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Politique et Dignité. Cuba 2009

Publie le dimanche 8 mars 2009 par Open-Publishing
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Article paru dans rebelion aujourd’hui.

http://www.rebelion.org/noticia.php?id=81900

traduction non officielle

Politique et dignité.

Je suis persuadé que Fidel s’est gagné plus que quiconque le droit de dire ce qu’il pense sans trop mesurer ses paroles, surtout maintenant que sa voix n’est plus celle du gouvernement cubain. Le camarade Fidel a le droit -et même le devoir révolutionnaire- de prendre des libertés et courir des risques que le comandante en chef ne pouvait se permettre. Et nous, les autres, tous les autres avons le droit -et le devoir- de continuer à nous enrichir des réflexions de l’homme politique le plus important du 20ème siècle et du début du 21ème.

Mais ce devoir -deovir de sincérité absolue- trouve dans l’honneur d’autrui une limite infranchissable, et Fidel l’a franchie en qualifiant d’indignes les camarades Felipe Perez Roque et Carlos Lage. Car en acceptant même la supposition invraisemblable que Lage et Roque ont pu faire quelque chose de réellement indigne (et nous sommes nombreux à Cuba et hors de Cuba qui résistons à le croire), Fidel, aurait du accompagner ses très graves accusations de quelques arguments et explications. Dans les différentes occasion où j’ai eu le privilège de participer à des séances de travail avec le Comandante en chef d’alors, je l’ai toujours entendu insister sur le besoin d’appuyer nos affirmations sur des arguments solides et des preuves tangibles pour ne pas donner à l’ennemi la moindre base de réfutation ou de démenti. Une situation aussi délicate exigeait un soin particulièrement extrême.

.Quand Fidel s’est volontairement retiré des tâches de direction du gouvernement, je lui ai dédiè avec le témoignage de mon admiration un vers de Calderon de la Barca : « Couronne ta victoire par une victoire sur toi-même ! » Je voudrais le lui rappeler aujourd’hui avec tout mon respect et y ajouter la strophe entière : « Tous mes biens, ma vie même sont pour le Roi mais l’honneur appartient à l’âme et l’âme n’est que pour Dieu. » Traduit ce langage monarquico-religieux en langage révolutionnaire et la maxime vaut pour Cuba aujourd’hui comme pour l’Espagne du 17ème. Il est possible que dans leur don de soi inconditionel et leur abnégation jusqu’au bout de leur devoir, Felipe et Lage arrivent à l’extrémité de permettre la mise en cause de leur honneur au nom de la raison (ou de la déraison) d’état ; mais ni les cubains ni les amis de Cuba ne pouvons l’accepter.

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