Accueil > Pour que tout le monde ait la même info...

Pour que tout le monde ait la même info...

Publie le mardi 15 février 2011 par Open-Publishing
7 commentaires

Adresse du Secrétariat National du Parti de Gauche au NPA
avant son 2ème congrès

Chères et Chers camarades,

Notre congrès de novembre suivait le grand mouvement social sur les retraites ; le vôtre
survient au moment des révolutions tunisienne et égyptienne. En moins de trois mois, deux
événements majeurs se sont déroulés des deux côtés de la Méditerranée.

Tous deux ont
pour origine, ou tout au moins élément déclencheur, la crise du système capitaliste. Sous
des formes évidemment différentes, c’est bien le partage des richesses et la volonté des
peuples de reprendre leur destin en main qui est au coeur de ces deux mobilisations
populaires. Elles confirment aussi que nous sommes entrés dans une période de
bouleversements à la hauteur de l’’intensité de la crise et des attaques des oligarchies vis-à-vis
du monde du travail.

Dans cette période, tout devient possible. Quand nous nous référions aux révolutions
citoyennes en Amérique Latine, on nous disait « c’est loin, c’est un autre monde ».

Aujourd’hui ces révolutions se rapprochent. Elles ont lieu de l’autre côté de la Méditerranée
mais le slogan en français « Qu’il dégage ! » brandi par les manifestants tunisiens puis
égyptiens démontre, mieux que de longs discours, que leur nature n’est pas différente. Ici
comme là-bas, sous des formes évidemment propres à chacun de nos pays, se propage
dans le peuple une volonté de rompre avec un système de plus en plus injuste et de
renverser les oligarchies.

L’ampleur et la radicalité du mouvement social contre les retraites confirme également
qu’une majorité grandissante de nos concitoyennes et nos concitoyens ne croient pas aux
fadaises libérales. Nous l’affirmons depuis la création de notre parti, et la crise capitaliste le
rend plus crédible encore : il y a place pour l’affirmation forte d’une gauche de rupture en
capacité d’allier radicalité concrète et volonté de gouverner ce pays sur son programme de
transformation sociale et écologique. Nous n’attendons pas du Parti Socialiste, toujours plus
engagé dans une logique d’accompagnement du système, qu’il conduise à un tel débouché
politique. Il compte sur une simple mécanique d’alternance basé sur le rejet de Sarkozy pour
gagner les prochaines élections en maniant le bâton du « vote utile ». Les trois échecs
successifs aux élections présidentielles des candidats socialistes rappellent combien cette
stratégie se révèle à la fois porteuse de reniement mais est surtout incapable de battre la
droite.

C’est aux forces de l’autre gauche qu’il revient de remplir ce rôle. Elles le peuvent à
condition de démontrer leur crédibilité et en définitive leur utilité. Cela commence par leur
unité. Elles le doivent car, ne nous y trompons pas, si la situation favorise les ruptures, son
débouché politique n’est pas forcément à gauche. Alors que les études d’opinion s’accordent
sur la montée d’une critique voire du rejet du capitalisme dans la population, elles montrent
également qu’en son sein une part grandissante ne se reconnait plus dans le clivage
gauche/droite. La faute à une « gauche » qui a désorienté les classes populaires depuis trop
longtemps. Le Front National a compris le bénéfice à en tirer : il endosse désormais plus
franchement un discours social, reprenant même une part de notre vocabulaire. Nous
savons vous et nous le danger que cela représente : pour la démocratie mais aussi parce
que le FN entend détourner la révolte sociale pour protéger en réalité l’ordre capitaliste. Ne
nous y trompons pas : c’est de notre côté qu’est le meilleur rempart à la montée possible de
l’extrême droite. La situation d’autres pays européens, dont l’Italie, démontre que l’absence
d’une gauche d’alternative ouvre un boulevard aux forces les plus rétrogrades.

C’est dire le rôle qui nous incombe. C’était déjà vrai lors des élections européennes et
régionales où nous avons regretté de ne pouvoir conclure un accord national entre les forces
du Front de Gauche et votre mouvement. Les excellents résultats de la liste « Limousin Terre
de Gauche » ont rendu évident ce que, unis, nous aurions pu espérer sur le plan national.

