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Pour sortir des griffes des Thénardier (video)

Publie le mercredi 14 février 2007 par Open-Publishing

de Dany Stive

Droit au logement . Des familles en attente de logements HLM et hébergées en hôtels occupent un gymnase parisien pour sortir de cette précarité.

Environ 250 personnes, dont 80 enfants, ballottés depuis des mois d’hôtels « sociaux » en hôtels « sociaux », ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans un gymnase de la rue de la Bourdonnais à Paris (7e arrondissement), entamant ainsi une occupation des lieux orchestrée par Droit au logement (DAL) pour dénoncer « le business honteux des hébergements hôteliers ». Les familles présentes sont, selon le DAL, logées « chez des hôteliers marchands de sommeil à 100 euros le m2 mensuel, depuis des mois et souvent des années, et elles ne voient rien venir. Si rien de bouge, elles y seront encore dans des mois voire des années ».

L’association rappelle que pour loger une famille avec 3 enfants à l’hôtel, il en coûte, en moyenne, « 80 euros par jour, soit 2 400 euros par mois, soit 29 800 euros par an ». Chaque famille paye une partie de l’hôtel, 500 euros et parfois 1 000 euros par mois. Un gaspillage financier et, surtout, un drame humain. Ces familles, en situation régulière ou françaises, ont un emploi et elles ont fait des demandes d’HLM. Qui n’ont jamais abouti. Elles sont donc livrées à des hôteliers indélicats, dans une précarité totale et une invivable promiscuité, « malgré les promesses de Borloo sur la location de 500 logements dans le privé, et de Delanoë qui s’est engagé sur 100 logements », dénonce le DAL.

Une délégation a été reçue au ministère du Logement et a rencontré Jean-Yves Mano, adjoint (PS) au logement de la mairie de Paris, mais l’occupation se poursuit. Pour l’association, la solution passe par le relogement immédiat des familles hébergées à l’hôtel, en HLM, ou des logements du parc privé loués par la collectivité, ou par voie de réquisition. Elle fait remarquer qu’à Londres, « plutôt que d’enrichir des marchands de sommeil, 60 000 logements sont loués au prix du marché pour loger les sans-logis, et qu’il n’y a plus de location d’hôtel, car c’est cher et indigne ». Les familles disaient, hier, exiger pour quitter le gymnase « des engagements » de la part du ministre de la Cohésion sociale et du Logement et du maire de Paris.

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