Accueil > Sur Attali : Mea culpa
A vouloir être trop réactif, j’ai peut-être involontairement relayé un hoax sur Attali. En effet la citation que j’avais trouvé dans un article paru ici * sur le site ecotheurgie.com circule depuis déjà un moment sur le net, en particulier sur des sites fascisants et intégristes. L’un d’eux la donne ainsi :
"Je crois que l’important de la vie ne sera plus de travailler, mais d’être en situation de consommer, d’être un consommateur parmi d’autres machines de consommation."
"Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir."
"Dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société."
"En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement."
"On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et créer ainsi un marché."
"Je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème."
"L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste, c’est la liberté, et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société."
La source indiquée par ce site est : ""L’Avenir de la vie" de Michel Salomon (éd. Seghers, Paris)", soit une autre source que celle indiquée par le site en question. De plus l’article qui donne pour source L’Avenir de la vie" date de décembre 2002, soit un an avant le livre L’homme nomade qui selon Ecotheurgie est censé contenir la citation ! Alors qui ment ? la citation même existe-t-elle ? Est-ce une exploitation d’une citation réelle par des sites intégristes et d’extrême-droite, trop contents de pouvoir clouer au pilori celui qu’ils considèrent de leur point de vue comme un homme de "gauche", ou bien est-ce une invention pure et simple ? En l’absence de réponse claire, je pense que quel que soit le mépris que je lui voue Attali comme tout un chacun a droit à la présomption d’innocence et qu’on ne gagne rien à l’attaquer sur des choses qu’il n’a peut-être pas dites. Je présente donc toutes mes excuses aux lecteurs de Bellaciao et à ses administrateurs pour m’être ainsi rendu inconsciemment complice d’une possible opération d’intoxication, et leur demande de considérer mon article précédent comme nul et non avenu.
Comme dirait Gramsci, "la vérité est toujours révolutionnaire" et, je l’ajoute, le mensonge toujours réactionnaire.
* article effacé et renvoyé vers celui-ci - ndlr
Messages
1. Sur Attali : Mea culpa, 7 novembre 2007, 20:08
Deux pour le prix d’un, pas mal ton gag, Skapad
1. Sur Attali : Mea culpa, 7 novembre 2007, 20:40
Donc, acte des excuses.
Mais c’est vrai qu’il faut faire gaffe lorsque les sites ne donnent que des citations "libres".
Sans rancune.
G.L.
2. Sur Attali : Mea culpa, 7 novembre 2007, 22:39
c’est un exemple de la perversité possible du média internet, et je salue le bon réflexe de celui qui pense avoir servi des falsificateurs, et parvient à temps à corriger le tir.
Il faudrait développer la déontologie du bloggeur, celle-là même qu’on attend des journalistes professionnels, et dont on peut douter, jusqu’au jour où, à son tour cette profession se rebiffe , justement avec ce même souci, face à ce qu’il faut bien identifier comme une marche vers le pire , au pas de plus en plus cadencé d’un Agité dangereux...
Al1d’Nant’
1. Sur Attali : Mea culpa, 8 novembre 2007, 12:25
N’empêche que j’aimerais savoir qui est ce Michel Salomon.
JCG
2. Sur Attali : Mea culpa, 8 novembre 2007, 15:51
Haro sur Attali
Par Marie-Andrée Lamontagne
Ils avaient commencé en 1981, alors qu’Attali venait d’entrer à l’Élysée. Dans le cadre d’un ouvrage collectif (L’avenir de la vie, sous la direction de Michel Salomon), on lui pose la question : est-il souhaitable et possible de vivre cent vingt ans ? Attali répond : rationnellement non. S’appuyant sur cette réponse, la revue Profils médicaux sociaux l’accuse de préconiser le génocide des vieux. Le Quotidien de Paris et Le Figaro reprennent l’accusation. Cependant, quatre ans plus tard, précise son biographe, le tribunal de Paris condamnera la revue pour diffamation.
Entre-temps, Jacques Attali a fait paraître Histoires du temps. Lors d’un dîner, le flamboyant (et mégalomane) écrivain français Jean-Edern Hallier, apprenant qu’il travaillait à ce livre, l’avait invité à lire Traité du sablier, du grand écrivain allemand Ernst Jünger, ajoutant qu’il y trouverait sans doute quelque profit. Et pour cause. Quand paraît le livre d’Attali, Jean-Edern Hallier écrit dans la revue Tel que dix lignes de ce livre sont tirées de l’ouvrage de Jünger, sans guillemets. Le Quotidien de Paris reprend l’affaire. Un autre journaliste trouve, dans le même livre, des passages de l’historien français Jacques Le Goff, toujours sans guillemets. La méthode Attali pour rédiger ses livres combinerait-elle un rendement élevé à quelques libertés au chapitre de la propriété intellectuelle ? Mais dans ce monde d’ambitions et d’apparences, allez donc démêler ce qui relève de l’envie et du règlement de comptes et ce qui appartient à la vérité ?
