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Présentation livre "Albert Camus et les Libertaires" - Librairie "INFOS" - 29/01 à 19h30

Publie le dimanche 10 janvier 2010 par Open-Publishing
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Au-delà des gesticulations obscènes entourant le cinquantenaire de la disparition d’Albert Camus, le groupe Puig Antich de la CGA de Perpignan organise, le vendredi 29 janvier à 19h30, à la Librairie "INFOS" (près de la place des Poilus), un débat autour du livre "Albert Camus et les Libertaires" en présence de son auteur Lou Marin.

En 1949, Albert Camus signe son premier texte dans la presse anarchiste. Cette collaboration ne cessa pas. Elle se scella par une forte amitié faite d’estime, de chaleur, de fraternité dans les luttes.

Le livre de Lou Marin retrace l’élaboration de la pensée de Camus sous la guerre froide, lui qui refusait de se prosterner devant l’une ou l’autre des grandes puissances. À l’époque, il était le seul intellectuel à s’appuyer sur le troisième camp : des objecteurs de conscience, des anticolonialistes écartés, des syndicalistes révolutionnaires.

Les Libertaires, de leur côté, l’ont défendu dans sa querelle avec Sartre et Jeanson qui suivit "L’Homme révolté" ; dans l’intervention de Camus aux côtés des syndicalistes algériens de Messali Hadj anéantis par le FLN ; en prenant position contre un surréalisme qui l’insulta ; dans le soutien inconditionnel de Camus à l’Espagne antifranquiste et ses interventions inlassables en faveur des rébellions majeures du bloc de l’Est, Berlin 1953, Budapest 1956.

Cet aspect d’Albert Camus, méconnu du grand public, est toutefois essentiel de « l’homme révolté » qu’il fut.

Militant au sein d’un courant anarchiste non-violent de langue allemande, "Graswurzelrevolution", Lou Marin est un des animateurs du site internet de la revue française "Anarchisme et non-violence 2".


Semaine Albert Camus à la Librairie "INFOS" du 25 au 30 janvier de 15h00 à 19h00. Textes sur Camus dans la presse libertaire, syndicaliste, dans des revues, livre, etc. Ouvrages et articles de Camus…

Groupe Puig Antich - CGA Perpignan
Librairie "INFOS" - 2 rue Théodor Guiter (Perpignan)
antich@wanadoo.fr
www.c-g-a.org

Messages

  • Camus l’absent
    27 mai, 2007
    Le débat du blog : Camus et l’Algérie
    Enregistré dans : Non classé — benchicou @ 11:39

    Il est beaucoup question d’Albert Camus ces derniers temps en Algérie, surtout depuis les deux dernières visites de Jean Daniel, directeur du Nouvel Observateur, auteur d’un récent ouvrage, « Avec Camus ». Camus a-t-il trahi l’Algérie ou avait-il une position qu’on n’a pas fini d’analyser ? Mérite-t-il tous les hommages qu’on lui fait dans notre pays ? Retour dans l’histoire. C’est le débat du blog.

