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Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits)
Publie le mardi 24 juillet 2007 par Open-Publishing11 commentaires

de Patrice Bessac
(...) Sur le rassemblement. Tel qu’issu du mouvement des collectifs, il est derrière nous. On ne fera pas revivre ce qui a échoué. Pour autant, en tirer comme conclusion que tout est mort me semblerait être une impasse. Tout nos partenaires n’avaient pas le même point de vue sur l’avenir et sur la gauche.
Nous avons vécu dans la dernière période les régionales, les européennes, le "NON" et la Présidentielle. Chacune de ces expériences a eu lieu au nom du même principe, le rassemblement, avec des formes différentes. Sachons voir ce qui a échoué, ce qui a réussit et en tirer les conséquences.
Pour l’avenir, je pense qu’il vaut mieux de ce point de vue tenter un peu, réussir un peu, plutôt que tenter beaucoup et échouer beaucoup. Le cadre multilatéral avec une multitude d’organisations et de personnalités est porteur de trop lourdes contradictions.
Pour autant, il me semble que sur la séquence des régionales, européennes et législatives de 2012, il est possible de construire une « coalition durable » avec des personnalités, des forces socialistes, syndicalistes, popu-laires qui partage avec nous une certaine idée de l’avenir du pays et de la gauche.
Sur la Présidentielle, je n’ai pas achevé ma réflexion. L’idée que je m’en fait est qu’il est à la fois impossible de ne pas présenter de candidature car le débat sur la présidentielle structure aussi le débat sur les législatives et occupe une place démesurée dans la vie du pays. C’est un fait. Deuxièmement, il me semble très difficile de parvenir à un accord large vu le type d’élection. Ainsi, il est probable que la solution pour 2012 est d’assumer devant l’opinion publique et le peuple la difficulté de l’élection, présenter une candidature du parti et construire bien en amont un rassemblement sur les législatives.
Au fond, je reste attaché au choix du 32e Congrès : alliance du rôle et de l’apport spécifique du parti, d’une ambition trans-formatrice majoritaire et d’un rassemblement qui porte cette ambition.
Je veux conclure enfin sur la question du parti et de notre combat.
Je le dis d’emblée, je pense que le choix que nous avons fait de la forme parti et du communisme est un choix d’avenir. Dans le mouvement de celles et ceux qui luttent pour un espoir face au capitalisme, la tendance de fond est la recherche d’unité politique et idéologique alternative. Nous avons beau-coup à apprendre de tout ce qui travaille en profondeur la société française et le monde. Nous avons à apprendre de tout le monde. Et dans le même temps, la forme parti est une forme profondément moderne. Elle n’est certes pas parfaite. Nous devons réfléchir sur tous nos archaïsmes mais en prenant l’offensive sur la question des partis. Faut-il un nouveau parti ? Le débat est ouvert, librement. Pour ma part, je pense que le pays et la gauche ont besoin d’un parti communiste.
Fondamentalement, nous avons deux boulots :
•Un, travailler à construire le projet, les idées, les forces qui permettront de construire une société libérée de toutes les formes de domination. Le courant communiste n’a pas le monopole de la pensée de l’émancipation humaine, je pense aux féministes ou à l’écologie en particulier, mais il est le courant de pensée mondial qui, depuis Marx, incarne la recherche d’une cohérence d’ensemble.
•Deux, travailler aux avancées immédiates avec les luttes et la réalité de l’époque. Je ne développe pas. Nous aurons de grands débats de fond et tactiques sur le communisme et le poids de ce mot au regard de l’histoire. Je crois pour ma part qu’une de nos raisons d’être est d’incarner et de travailler à l’espérance anthropologique d’un au-delà du capitalisme.
Dans ce cadre, tous les actes qui permettront de signifier notre volonté d’être une force pour l’avenir me semblent bons à prendre. Des actes de sens et non pas des gadgets qui contournent l’obstacle.
Evidemment les réflexions sur rassemblement et parti se chevauchent. Pour ma part, je ne crois pas que les divisions actuelles seront éternelles. Les héritages liés à l’histoire se dissiperont. Cependant ces divisions existent. Plutôt que de chercher la voie d’une organisation unique alors même que nos différences sur le fond sont importantes, trou-vons les moyens d’unir et de rapprocher ce qui peut l’être sans nier les identités. C’est le rôle d’une politique de « rassemblement ».
