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Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon
Publie le jeudi 6 décembre 2007 par Open-Publishing6 commentaires
Ces dernières décennies, la revendication de la propriété collective des moyens de production et d’échange a peu à peu disparu du programme du PCF. Cette revendication est désormais remplacée par des mesures réformistes et limitées telles que « de nouveaux pouvoirs pour les Comités d’Entreprise » ou des « bonus-malus pour les entreprises en fonction de leur politique sur l’emploi ». Il s’agit là d’un très grave recul idéologique du PCF.
En effet, la question de la propriété collective des moyens de production et d’échange est l’un des fondements du marxisme. C’est cette question de la propriété et du contrôle de l’économie qui distingue le système capitaliste du système socialiste à construire.
L’expérience désastreuse du stalinisme est souvent utilisée comme argument pour remettre en cause l’idée même de la nationalisation et d’économie planifiée. Cependant, ce que défendent les marxistes est tout à fait différent de ce qui existait en URSS à l’époque de la dictature de Staline. Les marxistes revendiquent la nationalisation des usines, entreprises, banques, assurances, supermarchés, terres agricoles, mines, etc., – mais cette nationalisation doit se faire sous le contrôle des travailleurs. En URSS, ce programme a été mis en œuvre après la révolution, mais la démocratie ouvrière des premières années n’a pas survécu, en raison de l’isolement de la révolution dans un pays économiquement arriéré.
Pôles publics ?
Le programme actuel du PCF propose bien de renationaliser EDF-GDF. C’est un point positif. Mais en ce qui concerne le logement, le crédit et l’eau, par exemple, le programme parle de constituer des « pôles publics ». Cette formule confuse laisse la porte ouverte à un « partenariat » public-privé dans le cadre du « pôle ».
Et de toute façon, seule une petite minorité de l’économie est concernée par ces « pôles ». Le programme du PCF ne réclame jamais la nationalisation des grands groupes industriels, des grands groupes du CAC 40, des chaînes de supermarchés, etc. Or, laisser ces entreprises sous le contrôle des capitalistes, c’est leur laisser le contrôle de l’économie et donc le contrôle du destin politique du pays.
Lorsqu’un gouvernement de gauche s’installera en France, s’il ne s’attaque pas à la propriété privée des grands moyens de production, les capitalistes utiliseront toute leur force de frappe économique pour saboter les réformes sociales mises en place. C’est ce qui se passe en ce moment au Venezuela. Le gouvernement met en œuvre de nombreuses réformes progressistes (réduction du temps de travail, investissement massif dans l’éducation et la santé, etc.), mais laisse pour l’instant la plupart des entreprises entre les mains des capitalistes.
Et que se passe-t-il ? Les capitalistes se servent de leur pouvoir économique pour saboter les réformes sociales et tenter de faire tomber le gouvernement : coup d’Etat en 2002, lock-out patronal de l’industrie pétrolière, pénurie alimentaire organisée par le patronat – entre autres. Laisser les entreprises aux mains des capitalistes, c’est laisser une arme puissante aux ennemis des travailleurs, arme qu’ils n’hésiteront pas à utiliser pour défendre leurs intérêts de classe.
L’exemple du Venezuela
Comment faire pour nationaliser sous le contrôle des travailleurs ? Là encore, tournons-nous vers le Venezuela. Plusieurs entreprises ont été nationalisées et placées sous contrôle ouvrier. Ainsi, c’est un comité d’usine directement élu par les ouvriers qui décide de ce qui est produit, comment et à quel prix. Les ouvriers se réunissent très régulièrement en Assemblées Générales pour décider de l’avenir de l’entreprise. Il n’y a pas de patrons, pas d’actionnaires propriétaires de l’entreprise, et cependant l’entreprise fonctionne très bien. Cependant, cela ne sera viable sur le long terme que si cette expérience est étendue à l’ensemble de l’économie.
