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Plusieurs altermondialistes arrêtés à Montréal...

Publie le jeudi 31 juillet 2003 par Open-Publishing

Plusieurs_altermondialistes_arrêtés_à_Montréal_au_cours_d’une_manifestation_anti-OMC

Pour Greenpeace, "l’OMC est une institution opaque et non démocratique au service des grandes
transnationales, qui tentent d’éroder les droits en matière d’environnement et de santé publique, et
de nier les droits des consommateurs".
Une manifestation contre la tenue d’un sommet de préparation de l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) à Montréal s’est soldée, lundi 28 juillet au matin, par l’arrestation de plus de dix
militants altermondialistes et par plusieurs vitrines brisées, selon la police. Alors que le cortège
s’était dispersé après deux heures de rassemblement, "quelques manifestants ont été arrêtés, moins
d’une dizaine", a indiqué un porte-parole de la police, Ian Lafrenière.

Les 500 manifestants, qui s’étaient donné rendez-vous à l’aube, ont d’abord cherché à rejoindre
l’hôtel Sheraton, où devait s’ouvrir cette réunion de l’OMC en milieu de journée. Les manifestants
ont ensuite été repoussés par les forces anti-émeutes. En marge de la manifestation, une poignée de
jeunes, munis de planches ou de poubelles métalliques, s’en sont pris aux devantures d’un
restaurant de la chaîne Burger King et des chaînes de vêtements américaine Gap et canadienne Jacob dans la
principale artère commerçante du centre-ville. Ils ont également détruit les pare-brise d’une
Porsche et d’une BMW garées sur leur chemin, et pris pour cible un immeuble des forces armées
canadiennes.

"VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME"

"Ce sont des cibles spécifiques, Gap est une multinationale qui a un dossier terrible en matière
de violations des droits de l’homme et qui représente la mondialisation du capitalisme défendue par
l’OMC", a affirmé Stefan Christoff, l’un des porte-paroles de la "Mobilisation populaire contre
l’OMC", un collectif à l’origine des manifestations. "Notre message a toujours été clair : nous ne
voulons pas de cette réunion dans notre ville", a-t-il ajouté, jugeant que ces actions matinales
avaient été "un succès". Pour le collectif, il ne s’agit toutefois pas de cautionner ces actes de
violence, par ailleurs dirigés contre des biens matériels exclusivement.

Dimanche, une manifestation pacifique sur le thème "Personne n’est illégal" avait rassemblé
environ un millier de manifestants dans les rues de Montréal. Il s’agissait pour les manifestants de
dénoncer notamment l’opacité et le cloisonnement qui entourent selon eux les négociations dans le
cadre de l’OMC.

"Depuis sa création, l’OMC est une institution opaque et non démocratique au service des grandes
transnationales, qui tentent d’éroder les droits en matière d’environnement et de santé publique,
et de nier les droits des consommateurs. L’OMC (...) fait face aujourd’hui à une crise profonde de
légitimité", a affirmé pour sa part Sébastien Risso, conseiller politique du bureau des affaires
européennes de Greenpeace. Nous avons besoin d’une évaluation sérieuse des règles concernant le
commerce international et d’une réforme profonde du système multilatéral. Cette réforme devra
garantir en priorité la paix et la primauté du droit social et environnemental sur les égoïsmes nationaux
et les intérêts mercantiles des transnationales."

PROTOCOLE SUR LA BIOSÉCURITÉ

L’association Greenpeace a publié lundi un communiqué intitulé "Libérons-nous du commerce forcé :
Greenpeace crée une zone interdite à l’OMC". Cette zone est une réponse de l’organisation non
gouvernamentale aux "ministres du commerce se réunissent à Montréal dans le cadre de l’OMC pour tenter
de miner le protocole de biosécurite", selon le communiqué. Les militants de Greenpeace ont choisi
d’installer cette zone devant l’édifice qui abrite les bureaux des Nations unies, "là où est né ce
protocole, en janvier 2000 (...). Cette zone, sous la protection de Greenpeace, est mise à l’abri
des intérêts strictement commerciaux qui guident les décisions de l’OMC. La station de
vérification qui donne accès à celle-ci a pour but d’empêcher les membres des gouvernements américain et
canadien de s’y introduire. En effet, ces derniers veulent remettre en cause le droit des pays à
appliquer le principe de précaution dans le dossier des OGM et celui des consommateurs de les rejeter",
préci !
se le texte.

Selon Eric Darier, responsable de campagne OGM pour Greenpeace Canada, "le gouvernement Bush, les
entreprises de l’agro-biotechnologie (...) et le gouvernement canadien tentent d’utiliser l’OMC
pour imposer les OGM aux citoyens du monde entier contre leur volonté".

Le protocole de Carthagène sur la biosécurité, premier traité international sur les OGM, entrera
en vigueur le 11 septembre prochain. En juillet, le Nigeria fut le 52e pays à le ratifier, ce que
le Canada n’a pas fait.

A partir de lundi midi et jusqu’à mercredi, 25 ministres invités par le ministre canadien du
commerce international, Pierre Pettigrew, doivent se réunir pour préparer le sommet de l’OMC de Cancun,
au Mexique, qui aura lieu en septembre. Plusieurs manifestations sont prévues mardi et mercredi.