Je veux conclure enfin sur le fonctionnement du parti et de son appareil de direction. D’abord pour dire que la place et le rôle qu’a joué Marie-George Buffet sont déterminants à
mes yeux. Par son honnêteté, son rapport aux militants, les choix qu’elle a fait malgré nos erreurs collectives, malgré nos divisions, elle nous permet de continuer à avancer collectivement dans le respect de chacune et de chacun et surtout de la souveraineté des communistes.
Sur le parti et le fonctionnement des directions, je pense qu’il faudra aussi examiner les conditions pratiques dans lesquelles sont mis en oeuvre nos choix.
Il y a une insatisfaction dans et hors le Conseil national sur la situation actuelle à la fois du point de vue du travail, du rôle des instances, de leur nombre et du respect des décisions prises. Je ne crois pas que la solution réside dans une « table-rase » ou un « jennisme » hors de propos.
Cependant la souveraineté des communistes ne doit pas s’arrêter aux portes du fonctionnement de la direction nationale. A chaque Congrès nous promettons que cela va changer. A chaque Congrès, c’est très dur. De ce point de vue aussi, le Congrès extraordinaire devra donner mandat au Congrès ordinaire •
(Paru dans "Economie et politique" de juin 2007)
Messages
1. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 24 juillet 2007, 22:51
peu peu
pas beu beu, mais peu peu, j’insiste !!
je ne retiendrais que ça !
Ca débloque sec dans les chaumières.
C’est quoi une plaisanterie ! les élections en 2012 ! Préparons plutôt puisqu’on y est : 20017.
Mais où va-t-on ?
2. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 24 juillet 2007, 22:54
Ainsi, il est probable que la solution pour 2012 est d’assumer devant l’opinion publique et le peuple la difficulté de l’élection, présenter une candidature du parti et construire bien en amont un rassemblement sur les législatives.
Que ne l’a-t-on pas, publiquement, proposé en 2006 ! Un accord préalable sur les législatives pouvait débloquer la situation sur la présidentielle et, surtout, éviter à MGB la meurtrière "casquette de la division".
Annoncer dés à présent la présence d’une candidature PCF à la présidentielle de 2012, c’est aussi, par avance, légitimer toutes les autres, LCR, LO...etc...pour être bien sûr que le sort des prolos, comme en 2007, se jouera, au premier tour, dans la cour des.... petits, et au deuxième tour, dans les boudoirs de la bourgeoisie !
CN46400
1. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 25 juillet 2007, 10:49
La question de la candidature communiste à la présidentielle fait partie des questions à poser... et surtout il faut mesurer (prévoir) les conséquences qu’aurait une absence de candidature communiste à ces élections dont l’importance ne va pas décroitre avec Sarkozy...
Sans candidature, le parti devra prendre position en faveur d’un autre candidat. Mais sur quels critères ? Quels obtectifs ?
Peut-on soutenir quelqu’un qui cherche à faire la peau au PCF ?
Est-on en capacité de détourner le système actuel politico-médiatique pour l’utiliser dans notre intérêt ? Si non faut-il le subir (sans trop) rien dire ?
Voilà quelques questions que je me pose.
Florent, 26 ans (PCF)
2. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 25 juillet 2007, 11:57
Cette question est tout à fait légitime. Or depuis qu’on a expliqué (81) que notre décrochage électoral était dû aux deux impasses de 65 et 74, on présente toujours un(e) candidat(e) et on baisse toujours. J’en déduis que le Pb est ailleurs, peut-être dans une politique d’union des prolétaires défaillante ? où dans une pratique politique mal comprise par eux ? dans un programme peu crédible....Etc.
Comment, d’un même mouvement, construire un "large rassemblement" pour les législatives aprés une candidature de "témoignage" aux présidentielles ? A défaut de répondre, PB a le mérite de poser le pb. La quadrature du cercle, c’est un peu çà !
CN46400
3. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 25 juillet 2007, 18:04
JE SUIS D’ACCORD AVEC FLORENT...
... et je pense qu’un rôle secondaire pour le parti qui dominait la gauche (PCF) nous a incombé à partir du moment où nous avons décidé de ne pas présenter de candidat aux présidentielles. Nous nous sommes alors décrédibilisés nous-mêmes. Ne pas être présent, c’est courir le risque, dans le système 5° République, de ne jouer que des rôles également secondaires, sinon marginaux, dans toutes les autres élections.
La question des alliances et de candidats communs avec d’éventuels partenaires suppose-t-elle automatiquement (comme pour le CAUN de l’AU2007, face aux CUAL à la mi-décembre 2006) que nous PCF nous devions systématiquement nous coucher ? !