C’est donc encore plus vrai aujourd’hui : alors que le capitalisme s’enfonce de plus en plus
dans la crise, nous avons une responsabilité historique. Il nous revient d’être à la hauteur
des circonstances, à la hauteur des attentes du peuple.

C’est pourquoi nous nous adressons de nouveau solennellement à vous à l’entrée de votre
congrès. Il n’y a aucune divergence de taille à nous empêcher de proposer, ensemble, une
véritable alternative de gauche lors des rendez-vous électoraux à venir.

Bien sûr les
mobilisations sociales sont essentielles. Sans elles, nous savons qu’un gouvernement de
gauche ne sera pas en capacité d’imposer une véritable politique de transformation sociale
et écologique. Mais à l’inverse, l’issue du mouvement social sur les retraites démontre
qu’aucune transformation majeure dans ce pays ne se fera sans un débouché politique
capable de rassembler une majorité de nos concitoyennes et concitoyens au suffrage
universel.

Plus que jamais, nous sommes convaincus qu’unis nous pouvons changer plus efficacement
et plus vite la donne. A leur manière, les sondages le reflètent. Ils attribuent déjà largement
plus de 12% aux candidats de l’autre gauche. Soyons sûrs qu’une candidature commune
s’imposerait vite et bien plus fortement dans l’opinion. Ce serait aussi une formidable
motivation pour les luttes sociales, écologiques et citoyennes, certaines enfin de disposer
d’un puissant relai politique.

Aujourd’hui le Front de Gauche n’est certes pas parfait mais il constitue une première étape
de rassemblement inédite depuis 2008. C’est crucial. Son élargissement est évidemment nécessaire : avec d’autres forces de l’autre gauche et l’alliance du NPA, il serait toujours plus à
même de rassembler plus largement que les partis qui le composent toutes celles et tous
ceux qui entendent rompre pour de bon avec ce système.

Il serait encore plus une force capable de redonner l’espoir, de redonner confiance à celles et
ceux qui aujourd’hui se réfugient dans l’abstention et d’entraîner ainsi toutes celles et ceux
qui déplorent la division de l’autre gauche ou hésitent sur leur choix à gauche. C’est essentiel
tant nous savons bien que rien ne sera possible sans une véritable implication populaire.

Nous pouvons lever les obstacles. En prenant le temps de les examiner concrètement, vous
réaliserez comme nous qu’ils sont plus apparents que réels.

Récemment Olivier Besancenot, en réponse à la proposition de candidature de Jean-Luc.

Mélenchon, a dit qu’il fallait d’abord répondre à la question « pour quoi faire ? ».

Nous répondons simplement : nous sommes candidats au pouvoir pour appliquer dans notre
pays un programme de radicalité concrète en rupture avec le système capitaliste et les
logiques productivistes. Il nous semble que nous pouvons nous entendre sur cette évidence,
non ?

Elaborer ce programme de gouvernement représente-t-il un obstacle ?
Là encore, il est évident que non. Prenons les cinq axes que le Parti de Gauche soumet à la
discussion. Nous voyons beaucoup de similitudes :

 nous avons entendu Olivier Besancenot récemment sur une télévision en appeler à
une assemblée constituante comme nous le faisons pour refonder une 6ème
République parlementaire et sociale ;

 nos arguments sont strictement identiques sur le partage des richesses ;

 nous estimons indispensable de sortir du traité de Lisbonne pour construire une autre
Europe ;

 nous exigeons la sortie de l’Otan et de nos troupes d’Afghanistan ;

Peut-être convient-il de vérifier que nous sommes en accord sur la planification
écologique mais nous doutons que les deux termes associés vous posent problème
ou que vous n’êtes pas comme nous attachés à sortir du modèle productiviste par
une écologie sociale et radicale.

Et nous savons bien, pour nous retrouver dans les mêmes luttes, signer souvent les mêmes
textes, qu’en entrant davantage dans les détails, nous trouverions suffisamment de mesures
à appliquer d’urgence au gouvernement comme celle de donner immédiatement des papiers
à toutes celles et tous ceux qui vivent dans une clandestinité forcée dans notre pays.