    Camus l’absent

    Par Amar Belkhodja

    J’ai lu dans l’édition du Soir d’Algérie du 22 mai 2007 une synthèse de l’entretien accordé par Jean Daniel - l’invité de la bibliographie nationale — au Quotidien d’Oran. Le signataire de l’article (S. A.) évoque Albert Camus comme “un autre Français qui a pris cause et effet pour la lutte de Libération nationale”. Voilà quelque chose que je ne savais pas. Et je souhaiterai que le signataire de l’article comble mes lacunes en me citant les actions par lesquelles Camus a soutenu les Algériens dans leur combat armé contre le colonialisme français.
    Ce que je sais, par contre, c’est que, en 1958 quand la question d’Henri Halleg fait des remous, des écrivains français de renom dénoncent la saisie de l’ouvrage en signant une protestation qu’ils adressent au président de la République. François Mauriac, André Malraux, Martin du Gard et Jean-Paul Sartre figurent parmi les auteurs qui avaient engagé leurs signatures. Par contre : “Albert Camus, sollicité par le directeur des éditions de Minuit, a refusé de s’associer à cette démarche”. (cité par Herbé Hamen et Patrick Rotman dans Les Porteurs de valises - P.96 - Ed. Albin Michel - Paris 1979). Le même Camus persiste et signe puisqu’il refuse d’apposer sa signature dans la fameuse déclaration des 121 personnalités françaises parmi lesquelles le célèbre philosophe Jean- Paul Sartre. Déclaration qui dénonçait la guerre menée par la France en Algérie, une guerre qui n’est en vérité que cette agression qui se perpétuait depuis 1830. Je suis déjà intervenu dans la presse nationale il y a quelques années sur le père de La Peste qui, dans ses écrits journalistiques dès le déclenchement de l’insurrection de 1954, ne nous a jamais reconnu la qualité d’Algériens, en préférant répéter à l’infini le mot “Arabes” pour nous désigner. Une vieille terminologie coloniale qui a toujours semé la confusion entre l’arabité en tant que culture — ou langue — et l’algérianité qui, elle, nous confortait dans notre nationalité et notre histoire sans que nous nourrissions le moindre chauvinisme d’aspect racial ou religieux. Or, le prix Nobel qui nous déniait notre propre nationalité, était loin de s’engager à nos côtés pendant la lutte armée tel que le fut le philosophe Francis Jeanson et tant d’autres Français qui agissaient pour soutenir notre cause, mais aussi et surtout pour défendre l’honneur de la France et l’amener à cesser de noircir son histoire. Le nouveau chef d’Etat français refuse lui aussi d’accepter l’assainissement moral des pages honteuses de l’histoire coloniale. Himoud Brahimi (Momo) qui avait connu “Bébert” n’avait pas hésité d’accuser l’auteur de l’Etrangerde criminel littéraire en soulignant notamment : “Dans l’Etranger, Albert Camus tua l’Arabe comme il dit. Il le tua non pas qu’il soit tueur, il le tua parce que le pouvoir colonial tenant à ce que l’indigène ait échine ployée” (Momo - La magie des mots - p. 125 A. Belkhodja - Ed. Alpha 2006). C’est également Kateb Yacine qui va déplorer l’absence des Algériens dans l’œuvre de Camus. “Et le seul Algérien évoqué par Camus, devait fatalement mourir” avait souligné l’auteur de Nedjma dans une conférence donnée à Oran en avril 1987 au cours d’une rencontre littéraire intitulée : “Ecriture et méditerranéité”. C’est bien loin tout cela et je me contente de citer de mémoire les propos de Kateb Yacine que j’avais d’ailleurs rencontré pour la première fois ainsi que Myriam Ben à l’occasion de ce regroupement d’auteurs des pays méditerranéens, rencontre initiée par la regrettée Zoubida Hagani de l’université d’Oran. C’est toujours Himoud Brahimi (Momo) qui revient à la charge pour sa part et partageant la même opinion que Kateb Yacine, en nous livrant le constat selon lequel Albert Camus est victime “d’une colonie qui a corrompu les gens du savoir pour écrire des livres où nous sommes absents”, ( L’œil de Abel - texte de Himoud Brahimi du 11 novembre 1991 - cité par A. Belkhodja dans une présentation de l’ Identité Suprême du même auteur, à paraître). Ceci côté littéraire. Côté guerre de Novembre, Camus est absent à l’appel. Celui qui a préféré sa mère à la justice avait complètement oublié que la violence — illégitime — fut d’abord d’essence colonialiste pour avoir engendré la contre-violence — légitime — des Algériens. Il est donc prudent pour nos journalistes de ne pas s’aventurer à la légère sur des sujets qui méritent une attention des plus vigilantes.
    (*) A. B.
    Journaliste auteur

    http://benchicou.unblog.fr/2007/05/27/le-debat-du-blog-camus-et-lalgerie/