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Pourvu que Nicolas et George ne fassent pas des petits...

Publie le vendredi 10 août 2007 par Open-Publishing
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Homard et George

[Le JIR du 10 août 2007]

Ce n’est évidemment pas un hasard si Nicolas Sarkozy a choisi les Etats-Unis pour se reposer. Il y a dans la droite, en gros, deux courants : le courant gaulliste, qui n’a jamais caché sa méfiance envers les Américains. Et un courant plus atlantiste, pour qui l’Amérique reste un Eldorado.

Peu importe que ce pays pollue la planète tout en refusant de signer le protocole de Kyoto, se moque du droit international pour attaquer l’Irak, transgresse les conventions de Genève pour mieux torturer des prisonniers auxquels il refuse le statut de “combattants”. Peu importe que les Noirs américains soient oubliés dans les ghettos, que les hôpitaux refusent de soigner les pauvres qui n’ont pas de carte de sécurité sociale, que le fossé entre les milliardaires et les sans-le-sou soit en progression constante. Quelle que soit la triste réalité, l’Amérique reste l’Amérique pour les colonisés du bulbe.

On objectera que même si George W. Bush est un sinistre crétin, il n’en faut pas moins garder le contact avec le pays le plus puissant de la planète. C’est vrai, pour les mêmes raisons qu’il faut garder le contact avec la Chine, la Russie, et tous les autres pays qui ne sont pas des défenseurs acharnés des Droits de l’Homme. Mais pourquoi déclarer, comme le secrétaire d’Etat Roger Karoutchi, hier sur France Inter, que Nicolas Sarkozy est “admiratif devant le modèle démocratique américain” ? Pourquoi en rajouter, alors qu’on serait beaucoup plus inspiré de rester un tantinet méfiant ?

Les raisons ? Elles ne manquent pas. Parce que la guerre en Irak est un fiasco sans nom ! Parce que, bêtement, nous avons suivi les Américains en Afghanistan, où nous sommes enlisés aujourd’hui ! Parce qu’il ne faudrait pas que les Etats-Unis nous entraînent dans une guerre avec l’Iran !

Pour le reste, cela ne nous gêne pas que Nicolas Sarkozy déguste du homard dans la résidence privée du président américain, samedi. On lui souhaite même que la chair du crustacé soit plus fine que la conversation de son hôte.

Bruno Testa

http://www.clicanoo.com/billet.php?id_article=161954

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