Si la LCR et d’autres éventuels partenaires souhaitent réellement un accord politique, ça ne peut être qu’une unification de la famille communiste et donc ça ne peut déboucher sur notre abstention en matière de présentation de candidat.
On peut perdre une bataille qu’on livre, mais on perd systématiquement toutes les batailles qu’on n’accepte pas de livrer.
NOSE
3. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 25 juillet 2007, 18:46
UNE FOIS DE PLUS !
... ce débat est mal parti, à partir du moment où on ne répond pas au texte écrit mais à ce qu’on suppose d’arrière(s)-pensée(s) de la part de ceux qui les proposent. Certains connaissent tellement bien nos dirigeants qu’ils sont capables de "traduire les textes" des dirigeants dans le "langage traître" et livrent tout ça aux militants de base que nous sommes. Devant ces fait, je pense qu’un certain nombre d’intervenants veulent nous empêcher de réfléchir, d’avoir un débat serein, pour peser dans un sens qui n’est pas forcément celui des intérêts des communistes et des exploités de notre pays...
On découvre dans des interventions une jubilation malsaine à guetter "le mot" qui permet de flinguer un camarade (dirigeant ou non) au coin d’une ligne ou d’un texte. Il y a des critiques haineuses systématiques, destructives et malhonnêtes.
Dès qu’un dirigeant de notre parti s’exprime, ses arguments ne sont même pas examinés et ils sont escamotés pour le "tir au pigeons" ! Un dirigeant n’est pas un camarade, c’est forcément un traitre, un vendu, etc. On lui demande systématiquement de s’autocritiquer et de se pendre lui-même. Est-ce que cette façon de concevoir le débat a le moins du monde à voir avec l’examen collectif du travail collectif et des responsabilités collectives dans la situation où nous sommes ?
Face aux milliers de permanents du MEDEF, les quelques permanents (qu’ils aient ou non démérité) ne valent que les balles dans le dos de détracteurs sectaires. Il en est quasiment de même pour nos députés (on ne parle que très peu de nos sénateurs) comme de nos élus régionaux ou locaux. Ce lourd climat qui pèse sur le débat n’est pas innocent et il me rappelle la période novembre à mi-décembre 2006 dans la recherche de la candidature commune avec nos "partenaires".
Pourtant que dit Patrice BESSAC ? Des choses très comparables sur de nombreux points à ce que disait Jacques Franck et "Bibi 33" sur Bellaciao...
1. Présidentielles et législatives :
– il est "impossible de ne pas présenter de candidature" et il est "très difficile de parvenir à un accord large... dans un cadre multilatéral avec une multitude d’organisations et de personnalités" ;
– donc présenter une candidature du parti (à la présidentielle) et construire bien en amont un rassemblement sur les législatives.
Que ne l’a-t-on fait avant ? entend-on... Bien sûr, pourquoi 2007 vient-il après 1968 et pas avant ?
2. Parti et Communisme :
– "le choix que nous avons fait de la forme parti et du communisme est un choix d’avenir" ; "espoir face au capitalisme" ; "je pense que le pays et la gauche ont besoin d’un parti communiste" ; "un au-delà du capitalisme"...
– "les réflexions sur rassemblement et parti se chevauchent",... "trouvons les moyens d’unir et de rapprocher ce qui peut l’être sans nier les identités" (c’est ce que nous disions, nous communistes, dans la cacophonie de la désignation de la candidature de la mi-décembre 2006 à l’AU2007).
3. Parti et fonctionnement des directions :
– "examiner les conditions pratiques dans lesquelles sont mis en oeuvre nos choix" (c’est tout de même un minimum, face à ceux qui suscitent des candidatures concurrentes - pour le moins - à celles des communistes "officiels", ou à ceux qui ne respectent pas les orientations définies dans les congrès ou dans les statuts de l’organisation) ; Bibi 33 met en cause "des "rénovateurs" qui n’ont pas respecté le vote démocratique des militants du PCF et les "partenaires antilibéraux" qui n’ont pas respecté celui des "comités antilibéraux locaux"...
– "la souveraineté des communistes ne doit pas s’arrêter aux portes du fonctionnement de la direction nationale". C’est bien ce que nous demandons quasiment tous, membres du parti !
Voilà, mes camarades, vous qui cherchez une issue communiste à la crise du PCF et à la crise de la gauche dans notre pays. Ne vous laissez pas impressionner par la haine et comparez les textes. Vous trouverez beaucoup plus de convergences que les braillements qui couvrent le débat ne le laissent supposer.
