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Aristide et Chavez...
Deux faces possibles d’une même volonté - apparente - d’affronter l’injustice du monde.
Deux hommes aux styles différents, mais dont le point commun est l’attaque frontale d’un système.
Et dont les conséquences sont un pays une nouvelle fois soumis à l’humiliation des grandes puissances et aux bandes armées pour l’un, et une societé ecartelée entre ses classes sociales et au bord de la guerre civile pour l’autre.
L’un était soit-disant mal-élu, l’autre bénéficie apparement du soutien massif des masses populaires...
Dans les deux cas, la situation renvoie à une question plus universelle : la radicalité politique est-elle légitime lorsqu’elle engendre une telle violence sociale ?
Plus largement, est-il juste de faire exploser un(e) pays/société par le combat contre des forces en présence dont on sait qu’elles ne pourront intrinsèquement pas accepter les changements proposés ?
On en revient toujours au paradoxe révolutionnaire : détruire pour construire mais détruire quand même et construire avec des absents.
Les seules révolutions qui "marchent" sont celles où l’on annihile ceux d’en-face... La Terreur a été nécessaire pour asseoir la République.
La question est de savoir : le jeu en vaut-il la chandelle ? Faut-il assumer tant de violence ?
Chavez a-t-il raison de mener son pays petit à petit vers le chaos ? Aristide avait-il raison d’utiliser la terreur politique pour rester au pouvoir ?
L’Histoire dira sûrement que non.
Et une fois de plus les peuples payeront, tandis que les responsables fuieront - ou seront enlevés pour être déposés en des lieux amis.
Messages
1. > Petite disgression... un monde parfait, 4 juin 2004, 15:58
Effectivement on peut penser comme la maison blanche que la crise vénézuélienne ne pourra être réglée que par le départ de Chavez, ce président (démocratiquement élu) qui "préfère être renversé que terminer comme un petit président social-démocrate qui n’a rien fait !". Il faut donc laisser l’opposition (classes moyennes, patronnat et syndicats jaunes...) frauder et paralyser le pays en paix pour obtenir la démission de Chavez ; au besoin on pourra toujours soutenir une intervention (forcément d’humanité) américaine. Mais pour revenir au calme, il faudra également envisager de remettre en cause la réforme agraire, les campagnes de soin et d’alphabétisation, les distributions de vivres... Partout laissons les sans-logis, les sans-travail, les sans-terre, les sans-voix dans leur misère sous peine de "provoquer le chaos"... Quelle monde calme et merveilleux ce sera alors ...
Bégé