La nationalisation, sous le contrôle démocratique des travailleurs, des moyens de production et d’échanges, est la condition sine qua non de la réalisation durable d’un programme communiste, et le choix ou le refus de cela distingue les marxistes des réformistes.
Messages
1. Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon , 6 décembre 2007, 20:54
Tout à fait d’accord avec toi yann.
Valjean 01
2. Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon , 6 décembre 2007, 21:05
Si on ne prend pas pour base de SOCIALISATION les boites du SBF250 ET LEURS FILIALES, on en sera pour se la prendre et se la mordre. Vieux stal borné.
3. Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon , 6 décembre 2007, 21:17
Vous avez entièrement raison de remettre en avant cette nécessité de contrôler les secteurs clés qui ne sont pas seulement industriels d’ailleurs.
Par exemple, si l’on veut vraiment contrôler les mouvements de capitaux, il faut créer une Banque publique, passage imposé des mouvements de capitaux vers et hors du pays. Pour que le contrôle soit complet, il faut un statut qui permette aux salariés d’être informés sur tous ces flux.
La notion de pôle public caractérise une situation où, pour prendre la maîtrise d’un secteur il ne suffit pas de nationaliser des entreprises existantes. Par exemple, pour le cas de l’eau que vous citez. Il y a la question de la qualité de l’eau, des réserves d’eau, des grands aménagements pour le transport d’eau vers des zones où la pénurie va bientôt se faire sentir, (c’est actuellement le cas en Espagne) et puis il faut même se soucier de la nécessité de fabriquer de l’eau un jour. Là il faut clairement créer une nouvelle entreprise publique. Le privé n’assure que la gestion de la distribution. C’est d’ailleurs ce que les compagnies privées opposent lorsqu’il y a un problème de pollution de l’eau potable.
Dans un programme de rupture il y a aussi la notion de seuil. On ne peut pas tout nationaliser du jour au lendemain. Il faut passer un seuil qui permette concrètement la politique novatrice et sociale que l’on a décidée.
Enfin, il y a le problème de l’autogestion. Ne pas oublier à ce propos le grand flop de LIP, alors à la pointe mondiale de la technique horlogère, qui a été coulée par une expérience qui dans les conditions de l’époque était utopique. C’est encore vrai aujourd’hui.
JM Berniolles
4. Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon , 6 décembre 2007, 22:24
Tout à fait d’accord.
Ca fait chaud au coeur de lire - et venant d’un JC ! - un texte visant à mettre en cause la domination des capitalistes. Dénoncer "l’ultra-libéralisme" n’a pas de sens : c’est qui, les libéraux ? Ils dominent comment ? On fait quoi pour mettre à bas leur hégémonie ? Le PCF, mon parti, commence à reparler, à quelques jours de l’assemblée qui remplace un congrès, du capitalisme. Mais tout cela n’est que verbiage car la direction se refuse à mettre en débat toute mesure s’attaquant réellement à l’hégémonie des grands capitalistes.
La mise en commun des principaux moyens de production et d’échange constitue en effet un grand pan de mesures à prendre dans cette direction. Proposer, mettre en débat un champ de nationalisations à effectuer d’urgence pour véritablement inverser les choix constituerait une véritable remise à l’endroit du discours politique. Ce champ pourrait comprendre toutes les entreprises qui ont vécu de fonds public et qui ont massivement licencié, par exemple.
Mais cela ne suffira pas. La socialisation, la mise en commun, c’est à la mise à disposition de tous. Et l’état n’est pas, ne sera jamais, neutre sur le terrain de la lutte de classes. Abolir la propriété privée, c’est l’abolir pour de bon. Et là, il nous faut bien inventer.