Ciao et fraternité,
NOSE DE CHAMPAGNE.
1. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 26 juillet 2007, 08:23
C’est vrai que les "braillements" n’aident pas le débat, mais le "nous", du "centralisme démocratique" employé systématiquement par ceux qui ont voulu et obtenu la suppression de ce principe n’engendre pas la sérénité. PB utilise le "je" pour l’avenir et le "nous" pour le passé, même proche. C’est risqué puisque 1/3 des votants du 19/12/06 n’ont pas fait le même choix que lui !
On peut le regretter, mais dans la suppression du "centralisme démocratique", il y avait deux choses qui paraissent avoir échappé à beaucoup de camarades :
- Plus de responsabilité collective (donc plus de "nous" pour les dirigeants)
- Contrôle, à tous les niveaux, de la régularité des votes !
Du boulot pour plus tard !
CN46400
4. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 26 juillet 2007, 09:54
Impression générale : on continue et on ne change rien !!! Et surtout, on ne fache personne !!!
le meilleur moyen pour que le"nouveau" se construise à coté du parti et non avec lui !!!!
en 2012, on fera le constat qu’"on" s’est encore trompés !
C’est la même chanson depuis 1978
5. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 26 juillet 2007, 10:10
Pcf :L’heure des choix fondamentaux (extraits)
25 juillet 2007 - 17h54 - Posté par 90.*.237.**
La seule issue pour sortir enfin de cette merde, c’est qu’il n’y ai plus jamais d’élection d’un président au suffrage universelle, et mieux encore qu’il n’y ai plus jamais de président monarque.
Il est lamentable de voir un dirigeant communiste envisager, sans avoir l’air d’être particulièrement inquiet, d’être encore en 2012 dans ce système fascisant de la cinquième république.
Il n’y aura de victoire du peuple que dans la rue. C’est à cela et à cela seulement que, tous ensemble nous devons nous préparer dés maintenant. Tout le reste n’est que bavardage stérile.
Hasta La Victoria Siempre
Cette interpellation n’a reçu aucune reponse des “responsables’,intervenants,elle est ignorée ?
L’autisme des politiques (PCF,LCR etc) est donc toujours la.
Et les rebelles aussi ?
La question posée depuis des decennies :comment sortir mentalement et pratiquement du piege du systeme electoral que la gauche “cautionne”,tout en le critiquant !!!
Savoir ne plus prendre comme modele le modele dominant ?
Partir en recherche vers autre chose,en se liberant des pratiques institutionnelles,interiorisées comme les seules depuis des generations,indepassables comme le systeme capitaliste ?
Et se poser la bonne question : en est on capable et le veut on vraiement ?
Le pouvoir des travailleurs est a ce prix !!!
Pcf :L’heure des choix fondamentaux se limite a ne pas choisir
merci a 86.***.82.*** pour sa lucidité
6. Pcf:L’heure des choix fondamentaux (extraits), 26 juillet 2007, 12:12
QUAND "ON" AURA...
... fini de fusiller nos généraux, "on" s’apercevra peut-être enfin qu’il faut faire face à "Barbarossa" !
NOSE DE CHAMPAGNE
7. Pcf:L’heure des choix fondamentaux, en effet., 26 juillet 2007, 17:14
Cher-e-s camarades
J’ai bien lu l’intervention de Patrice (Bessac) et elle appelle, me semble t il, plusieurs remarques.
A titre préalable
Tout d’abord et au préalable, laissons de côté les critiques personnelles (c’est-à-dire concernant directement la personne et les supposées intentions que d’aucuns voudraient lui prêter) sur le camarade Patrice Bessac - ou sur tout autre camarade d’ailleurs.
A mon avis toutefois, il n’y en a pas vraiment eu ici au sens strict ; il y a en revanche des critiques sur le discours tenu par un camarade identifié, à tort ou à raison, comme étant un "dirigeant", discours confronté à la réalité de ses actes selon certains.
Tenons compte du fait que celui-ci a, non pas un rôle de dirigeant stricto sensu au sein de la DN mais un rôle, assez exposé, de porte-parole, et qu’il est en revanche membre du CN et dirigeant de la fédé de Paris et que des rumeurs persistantes le désignent comme un des successeurs à Marie George Buffet (avec MP Vieux et O Dartigolles, d’après ce que nous savons actuellement par les journaux et notamment Libération pour ne pas le nommer…).
