Accueil > Polémique autour d’une campagne parrainée par Carla Bruni

Polémique autour d’une campagne parrainée par Carla Bruni

Publie le samedi 7 janvier 2012 par Open-Publishing
1 commentaire

Le Fonds mondial de lutte contre le sida juge "inexact" et "biaisé" un article de l’hebdomadaire Marianne affirmant que Carla Bruni-Sarkozy, épouse du président français, a fait bénéficier un de ses amis d’une aide de 3,5 millions de dollars.

Dans un communiqué, il indique qu’une aide de 2,8 millions de dollars a bien été versée en France pour une campagne "Born HIV Free" ("Né sans le VIH") visant à sensibiliser l’opinion publique à la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

L’institution basée à Genève assure que l’ensemble des contrats de cette campagne et "le soutien apporté à une page du site web carlabrunisarkozy.org ont respecté les règles et les procédures très strictes du Fonds mondial".

Marianne, à paraître samedi, avance que l’épouse du chef de l’Etat aurait usé de son influence pour faire verser des fonds "en marge de la légalité, et sans appel d’offres" à plusieurs sociétés d’un de ses proches.

Interrogé par Reuters, l’Elysée a renvoyé au communiqué du Fonds mondial.

Selon l’hebdomadaire, 3,5 millions de dollars ont bénéficié aux sociétés du musicien et chef d’entreprise Julien Civange, qui serait le principal conseiller de Carla Bruni pour sa fondation et aurait un bureau à l’Élysée.

Un représentant du Fonds mondial a précisé à Reuters que l’institution avait versé à Julien Civange et quatre collaborateurs 580.000 euros sur une période de 18 mois pour qu’il co-dirige la campagne "Born HIV Free".

Marianne ajoute que cette affaire, révélée au conseil d’administration du Fonds mondial à Accra, au Ghana, fin novembre 2011, a coûté sa place à un ambassadeur français, le professeur Patrice Debré, qui vient d’être démis de ses fonctions par Nicolas Sarkozy.

Cet expert en immunologie, ambassadeur chargé de la lutte contre le sida depuis 2009, a été remplacé le 4 janvier en conseil des ministres par Mireille Guigaz, ministre plénipotentiaire.

DÉMISSION DU DIRECTEUR DU FONDS ?

"En outre, le directeur général du Fonds mondial, Michel Kazatchkine, vient d’être officiellement écarté aussi, à la demande d’Hillary Clinton même si sa démission réelle ne devrait intervenir que les 21 et 22 mai 2012 - soit après le deuxième tour des présidentielles", ajoute Marianne.

Le représentant du Fonds mondial interrogé par Reuters assure que "cette décision n’a aucun lien avec les éléments décrits dans l’article de Marianne".

Julien Civange possèderait plusieurs sociétés qui sont intervenues auprès de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy dans les domaines de la communication et la conception de sites internet.

Selon le Fonds mondial, l’intégralité "a été prise en charge par le budget ordinaire du Fonds mondial et représentait une somme totale de 2,8 millions de dollars, soit nettement moins que le chiffre avancé par Marianne."

Interrogé par l’auteur de l’article, Michel Kazatchkine affirme que s’il n’a pas prévenu le conseil d’administration du Fonds mondial des flux financiers vers Paris, il a néanmoins tenu informé le "comité financier".

Il ajoute que Carla Bruni lui aurait "personnellement dit qu’elle avait totalement confiance en Julien Civange auquel elle avait délégué le dossier du sida".

Marianne s’interroge sur l’opacité de la fondation créée en 2009 par Carla Bruni pour lutter contre l’illettrisme et le sida.

Selon l’hebdomadaire, la Fondation Carla Bruni-Sarkozy ne dispose pas d’existence juridique réelle, ses activités étant rattachées à la Fondation de France, un organisme privé et indépendant qui aide à concrétiser des projets à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social ou culturel.

"De ce fait, elle n’aurait ni comptabilité propre, ni compte en banque, ni secrétariat juridique, l’intégralité de ces fonctions étant assurée par l’institution qui l’héberge", précise un document publié sur le site de l’hebdomadaire.

Interrogée par Reuters, Cléa Martinet, secrétaire générale de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, a répondu : "Cet article est mensonger sur plusieurs points concernant la Fondation".

La fondation explique qu’elle a un bureau à Paris, réunit son comité exécutif deux fois par an et a dépensé 2,49 millions d’euros en 2011, le double de 2010.

Gérard Bon, Thierry Lévêque, Brian Love, édité par Sophie Louet
© 2012 Reuters - Tous droits de reproduction réservés par Reuters.

Créée en 2009, la Fondation Carla Bruni-Sarkozy n’a de fondation que le nom. En réalité, elle n’a aucune existence juridique réelle et n’a pas de personnalité morale. Elle est hébergée et « abritée » par la Fondation de France, son statut est donc qualifié comme étant « sous l’égide » de la Fondation de France.
De ce fait, elle n’aurait ni comptabilité propre, ni compte en banque, ni secrétariat juridique, l’intégralité de ces fonctions étant assurée par l’institution qui l’héberge. Toutes les rentrées d’argent (dons, etc.) et tous les décaissements (salaires, actions sociales et culturelles) sont réalisés via l’hébergeur. La Fondation de France étant reconnue d’utilité publique, la Fondation Carla Bruni-Sarkozy l’est aussi indirectement, mais pas en tant que telle.

La fondation n’a pas non plus de conseil d’administration, ni de bureau, et elle ne tient aucune assemblée générale. Elle n’est pilotée que par un « Comité exécutif » de six personnes : Carla Bruni-Sarkozy (présidente), Marie-Thérèse Geffroy (présidente de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, considérée comme proche de l’Élysée, basée à Lyon où elle fut une opposante célèbre à Charles Millon), Michèle Barzach (ancienne ministre), Jean-Paul Gautier (couturier), Patrice Corre (proviseur du lycée Henri-IV) et Jean-Paul Scarpitta (directeur de l’orchestre et de l’opéra de Montpellier). Ce comité est complété par une « conseillère spéciale », la directrice du Samu social. Le comité définit ses orientations, notamment du point de vue scientifique, mais n’a aucun rôle, m’a dit Cléa Martinet, la secrétaire générale de la fondation, pour la gestion ou le juridique.

Les comptes de la fondation Carla Bruni-Sarkozy ne sont pas publics ; ils sont « intégralement consolidés au sein de la Fondation de France », me dit Cléa Martinet.
Le site de Carla Bruni-Sarkozy est plus problématique encore. Jusqu’à présent, le site de la Première Dame de France était co-financé par trois acteurs. En tant que Premier Dame de France, c’est l’Élysée qui finance : la Présidence de la République aurait débloqué 50 000 euros, affirme la journaliste Besma Lahouri dans sa bonne biographie de Carla Bruni.
source

Messages

  • En tant que Premier Dame de France, c’est l’Élysée qui finance

    La fonction de "première dame de France" n’existe pas. Même si en l’espèce il s’agit d’une ex-groupie des Rolling Stones. On ne voit donc pas très bien ce que vient faire l’argent du contribuable dans le financement de ses prétendues bonnes œuvres. D’autant qu’elle est milliardaire et pourrait faire preuve en l’occurrence d’un peu moins de pingrerie.

    Par ailleurs elle est l’égale de son époux pour placer ses copains (ou ex-amants) à des postes lucratifs où ils n’ont rien à faire : Freddo Mitterand, Philippe Val, Arno Klarsfeld...