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Plus de boulot, et seulement 13 € par jour

Publie le vendredi 5 mars 2004 par Open-Publishing

Jean-Michel Dureau était marin. A 43 ans, il est chômeurs de longue
durée et ne voit pas le bout du tunnel.

Jean-Michel Dureau a longtemps été maître d’équipage sur un remorqueur.
Devenu chômeur, il est aujourd’hui un demandeur d’emploi pratiquement
sans ressource. Il raconte son itinéraire vers la précarité.

« Je travaillais à la compagnie des Abeilles. La Marine marchande
m’assurait un bon revenu : 15 000 F par mois. Mais je suis tombé malade.
En 2001, j’ai été réformé de la marine marchande. » La tuile est arrivée
alors que le solide marin venait de passer le cap des quarante ans.
Indemnisé par les Assedic et sous le coup d’un contrat Pare censé durer
900 jours, Jean-Michel suit une formation d’agent de prévention,
rémunérée par son ex-employeur. « Pendant deux ans, j’ai touché 9 000 F
par mois, 84 € par jour. » Les stages de télésurveillance en entreprise
ont achevé sa formation. « Je me rends tous les jours à l’ANPE, je n’ai
jamais d’offres pour ce type de boulot. »

En plus du mal de dos qui revient régulièrement à la charge, Jean-Michel
a essuyé un autre coup de poignard. La remise en cause du contrat passé
avec l’Unedic. « Depuis le 1er janvier, je n’ai plus le droit au chômage.
Je touche maintenant l’allocation de solidarité : 13 € par jour. » C’est
court quand on a une épouse sans emploi et quatre enfants dont trois à
charge. La petite pension liée à son handicap et celle d’ancien de la
marine marchande le sauvent d’une misère. Pourtant, Jean-Michel ne
semble pas perdre espoir. Il suit même la formation « retravaille » de
l’ANPE. « J’apprends à faire des CV. Je commence à connaître. » L’action
en justice contre l’Unedic lancée hier le ravi. « J’espère que ça va
aboutir », dit-il, persuadé de la justesse de la cause.