On peut le dire comme on le veut. On peut tout faire pour l’oublier. N’empêche que la lutte des classes constitue, encore plus en ce début de XXIème siècle, la grille d’analyse la plus cohérente des faits politiques, économiques et sociaux. La lutte des classes. Pas la lutte du capitalisme, ça n’a pas de sens. Mais la lutte des capitalistes, là ça en a pour tout ceux qui nous entourent. Contre qui ? Contre les travailleurs. C’est aux travailleurs qu’il faudra bien transférer et la propriété, et la direction des entreprises à socialiser. Pas à leurs représentants, qu’ils soient syndicaux, étatiques ou autres.
Bon j’arrête là. C’est un bon débat que tu as ouvert Yann Germain, mon camarade de la JC. Un débat contre l’hégémonie. Engoufrons-nous dedans.
Jean-Claude Kagan
militant communiste
1. Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon , 7 décembre 2007, 10:00
camarades,tout est à nous n’est pas un slogan creux ;
c’est réellement dire l’état du monde :la production humaine appartient aux travailleurs.
réprendre la totalité de cette production va totalement à l’encontre de pôle public,cache sexe d’un refus de s’attaquer à la propriété.
Le terme est important car comme le dit ce camarade ,c’est le flou entretenu qui laisse penser qu’un certain partenariat avec le patronat,d’une collaboration avec le capital peut étre une avancée.
C’est totalement faux :toute position de propriéte donc de pouvoir sera inmanquablement utilisé apr le patronat pour saboter une économie socialiste
nationalisation totale des grands groupes,des banques,des assurances,de la grande distribution SANS indemnisations ni rachat (on peu discuter sur quelques petits actionnaires..)
Refus des pôles publics où l’état finance et où le privé encaisse les benefs.
damien
2. Pour les nationalisations - Contribution d’un Jeune Communiste de Dijon , 7 décembre 2007, 10:29
Le PCF doit prendre acte de l’offensive agressive du capitalisme et proposer aux salariés le contrôle,l’animation et la gestion-direction de leurs entreprises,conditions sine qua non de la réussite pour transformer la vie matérielle et culturelle des citoyens .La fin de la délégation de pouvoir est aussi nécessaire pour éviter la reconstitution des Nomenklaturas donneuses de leçons sociales-démocrates .Ces choix sont à expliquer au peuple dans chaque entreprise de plus 300 salariés .En ce qui concerne les PME-PMI,artisans - commerçants,petits et moyens paysans,professions libèrales,nous pouvons les gagner à notre cause par un dialogue renforçant la mise en commun de coopération de fournitures de matériel,d’administration,de recherche-formation,de garanties de prix à la production,d’accès au marché,de garanties salariales pour leur personnel encouragé à participer à la gestion de ce patronat petit et moyen .
Ces signes forts ,popularisés dés maintenant, sont à mon avis de pleine actualité et nous ne devons pas tomber dans le "ce n’est pas possible"," ce n’est pas réaliste" que prône les sociaux-démocrates.Même Ségolène Royal découvre la nécessité des coopératives ouvrières lorsque ,bien sûr, le patron délocalise.Il ne faut pas attendre la délocalisation suicidaire pour l’économie après le constat de la fin des mines,de la sidérurgie,des chantiers navals,du textile et maintenant de l’automobile,de l’aéronautique,de l’informatique et de beaucoup de services expédiés dans les pays à bas salaire .
Le combat des communistes pour retrouver une économie prospère avec l’appui du peuple est devenu essentielle et majeure si nous ne voulons pas devenir un pays en voie de sous-développement .Les "sirènes" défaitistes des idéologues bourgeois et sociaux-démocrates sont à combattre sans cesse et sans compromis.Dévoiler la rapacité des actionnaires,dénoncer les indemnités mirobolantes des élites privées et d’état est un devoir pour les révolutionnaires .Prendre aux riches pour donner aux pauvres n’est pas un mauvais slogan à condition que les pauvres contrôlent l’économie et la fasse tourner .
Rassemblons tous les communistes sur ces objectifs,le peuple en a bien besoin .
bernard SARTONB,section d’Aubagne