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Perpétuelle Guerre Nucléaire Américaine

Publie le jeudi 9 août 2007 par Open-Publishing

Perpétuelle Guerre Nucléaire Américaine

« Les Etats-Unis mènent depuis des décennies une guerre nucléaire de « faible intensité » qui a tué des civils. Ce qui manque à ces guerres, ce sont les champignons radioactifs et les booms sonores…

Les Etats-Unis ont commencé à mener une guerre nucléaire au Kosovo en 1990, ont continué depuis avec la guerre dans le Golfe Persique, la Bosnie, l’Afghanistan, et l’Irak. L’arme à « embout nucléaire » choisie pour chacun de ces théâtres de guerre c’est l’arme à l’Uranium Appauvri (UA). »

Le soir du 25 juillet 1945, le président Truman confiait à son journal intime que la bombe atomique « semble être la chose la plus terrible jamais découverte, mais on peut faire en sorter qu’elle soit la plus utile ». 12 jours après elle était « utile » sur Hiroshima, et de nouveau 3 jours après elle était « utile » sur Nagasaki.

Lors d’un discours à la radio le jour où Nagasaki a été détruite, Truman a dit aux auditeurs américains : » le monde notera que la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima, une base militaire. C’est parce que nous voulions, lors de cette première attaque, autant que faire se peut, éviter de tuer des civils. »

Le monde a pris note qu’au moins 140 000 civils ont été tués instantanément ou sont morts plus tard des suites de blessures et d’empoisonnement radioactif à Hiroshima.

Pour empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire au Moyen Orient, le président Bush a confié au Pentagone la mission de développer des plans d’attaques chirurgicales sur la centrale nucléaire de Natanz, qui est enterrée sous 25m de terre et de cailloux.

L’une des options sur la table c’est l’utilisation de B61-11, l’arme nucléaire tactique la plus petite dans l’arsenal US. La B61, est une bombe à puissance variable. Elle peut être calibrée pour porter une charge nucléaire de 0, 3 kilotonnes ou une charge nucléaire pouvant aller jusqu’à 170 kilotonnes. Sa puissance maximum est 10 fois celle de la bombe larguée sur Hiroshima.

En droite ligne de l’effort « humanitaire » de notre pays pour minimiser les victimes civiles dans le cas d’une attaque nucléaire, des armes nucléaires de « faible » puissance telle la B 61, ont été déclassées par le Pentagon comme « étant sans risque pour la population civile environnante. » Parce que ces armes sont maintenant considérées comme étant « sans risque », comme les armes conventionnelles, leur utilisation est à la discrétion du commandant sur le théâtre des opérations. Une autorisation présidentielle n’est plus nécessaire pour commencer une guerre nucléaire.

Mais le monde devrait noter que les Etats-Unis mènent depuis des décennies une guerre nucléaire de « faible intensité » qui a tué des civils. Ce qui manque à ces guerres, ce sont les champignons radioactifs et les booms sonores. Les retombées nucléaires sont présentes avec leurs effets insidieux à long terme, à la fois sur les combattants et sur les civils, et leur contamination perpétuelle de la terre et des ressources en eau.

Les Etats-Unis ont commencé à mener une guerre nucléaire au Kosovo en 1990, continué depuis avec la guerre dans le Golfe Persique, la Bosnie, l’Afghanistan, et l’Irak. L’arme à « embout nucléaire » choisie pour chacun de ces théâtres de guerre c’est l’arme à l’Uranium Appauvri (UA).

Pour construire des bombes atomiques, et plus tard, pour approvisionner des réacteurs nucléaires, les US ont commencé à enrichir le minerai d’uranium puisé de la surface de la terre. Dans ce processus, l’isotope U 235 fissible, qui représente 0,7 % de ce minerai est extrait, tandis que le reste, 99,3 % de cet isotope non fissible, l’Uranium 238, devient un déchet radioactif de « faible puissance ». Au milieu des années 50, il y avait approximativement 600 000 tonnes de déchets d’UA stockés dans différentes installations partout aux Etats-Unis.

L’Uranium Appauvri a plusieurs propriétés qui ont attiré le complexe militaro industriel des US. Il est bon marché, et 1,7 fois plus dense que le plomb, ce qui en fait un métal idéal pour l’armement pour transpercer les blindages, et pour les obus de mortier, pour le blindage des tanks, et pour servir de lest pour les missiles de croisière et les avions. Par conséquent, la plupart de ce qui a été largué, lancé, tiré ou détruit lors d’opérations de combats impliquant les US et ses alliés dans les deux dernières décennies est radioactif et le restera pour aussi longtemps que la terre existe.

Quand une bombe « à embout nucléaire » UA contenant 4,5 Kg d’uranium frappe le blindage d’un tank ennemi il s’enflamme et brûle à l’intérieur faisant exploser les munitions du tank. Le feu qui en résulte et l’explosion créent un nuage de poussière radioactive de particules d’oxyde d’uranium sous microscopiques insolubles, suspendues dans l’air et qui s’installent finalement au sol pour être inhaler et ingérer par les combattants et les civils.