Il faut sans doute reconnaître que cette multiplicité de « casquettes » est propice à une forme de "schizophrénie" (et je le dis sans méchanceté) et que la situation ne doit pas être simple à gérer... Je ne suis pas à sa place et ne l’ai jamais été, donc je ne lui donne pas de leçon sur ce point, mais j’ai en revanche quelques observations à formuler à la suite de cet extrait (et attention à ce point quand même, un extrait est un extrait...), de camarade à camarade.
Il me semble que Patrice (Bessac) est d’une certaine manière victime de l’hypocrisie du système qui fonde aujourd’hui le gouvernement du PCF.
Est-il une victime consentante ou une victime innocente ?... Se prononcer sur ce sujet relève du procès d’intention et je ne m’y risquerai pas car je suis opposée à ce genre de pratiques, surtout à l’égard de camarades qui n’ont pas non plus que des défauts, loin s’en faut.
Cependant, son intervention, parce qu’elle est incomplète ou inégale ou insatisfaisante dans l’extrait qui nous a été livré en tout cas, me permet de rappeler, en pleins ou en creux, certaines exigences qui me semblent être revendiquées à haute voix ici ou là par la majorité des communistes du PCF et ce depuis plusieurs semaines.
Je ne partage pas ce que ces propos me semblent laisser transparaître d’optimisme et de "positive attitude" et ce quelles que soient les raisons qui l’ont conduit à envisager la vie du PCF sous un angle aussi rose. Mais je n’envisage pas non plus cet avenir sous de sombres auspices car j’ai confiance en nous.
1. Sur le sort que les communistes entendent réserver au PCF
L’exigence d’un débat serein et strictement interne au PCF sur la nécessité de garder ou pas l’outil PCF est une revendication forte des camarades. A ce titre, nous sommes nombreux à avoir exprimé notre "ras le bol" de l’intrusion permanente, ces derniers temps, de gens qui ne sont pas membres du PCF et ne sont déjà pas fichus de "faire le ménage" chez eux. Il semble que pour l’instant, tous ces donneurs de leçons extérieurs se soient un peu tus, ce qui me va mieux.
La question doit toutefois se poser entre communistes.
Mais à mon sens, cette question ne peut être posée que si on pose immédiatement une autre question , qui est son corollaire, et qui est celle des relations que les communistes doivent entretenir ou ne plus entretenir avec le PS dans son ensemble, élections locales ou pas.
Ma position n’est un secret pour personne ; je pense que nous devons faire preuve d’une certaine forme de réalisme qui s’appelle courage et mettre un terme à nos liaisons dangereuses avec un parti qui, quoi que l’on dise, n’est manifestement plus un parti socialiste (et tant pis pour nos camarades du PS qui sont encore des socialistes sincères)…
Je suis bien plus favorable à des rapprochements ponctuels avec la LCR ( et particulièrement depuis qu’elle a présenté des candidats aux élections législatives) et avec certains écologistes qui ont compris qu’on ne pouvait être sérieusement écologiste et capitaliste, qu’à poursuivre des unions mortifères avec un PS social démocrate, sinon pour certains, social libéral.
Cette question amène pour moi une réponse à deux étages : si les rapprochements avec le PS doivent cesser ,il est donc hors de question d’envisager une quelconque « fusion » du PCF avec des gens qui sont encore actuellement des membres du PS et qui n’ont jamais fait leur autocritique à ce sujet. En conséquence de quoi, je pense qu’il est plus qu’urgent que le PCF reste en vie et continue sa route de façon autonome et bien identifiée « à gauche ». C’est une nécessité non pas pour quelques-uns mais pour le plus grand nombre, face à la droite et à Sarkozy.
Evidemment, et j’en suis une preuve, nos portes sont ouvertes aux socialistes (et aux autres) qui voudraient se rapprocher de nous, il ne s’agit pas ici du « repli identitaire » qu’on nous reproche si souvent pour clore le débat.
2. Sur la modernisation nécessaire du PCF et de ses structures
Une fois cela résolu, se pose la question de savoir si cet outil doit être modernisé, et notamment , s’il doit être modernisé du point de vue de ses règles de fonctionnement, ce y compris dans la désignation de ses représentants et de ses dirigeants, et notamment, en vue d’apporter d’une part plus de participation des communistes dans ces choix, et d’autre part, afin d’assurer que les décisions prises majoritairement par les communistes soient respectées strictement par l’exécutif du Parti.
