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Pour mieux connaître et mieux défendre S. Suder et C. Gauger - Les années 70 ...

par linter.over-blog.com

Publie le dimanche 22 avril 2012 par linter.over-blog.com - Open-Publishing

Pour mieux connaître et mieux défendre Sonja Suder et Christian Gauger - Les années 70, être révolutionnaire

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C’était un autre monde et c’est toujours le nôtre.

Fin des années 60, début des années 70. Dans le monde occidental autoritaire de l’après-guerre, où le nazisme, le fascisme se dissolvent sans souci dans l’Europe pro-américaine et l’impérialisme américain, où les peuples tentent d’accéder à l’indépendance alors que l’internationalisation du capital est en marche, où guerre d’Indochine, guerre d’Algérie, guerre du Vietnam, contrôle des matières premières contre soutien aux dictateurs continuent l’œuvre de destruction des trois autres continents en continuité du colonialisme, dans un monde où l’exploitation capitaliste des ouvriers triomphe dans une société de consommation où la production des marchandises est fondée sur une organisation dite scientifique du travail du travail, où l’homme n’est que rouage de la machine.

D’autres formes de conscience se forment, d’autres engagements se nouent : changer la société, et aussi se changer soi-même ; une radicalité sans faille apparaît. Le cinéma, le théâtre, la musique, l’action politique, les formes de vie alternatives font un. En Allemagne, c’est le cinéma de Fassbinder, le théâtre inspiré par Brecht, la musique underground,les engagements anti-impérialistes auprès de la Tricontinental, la RAF. C’est en France, un fond de l’air si rouge avant de s’affadir que toutes les luttes prennent un autre sens.

Du côté de l’Etat allemand, c’est un pseudo Etat de droit qui se met en place, rigide et absolu, le critiquer, c’est remettre en cause même l’existence de la République fédérale, c’est surtout mettre à nu ce sur quoi cette légitimité, ce "légitimisme" repose, c’est montrer la filiation des responsables économiques, politiques avec le nazisme, c’est montrer "l’immontrable".

Pour les militants allemands de l’époque, cette république n’est pas légitime, elle est héritière du pire, la combattre par l’illégalité sous toutes ses formes est un devoir, un but, un choix de vie pour toujours. Et il suffit par exemple de lire les premiers textes de la Fraction armée rouge pour voir d’où vient leur engagement armé. Et l’on comprend aussi pourquoi le 2 juin et pourquoi les Cellules révolutionnaires. Et l’on comprend aussi pourquoi ceux qui ont pris leurs engagements en cette fin des années 60, début des années 70, quarante ans après restent fermes et précis dans leurs analyses, dans leur action et dans le choix de leur vie.

Mais l’on comprend aussi, pourquoi l’État allemand, la justice allemande ne peut ni ne veut laisser laisser en paix les militants d’alors. Pourquoi il poursuit aujourd’hui encore des militants de la RAF, pourquoi il va chercher en France à tout prix Sonja Suder et Christian Gauger.

Et l’on comprend que le pire pour cet Etat est que l’on ne reconnaisse pas sa légitimité démocratique, la légitimité démocratique de ses institutions, que l’on ne parle pas avec eux, avec ceux qui les représentent et que l’on ne reconnaît pas.

La réunion organisée en soutien hier soir a su mettre en valeur cette dimension exceptionnelle du procès que l’on veut intenter à Sonja Suder et Christian Gauger. Ce fut en ce sens un moment exceptionnel. Et, ceux qui y ont assisté, ont c’est sûr ressenti et compris cela.

Ils ont compris les raisons qui poussent l’Etat allemand à faire ce procès coûte que coûte, au mépris total de l’ancienneté des faits reprochés, du vide du dossier, de l’âge des militants. Et nous nous devons de le souligner, de la maladie de Christian Gauger qui, alors qu’il subit les conséquences d’un grave AVC, se voit confronté à une situation d’exception, car les procès politiques en Allemagne rappellent toujours dans leur déroulement la violence des procès contre les militants des années 70 et 80.

C’est pourquoi, notre mobilisation doit être sans faille et réfléchie et surtout interpeller la justice allemande là où cela lui fait mal, c’est-à-dire l’inconcevable de ce procès qu’elle mène au mépris de ce qu’elle prétend incarner.

linter, le 22 avril 2012

Sonja Suder et Christian Gauger

Christa Eckes
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Soirée en solidarité avec S. Suder et C. Gauger