
Mais alors que la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction, en solidarité avec le peuple palestinien, prend petit à petit de l’ampleur en France où en est leur investissement respectif alors que parmi les organisations parti prenantes se trouvent plusieurs syndicats ?
Les premiers syndicats à avoir rejoint la campagne (SUD Etudiant et SUD Recherche EPST) ont peu de temps après entrainé dans leur sillage l’Union syndicale Solidaires. Signataire de nombreux appels en soutien au peuple palestinien, membre du collectif national et présente dans les manifestations de l’hiver 2009, on ne s’étonnera pas de la trouver investie dans l’initiative, dans la lignée de ses nombreux positionnements sur des sujets de société.
Quelques temps plus tard, c’est la CNT qui rejoignait la campagne. Un délai un peu plus long mais là encore rien de très nouveau si ce n’est, peut être, la méthode du boycott. Depuis, la confédération anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire a mené plusieurs actions dans ce cadre.
Mais entre temps, la FSU, principal syndicat de fonctionnaires et majoritaire dans l’éducation, avait rejoins la campagne. Certains militants y ont d’ailleurs laissé quelques plumes pour des motions de congrès peu au goût de la force publique . D’autres, par contre, se sont publiquement insurgés que leur syndicat prenne part à cette campagne « haineuse et antisémite ».
Cet argument, repris par plusieurs ministres a sûrement dissuadé un certains nombre d’organisations de s’engager dans la campagne. Des appels à la judiciarisation du boycott ont d’ailleurs été diffusés et parfois entendus.
C’est donc une position prudente qu’adopte la CGT, premier syndicat français. Ainsi, la commission exécutive a diffusé le 25 mai un communiqué de solidarité aux travailleurs palestiniens aux ¾ consacré au boycott. La CGT y explique qu’elle ne peut appliquer « une punition collective » et qu’elle « a toujours refusé de stigmatiser quelque peuple que ce soit, s’est toujours interdit de boycotter une nation. ». Le texte est également très critique avec la campagne, notamment accusée « d’affaiblir » et « d’isoler » le camps israélien de la paix.
Quand aux autres syndicats, ils ne s’expriment pas sur la question. L’UNEF a toutefois participé aux rassemblements du 31 mai et a même décalé une réunion du collectif jeune retraites prévue le soir même.
On retrouve donc la fracture habituelle entre deux syndicats alternatifs, lancés ou relancés par les grèves de 95 et qui font de l’intervention sur des sujets de société une marque de fabrique revendiquée et la CGT qui veut termine sa mue vers un syndicalisme responsable et de dialogue. Entre les deux, la FSU qui tout en discutant de fusion avec la CGT, programme des initiatives publiques avec Solidaires. Sur ce sujet la signature de la FSU qui se caractérise par une participation à minima et contestée illustre bien cette ambivalence de la fédération qui penche vers le camps des syndicats traditionnels tout en essayant de conserver une étiquette alternative. La lutte de courants en interne est d’ailleurs importante et parfois animée, comme lors du derniers congrès.