Il me semble que la question des "dirigeants" est bien une question clef , fondamentale même, car justement en relation avec ce que signifie être communiste et être membre d’un parti communiste.
Elle est également importante en terme de stratégie de « communication ».
Et oui, il en faut , et quiconque prétend le contraire est un fou.
Ce qui ne signifie pas du tout que notre stratégie doive être la même que celle adoptée par les partis bourgeois, au contraire.
J’ai exposé ailleurs qu’il me semble que la meilleure « comm’ » pour les communistes reste l’exemple et l’action. Chacun à notre niveau, nous devons être exemplaires – non pas sans tache (même si c’est important d’essayer d’être intègre et honnête) – mais « exemples vivants » du communisme et de ses valeurs.
On peut donc de ce point de vue se demander quel est l’impact d’un député du PCF, un « dirigeant » ou au moins, un « représentant national » qui soutient ouvertement un candidat autre que le candidat du PCF, alors que l’un de nos fondements est l’action collective et commune ? …
Je pense que ce comportement, imité, hélas, par plusieurs , a été dévastateur dans notre électorat et que là nous avons commencé à apparaître définitivement comme un parti vraiment « comme les autres ». Or, telle n’est pas notre vocation.
C’est une des raisons d’ailleurs pour lesquelles je participe au projet soutenu par Bellaciao de rédaction d’un « contre projet de constitution européenne », pour communiquer par l’exemple.
C’est une des raisons aussi qui font qu’à titre personnel, j’ai décidé de ne me présenter à aucune élection qui pourrait me conduire à devoir voter sur les bancs d’une majorité PS ou « gauche plurielle » version 1997.
3. Sur l’organisation du Congrès extraordinaire, "la direction" du PCF et le bilan de la direction
Compte tenu de notre calendrier, je me permets de rappeler que, pour l’instant, et en s’en tenant strictement aux comptes rendus et communiqués publiés ici et là par des membres du PCF ou par le PCF lui même (donc sans « tirer de plans sur la comète »), l’organisation du Congrès extraordinaire est relativement orientée dans un sens déterminé que nous sommes nombreux à identifier et à ne pas accepter ou que nous voudrions au moins voir discutée.
En effet une de nos critiques porte justement sur le fait que, selon nous, la question des dirigeants du PCF en général mais aussi la question de l’actuelle direction doit au moins être abordée et qu’éventuellement, il devrai y avoir un vote à l’issue de ce Congrès « extraordinaire » puisque les statuts issus de notre 33ème Congrès prévoient en effet cette possibilité.
Là encore, de nombreuses voix se sont élevées pour dire que des camarades étaient "inquiets" de la façon dont était prévu ce Congrès extraordinaire.
Force est de constater qu’à ce jour nous n’avons eu aucune explication ou réponse ou amorce de dialogue de notre direction (excepté si l’on interroge certains membres de « personne à personne », il n’y a, à ma connaissance, aucune réponse officielle du PCF à ces militants) et il nous semble de plus en plus que notre Parti fait la sourde oreille aux critiques militantes sur cette organisation, alors qu’il semble accueillir sereinement des questionnements qui ne sont pas même internes au PCF....
Je crois pour ma part qu’une attitude aussi autiste, un tel comportement de "forteresse assiégée" de la Direction vis à vis de groupes de militants, est néfaste. Elle n’est pas saine ni raisonnable.
Ce n’est peut être pas son objectif mais vu de l’extérieur de cette « forteresse », on a bien l’impression, quand on examine certaines décisions ou qu’on lit certains communiqués (et donc, en se fondant sur des éléments objectifs), qu’elle met en scène une direction (elle-même) supposément obligée de « jongler » avec deux groupes qu’elle traite comme s’ils étaient majoritaires au Parti, à savoir les « orthodoxes durs », incarnant une vision manichéenne et passéiste du communisme d’une part, et les « pseudos rénovateurs » qui ne rêvent que de dissoudre le PCF et le communisme dans « autre chose » d’autre part (« Gérin / Braouezec » pour résumer selon la formule d’un camarade).
Donnant cette image d’elle aux prises,sans cesse avec des agitateurs féroces et nombreux dont le conflit fratricide risquerait d’emporter notre PCF, (alors que je maintiens que ces camarades des deux bords, pour être très bruyants, n’en sont pas moins minoritaires, ce qui explique aussi qu’ils soient aussi bien organisés et donc, sur-représentés à la direction), elle trouve ainsi une légitimité pour ne pas s’appuyer sur une majorité pourtant beaucoup plus lucide et réelle, notre majorité à nous, mais qui lui demanderait des choses que, par habitude, par lassitude, ou par erreur, elle ne peut pas ou ne veut pas faire.