L’accusation de plagiat reviendra hanter Attali au moment de la parution de Verbatim. L’éditrice Odile Jacob, qui prépare alors un recueil d’entretiens de François Mitterrand avec l’écrivain Elie Wiesel, s’étrangle de fureur en lisant les belles feuilles de l’ouvrage parues dans Le Nouvel Observateur, édition du 30 avril 1993, où Jacques Attali écrit au sujet de François Mitterrand et de la Bible : « Souvent, au cours de nos promenades, il m’entretenait de son éducation catholique, de sa foi, de son regard tourné vers Israël. Il mène aussi, et depuis longtemps, un long dialogue avec Elie Wiesel sur le Talmud, sur la mort, sur ses morts : “Penser aux morts..., nous confia-t-il à l’un et à l’autre, c’est comme un devoir. Je me vois en gardien à la porte d’une forteresse. Gardien de la mémoire, gardien du souvenir.” » Odile Jacob incriminera quarante-trois passages de Verbatim, où Jacques Attali, estime-t-elle, impute à lui-même des entretiens que Mitterrand a eus avec Elie Wiesel, et à la retranscription desquels le secrétariat de Jacques Attali a eu accès. De plus, « Attali a déplacé dans le temps des morceaux volés », écrit la journaliste Élisabeth Schemla, dans Le Nouvel Observateur. « Qu’il s’agisse de textes évoquant, entre autres, Israël, le Liban ou l’école privée, la manipulation n’est pas neutre », et confère à Mitterrand des qualités de visionnaire qui le flattent. Enfin, dernier reproche de la journaliste : Jacques Attali gomme en partie le rôle d’Elie Wiesel, pourtant un ami, en situant les entretiens dans des lieux divers, où il se met lui-même en scène, alors que les entretiens de Mitterrand avec Wiesel ont tous eu lieu dans le bureau de Mitterrand, et que Jacques Attali n’y était pas toujours présent. Wiesel, blessé, évoque, dans le même magazine, « une blessure d’amitié » très profonde, mais lui reproche surtout d’avoir « enfreint un principe fondamental : celui de l’identité du créateur et de la propriété de la création, avec lequel on ne doit pas transiger. » Sitbon rapporte ces propos amers de Wiesel à Attali : « Les nazis n’ont pas réussi à m’anéantir, toi tu l’as fait. » Jacques Attali, pour sa part, s’est toujours défendu de l’accusation de plagiat : « Je n’ai utilisé que les seuls propos de François Mitterrand ; et ceux-ci n’ont été publiés qu’avec l’accord et après relecture du président. Comment, dans ces conditions, être qualifié de plagiaire ? » écrit-il dans Le Nouvel Observateur. En annexe à la biographie d’Attali, Sitbon reproduit une entrevue de François Mitterrand, dans laquelle ce dernier déclare : « Jacques Attali n’a pas été malhonnête. Néanmoins je pense qu’il aurait été plus sage de téléphoner à Wiesel avant que ce livre ne sorte. » Le temps a-t-il manqué à Attali, pressé ? Détail piquant : Attali, en biographe de Blaise Pascal, ne manque pas de souligner les accusations injustes de plagiat qu’un certain père Médaille porte un jour à l’endroit de l’auteur des Pensées...
Quoi qu’il en soit, le tribunal devait donner raison à Attali. Un an plus tard, en juin 1994, l’éditrice Odile Jacob et Elie Wiesel, qui poursuivaient l’éditeur Fayard pour « concurrence déloyale », seront en effet déboutés par le Tribunal de Paris. Déboutées les éditions Odile Jacob qui demandaient 3,6 millions de dollars à titre de dédommagement ; déboutés aussi les éditions Fayard qui demandaient 770 000 $ pour atteinte à la réputation de Jacques Attali. Les belligérants sont renvoyés dos à dos.
