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Pcf2008 : Sémantique et politique

Publie le dimanche 18 mai 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

Le Pcf vient de publier 7 textes pour préparer son 34° congrés. Au PC comme partout, les mots donnent le La :

1-Dans la compétition qui l’oppose depuis une bonne décade au "libéralisme ou libéral" le mot "capitalisme, ou capitaliste" sort largement vainqueur ( 32 contre 2)

2-Le mot "classe", sans précision est employé 9 fois, "classe ouvrière" 2 fois et la "classe capitaliste", 1 fois, le "prolétariat" 2 fois (dictature).

3- Le mot "communisme, communiste" est cité 45 fois, "socialisme, socialiste"2 fois.

4-La "gauche", 16 fois, bât la "droite", 7 fois, et le "centre" 1 fois.

5-La "mondialisation", 11 fois, est préférée, largement, à "impérialisme" 2 fois.

6-"Marx", cité 1 fois, dépasse tous les autres acteurs ou penseurs révolutionnaires

7-"Exploitation", 11fois s’impose encore devant "dominé, domination" 7fois

8-Les mots "moyens de production", "héritage", "propriété","bourgeoisie" sont absents. "liberté" et surtout "égalité" se taillent la portion congrue.

Le manque de pécisions abouti à quelques notions surprenantes :

 un développement qui implique le dépassement de toutes les formes de domination et d’exploitation de l’homme par l’homme, de la femme par l’homme, de la nature par l’espèce humaine. (texte3)

  Car ce qui peut unir ces femmes et ces hommes, c’est d’avoir à subir, le pouvoir de dominations conjuguées un système économique, politique, social, une logique servant les intérêts d’une minorité exerçant un pouvoir de classe sur l’immense majorité à l’aide de choix politiques.(texte4)

 ou au contraire chercher à rassembler toutes celles et tous ceux qui ont à subir la domination de la classe capitaliste et du patriarcat aujourd’hui ? (texte4)

 Certes, nous avons procédé tout au long des dernières décennies à des remises en cause très importantes d’éléments clefs du « modèle » soviétique : dictature du prolétariat, centralisme démocratique, marxisme-léninisme, etc. Mais faute d’être inscrites dans une cohérence forte, faute aussi d’être accompagné de l’effort de renouveau nécessaire, ces remises en cause, au coup par coup, n’ont pas fait sens dans la société. (texte5)

 C’est considérer la « double peine » pesant sur les femmes : en l’occurrence la double domination qui pèse sur elle et que nous voulons donc à ce titre combattre.
(texte5)

 De la même façon, le CEN devrait être réorganisé en fonction des objectifs politiques qu’on lui assigne, pas en fonction de savants et paralysants dosages de représentations de diverses sensibilités politiques (texte7)

Ce qui ne veut, évidemment, pas dire qu’il n’y ait pas de pb ailleurs !

Messages

  • "Le manque de précisions abouti a des choses surprenantes"

    Tes propres imprécisions par exemple ?

    Parce que noter des textes comme "impréçis" et ne pas expliciter ce que tu veux dire est un peu léger et n’aide pas à une discussions compréhensible.

    En toute fraternité.

    JCG

    • Par exemple mettre un trait d’égalité entre "l’exploitation de l’homme par l’homme" et celle de "la femme par l’homme" me parait osé, tout comme l’égalité entre les pollution du capital et celles du prolétariat !

      Jai voulu faire court, peut être trop !

      CN46400

    • La domination de la femme par l’homme est la conséquence de la premiére.En plus elle est insconsciente chez nombre de gens.

      Mais la domination de la nature par l’homme contenu dans la premiére phrase est exacte.

      Cette domination est une catastrophe.La nature il faut la détourner à notre profit créer une symbiose,mais toutes les tentatives ont virées à la catastrophe écologique.

      Et la position des "marxistes" n’est pas loin de ça:relire "dialectique de la nature".

      Même si cette domination est la conséquence,comme l’autre,de l’exploitation de l’homme par l’homme.

      Le fait de n’avoir pas eu pendant un siécle une relecture de Marx et de ne pas l’avoir enrichi et corrigé par l’expérience va peser lourd.

      JCG

    • Vraiment, c’est les prolos qui ont construit les usines plutôt dans le 93 que dans le triangle Auteuil-Neuilly-Passy ? C’est eux qui ont enterré le périf à la porte de St Cloud pour le laisser sous leurs fenêtres de la porte de la Chapelle ? Et l’amiante ? Oui la nature est plus concernée par la lutte de classe bourgeoisie-prolétariat que par "l’espèce humaine" !

      CN46400

    • "Le fait de n’avoir pas eu pendant un siécle une relecture de Marx"

      késako.

      Faudrait pas pousser mémé dans les orties.......
      Il y a eu pendant un siècle un profit énorme pour le prolétariat de sa lecture tout court.

      Il faudrait continuer de s’en servir comme d’une arme pour aiguiser la pensée.
      Il n’y a pas d’action sans outil d’analyse.

      Mais tout est fait pour que cet outil, cette arme idéologique, ne soit plus accessible.

