Accueil > Papon, un nouveau scandale !
Trouvé dans "Le Réveil des Combattants", n° 721-722, Août-Septembre 2006.
Quel organe de presse a publié l’information ?
L’étrange mansuétude (inacceptable) des pouvoirs publics se poursuit en faveur de Papon, pourtant condamné à dix ans de réclusion criminelle en 1998, pour complicité de crimes contre l’humanité. Aujourd’hui, à l’exemple scandaleux de l’amnistie des généraux félons soulevés contre la République en avril 1961, s’ajoute celui de la clémence du Conseil d’Etat envers un collaborateur des nazis, condamné comme tel.
Secrétaire général de la préfecture de la Gironde à Bordeaux, en 1942, Maurice Papon concentre ses services, jusqu’en mai 1944, sur le recensement des juifs dans les hôpitaux, les sanatoriums et les maisons de retraite.
Ils organisent l’arrestation des juifs de la région vers le camp de Drancy.
Lors de son procès, Papon a été jugé coupable d’avoir ordonné l’arrestation de 1560 juifs, dont des enfants et des personnes âgées, entre 1942 et 1944. L’essentiel de ces victimes ont été déportées à Auschwitz. Avant de comparaître en jugement, Papon, étrangement « blanchi » à la Libération, avait exercé, en toute impunité, les fonctions de préfet en Corse, puis à Constantine et au Maroc. Partout, il fait réprimer avec force les mouvements populaires.
Préfet de police de Paris, c’est lui qui, avec le ministre de l’Intérieur Roger Frey, est responsable de la répression brutale de la marche de paix des Algériens, le 17 octobre 1961.
C’est encore lui qui est aux commandes de la police OAS et du massacre du 8 février 1962 au métro Charonne, à Paris.
Officier de la Légion d’Honneur, maire, puis député et ministre (de 1978 à 1981) des gouvernements de Raymond Barre, Papon, malgré la caution morale de Soustelle et Bourgès-Maunoury, est rattrapé par l’histoire, la mémoire, les témoignages des victimes et ...la justice ( ?).
Condamné « légèrement » (dix années de réclusion criminelle, alors que le procureur général en requérait vingt, et que la peine à perpétuité était encourue !), Papon s’enfuyait en Suisse, finissait par être emprisonné en 1999... et remis en liberté le 18 septembre 2002, trois ans plus tard, en raison de son état de santé, alors qu’à l’époque vingt-sept octogénaires français étaient en prison ... et y sont restés.
Le nouveau scandale « Papon »
Trois arrêts rendus par le Conseil d’Etat (4 juillet 2003, 29 mai 2006, 29 mai 2006) ont rétabli le sieur Papon dans tous ses droits, au paiement de sa pension civile de retraite, jusque là suspendue depuis le 22 octobre 1999, par décision du chef du service des pensions du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
Non seulement l’intéressé a réussi à sortir de prisons pour des raisons médicales ... alors qu’il se porte comme un charme, mais, malgré sa condamnation, il obtient le rétablissement de sa pension civile de retraite, le paiement des arrérages dus, et le condamnation de l’Etat à lui rembourser une partie des honoraires versés à son avocat ! On croit rêver ...
Quand on connaît la jurisprudence actuelle du Conseil d’Etat en matière de pension militaire d’invalidité, qui rejette la quasi-totalité des recours effectués, on s’aperçoit qu’il existe bien deux poids, deux mesures.
Il s’agit, certes, de matières différentes (pension civile de retraite et pension militaire d’invalidité), mais, pour ceux qui ont donné leur vie ou souffert dans leur chair pour le pays, aucun respect, aucune indulgence, voire bienveillance, ne sont retenus par la Cour suprême, de plus en plus rigide dans ses décisions. Par contre, pour un triste sire comme Papon, alors là, le tapis rouge est déroulé, le Conseil d’Etat prend des gants et lui donne satisfaction, ne voulant pas aggraver les souffrances endurées par ce « digne vieillard » !
Rétablir un tel individu dans tous ses droits malgré une condamnation lourde et méritée, c’est renier la mémoire des victimes qu’il a envoyé à une mort programmée et certaine. C’est donner raison aux mouvements révisionnistes et néo-fascistes qui progressent en Europe. C’est légitimer les crimes de guerre commis avant et après Papon et les crimes contre l’humanité. C’est inadmissible, inacceptable !
Et, avec tous ceux qui se souviennent, tous ceux qui n’ont pas connu ces horreurs mais en refusent le retour, poursuivons notre action pour la justice, le droit et le rejet des nostalgiques du fascisme.
Le Réveil des Combattants, n° 721-722, Août-Septembre 2006
Dans le même temps, des jeunes qui volent des croissants écopent d’un mois de prison ferme ! Même récidivistes, un travail au service de la collectivité n’aurait-il pas été plus approprié ?
Les grands truands, depuis ceux de la pègre en col blanc, jusqu’ aux plus hautes sphères de responsabilité, ont de beaux jours devant eux si nous ne nous levons pas tous pour crier notre refus de ces privilèges.
Messages
1. > Papon, un nouveau scandale !, 19 octobre 2006, 11:05
Bonjour,
On nous demandes de respecter les lois de la république, ok jusque là pas de problème.
Comment peut on respecter des lois faites ou modifier par des gens qui eux mêmes ne les respecte pas ???
Franchement on manque cruellement d’exemples.
