Accueil > Paris, Angers, Le Larzac !
A Paris, une manifestation devait partir jeudi, en début d’après-midi, du
siège du Medef, tandis qu’une marche d’artistes a quitté Angers mercredi
pour atteindre Paris le 16 septembre. A Marseille, du 9 au 11 octobre, les
collectifs doivent organiser la suite de la mobilisation.
La CGT, syndicat majoritaire parmi les professions du specta-cle, et les
coordinations d’intermittents ont lancé un mot d’or- dre national de grève
et d’actions pour jeudi 4 septembre, afin d’obtenir le retrait de la réforme
de leur régime d’assurance-chômage. A Paris, une manifestation devait partir
en début d’après-midi du siège du Medef, qui a signé l’accord, tandis que
des défilés étaient prévus dans plusieurs grandes villes de province.
Au même moment, le ministère de la culture réunit le Conseil national des
professions du spectacle, où siègent pouvoirs publics, employeurs et
salariés. Plusieurs participants, tels la CGT et le Syndeac, qui regroupe
les responsables d’institutions culturelles, ont annoncé leur intention de
refuser toute négociation tant qu’un moratoire sur l’application de la
réforme ne serait pas annoncé par le gouvernement.
Tandis que le ministre des affaires sociales, François Fillon, affirme dans
un entretien au Nouvel Observateur qu’il ne reviendra pas sur ce "bon accord
sur le fond" qui "ne remet pas en cause le statut des intermittents, mais
fixe des limites à un dispositif qui reste très favorable", la coordination
nationale exige le retrait de l’accord et l’ouverture de négociations sur
les droits sociaux des intermittents du spectacle et de l’audiovisuel. Elle
appelle toutes les personnes invitées aux rendez-vous programmés début
septembre dans les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) par
le ministre de la culture à "boycotter ces rencontres et à rejoindre la
lutte en posant l’abrogation de l’ordonnance comme préalable indispensable à
toute discussion". Elle demande aux directeurs de salles et de festivals de
ne pas ouvrir normalement leur saison culturelle, mais d’"ouvrir leurs
portes à la mobilisation générale de la profession, des usagers et des
autres secteurs en lutte".
En préparation de la journée nationale d’action, plusieurs collectifs ont
projeté cette semaine le film Nous avons lu le protocole du 26 juin 2003,
réalisé fin juillet par un groupe de cinéastes dont font partie, entre
autres, Claire Denis, Pascale Ferran et Pascal Thomas. Mercredi 3 septembre,
des affichettes sauvages, portant la mention "Annulé", ont été collées sur
les colonnes Morris à Paris, qui présentent les programmes de salles comme
le Théâtre de la Ville et la Comédie-Française. Réalisées par la
coordination Ile-de-France, elles donnent un numéro de téléphone qui
débouche, en fait, sur le standard du Medef.
A Angers, une marche d’artistes et de techniciens est partie mercredi en
direction de Paris, où elle doit arriver le 16 septembre. Une autre marche,
partie du Larzac à la suite du rassemblement des 9, 10, 11 août, composée
d’intermittents, d’agriculteurs et de chômeurs, est attendue en région
parisienne à partir de jeudi, au terme d’un voyage de 700 kilomètres. Chaque
soir est projeté le film Le Bien commun, l’assaut final, de la réalisatrice
Carole Poliquin, qui donne son analyse de l’accord général sur le commerce
des services, comprenant entre autres le secteur culturel, négocié au sein
de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’ensemble des collectifs doit se retrouver à Marseille, du 9 au 11 octobre,
pour organiser la suite de la mobilisation. Le secteur des arts plastiques,
absent jusqu’à présent du mouvement puisque ces artistes ne bénéficient pas
du régime spécifique des intermittents, rejoint à présent le courant. Les
premières rencontres nationales des artis-tes plasticiens sont organisées à
Paris, du 17 au 20 septembre, à la Grande Halle de La Villette.
Catherine Bédarida