En ce sens une partie de l’analyse de Patrice est assez juste mais la question est de savoir si on doit ou pas critiquer cet état de fait.
Au motif qu’elle « devrait tenir le Parti » (ce qui reste donc à voir) la direction en profite quelque part, pour nous dire de faire silence et d’attendre… Mais attendre quoi ?
Je ne comprends pas pourquoi la direction du Parti (et je pense ici spécifiquement à notre secrétaire nationale et à son exécutif) ne fait pas les choses plus clairement, car cela permettrait de les faire plus simplement et donc, plus sereinement.
On ne parle que d’un « débat » sans tabou, alors que rien n’a jamais été aussi tabou justement, et que les cartes sont brouillées. Cette invocation permanente à « ne pas avoir de tabou » ou , pour reprendre ne autre expression « à la mode » , à être « décomplexés », amuserait sans doute beaucoup un psychanalyste…Elle ne m’amuse que moyennement car je crains qu’elle ne désigne précisément le contraire de ce qu’elle est supposée évoquer.
De la même manière, et pour prendre un autre exemple, les communistes « boudent » manifestement le forum qui a été ouvert sur le site du PCF pour l Congrès alors qu’ils s’expriment beaucoup ici.
Cela ne devrait-il pas interpeller notre direction ? Cela ne signifie t il pas qu’il y a un problème ? (même un problème, simple, technique, de lisibilité, de manipulation) Ou fait-elle un peu l’autruche pour nous dire plus tard « on avait fait des choses mais VOUS n’avez pas participé » ?
Un tel comportement ne peut qu’être propice à engendrer des paranoïas néfastes au dialogue des communistes, ne peut que tendre une situation déjà délicate et cela me rend, personnellement ,de plus en plus soucieuse car je crains en effet que la situation ne se tende mais pour de bien piètres et de bien mauvaises raisons… Nous devons regrouper nos forces pour éviter cela.
Toutefois, il y a une chose aussi qu’il faut reconnaître parallèlement à la nécessité du débat sur la « direction », c’est la nécessité de l’auto-critique des militants.
Mais cette auto critique doit être raisonnée car les militants sont quand même grandement tributaires d’une part des moyens qui sont mis à leur disposition et d’autre part de la manière dont leur sont présentés les sujets et qu ’ « accessoirement » la plupart d’entre nous ont un travail ou en cherchent un ou font leurs études et donc, ont une autre activité principale que celle de diriger le Parti...
N’avons nous pas manqué d’autonomie ? De sens critique ? N’avons nous pas trop peu agi en interne ? Nous sommes nous faits entendre et respecter ?…
J’ai exprimé le point de vue global que je vous expose ici à Patrice (Bessac) lors de notre université d’été en juin, et ce publiquement à plusieurs reprises ; il sait donc que je suis en désaccord avec lui sur presque tout ce qui concerne l’organisation de ce Congrès, sur le sort du PCF et ses relations avec « la gauche », et également sur une petite partie du fond, où là, cependant, je crois pouvoir dire que nous nous retrouvons sur de nombreux domaines.
Nos manières d’envisager de faire vivre un communisme du 21ème siècle sont manifestement différentes et je pense moi que la forme, les moyens, les principes d’action sont à notre niveau aussi importants que la substance de nos idées politiques et économiques…car fond et forme ne cessent jamais d’inter-agir dans le communisme, il me semble que c’est une des leçons de Marx…
4. Comment moderniser le PCf et le communisme ?
Lorsque nous nous serons prononcés donc, le plus sereinement et démocratiquement possible sur la question du principe de la modernisation du PCF (car j’espère bien qu’on en arrivera jusque là et que n’aura pas été votée la disparition du PCF), il faudra bien alors envisager de répondre à la question du « comment » moderniser le PCF.
Cette question est intimement liée à ce que nous serons capable de donner comme définition de ce que nous croyons être la substance, le rôle et la portée du communisme au 21ème siècle, en France bien sûr mais aussi dans le monde et en particulier, en relation avec l’Europe et pourquoi pas, avec le Parti de la Gauche Européenne.
Encore une fois, l’expérience italienne de la Sinistra Europea (même si elle devait finalement « capoter ») est selon moi à suivre de près et me « parle beaucoup plus » en terme de projet d’avenir européen communiste que celui de Die Linke (qui s’annonce de plus en plus comme ni plus ni moins qu’une resucée du SPD), pour les raisons que j’ai exposées dans un autre article.
