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Pour l’OCDE, l’éducation est une marchandise ! A bas la capitalisation !
Publie le lundi 10 juillet 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Ci-joint l’intégralité de notre lettre d’info
http://oxygenefse.free.fr
Conférence des ministres d’éducations de l’OCDE des 27 et 28 juin à Athènes : pour eux, l’éducation est une marchandise !
Déclaration de Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE depuis le 1er juin :
« L’enseignement est un produit de commerce, une marchandise de valeur internationale, quelque chose qui peut être exporté. Les établissements doivent montrer leur présence sur la scène internationale » (source : http://permanent.nouvelobs.com/euro...)
Les choses sont claires : l’éducation est une marchandise. Et comme toute marchandise, elle doit être achetée par ses « consommateurs ». C’est que nous dit la directrice de l’éducation de l’OCDE : « De même que le système de santé et les fonds de pension ne peuvent plus être uniquement financés par l’argent public, les ‘consommateurs’ de l’université vont de plus en plus être amenés à verser une contribution financière » (source :http://www.observateurocde.org/news...)
Le résumé officiel de la réunion (http://www.oecd.org/dataoecd/62/21/37032873.pdf) indique à propos du financement : « Le secrétariat de l’OCDE considère que les contributions des étudiants au coût de leurs études peut être un moyen efficace d’augmenter les ressources, avec en contrepartie des aides pour les étudiants pauvres » (“OECD Secretariat view that contributions from graduates to the costs of study can be an effective way of increasing resources, balanced by measures to support students from poorer backgrounds”).
Autrement dit, pour faire passer la pilule de l’augmentation des frais d’inscription, l’OCDE veut développer les prêts. Il faut faire payer les étudiants car l’éducation est pour eux un investissement en capital humain duquel ils doivent retirer un bénéfice : « Les études de l’OCDE montrent que l’argent alloué aux diplômes universitaires rapporte des dividendes supérieurs, voire considérablement supérieurs, aux taux d’intérêt » (http://www.observateurocde.org/news...). Ainsi, les étudiants peuvent s’endetter car ce que leur rapportera leur éducation est (en moyenne) supérieure à ce que leur coûterait le remboursement des prêts.
Les buts fixés à l’enseignement supérieur sont doubles, idéologiques (promouvoir les valeurs de la bourgeoisie) et économiques (servir les besoins patronaux) : « L’enseignement supérieur a une double visée : d’un côté il devrait promouvoir la démocratie, la tolérance et la cohésion sociale ; d’un autre côté, il doit stimuler la croissance économique par la création de savoir et de savoir-faire » (“Higher education has a dual mandate : on the one hand it should promote democracy, tolerance and social cohesion ; on the other it fuels economic development through the creation of knowledge and skills”).
L’OCDE développe une conception utilitariste de l’éducation. Comme dans toute entreprise capitaliste, l’OCDE veut promouvoir une bonne gestion des ressources humaines, « une démarche qualité », et aussi renforcer les liens entre la science et l’industrie.
La capitalisation de l’enseignement supérieur
La lutte des classes ne s’arrête pas à l’entrée de l’université. Les capitalistes veulent que l’université produise des hommes destinés au rôle de marchandise pour le capital et conformément à cette destination. Les travailleurs ont intérêt à ce que l’université leur délivre des savoirs critiques sur le monde, pour qu’ils puissent se produire eux-mêmes et utiliser ces savoirs pour œuvrer à leur émancipation sociale.
Tout en étant un rouage de la société capitaliste, l’Ecole en général, et l’Université en particulier, ont longtemps joui d’une autonomie relative par rapport à la sphère productive. Les capitalistes veulent aujourd’hui détruire l’Ecole comme institution séparée, pour la soumettre entièrement à la logique du capital. Il s’agit d’en finir avec l’héritage humaniste, désormais trop encombrant et coûteux, pour créer l’Université productive ou capitalisée.
La capitalisation de l’université passe par des réformes structurelles : renforcement des liens avec les entreprises, mise en concurrence des universités, prolétarisation des enseignants, etc. Ces réformes sont nécessaires pour professionnaliser l’ensemble des cursus (objectif de la Commission Université-Emploi), individualiser les diplômes (objectif du LMD) et au final fabriquer des « capitaux humains ».
La marchandisation (transformation de services autrefois gratuits en produits marchands) et la privatisation au sens strict (prise en charge d’activités d’enseignement et de recherche par des capitaux privés) ne sont que des aspects de la capitalisation. La capitalisation signifie que le patronat dicte totalement sa loi : quels secteurs doivent être privatisés, combien d’étudiants ont le droit de poursuivre des études, quel doit être le contenu des cours, quelles recherches doivent être encouragées, etc.
Contrairement au syndicalisme cogestionnaire - qui accepte la capitalisation de l’université en en négociant les modalités - la FSE refuse l’instrumentalisation patronale de l’université, et combat contre toutes les déclinaisons de cette logique inhumaine.
Messages
1. > Pour l’OCDE, l’éducation est une marchandise ! A bas la capitalisation !, 10 juillet 2006, 17:07
Quelle merde qu’on nous prépare. On veut fiche par terre la solidarité intergénérationnelle au profit du capitalisme, qui a ses limites. En attendant ces dirigeants sont bien contents d’en avoir profité de cette solidarité, pour cracher dessus maintenant qu’ils sont aux commandes. Je les hais.
1. > Pour l’OCDE, l’éducation est une marchandise ! A bas la capitalisation !, 10 juillet 2006, 17:51
Le droit à la santé, à l’éducation à la solidarité intergénérationnelle, tout ce qui avait créé le lien social est bradé par nos "responsables" politiques aux vampires de l’ultralibéralisme.
Avant que la démocratie ne soit elle aussi vendue aux marchands du vote électronique, nous devons nous préparer à un combat sur tous les fronts et n’avoir de repos que quand nous aurons stoppé l’hémorragie de nos libertés.
No passaran !