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Pour une évaluation à visage humain

par montbuzat

Publie le jeudi 5 janvier 2012 par montbuzat - Open-Publishing

La politique qui a prévalu dans notre pays ces dernières années flatte les communautarismes, enferme les gens dans des catégories au détriment de la citoyenneté. L’évaluation liée à la politique du chiffre est un levier de cette action. Comme toute évaluation est un jugement de valeur, une telle initiative impose pourtant quelques précautions. S’il est intéressant de pouvoir se situer par rapport aux autres et à soi-même, il est indispensable de savoir quand, pour quoi, comment, et par qui une telle procédure est engagée, d’autant qu’elle garde toujours une part d’incertitude puisqu’elle reste plus un indicateur qu’une vérité scientifique.

L’évaluation permet d’établir un bilan pour recruter ou pour adapter une formation. Elle ne saurait cependant primer sur cette dernière, à moins que l’on ne recherche la rentabilité immédiate. La question de la transparence des intentions lors d’une évaluation est donc essentielle. S’agit-il de repérer des compétences pour les valoriser, des difficultés pour y remédier ou bien s’agit-il d’effectuer des tris, de catégoriser ? Plus précisément, s’agit-il de promouvoir des talents ou de formater des hommes pour mieux les asservir au néo-libéralisme ?

Les critères retenus lors de l’évaluation sont liés à ces choix. Ils sont différents selon que l’accent est mis sur des qualités humaines, sur la valeur professionnelle ou sur des traits de caractère comme la docilité.

Quant aux évaluateurs, ils devraient présenter les meilleures garanties de compétence et d’indépendance pour éviter les injustices, les sanctions abusives et le népotisme. Nous en sommes loin.
Aujourd’hui, c’est donc le chantier d’une véritable reconquête de l’humain qui s’ouvre devant nous.