L’Uranium Appauvri, bien qu’il ait l’air sans risque, conserve 1/3 de la radioactivité de l’uranium d’origine, et ne perdra que la moitié de cette radioactivité dans 4,5 milliards d’années - - l’âge du système solaire. L’Uranium Appauvri émet des radiations alpha et gamma, qui peuvent provoquer des mutations génétiques, sont cancérigènes à l’intérieur du corps humain, et sont à l’origine de cancers et de malformations congénitales. C’est un cheval de Troyes nucléaire qui continue de tuer des civils bien après que les combats se soient terminés.

En avril 1991, un mois seulement après la fin de la première Guerre du Golfe, un rapport secret de l’Autorité à l’Energie Atomique du Royaume Uni a été transmis, suite à une fuite, au quotidien The Independent de Londres. Le rapport décrivait les risques de la poussière radioactive, provenant du développement des munitions à l’UA et des blindages à l’UA détruits des tanks, entrant dans la chaîne alimentaire et les ressources en eau. Le rapport alertait sur le fait que 40 tonnes de déchets d’UA laissées sur le champ de bataille pourraient dans les décennies à venir provoquer la mort de jusqu’à 500 000 civils.

Les US ont laissé derrière eux 375 tonnes de déchets d’UA lors de la guerre du Golfe, 800 tonnes en Afghanistan, et 2 200 tonnes lors de l’invasion et de l’occupation en cours de l’Irak.

Les enfants sont particulièrement vulnérables à l’empoisonnement à l’UA et les cancers qui en résultent à cause d’un taux d’absorption plus élevé dans le sang, nécessaire pour construire les os et les tissus souples. En mars 2001, le DC Aws Albait, un docteur ayant pratiqué à Bagdad de 1990 à 1999, a rapporté un taux multiplié par 12 de leucémie et de lymphome chez les enfants irakiens et un taux multiplié par 6 de cancers chez les adultes pendant cette décennie. En 2004, on a estimé que les enfants de moins de 5 ans représentaient 56% de malades atteints de cancer en Irak, par comparaison, 15 ans auparavant, le chiffre était de 13 %.

Ce ne sont pas seulement les enfants irakiens qui sont victimes de notre guerre nucléaire perpétuelle, mais aussi les enfants américains. Une étude de l’Administration des Vétérans portant sur 251 vétérans de la Guerre du Golfe dans le Mississipi a trouvé que 67 % de leurs enfants nés depuis la guerre avaient des malformations congénitales et des maladies graves. En plus, 90 000 vétérans souffrent d’effets chroniques débilitants connus sous le nom de Syndrome de la Guerre du Golfe, dont beaucoup de chercheurs pensent qu’il serait lié à l’exposition aux retombées d’UA.

En 1995, un rapport de l’Institut pour la Politique Environnementale de l’Armée US déclarait, « si l’UA pénètre le corps, il a le potentiel de générer des conséquences médicales significatives. Les risques associés à l’UA dans le corps sont à la fois chimiques et radiologiques. « Malgré cela, le Pentagon refuse obstinément de mener des études sur ses effets à la fois sur le personnel militaire et les civils exposés aux retombées d’UA. En fait, sa politique c’est d’imposer le silence à ceux qui sonnent l’alarme.

Le DC Asaf Durakovic, fondateur du Centre de Recherche Médical sur l’Uranium, ancien chef de la division nucléaire de l’Institut de Recherche en Radiologie de l’Armée US, a été renvoyé de son poste comme chef de médecine nucléaire à l’hôpital pour les vétérans de Wilmington, Delaware, quand il a refusé de mette fin à sa recherche sur les vétérans de la Guerre du Golfe ayant des symptômes d’exposition aux radiations.

Le DC Durakovic a déclaré : « l’Administration des Vétérans m’a demandé de mentir sur les risques d’ingestion d’UA dans le corps humain… l’uranium cause effectivement le cancer, l’uranium provoque des mutations, et l’uranium tue effectivement… (C’est) une menace pour l’humanité. »

Si l’Administration Bush met à exécution ses plans d’attaquer l’Iran avec des armes nucléaires tactiques, par essence, ils étendront la guerre nucléaire silencieuse que les Etats-Unis mènent depuis des décennies.

Mais, cette guerre perpétuelle n’est pas un conflit d’idéologie ou de religion, ce n’est pas non plus pour étendre la démocratie ni combattre la longue guerre contre le terrorisme. C’est une guerre immorale, menée pour le profit, par le complexe militaro industriel US, et, ce qui est encore plus répugnant moralement, c’est de jeter ses déchets radioactifs dans la cour de quelqu’un d’autre. C’est estropier et tuer des civils qui ne sont pas encore nés.

Robert Weitzel

Source et copyright Common Dreams

http://www.commondreams.org/views07/0311-21.htm

Robert Weitzel est un écrit indépendant dont les essais ont été publiés dans The Capital Times in Madison, WI, the Milwaukee Journal Sentinel, Skeptic Magazine, et Freethought

Contact :rweitz@tds.net

Traduction bénévole Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org

http://www.planetenonviolence.org/index.php?action=article&numero=1167