Pendant quelques semaines, le tout-Paris brûle l’effigie d’Attali, qui n’est pas au bout de ses peines. Deux mois plus tard, il démissionne de la BERD après trois mois de controverse. Rappelons que l’idée d’une banque pour la reconstruction de l’Europe de l’Est (regroupant douze pays de l’Ouest et sept pays de l’Est) fut lancée en 1989 par François Mitterrand, devant le Parlement européen à Strasbourg. Les versions diffèrent quant à la paternité du projet, mais Sitbon fait d’Attali un acteur déterminé, prêt à bousculer au besoin les récalcitrants. Ils sont nombreux. Margaret Thatcher y voit une contrainte de plus sur les marchés et refuse d’en être sans les Américains, qui ne veulent pas d’un organisme international multipolaire, tandis que les Allemands veulent surtout s’assurer de leurs parts de marché sur le nouveau terrain de jeu capitaliste qui s’ouvre à l’Est, après la chute du Mur. Avec l’aide du Français Jean-Claude Trichet, directeur du Trésor, Jacques Attali se démène et convainc tout le monde. « Après plus de cinq années passées comme “sherpa” du président, Attali savait exactement qui joindre pour persuader un Américain, en passant par un Belge, qui connaissait bien un Hollandais [...], raconte, admiratif, un témoin de ses campagnes au Nouvel Observateur. Pour Sitbon, c’est le coup de force d’Attali, le 7 janvier 1990, qui sera à l’origine de ses démêlées à la BERD avec les Anglo-Saxons. En Floride, ce jour-là, lors d’un sommet préparatoire du G7, Attali annonce aux participants qu’ils se reverront à Paris le 15 du mois pour discuter du projet. Certains n’ont pas apprécié de se faire ainsi forcer la main.
Malgré tout, la Banque voit le jour. Un compromis de dernière minute en situe le siège social à Londres, sous une présidence française, dont héritera Jacques Attali grâce à l’appui de Mitterrand, le 15 avril 1991. Capital : 12 milliards de dollars ; 600 employés ; 53 pays fondateurs ; mais aussi un conseil d’administration international, dont les fonctionnaires sourcilleux défendent les intérêts de leurs gouvernements respectifs.
Le président Jacques Attali ne manque pas d’idées. Par exemple, échanger les têtes nucléaires de l’ex-URSS contre l’effacement de sa dette. La France, le Canada et l’Italie l’appuient. L’Angleterre, l’Allemagne, le Japon, non. Attali agace, explique Sitbon, par ses déclarations, sa volonté d’aller dans la presse expliquer ses projets quand on lui résiste. Du coup, ajoute-t-il, Washington et Londres s’unissent pour renverser l’encombrant président. L’instruction du procès peut commencer. Air France, alors dirigée par Bernard Attali comme on le sait, achète une compagnie d’aviation tchécoslovaque avec l’aide de la BERD. On y verra l’ingérence de son frère, qui s’en défend bien. En mars 1993, éclate l’affaire du marbre blanc de Carrare qui ornera l’entrée de la Banque entraînant un surcoût de 6,3 millions de francs. On reproche au président une somptueuse soirée d’inauguration au Grosvenor House Hotel : 430 000 francs. De voyager en jet privé, propriété du gouvernement français, plutôt qu’à bord d’avions de ligne (voyant cela, et croyant faire taire les critiques, le président Mitterrand met à la disposition d’Attali une enveloppe de cinq millions de francs pour ses frais de déplacements). Christine Mital, dans Le Nouvel Observateur, écrit qu’Attali aurait réclamé, à titre de président de la BERD, un salaire plus élevé que ses homologues de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. Ailleurs, ses accusateurs brandissent une note faramineuse du restaurant Annabelle, situé non loin d’une boîte de nuit chic de Londres. On accuse même Attali d’avoir mis enceinte une employée de la Banque. Démenti de la dame. Mais la presse s’acharne. Éclate alors l’affaire Verbatim. Et en juin, un article paraît dans The Financial Times, où Attali est accusé de s’être fait rembourser deux fois un billet d’avion en première classe pour Tokyo, dont il aurait reçu 30 000 $ pour donner une conférence à partir d’un ouvrage récent, Lignes d’horizon. À vrai dire, explique Sitbon, le billet était non remboursable, et l’argent de la conférence sera versé à une organisation humanitaire juive. C’en est trop. Attali songe au suicide, écrit son biographe. Il choisira plutôt de démissionner de la BERD, misant sur ses ressources intellectuelles et sa capacité à rebondir.
– http://www.contacttv.net/i_dossier_...
3. Sur Attali : Mea culpa, 11 novembre 2007, 11:19
Je demande à être enseveli jusqu’au cou et aplati par un éléphant.
De manière à célébrer la chose ma tête devra être écrasée à six reprises.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ex%C3%A9cution_par_%C3%A9l%C3%A9phant