Dom.p
2. Hommage aux combattants d’hier et d’aujourd’hui., 19 octobre 2006, 11:20
Oui, c’est bien juste.
Tout cela est possible parce que la France collaborationniste était soutenue par le monde des "affaires".
Les magnats du capitalisme ont "fait "Hitler en Allemagne. Ils ont aussi fait les beaux jours de la collaboration ailleurs. Dans tout l’Occident. Et soutenu à fond la "croisade contre le bolchévisme". Ils ont couvert et encouragé le génocide des Juifs. Des Slaves. Des Roms.
Ils ont pourchassé les Résistants. Quant à leurs anciens combattants, une fois la chair à canon devenue inutile, on se fait tirer l’oreille pour lui payer son dû. Sans parler du sort des combattants "indigènes" : oubliés. Ecrasés.
Maintenant que le Capitalisme refait un petit tour de piste, façon impérialisme, sa phase ultime, avant d’imploser avec ses bulles spéculatives (90% des transactions) , il remet en "honneur" les mêmes canassons et les mêmes salades.
Avec oubli à la clé de tous ceux qui ont vu un monde différent de celui du fric-roi et dans de mauvaises mains.
Mais les peuples se réveillent, y compris dans d’humbles actions en faveur d’anciens résistants ou combattants.Ils ne veulent plus jouer dans ces mauvaises pièces où ils sont toujours perdants.
Prendre ses responsabilités de citoyens, mettre fin à la misère et aux guerres voilà le juste combat d’aujourd’hui ! Il sera victorieux car il va dans le sens des aspirations profondes de l’immense majorité des citoyen(ne)s de la base.
Chacun(e) peut le mener dans sa sphère, en manifestant les plus belles qualités de l’humain, celles qui fédèrent, qui attirent et esquissent le contour d’un autre monde.
Amitiés.
little light
3. La grande Collaboration n’a pas été jugée., 19 octobre 2006, 12:01
Petite précision.
En 1945, vu la vistoire de la Résistance et pour conjurer le "danger communiste", il fallait faire un geste : punir quelques collaborateurs réels ou supposés.
Des petits de toutes façon. Car les gros avaient leurs réseaux de fuite. Ils ont été recyclés dans le s colonies pour certains ! D’autres ont carrément été remis en fonction dans les plus hautes sphères. Les milieux d’affaires ont soudain clamé leur "patriotisme" : s’ils ont travaillé pour les Allemands, c’était contraints et forcés.
Des chercheurs sérieux ont prouvé qu’ils n’en était rien : les hommes d’affaire de tout l’Occident se sont précipités pour faire du pognon avec l’Allemagne d’Hitler, ils ont applaudi à la suppression des syndicats dans les pays occupés, à la chasse aux communistes et certains ont même volé des commerces juifs "à remettre pour cause d’Auschwitz".
Les mêmes honorables businessmen ont fait des plans sur la comète pour voler le pétrole russe du Caucase : ils escomptaient une victoire nazie sur la Russie et une joyeuse exploitation coloniale de ce pays.Mais il y a eu Stalingrad.
Vous connaissez la suite.
En 1944 et 1945, 20 000 personnes ont été fusillées en France pour collaboration. Il y avait certainement des innocents. Mais aucun riche ou puissant sauf les trop compromis comme Laval. Pétain, sénile, a joué le rôle de fusible, en bon militaire, mais le moteur était bien le Capitalisme et ses magnats. Le "nerf de la guerre".
Un peu de pègre qui a fait du business avec l’Occupant, quelques traîtres de moyen rang.
Et une cohorte pitoyable de pauvres femmes qui ont eu le malheur d’aimer un soldat allemand : exhibées nues, photographiées, parfois avec leur bébé dans les bras sous les crachats, les cris et tondues bien sûr.
Pauvres filles : elle ont été placées là intentionnellement pour jouer le rôle de punching ball. Pendant que les vrais traîtres s’engraissaient sous les tropiques ou en Amérique du sud ou en Espagne de Franco !
Georges Brassens a composé une chanson sur le sujet.
Il dit qu’ayant assisté à ce "spectacle," il n’a pas osé s’interposer mais qu’il a recueilli une mèche de cheveu coupée, un accroche-coeur et l’a gardée.
Les guerres sont faites aussi contre les femmes. elles payent toujours la facture. Comme tous les petits. Ne laissons plus faire des actes pareils ! Demandons des comptes aux vrais hauts "responsables" et toujours traîtres à la cause des populations.
little light
1. > La grande Collaboration n’a pas été jugée., 19 octobre 2006, 13:07
tout a fait little light.
Little light ,but big lumiére.
la suite de l’histore , les alliés sont arriver et ont libéré les bourgeois et par la meme occasion occuper les autres .Depuis lors , La France d’en haut, l’Allemagne d’en haut bien d’autres d’en haut sont des alliés contre ceux d’en bas de partout. la lutte des classes dans sa splendeur. ca explique le ’’ plutot les bosch que le front populaire du medef de l’epoque.
Comme ca s’agite dans la France d’en bas, Sarko l’Americain locale montre ces muscles de la taille d’un nabo ,idem un peu partout en occident.
Ramo
2. > La grande Collaboration n’a pas été jugée., 19 octobre 2006, 20:03
On crois rèver.J. Aubron n’a pas bénéficiée de cette mansuétude !Danes