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Peines légères pour les anti-nucléaire à Bordeaux
Publie le mercredi 21 mars 2007 par Open-PublishingStéphane Lhomme, porte parole du Réseau Sortir du nucléaire, et Jean-Michel Tastet,
militant de l’association Tchernoblaye, ont été condamnés mercredi à Bordeaux à des
peines d’amende avec sursis.
Ils étaient poursuivis pour des actes de violence sur des policiers et un magistrat
lors d’une action menée le 28 octobre dernier dans la cour intérieure du tribunal de
grande instance de la ville.
Stéphane Lhomme, qui préside l’association Tchernoblaye, elle-même membre du Réseau
Sortir du nucléaire, et Jean-Michel Tastet se sont vus infliger 1.000 euros d’amende
avec sursis chacun.
Jean-Michel Tastet a été également condamné à verser 450 euros de dommages et
intérêts aux victimes et 450 euros au titre des frais de justice.
Le ministère public avait requis des peines d’amende en laissant au tribunal le soin
d’en fixer le montant.
En milieu de journée, le candidat à la présidentielle José Bové et le député-maire
de Bègles (Gironde) Noël Mamère (Verts) étaient venus soutenir les deux militants
lors d’un rassemblement de quelques dizaines de personnes devant le tribunal.
Le candidat à la présidentielle de la LCR Olivier Besancenot a également fait lire
une lettre de soutien.
Le 28 octobre dernier, Stéphane Lhomme et Jean-Michel Tastet s’étaient rendus au
tribunal de grande instance et avaient tenté d’escalader un échaffaudage dressé le
long d’un mur, dans la cour intérieure du bâtiment.
Jean-Michel Tastet en avait été empêché et avait été interpellé. Il lui était
reproché d’avoir "résisté avec violence" aux policiers.
Stéphane Lhomme, qui avait réussi à accéder au cinquième étage de l’échaffaudage où
il était resté quatre heures, était renvoyé devant le tribunal pour "avoir résisté
avec violence" à un policier "dans l’exercice de ses fonctions" et "avoir commis des
violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail" sur un substitut du
procureur de la République.
Les deux accusés ont contesté ces faits devant le tribunal.
Cette action avait été menée pour obtenir du parquet une date d’audience pour la
plainte déposée il y a trois ans par Tchernoblaye contre EDF.
Cette plainte visait la centrale nucléaire du Blayais, au nord de la Gironde, qui
avait fonctionné pendant près de six mois (du 1er avril au 25 septembre 2003) en
l’absence des autorisations de prélèvements et de rejets (eau chaude, produits
chimiques) dans l’estuaire de la Gironde.
"Je suis révolté par ce jugement alors qu’il n’y a toujours pas de procès prévu
contre la centrale nucléaire. La justice protège les puissants et condamne les
citoyens innocents et pacifiques", a déclaré à Reuters Stéphane Lhomme.
"Comme il n’y a toujours pas de procès, Tchernoblaye annonce d’ores et déjà des
actions spectaculaires pour dénoncer ce déni de justice", a-t-il ajouté.
Reuters