D’ailleurs nous remarquons qu’en 2007 les collectifs unitaires antilibéraux qui rassemblaient
déjà la plupart des courants qui ont créé depuis le NPA et le PG, ont été capables de
s’entendre sur 125 propositions pour finalement présenter trois candidats différents à la
présidentielle. Comme quoi le programme n’est ni un obstacle, ni un sésame automatique
pour parvenir à des candidatures communes.

Manifestement ce qui fait encore question ce n’est ni « pourquoi » ni « quoi », mais
« comment ». Autrement dit la stratégie.

Donc nous vous proposons d’avancer tout aussi concrètement sur cette question.

La création quasi parallèle des deux nouveaux partis que sont le NPA et le PG prouve que
nous partageons déjà l’un comme l’autre la nécessité d’un nouveau parti de gauche,
anticapitaliste et écologiste dans ce pays. Nous pensons pour notre part que cela ne se fera
pas autour du PG mais qu’il devra rassembler toutes les diversités de l’autre gauche et
intégrer absolument la prise en compte des enjeux écologiques, sociaux et démocratiques.

Nous revendiquons juste d’essayer d’en être un vecteur efficace, raison pour laquelle nous
continuerons sans relâche à nous adresser à vous en ce sens.

Nous constatons qu’aujourd’hui les conditions ne sont pas encore réunies pour rassembler
toute l’autre gauche dans une seule et même force politique, ce que nous souhaitons. Cela
n’empêche pas d’avancer à travers la stratégie du Front. C’est un pas important, qui a fait
ses preuves, qui peut faire bien mieux encore mais qui réclame pour cela que chacun
accepte la diversité de l’autre.

Tous les partis qui composent actuellement le Front de Gauche partagent une même
conviction : qu’on ne compte pas sur nous pour appliquer une politique qui consisterait à
faire payer la crise aux salariés et non au capital. Ensuite, nous savons que nous pouvons
ne pas toujours avoir la même appréciation sur les possibilités de participer aux exécutifs
dès lors que nous ne sommes pas majoritaires au premier tour. Cela a été le cas aux
régionales puisque le PG a décidé que les conditions n’étaient pas réunies pour intégrer les
exécutifs régionaux. Est-ce que cette différence nous empêche de nous présenter ensemble
au premier tour des élections indépendamment du PS et d’Europe Ecologie ?

Là encore
nous disons non et vous proposons pour cela de reprendre les solutions qui ont fonctionné :

les accords signés pour les régionales dans le Limousin précisaient qu’après le premier tour,
chaque parti serait, sur cette question, libre de son choix . Cela a permis l’accord de
« Limousin terre de Gauche » entre le Front de Gauche, les Alternatifs et le NPA. Cela
autorise le même type d’alliance dans près de 20 départements pour les cantonales.

Remarquons d’ailleurs que cette question apparemment cruciale lors de la négociation des
accords de LTG est devenu secondaire quand, en raison de la dynamique de la campagne,
du succès de la liste et de l’attitude du PS régional, toutes ses composantes ont décidé d’un
même élan de ne pas participer aux exécutifs.

Si nous nous accordions sur cette solution, resterait alors à nous accorder sur le principe de
candidatures communes aux présidentielles et législatives. Disons-le franchement, les
premières réactions de vos responsables à l’annonce de la proposition de candidature de
Jean-Luc Mélenchon nous ont paru inhabituellement et exagérément agressives et
négatives.

Depuis, Olivier Besancenot a paru laisser la porte un peu plus ouverte à l’idée d’une
candidature de rassemblement. Nous espérons que vous confirmerez vraiment cette volonté
pour que nous puissions ouvrir les discussions. Mais soyons clairs entre nous : cette
ouverture doit être une vraie ouverture et non un prétexte pour préparer un nouveau refus
après celui des Européennes et des Régionales. Elle ne peut donc être assortie de
l’exclusion par principe d’une candidature ou d’un type de candidature qui de facto
reviendrait à éviter toute candidature de rassemblement sans le dire.
Voilà chères et chers camarades les questions que nous voulions vous poser en conclusion
de notre adresse.