Je crois que ce travail sur « le communisme » et ses valeurs, ses concepts, a déjà commencé partout, chez tout le monde, y compris chez les gens qui ne partagent pas nos idées.
5. Sur la nécessité de lier débat sur la forme et débat sur le fond
Cette "liaison intime " et complètement nécessaire entre la forme ("soeur jumelle de la liberté") et le fond, cette dialectique, tout simplement, fait qu’à mon avis, le débat sur ce que nous appelons ici ou là "la direction" (et les « représentants officiels » du Parti), ses pouvoirs, ses responsabilités... n’occultera pas mais au contraire, sera mené en liaison, avec celui qui nous semble encore plus nécessaire, sur le fond, de notre projet, de nos idées et de nos pratiques, tant en période électorale ( avec un vrai débat sur la continuation de la 5ème et la participation à la présidentielle) qu’hors période électorale.
A ce titre, je me demande s’il est bien légitime du point de vue d’une « grille d’analyse » communiste, de partir d’ores et déjà du principe que « nous devrons être là en 2012 » ce qui signifie presque nécessaire sous la 5ème et dans l’hyper présidentialisme sarkozien et semble balayer d’un revers de main toute autre hypothèse…
Personnellement, ma réponse est « non ».
D’une part parce que cette question est importante pour des communistes ( compte tenu de ce que le communisme pense du présidentialisme et plus particulièrement de cette 5ème république) et d’autre part parce que, cette question étant importante, c’est encore une fois aux communistes de la trancher souverainement.
Et aussi parce que, (mais cela n’engage que moi), je crois que nous ne devons plus présenter de candidat à la prochaine élection présidentielle en 2012 mais nous concentrer sur les élections législatives, cantonales et européennes.
6. En conclusion, quelques principes intangibles pour guider une démarche inévitable et nécessaire
Dans cette liaison intime du fond et de la forme, dans cette analyse que nous menons tous et toutes avec nos moyens, il est à mon avis nécessaire de rappeler quelques principes de base auxquels nous raccrocher, et sur lesquels tout communiste ou se prétendant tel ne peut qu’être d’accord :
Il me semble que nous devons tous et toutes être des prolétaires, des ouvrier-e-s, sinon dans la profession au moins dans la pensée, dans la façon de voir les choses et dans notre travail au sein du Parti.
Notre parti doit être un parti de militant-e-s, déterminés à agir et à penser pour faire advenir le communisme, au travers de leurs actions quotidiennes dans la vie civile et au travers de l’exercice de leurs mandats quand ils sont des militants communistes élus. Chacun de nous est un exemple pour ceux qui le côtoient et nous sommes les premiers porteurs de l’idéal communiste dans la société.
Notre parti n’est pas un parti d’élus non militants ou de courtisans ; il est un outil à la main des militants qui sont souverains et dont les décisions prises à la majorité doivent être respectées, mais la souveraineté des communistes au sein de leur parti ne leur est accordée que dans un but : cet « outil-parti » est destiné à court terme à protéger et défendre les prolétaires et les personnes fragiles contre le capitalisme et les ravages qu’il provoque dans nos vies.
Ce parti a également un objectif à beaucoup plus long terme qu’il doit absolument garder comme horizon indépassable : c’est abolir (ou dépasser ou transcender…) le capitalisme et faire advenir une société sans classe, le communisme. Nos alliances futures doivent être construites sur la base de cet horizon.
Pour toutes ces raisons, je ne suis que moyennement convaincue par l’intervention de notre camarade dont j’aurais préféré qu’il pose plus clairement ces points qui me semblent essentiels.
Quelles que soient les raisons pour lesquelles il a jugé utile de procéder autrement, je vous propose que nous restions sur les débats de fond , qu’ils concernent la vie du parti, la politique française ou le communisme, ce qui n’empêche pas de remettre en cause des pratiques d’hommes et de femmes, non à titre personnel ni même ès qualités de militant-e-s, mais s’ils sont des élus ou des dirigeants au sens strict (il faut d’ailleurs s’entendre sur ce terme).
Cela étant dit , le communisme ne se réalisant pas tout seul et étant, presque par essence une œuvre collective, la critique est absolument nécessaire si elle n’est pas agressive et empreinte d’animosité, ce qui ne l’empêche nullement d’être ferme et sans appel.
Fraternellement à tous
LA LOUVE (PCF PARIS 17)