      Pas de relecture, mais pouvoir faire que les textes de Marx, tout simplement, puissent encore être lus et relus par chaque génération.

      ZOLA dans le ventre de paris nous parle de MARX comme d’un mystérieux grand penseur qui toute sa vie avait peaufiné le "Capital" comme une arme pour la classe ouvrière.

    • Quand on lit "dialectique de la nature" on se rend vite compte qu’il y a des choses qui ne sont plus d’actualité.

      Et avoir une relecture de Marx ne serait-ce que pour régler le probléme dépassement du capitralisme ou destruction la traduction du mot de l’allemand n’est pas aussi évident.

      Ensuite relecture pour mettre fin à la vulgate marxienne qui a conduit au stalinisme sans rien apporter au mouvement ouvrier.

      JCG

      Le terme d’aufhebung(dépassement,abolition,conservation)a été emprunté à Hégel mais redéfini par Marx dont la traduction en français a soulevé et souléve encore des discussions houleuses.

      Je souhaite à ceux qui vont éditer traduire la Grande Edition Marx Engel(GEME) bien du plaisir avec des choses qui ne sont pas réglées.

    • Ensuite relecture pour mettre fin à la vulgate marxienne qui a conduit au stalinisme sans rien apporter au mouvement ouvrier.

      Ok si vulgate = vulgaire, sommaire. Reste qu’impliquer Marx dans le pb:URSS est osé. Marx, jamais, ne pouvait imaginer l’arrivée au pouvoir d’un parti ouvrier dans un pays où l’accumulation primitive du capital était , à peine, engagée ! C’est pour cela que la voie choisie par les bolchevics, derrière Staline, était une impasse. Mais c’est bien plus facile aujourd’hui, qu’hier, de tenir ce raisonnement ! En 1924 la NEP de Lénine, a donné des résultats mais génère aussi des inconvénients (inégalités) que les néos-communistes (qui remplacent les pertes de la guerre civile), marxistes vulgaires, croient pouvoir éviter par "le socialisme dans un seul pays" que propose Staline. De cette tragique aventure, Marx, comme Lénine d’ailleurs, même abondament sollicités, ne peuvent être sérieusement incriminés !

      CN46400

  • en plus le centralisme démocratique et la dictature du prolétariat n’ont rien a voir avec le(modèle soviétique ) . ça promet . sam 82 .

    • Ce qui suit est extrait de l’introduction (Sonia Dayan-Herzbrun et Jean Ducange) à la réédition de la "Critique du programme de Gotha" dans les Editions Sociales (2008)-GEME-Fondation Gabriel Péri.

      La phase de transition est la dictature révolutionnaire du prolétariat. Si cette formule ne figure qu’à quelques reprises dans l’œuvre de Marx, elle est toujours affirmée avec une certaine solennité. Les premiers programmes de la social-démocratie la négligent, et elle ne deviendra canonique que plus tard, avec le mouvement communiste d’inspiration léniniste.
      Pour tenter de saisir le sens que Marx pouvait donner à une expression qui aujourd’hui nous pa­raît aussi énigmatique que paradoxale, il convient de rappeler trois points. D’abord, que le prolétariat, qui est appelé à exercer la dictature, est une classe universelle, porteuse de l’émancipation humaine, et que la dictature du prolétariat doit être considérée comme la dictature de tous pour l’émancipation. Mais ce terme même de dictature ne revêt pas pour Marx, fin connaisseur de l’histoire romaine, le sens que nous lui donnons aujourd’hui. Il n’est que de se référer à la lecture que Machiavel en propose dans ses Discours sur la première décade de Tite-Live : « La dictature, écrit-il, tant qu’elle fut conférée par la loi et non par la violence, produisit toujours les plus grands biens ». Le dictateur, faut-il le rappeler, était dans la république romaine un magistrat nommé de façon temporaire soit pour mener à bien une affaire et une seule, soit pour exercer les pouvoirs exécutif et judiciaire. Ce caractère limité dans le temps et toujours révocable de la dictature correspond bien à la fulgurance révolutionnaire. Révolutionnaire, la dictature du prolétariat l’est encore, par rapport à la dictature des anciens Romains, en ce qu’elle esl exercée non pas par un, mais par tous, ou en tout cas par tous les opprimés. Les ambiguïtés liées à la dictature du prolétariat viennent de son rapport à l’État. On a, en effet, souvent interprété la dictature du prolétariat comme une forme d’État, alors que le texte de la Critique, en s’opposant aux lassalliens, indique bien que, dans la transition à la société com­muniste, l’État ne peut être autre chose que la dicta­ture du prolétariat, autrement dit qu’il perd toute forme répressive et se détruit en tant qu’État.

      32 ans aprés le 22° congrés ! CN46400

  • Rappel ce ne sont que des textes d’ateliers de travail pas des décisions ni des orientations .....

    Laissez les communistes débattre confronter leurs idées et décider de leurs orientations pour leur parti .

    La decision finale leur appartient et non aux ateliers ....Et celle ci se fera a la mi décembre ....