Nous disposons d’un calendrier et de propositions avec nos actuels partenaires du Front de
Gauche, le PCF et Gauche Unitaire :

 En mai, lors d’une grande réunion, nous aurons adopté les principales mesures de
notre programme de gouvernement.

 Nous sommes en faveur de l’élargissement du Front de Gauche aux forces de l’Autre
Gauche (FASE, Alternative, nos autres partenaires des listes « Ensemble » aux
Régionales…) et surtout son ouverture à toutes et tous à travers des assemblées
citoyennes.

 Au printemps, nous nous serons certainement tombés d’accord sur les candidatures
communes aux présidentielles et aux législatives.

 Nous serons alors prêts pour mener campagne avec la ferme volonté de battre la
droite et Nicolas Sarkozy et de mettre en échec le Front National. Et ce sera aux
autres forces de gauche, PS et Europe Ecologie, de devoir se positionner sur notre
programme que nous aspirons à rendre majoritaire dans le pays.

 Cette démarche peut être également la vôtre. Elle est un formidable espoir pour notre
peuple. Nous espérons vous avoir donné ici les possibilités concrètes et l’envie pour
la construire avec nous.

Dans l’attente de vos réponses, nous vous souhaitons un excellent congrès.
Le secrétariat national du Parti de Gauche

Messages

  • Cohérent, serein et fondé sur la raison.
    Cordialement Alain 04

  • Ce texte a déjà été posté sur le fil consacré au congrès du NPA. Vous êtes un peu lourd, les fans de Mélenchon... On est au début 2011 et vous êtes déjà en pleine campagne 2012.

    Pourquoi n’avez-vous pas insisté pour qu’on mène bataille dans l’unité sur les retraites ? C’est là que l’unité aurait pu commencer à se construire. On aurait pu ensemble essayer de développer la mobilisation. Ah non, c’est vrai, vous poussiez au référendum et estimiez que le mouvement social ne regarde pas les partis politiques. La seule chose qui vous intéresse, c’est le petit potentiel électoral du NPA, vous êtes obsédés par les élections, l’unité au fond pour vous n’est qu’un moyen de propulser votre champion...

    Chico

    • CHICO , le front commun de lutte contre la réforme des retraites , c’est BESANCENOT qui l’a proposé au PS qui est d’accord avec le rallongement de la durée de cotisations et le remplacement de notre système par répartition par un système par points qui favorise les plus gros salaires ...

      J IMAGINE CE QUE TU AURAIS DIT SI C ETAIT LE FDG QUI AVAIT FAIT CETTE PROPOSITION !!!

      le culte du chef et du parti conduit à l’ aveuglement , je sais , j ai donné et j en suis guéri à tout jamais .

    • Exact ,les réunions piubliques avec le Ps,j’ai pas ttrés apprécié,faut pas se gourrer d’ennemis dit on pareil pour nos amis !!
      Voir le PS à une tribune avec leNPA pouir sauver les retraites quelle incohérence.
      Union dans la lutte oui mais...
      Qui est gagant là ?on crée de sillusions mortiféres dans lemonde du travail sur la nature du PS.
      En 2003 on virait lesPS ,et làon les présente comme allié.
      Membre du npa,j’aipas aimé du tout.
      j’y allais de madiatribe dans les manifs: :
      HA super le FMI est avec nous !!!!

    • Vous ètes vraiment bizarres !!

      C’est incohérent que le NPA fasse lutte commune avec les autres partis de gauche et avec le PS sur le simple prétexte que le PS avait d’autres projets pour la retraite.

      Que je sache, le but de la lutte était de faire tomber le projet de loi sarkozyesque, non ?

      Par contre, pour vous, ce n’est pas incohérent de servir la soupe au PS pendant les élections, dans l’espoir de glaner quelque strapontin ministériel ou parlementaire pour finir par approuver la politique droitiste du PS, et ainsi trahir la classe ouvrière.