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Perrier : la CGT lève son veto mais ne signera pas l’accord des préretraites en l’état

Publie le mardi 28 septembre 2004 par Open-Publishing

La CGT réunira mardi les salariés du site de Perrier pour une assemblée générale sur le site de Vergèze (Gard), afin de revenir sur son opposition au plan de restructuration, apprend-on lundi de source syndicale.

Le délégué CGT Jean-Paul Franc a affirmé que son syndicat avait décidé de lever son droit d’opposition au plan de départs en préretraite mais refusait toujours de signer l’accord en l’état.

Le plan en question, conçu pour l’ensemble du groupe Nestlé Waters France, soit les sites de Perrier, de Quézac (Lozère), de Contrex et Vittel (Vosges) prévoit 1.047 départs anticipés à 55 ans d’ici 2007, dont 356 à Vergèze.

Il avait été signé cet été par la CFDT et la CGC, mais la CGT, largement majoritaire à Vergèze, avait fait jouer son droit d’opposition, comme le permet la loi Fillon sur le dialogue social.

Après plus de neuf mois de dialogue, la direction décidait alors qu’il n’y avait plus rien à négocier : elle annonçait sa volonté de vendre le site de Perrier. Il a fallu l’intervention du ministre de l’Economie Nicolas Sarkozy pour que les deux parties reprennent langue.

Tout en confirmant que l’accord n’était pas négociable et que la filialisation aurait lieu, la direction affirmait que si la CGT revenait sur son veto, elle pourrait à son tour annoncer des investissements sur le site de Vergèze, que ce soit dans l’usine d’embouteillage, ou dans la verrerie attenante, qui emploie 520 salariés.

« Aujourd’hui on a débattu avec l’ensemble des syndicats du groupe. Ensemble nous avons pris une décision importante, c’est la levée du droit d’opposition », a déclaré lundi sur France Inter le délégué CGT Jean-Paul Franc. « Nestlé s’est engagé à faire des investissements lourds sur Perrier et sur la Verrerie du Languedoc, on en a pris acte et on lève ce droit d’opposition (...) Mais on ne sera pas signataire de l’accord en l’état », a-t-il poursuivi en expliquant que son syndicat refusait d’accompagner un plan dans lequel « 1.000 emplois (sont) visés par des suppressions ».

Le ministre de l’Economie Nicolas Sarkozy s’est « félicité » lundi soir de « la déclaration de la CGT Nestlé Waters France concernant la levée du droit d’opposition ». Dans un communiqué diffusé par Bercy, il a tenu à « saluer l’esprit de responsabilité qui préside à cette évolution qui ne peut que concourir à la préservation des intérêts des salariés et de l’entreprise ».

Cependant, la direction de Nestlé Waters France regrette que la CGT « conditionne » la levée du droit d’opposition « à des engagements sur les investissements ». Elle considère dans un communiqué que cette levée du droit d’opposition, dans ces conditions, « ne garantit en rien la mise en oeuvre effective des accords et ne permet pas d’envisager les investissements destinés à assurer les niveaux de productivité nécessaires pour garantir la pérennité de l’entreprise ».

L’avenir de la Verrerie du Languedoc dépend d’un lourd programme d’investissements (au moins 20 à 25 millions d’euros) destiné à la rénovation d’un de ses deux fours.

Vendredi dernier, les salariés affiliés à la CGT sur le site de Vergèze avaient été consultés par leur syndicat et se seraient dit prêts, à une très grande majorité, à renoncer à leur droit d’opposition afin d’éviter que Nestlé Waters France ne vende le site. La décision doit être confirmée mardi par un vote en assemblée générale. (AP)

http://permanent.nouvelobs.com/societe/20040927.FAP2610.html?2133