Accueil > Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat
Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat
Publie le jeudi 20 mars 2008 par Open-Publishing4 commentaires
Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat
jeu. mars 20, 2008 12:31 CEST
PARIS (Reuters) - La crise financière risque de durer et seule une intervention publique permettra d’en sortir, a estimé le directeur de la Recherche économique et de la stratégie d’Exane BNP Paribas.
"Les crises bancaires sont d’abord résolues par les banques elles-mêmes mais la collectivité doit souvent intervenir par une mutualisation des risques", a déclaré Jean-Pierre Petit lors d’une conférence organisée mercredi soir par First Finance.
"Les crises bancaires sont d’abord résolues par les banques elles-mêmes au détriment de leurs actionnaires, des salariés comme l’illustrent les destructions d’emplois dans le secteur aux Etats-Unis depuis la fin 2007 et des emprunteurs avec un resserrement des conditions de crédit", rappelle-t-il.
Jean-Pierre Petit fustige la réaction tardive et désordonnée des banques centrales et des autorités après le déclenchement de la crise des subprimes en juillet 2007.
"Les banques centrales ont fini par baisser leurs taux et assurer la liquidité du marché, c’est notamment le cas de la Fed, de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre", relève-t-il en pronostiquant que la BCE "devra abaisser ses conditions de refinancement en 2008".
TAUX DES FED FUNDS A ZERO ?
"L’intervention des banques centrales réduit les coûts de financement, favorise la pentification de la courbe et donc la rentabilité des banques, réoriente les investisseurs vers les actifs risqués et rassure les marchés", rappelle-t-il.
L’écart négatif entre les taux des Fed funds et le taux des bons du Trésor à deux ans souligne que les opérateurs anticipent une poursuite de la baisse des taux de la Fed, relève-t-il.
Jean-Pierre Petit n’exclut pas un taux des Fed funds nul comme il l’est déjà en termes réels alors que l’économie américaine est entrée en récession fin 2007-début 2008 et que le resserrement du crédit risque d’aggraver encore la situation.
La contraction du crédit liée à la crise des subprimes pourrait entraîner une baisse du PIB de 0,7% à 1,3% en 2008, selon une étude publiée fin février par deux économistes de marché et deux universitaires américains*.
Sur la base d’un total de pertes estimé à 400 milliards de dollars, les banques et autres établissements financiers en supporteraient la moitié eux-mêmes en levant 100 milliards de capital et en détruisant 100 milliards de fonds propres.
Le levier entre fonds propres et crédits à l’économie étant en moyenne de 10 et baissant habituellement en cas de ralentissement de l’activité, les auteurs estiment à 910 milliards de dollars la contraction de crédit provoquée par la crise des subprime soit 3% de l’encours total. Selon les modèles, cela entrainerait une baisse du PIB de 0,7 à 1,3 point.
600 MILLIARDS DE DOLLARS DE PERTES POTENTIELLES
La crise bancaire risque de durer jusqu’en 2009", a estimé pour sa part André Lévy-Lang ancien président du directoire de Paribas lors de la conférence First Finance.
"La perte des subprimes est étalée dans le temps en liaison avec la révision des conditions de ces crédits hypothécaires à taux variables, ses estimations sont incertaines de même que sa localisation (banques, fonds)", a-t-il souligné.
"D’autres actifs peuvent être affectés par une crise américaine comme les créances hypothécaires résidentiels (RMBS), d’autres types d’ABS (émissions de titres adossés à des actifs) mais aussi les rehausseurs de crédit, les financements de LBO, ou les hedge funds", a prévenu André Lévy-Lang.
Aussi juge-t-il "plausible" l’estimation de pertes potentielles de 400 milliards de dollars au total donnée par le G7 Finance réuni à Tokyo début février.
"Dans un scénario de récession courte et de faible ampleur, les pertes potentielles pourraient atteindre 600 milliards de dollars", chiffre pour sa part Jean-Pierre Petit.
Les dépréciations sur les seuls subprimes pourraient atteindre 285 milliards de dollars avait pour sa part estimé l’agence de notation Standard & Poor’s dans une étude publiée la semaine dernière où elle précisait que plus de la moitié des dépréciations ont été annoncées**.
"Peu importe les montants", estime Jean-Pierre Petit qui rappelle qu’in fine le contribuable intervient le plus souvent pour assurer la sortie des crises bancaires comme ce fut le cas lors de la faillite des Savings & Loans aux Etats-Unis, de la déconfiture des systèmes bancaires des pays nordiques et du Japon dans les années 90, de Northern Rock au Royaume-Uni ou des Landesbanken en Allemagne, tout récemment.
"Plus on attend, plus c’est cher", rappelle-t-il toutefois citant le renflouement du système financier nippon dont le coût estimé a représenté près d’un quart du PIB du pays.
Marc Joanny
Messages
1. Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat, 20 mars 2008, 15:58, par al1_2nant’
Il est temps de créer une nouvelle monnaie : la monnaie anticapitaliste de sortie de crise !
Il s’agit sans doute d’une invention, attention, le 1er Avril !
Pourtant il est temps !
2. Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat, 20 mars 2008, 16:03
Marre que le contribuable mette encore la main à la poche pour renflouer des choix libéraux complètement nuls. C’est eux qui cassent les jouets, et c’est nous qui n’avons rien demandé qui devont réparer ! NON NON NON ! Qu’ils se débrouillent sans nous ! Ou alors, expliquez-moi pourquoi je dois contribuer à la réparation de vos erreurs !
3. Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat, 20 mars 2008, 18:05, par JLL-64
Comment peut-on accepter que les banques ne soient pas nationalisées ?
C’est la clé ...pour construire une société mondiale vers le progret de l’humanité. Encore une preuve pour tous les suppos du capitalisme.
le reste c’est du pipo, destiné à tondre les "sens la sueur", qu’ils soient salariés ou citoyens.
1. Pas d’issue à la crise bancaire sans l’aide de l’Etat, 21 mars 2008, 00:55
Oui, bien d’accord, il faut nationaliser les banques. Ainsi fini les banqueroutes, les faillites, les trafics financiers. La banque au service du citoyen et rien de plus. Plus d’argent avec de l’argent, c’est trop immonde !