Peine ultime contre des enfants...

Bonjour, je viens ici, au nom de la Compagnie Jolie Môme saluer tous ceux qui luttent contre les lois racistes et leur application.

de Loïc, Au nom de la compagnie jolie Môme

Car les lois qui régissent le déplacement des travailleurs des pays pauvres sont parmi les lois les plus injustes qui soient.

Double, triple ou multiple peine contre des peuples depuis longtemps harcelés.

Double, triple ou multiple peine contre des travailleurs les plus férocement exploités.

Peine ultime contre des enfants même, que l’on souhaite aujourd’hui terroriser.

Répression absurde quand on sait que le seul crime est de ne pas naître riche !

En tant qu’artistes, de par nos déplacements, autour de nos spectacles et parfois de nos interventions de soutien,

nous sommes souvent amenés à rencontrer et à apprécier des militants.

Nous rencontrons souvent les militants qui luttent aux côtés des sans-papiers, et, bien sûr, les sans-papiers eux-même militants,

et nous tenons particulièrement à tous les saluer ici :

Nous affirmons notre total soutien à ceux qui aident, accompagnent, dissimulent, hébergent des sans-papiers quitte à enfreindre la loi.

Alors NON, nous ne dénoncerons pas nos amis sans-papiers comme le suggèrent voire l’imposent les lois, les circulaires et les règlements racistes !

Alors OUI, nous devrons bien nous interposer et à chaque fois que cela est nécessaire :

face à la droite qui nous réprime,

et aussi face à une gauche qui s’indigne aujourd’hui de la forme, mais approuve le fond de cette répression.

Au gré des spectacles, des manifs et des rencontres, une chose nous a souvent marqué :Quand des hommes et des femmes entrent en lutte, par exemple pour acquérir ou retrouver des papiers, et qu’ils trouvent à leurs côtés d’autres hommes et d’autres femmes venus les soutenir, peu importe leur origine ou la régularité de leur situation : CEUX QUI LUTTENT SONT FRERES..

En tant qu’artistes, nous pouvons DIRE.

Nous pouvons parfois nous jouer de l’absurdité.

Nous pouvons peut-être toucher quelques-uns, pas encore sensibilisés.

Nous DEVONS soutenir aussi souvent que possible...

Mais peut-être notre vrai apport est-il de rendre un peu de bonheur et de fraternité à ceux qui luttent,

à ceux qui exercent cet engagement quotidien, qu’il soit à l’entrée d’une usine, au guichet d’une préfecture,

sur la piste d’un aéroport ou au milieu d’un champs d’OGM.

Alors à vous tous, militants de longue date ou soudainement révoltés,

vous qui vous levez contre l’injustice,

nous vous affirmons tout notre soutien,

nous vous devons l’immense liberté que nous avons de faire ce métier,

et c’est pour quoi nous vous dédions nos spectacles,

qui prennent tout leur sens quand ils vous sont destinés.

qui prennent leur plus beau sens quand ils vous sont utiles.

qui n’ont de sens que par ce qu’ils vous sont destinés.

Au cours de ces rencontres une chose nous a souvent marqué, c’est que quand des hommes et des femmes entrent en lutte pour acquérir ou retrouver des papiers entre ceux qui luttent nait immédiatement et naturellement, peu importe leur culture et la régularité de leur situation, ceux qui luttent sont frères.

Alors oui nous devrons bien nous interposer à chaque fois que cela est nécessaire face à la droite qui nous gouverne et nous réprime ainsi que face à une gauche qui s’indigne de la forme et approuve le fond de cette répression

Alors oui nous devons bien nous interposer à chaque fois que cela est nécessaire face à la bourgeoisie de droite qui nous réprime ou face à la bourgeoisie de gauche qui s’indigne de la forme mais approuve le fond de cette répression